Le silence est d'or [PV Scott J. Huston]

Un bordel monstre. Voilà comment on aurait pu décrire l'état de la chambre d'Henry. Comme s'il avait le temps de la ranger... Des traces de suie trainaient sur les murs, signe qu'une bataille s'était déroulé dans son domaine. Le garçon avait en effet fait l'erreur d'invoquer une créature démoniaque, juste pour obtenir une information. Avant la destruction totale du monstre, le garçon avait essuyé plusieurs orbes d'énergies, qui s'étaient gentiment écrasé contre la tapisserie. S'il avait respecté la politique familiale, à savoir ne pas utiliser la magie à des fins personnelles, il ne s'en serait sorti qu'au bout de plusieurs heures. Mais il était un sorcier, autant en profiter. Il ne comprenait pas pourquoi les autres suivaient cette règle absurde. Les Halliwell risquaient leur vie chaque instant, ils méritaient bien de pouvoir utiliser la magie. C'est donc avec un air de défi qu'Henry avait récité la formule qui allait mettre fin à ce chambardement. C'était une inventé, il n'était pas sûr du résultat, mais cela ne coûtait absolument rien d'essayer...

Rien n'est pire que le désordre
Que cette chambre dévastée
En un éclair soit réparé
Qu'enfin revienne l'ordre

Un truc basique, simple, et efficace. Aussitôt, sa chambre retrouva son atmosphère d'antan, calme, et sans poussière. Plus aucunes traces de lutte, il fallait au moins ça pour accueillir son meilleur ami, à savoir Scott. Cela faisait plusieurs jours qu'Henry ne l'avait pas vu, étant trop occupé à sauver le monde, encore une fois, ou à danser, ce que Scott ne pouvait pas savoir. Ce dernier était un humain, normal, donc l'Halliwell ne voulait pas le confronter aux forces du mal. Le perdre aurait été une douleur affreuse pour lui, une perte inimaginable. Avec lui il pouvait se laisser aller aux confidences, même s'il se cachait fortement pour éviter que son ami soit en danger. C'était un risque de l'exposer dans un lieu aussi magique que le manoir, mais la poudre d'oubli qu'il conservait dans sa table de chevet, illégalement, pouvait lui servir à rendre la vie de Scott plus facile. Henry n'hésiterait pas à s'en servir si son meilleur ami était soumis à une attaque démoniaque, mais le rencontrer dans le centre ville n'était pas moins dangereux... Entouré d'Halliwell, Scott était en sécurité. Et ce n'était pas de la faute d'Henry s'il pensait toujours à lui. Étrangement, lorsqu'il était en sa compagnie, il ne pouvait s'empêcher d'être fortement attiré par lui, comme s'il ne pouvait s'en passer, et quand Scott s'éloignait de lui, il ressentait un profond manque, malaise qu'il ne pouvait expliquer... Ce fut alors que trois coups furent frappé à la porte, qu'Henry ouvrit rapidement. Non sans avoir préalablement caché tout ses objets magiques dans son armoire. Scott apparut alors sous ses yeux, toujours le même, et Henry lui accorda l'un des seuls sourire qu'il se permettait. Le jeune homme enlaça son meilleur ami, avec force. Il lui avait tellement manqué...

Scott ! Ça m'fais plaisir de te voir ! Comment va ? Désolé de mon comportement un peu trop collant, tu m'as seulement manqué...

Ennuyant. Le cours que suivait Scott était ennuyant, barbant et même insupportable. Il s'agissait d'un cours sur les bandes dessinées. N'étant pas un grand fan de ce genre de littérature (oui, il trouvait ça tellement infantile), l'étudiant ne pouvait trouver ce cours qu'ennuyant. Alors que la majorité des élèves de sa classe étaient attentives à la leçon, Scott, lui, regardait par la fenêtre. Il ne vît pas grand chose d'inhabituel : le lac qui passait à côté de son université, les trois arbres qui l'accompagnaient et quelques cancres qui étaient adossés aux arbres, fumant de longues cigarettes au lieu d'aller en cours. Cette vision semblait tout aussi lassante que le cours qu'il devait écouter.
Malgré tout, il essayait de positiver. À la sortie des cours, il devait rejoindre son meilleur ami Henry. Henry était un sorcier, mais il le cachait à son ami qui, était lui aussi un sorcier malgré qu'il n'en soit pas conscient.
Le grand brun souriait, les deux coudes posés sur la table et sa tête posée entre ses deux mains. La vision de son meilleur ami provoqua un soupçon de gaieté dans son cœur.
La sonnerie stridente résonna dans toute l'enceinte de l'université, Scott était enfin libéré. Il nota ce qu'il n'avait pas noté dans son cahier avant de ranger ses affaires dans son sac à dos et de partir en direction de chez son ami.
Henry habitait une maison, une énorme maison. Autrement dit, un manoir. Le fils Huston se sentait en sécurité chez son meilleur ami. Pourquoi ? Dieu seul le sait !

Le garçon enfila sa veste et quitta son université. Aujourd'hui, il faisait humide. Surement qu'il allait pleuvoir le lendemain. Scott aimait la pluie. Sentir les gouttes s'écrasaient délicatement contre la peau de son visage le rendait euphorique. Petit il s'amusait à sauter dans les flaques d'eau qui entourait son immeuble.

C'est après une longue marche qu'il arriva devant la demeure d'Henry. Il vînt se rendre à la porte et toqua trois petites fois, son meilleur ami vînt de suite ouvrir la porte. Un grand sourire annonciateur de la joie d'être en présence de Scott illumina le visage d'Henry. Scott, euphorique, enlaça amicalement son hôte.

Henry : Scott ! Ça m'fais plaisir de te voir ! Comment va ? Désolé de mon comportement un peu trop collant, tu m'as seulement manqué...

Ce que disait Henry touchait profondément Scott. Ils ne s'étaient pas vu depuis seulement quelques jours mais cela semblait être une éternité pour les deux adolescents La voix d'Henry, l'odeur d'Henry, le regard d'Henry, les cheveux d'Henry.. Tout avaient manqué au Barman du Pink Paradise.

Scott : Si tu savais comme je peux être content de te voir ! Maintenant que tu es là, tout va bien et toi ? Ne t'excuse pas, tu m'as énormément manqué aussi !

Scott salua les quelques Halliwell qu'il connaissait après être rentré dans ce royaume de magie dont il ne connaissait pas la véritable nature. Il faut avouer qu'énormément de monde logeaient ici et qu'il fallait, parfois, se serrer un peu pour circuler dans les couloirs.
Ils montèrent à vif allure dans la chambre d'Henry, Scott se prélassa sur le lit qui se présentait à lui. Il n'avait aucune gêne, après tout, il était comme chez lui.

Scott : Tu sais que j'aime ton lit ?

Un rire léger et pétillant à la fois sortit des lèvres du garçon, il fît signe à son compère de se coucher à côté de lui. Depuis qu'ils se connaissent, les deux adolescents ont toujours procédé de cette manière : se coucher l'un à côté de l'autre et se confier l'un à l'autre.
Il n'y avait rien d'ambigu dans leur relation. Juste une tendre et complice amitié.

Henry ne pouvait même pas répondre favorablement à la question de Scott, ni lui dire qu'il allait mal puisque ses problèmes concernaient la magie et que son meilleur ami n'était en rien au courant de tout cela. Il voulait tant lui partager ses problèmes, lui demander de l'aide, se confier sur ce qui le touchait. Son appartenance au pouvoir des trois, sa lutte incessante contre les démons, il aurait même aimer lui parler de cet étrange garçon qu'il avait rencontrer au Pink, à savoir Owen, un autre danseur du club. Henry possédait un avis mitigé sur celui-ci, mais justement, en parler à son ami lui aurait allégé le cœur. Il ressentait tant de choses pour ce mec, à croire qu'il l'intriguait grandement... Il n'arrivait pas à mettre le doigt sur ce malaise, et un avis extérieur sur sa situation aurait pu l'aider... Mais c'était trop compliqué pour lui, il sourit donc chaleureusement à Scott, content tout de même qu'il lui ai manqué lui aussi...

Je vais bien. Enfin disons que ça ira mieux plus tard.

Henry avait la voix qui tremblait, il espérait que Scott ne parvienne pas à comprendre qu'il lui cachait des choses. Si le secret magique était transgressé, sa famille lui en voudrait, il savait que sa mère s'était fait engueulé pour avoir laissé son ex meilleur ami monté au grenier, il avait récité une formule et les conséquences avaient été désastreuses... Alors il ferait abstraction de ses pensées pour ne pas mettre Scott dans une situation difficile... Pour une fois il n'agissait pas comme un égoïste, il pensait aux autres, ce qui était relativement nouveau pour lui... Son meilleur ami se jeta sur son lit, s'empaffant sans se gêner et Henry fit de même, se posant à ses côtés, souriant comme un gamin. Il s'allongea, plongeant ses yeux dans ceux de son meilleur ami, et se rapprocha de lui, aimant ce contact amical qui faisait de leur relation une relation plus que privilégiée...

J'sais que tu l'aime. Faut toujours que t'aille dessus. A croire que c'est le meilleur que tu ai vu. Mais j'te le dis tout de suite, tu couche avec personne dedans sinon je te tue.

Henry avait parlé avec humour, il ne pourrait jamais faire de mal à son Scotty chéri, il serait toujours la pour lui, le protégeant des menaces invisibles dont il ne pouvait pas parler... Si seulement une formule pouvait l'aider à faire comprendre à Scott ce qu'il se passait dans le monde magique... Henry hésitait à chaque fois de tout lui raconter, mais sa raison l'en empêchait. Son regard se porta devant lui, et un éclat de lumière attira son attention. Un athamé couvert de sang, avec lequel il avait tué un démon le matin même, s'épanouissait sordidement sur le sol. Et merde, il fallait absolument pas que Scott s'en aperçoive... C'est pourquoi Henry se rapprocha de Scott, colla son corps au sien et plongea sa tête dans son cou. Il devait détourner l'attention de son ami, au risque de se faire engueuler pour être aussi proche, et trouver un moyen de cacher le couteau.

Scott, tu bosse ce soir toi ? J'ai un show dans la soirée, j'danse pour des filles complètement cinglées... J'aurais besoin de toi au bar pour bien me bourrer la gueule...

Scott, les mains derrières sa tête, regardait attentivement son meilleur ami qui s'était couché à ses côtés. Non, ils n'étaient pas ensemble ou quoi que ce soit. Ils étaient seulement amis. Une tendre et complice amitié s'était crée depuis leur rencontre. Souvent, lorsqu'ils sortaient dans la rue ou qu'on les apercevait ensemble au Pink, les insultes fusaient, "Sales pédales", "Grosses fiotes !" ou des choses du genre. Ceci provoquait souvent le rire harmonieux de Scott qui étaient habitués aux insultes, mais lorsqu'il riait le plus c'était quand Henry, énervé, allait frapper ces fouineurs. Le fils Halliwell a toujours eu le don de faire rire son meilleur ami.

Henry : J'sais que tu l'aime, dit le garçon en parlant de son lit, Faut toujours que t'aille dessus. A croire que c'est le meilleur que tu ai vu. Mais j'te le dis tout de suite, tu couche avec personne dedans sinon je te tue, ajouta t'il sous un ton plaisantin

Scott rit de plus belle suite à ces paroles. Il savait de toute manière qu'il plaisantait. Quoi qu'il arrive, Henry ne le toucherait jamais. Quoi que..
Une étrange odeur avait imprégnait la chambre. Une odeur nauséabonde semblable à celle du sang et à celle de cacahuètes grillés. Un étrange mélange qui écœurait le dégageur de charme. Mais il se tut, ne voulant pas offenser son ami. Surement était-ce l'effluve du démon qu'Henry a tué ce matin avant que son invité arrive. Bien sûr, ce dernier ne s'en doutait pas une seconde.
Le teint d'Henry devenu soudainement blanc lorsqu'il aperçu un athamé recouvert de sang. C'est avec cet objet que le sorcier a assassiné le démon qu'il l'a attaquait dans la matinée. Heureusement pour lui, le barman du Pink n'avait encore rien vu. Le seul moyen que le sorcier trouva pour contourner l'attention du beau brun était de ce blottir dans ses bras. Scott ne fut étrangement pas surpris par ce geste. Bien au contraire, il le serra contre lui et déposa ses lèvres si pulpeuses sur son front.

Henry : Scott, tu bosse ce soir toi ? demanda Henry J'ai un show dans la soirée, j'danse pour des filles complètement cinglées... J'aurais besoin de toi au bar pour bien me bourrer la gueule...

Non, Scott ne travaillait pas ce soir. Il était congédié le mardi soir, mais il ne pouvait pas ne pas être là si son meilleur ami le voulait.

Scott : Ouais. J'boss ce soir ! baratina le garçon tout en riant légèrement et en jouant avec une mèche de cheveux d'Henry qui tombait sur son visage d'ange. Tu sens pas une odeur bizarre Henry ?

En disant cette phrase, Scott se décala légèrement de son ami. Si légèrement qu'il tomba du lit et tomba nez à nez sur l'ahamé en question.

Scott : Henry ! Je me suis coupé ! dit le garçon paniqué en voyant le sang présent sur la lame éclatante de l'arme. J'ai mal nul part ! enchaîna le barman en cherchant partout sur son corps l'endroit où il aurait pu se couper. Mais aucune coupure ou entaille ! Après tout, c'était normal.. Il n'avait pas touché le couteau...

Une odeur bizarre ? Non, mais merci d'insinuer que je pue ou encore que je range mal ma chambre enfoiré !

Henry rit aux éclats, même s'il prenait de plus en plus peur. Scott n'était pas con, et il était loin de l'être, il allait bientôt découvrir le couteau... Et là, Henry se retrouverait comme un con. Mais que pouvait-il lui dire ? Salut, je m'appelle Henry, ma famille est une très ancienne famille de sorciers et de sorcières très puissants, et j'en suis un aussi. Les démons ? Y'en a plein ! Non mais franchement, si une telle chose arrivait, le jeune homme serait vraiment dans la merde... Il aurait du lui dire de revenir plus tard, mais de toute façon, Scott serait quand même entré... Mais lorsqu'il hurla, convaincu de s'être blessé avec, ô surprise, l'athamé magique, Henry se jeta sur lui, voulant lui cacher la vérité, et surtout, soigner son ami. Il ne pouvait même pas utiliser ses pouvoirs de guérison...

Je... c'est pas ce que tu crois. Soupir de soulagement lorsque Scott indiqua qu'il n'avait rien. Le couteau c'est pour Halloween, c'est pas un vrai, et j'ai mis du ketchup dessus. Bordel, tu es super peureux quoi.

Le jeune homme ne savait pas mentir. Scott allait vouloir en savoir plus, c'était obligé... Mais quoi faire ? Lui dire la vérité était exclu, non, ce qu'il devait faire, c'était, soit lui jeter de la poudre d'oubli, soit faire quelque chose qui allait le faire partir, et oublier ce maudit couteau. Mais Henry ne savait même pas quoi faire. Puis, l'idée lui vint, là, comme un enchantement... Rapidement, sans préméditer son geste, Henry attira le corps de Scott contre lui, et là, comme ça, l'embrassa en fermant les yeux, un peu dégouté de ce qu'il faisait. Si tout se passait bien, Scott allait le repousser, crier après lui, et sortir de chez sa chambre. Il ne le reverrait peut-être jamais, certes, mais au moins, il l'aurait protégé jusqu'au bout...

Un personnage étant parti, j'archive White Flag