Amber & Noah

Vous est-il déjà arrivé de vous sentir bien à l'étroit là où d'ordinaire vous vous sentiez si bien ? L'effet de manquer sans cesse d'air, la sensation de voir les murs se rapprocher, c'est juste horrible ... Mais c'est ce qui arrive lorsque, comme Noah, vous attendiez impatiemment la femme que vous aimiez, que vous lui aviez dit que vous aviez quelque chose d'important à lui dire, et quel quelque chose d'important à lui dire ! Noah projetait non moins que de demander la main de celle avec qui il était en couple depuis 3 ans ! Et, bien sûr, ce n'est pas réellement quelque chose qui se fait autour d'un café, dans un bar de la ville fréquentée par des dizaines de clients qui prenaient ici leur pause avant de retourner bosser dans leurs bureaux minuscules et accolés les uns aux autres ! Le jeune homme n'était pas non plus vieux jeu au point d'avoir prévu de demander la main d'Amber autour d'un dîner aux chandelles dans un restaurant 4 étoiles, tout simplement parce qu'il voulait que cela soit inoubliable, pas comme avec tout le monde. Et les schémas classiques, voyez vous, ça n'était de toute façon pas réellement son fort. Il avait prévu un dîner, chez lui, un dîner qu'il avait préparé lui même pour la jeune femme. Pour la demande en mariage, cela attendrait après le dîner tout de même, histoire de ne pas se retrouver avec l'appétit coupé et le ventre vite si jamais il essuyait un refus. Il ne savait pas exactement dans quelle pièce il se déciderait à extraire de sa poche l'écrin contenant la bague de fiançailles qu'il souhaitait glisser à l'annulaire gauche d'Amber, mais de toute façon, le duplex dans lequel il vivait était assez grand pour qu'ils ne se sentent pas à l'étroit quelque soit la pièce.

Les deux jeunes amoureux ne vivaient pas ensemble, pour la simple et bonne raison que déloger un Halliwell du manoir familial, parce que c'était ce qu'était Amber, une Halliwell, il fallait s'accrocher. Et puis, ce n'était sûrement pas la meilleure chose à faire lorsque l'on savait que la famille de la jeune femme freinait des quatre fers face à leur relation à tous deux. Noah se doutait déjà bien qu'à chaque fois que la jeune femme découchait du manoir pour venir dormir avec lui, chez lui, elle devait subir sans nul doute en rentrant le lendemain un scan en règle, histoire que tous s'assurent qu'elle était encore en un seul morceau et qu'elle n'avait soudainement pas décidé de virer du côté du Mal ... La pire de toute était sans nul doute Amy, qui montrait les crocs au moindre geste de Noah ... Dans le genre chienne de garde, elle avait droit à la médaille d'or ! Le jeune homme ressemblait il tellement à une créature de Satan, envoyée en mission pour pervertir la si innocente et crédule Amber ?! Oui, certes, il était plutôt joli garçon, mais l'était il au point de s'entendre dire qu'il avait la beauté du Diable ? Amber n'était pas une jeune fille à qui l'on pouvait tout faire croire, une jeune fille que l'on pouvait manipuler comme une marionnette et lui faire faire tout ce que l'on désirait ? A coup sûr, non, loin de là même. Amber était une jeune femme forte et indépendante, dotée d'un sacré caractère, pas le genre du tout à se laisser rouler dans la farine, et ce même si vous aviez de jolis yeux et une gueule d'ange ... Heureusement pour eux, tous les deux avaient un caractère bien trempé, ce qui faisait qu'aucun n'avait encore cédé sous la pression familiale des Halliwell qui n'attendaient tous sûrement plus ou moins qu'une chose, qu'ils rompent et cessent de se fréquenter. Autrement dit, si Amber acceptait de se fiancer avec lui, en attendant le mariage, ce qu'il espérait fortement, il y allait avoir une révolution dans le Clan Halliwell, et tant pis si cela allait plaire ou non. Les deux seules personnes concernées étaient Amber et lui, et, par répercussion, le reste du Clan, certes, mais seulement après ...

Les lasagnes maison étaient enfermées dans le micro rondes, afin de rester au chaud et de ne pas refroidir d'ici à ce qu'elles soient consommées. Le fondant au chocolat noir était enfourné dans le four, n'attendant plus que le jeune homme afin qu'il appuie sur le bouton d'allumage et le mette à cuire. Le chiot qu'avait offert Amber pour leurs trois ans ensemble était plus ou moins sage, dans son panier, même s'il éternuait quelque peu. Sans doute ne supportait il pas l'odeur des fleurs que Noah avait acheté pour sa petite amie, allez savoir ! La table était dressée, la porte fenêtre était légèrement entrouverte et laissait entrapercevoir les lumières de la ville, San Francisco commençant à être plongée dans la nuit ... Oui, tout était prêt, et le plus parfait possible, il ne restait plus qu'à attendre Amber. Et pour le jeune homme, à tourner en rond tel un félin dans sa cage, alors que chaque seconde faisait monter d'un cran le stress chez Noah ... Tout allait bien se passer, il le fallait. Et puis, il ne voyait pas réellement de raison qui pousserait la jeune femme à le repousser, voire à rompre ... Mais il était plus facile de se dire qu'il fallait se relaxer et attendre plutôt que d'effectivement se relaxer et attendre !

Le souci aussi, quand on est stressé et pressé, c'est qu'on ne peut pas faire tout et n'importe quoi. Prenez l'exemple du jeune homme par exemple, oui oui, le sien, parce que, après tout, c'est un peu beaucoup de lui qu'on parle et qu'on a pas forcément envie de tout connaître de la vie d'un autre, genre un mec qui s'appelle Dean, ou encore Jason, voire même CJ ... Bref, le jeune homme aurait très bien pu tout préparer en deux temps trois mouvements pour sa soirée, parce qu'il n'avait pas le don de la vitesse pour rien et qu'il savait s'en servir, seulement voilà, courir vite, c'était bien beau, et le duplex avait beau ne pas avoir la taille d'une boîte à chaussure, on se tape vite fait dans les murs, et mine de rien, on fait de sacrés courants d'air, qui risquent d'envoyer voler dans toute la pièce les feuilles et autres objets légers ! Et puis, avoir le don de la vitesse, c'était génial, crisant et tout et tout, seulement ça diminuait le temps nécessaire pour faire les choses et vous vous retrouviez à poireauter deux fois plus, alors, où était l'intérêt ?! Si c'était, en plus, pour se piquer une suée alors qu'on avait pris sa douche et qu'on s'était un peu mieux habillé que d'habitude, on perdait son temps et l'on risquait pour le coup de rester trop longtemps sous la douche et de ne pas entendre lorsque celle qui était encore votre petite amie allait arriver d'un instant à l'autre. Il allait attendre, et puis, ce n'était pas comme s'il se demandait si elle allait venir ou pas, la réponse étant forcément oui. Amber ne lui faisait pas souvent faux bond et lorsqu'elle le faisait, elle l'appelait, au moins 40 fois, et ce dès qu'elle savait qu'elle aurait du retard à leur rendez vous ou qu'elle ne pourrait carrément pas venir. Oui, la jeune femme l'appelait au moins 40 fois, avant et après, et elle avait la manie de lui rapporter un petit gâteau lorsqu'ils se voyaient de nouveau, un doonut, un muffin ou un petit brownie, allez savoir, cela dépendait de son degré de regret et de ce qu'elle trouvait. Le jeune homme avait beau lui dire depuis 3 ans que, bien qu'il adore sa voix et toutes ses petites intentions, il n'était réellement pas nécessaire pour la jeune femme d'agir de la sorte avec lui. Il le savait bien après tout qu'elle était tout autant déçue et innocente que lui ... Ou alors, elle cachait bien son jeu ! Remarquez, lui allait bien le cacher ce soir, du moins, c'est ce qu'il espérait. Oui, voyez vous, il ambitionnait bien de surprendre la jeune femme, de faire en sorte qu'elle ne se doute de rien jusqu'à ce qu'il passe à son doigt la bague, et non pas qu'elle grille toute la suite des événements dès qu'elle franchirait le pas de la porte. Pour le moment, la bague était toujours renfermée dans son écrin, et l'écrin était bien caché, non pas dans la poche du Jeans propre et pas troué à un seul endroit du jeune homme, parce que le Jeans n'était pas extra large et qu'il était trop près de la peau pour qu'Amber ne voit pas la boîte dans la poche dès en arrivant, ou alors elle était aveugle, mais bel et bien autre part. Vous voulez savoir où, n'est pas ? Vous verrez bien en temps voulu, allez, tenez compagnie à Amber dans le camp des surpris !

Il avait bien réfléchi à ce projet, ce n'était donc pas une idée saugrenue sortant d'un seul coup d'un seul de son esprit. Il n'avait pas choisi d'acheter cette bague sur un coup de tête, sa décision n'avait donc rien d'irresponsable ou d'irréfléchi. Il avait pesé le pour et le contre, avait trouvé énormément de pour et très peu de contre en fin de compte, même si le problème majeur se positionnant dans la catégorie des contres était celui de la famille de la jeune femme. A quelques rares exceptions près, et encore, pas forcément officielles les exceptions, Noah avait tout le Clan Halliwell à dos. Ce n'était pourtant pas faute d'avoir prouver qu'il n'avait rien d'antipathique, et si au début, il comprenait plus ou moins qu'on ne lui ouvre pas les bras aussi facilement qu'Amber lui avait ouvert les siens, ne serait ce que parce qu'ils n'appartenaient pas à n'importe quelle famille et que, forcément, cela attirait les convoitises, maintenant, après 3 années au côté de la jeune femme, il commençait sérieusement à être agacé. Certaines fois, il en venait même à décliner une invitation de la jeune femme à venir la voir chez elle, tout simplement parce qu'il savait que sur le lot de cousins et cousines de la jeune femme, il y aurait forcément quelqu'un pour venir leur traîner dans les pattes et faire de leur petit tête à tête une sorte de réplique miniature d'un terrain de combat. Et c'était sans prendre en considération les deux soeurs cadettes de la jeune femme. C'était simple, l'une d'entre elle le détestait au plus au point et pourrait sans doute jurer qu'il était en réalité le fils caché du Diable lui même, quant à l'autre, elle ne loupait jamais une occasion pour lui envoyer petite pique sur petite pique, même si le tout restait bien gentil et que, hallelujah, elle, elle l'aimait bien. Mais comme il en était de leur philosophie depuis le début de leur relation, le jeune homme refusait que les autres viennent interférer dans leur vie, et encore moins dans leurs projets, même si, pour le moment, c'était son projet à lui.

Il fut tiré de ses pensées par le jappement du chiot, Lancelot, qui n'avait fait que protester à sa manière au coup de sonnette. Sans même ouvrir, le jeune homme savait déjà qu'Amber se trouvait derrière la porte. Bien sûr, c'était elle qu'il attendait et personne d'autre, mais c'était surtout qu'elle avait une manière bien à elle de sonner, un peu comme une signature, ce qui se révélait bien pratique si jamais elle avait un souci, et si jamais un jour un démon lui serrait le train et qu'elle était à sa merci. Au moins, le jeune homme savait qu'il allait devoir se préparer à défendre sa dulcinée ! Mais là n'était pas la question, il avait reconnu le coup de sonnette d'Amber, Lancelot aussi visiblement puisqu'il s'élançait tout fou hors de son panier et venait se coller dans les pattes du jeune homme. Il n'était pas encore bien gros, du moins, pas assez pour que Noah ne puisse plus se saisir de lui et le porter dans ses bras, même s'il pesait tout de même son poids ! Pour éviter de lui marcher dessus et donc de le transformer en crêpe, et puisque Môssieur Lancelot refusait de se calmer et d'aller se recoucher comme le lui demandait pourtant Noah, le jeune homme se pencha légèrement, pestant faussement contre le chiot, pour la forme, tout en ouvrant d'une main la porte menant vers l'extérieur. Il surprit Amber dans son impatience, et esquissa un sourire amusé à la vue de la jeune femme tournant frénétiquement son pied pour se défouler et faire quelque chose de mieux que de se ronger les ongles par exemple. Elle était splendide, comme toujours et le jeune homme se recula quelque peu, et ce afin de pouvoir à la fois admirer toute entière la jeune femme et de la laisser entrer sans qu'elle ne se retrouve coincée entre le mur et lui, quoi que, elle n'aurait sûrement pas dit non, mais voilà, Lancelot était là, tout fou ! Le jeune homme dût donc poser une main sur la truffe du chiot, pendant que l'autre soutenait le poids de la bête, avant d'enfin pouvoir s'approcher d'Amber, et de l'embrasser, comme il se devait. Il recula légèrement ses lèvres, se mordit la lèvre inférieure tout en regardant de nouveau la jeune femme avec des yeux pétillants, pour de nouveau apposer ses lèvres sur les siennes.

« Salut vous ... »

Il lâcha enfin la truffe de Lancelot qui protesta du traitement précédent, et Noah eut toutes les peines du monde à le calmer. Il profita de sa main libre pour refermer la porte du duplex derrière Amber, et posa finalement le chiot à terre. Le chiot jappait, jaloux comme d'habitude des baisers d'Amber et de Noah, lui qui voulait toujours qu'elle le papouille lui aussi !


« Mais oui, elle t'a vu, roo !
Désolée Princesse, mais c'était ça ou il finissait écraser ! »

Devant cette porte, l’attente lui fut insupportable pour la belle blonde. Elle n’était pas sûre de ce qu’il devait lui annoncer, ça c’était clair. Elle n’avait pas le pouvoir de télépathie, elle n’avait donc pas pu lire dans ses pensées. Oh ! Son pouvoir divinatoire aurait pu la mettre sur la piste après tout mais non, celui-ci ne voulait fonctionner que lorsqu’elle devait aider les autres mais pour elle, ça ça ne fonctionnait pas. Don idiot va !!! Oui, la belle Amber était du genre impatiente dans ces moments-là. Après tout, elle n’avait jamais vraiment aimé les surprises, surtout parce que c’était surtout de mauvaises surprises : des démons qui l’attaquaient alors qu’elle ne s’y attendait pas, à un coin de rue ou dans sa maison carrément. Pourtant, ici, elle savait que ça ne pouvait être qu’une bonne nouvelle, après tout, Noah lui avait paru totalement surexcité quand il lui avait dit qu’il lui préparait une surprise. Mais, la belle avait peur d’être déçue finalement. Oui, à force de se faire des films sur le fait qu’il lui demanderait de vivre avec lui, elle avait peur d’être déçue lorsqu’il lui annoncerait la nouvelle qu’il semblait le rendre tellement heureux. Or, Amber voulait elle aussi se réjouir pour cette nouvelle. Un peu bizarre vous dites ? Non, juste une Halliwell tordue… Quoiqu’elle n’était pas la plus tordue, à vrai dire….

Jamais la belle blonde n’avait été du genre à s’impatienter, c’était une première en gros. Enfin, une première, non pas quand il s’agissait de Noah. Avec son beau sorcier, il était clair qu’elle était devenue impatiente : impatiente de le voir, impatiente de se mettre en ménage avec lui, impatiente de créer une famille et surtout, impatiente de se marier. Oh ! Amber était loin de se douter qu’il allait lui proposer cela mais surtout, elle n’y avait jamais pensé. Le mariage était pour elle quelque chose qu’elle n’avait jamais voulu. Pourquoi ? La plupart des mariages finissaient en divorce et en plus d’une peine morale, une peine financière était souvent de mise. Alors, non, elle n’avait jamais cru au mariage, pensant surtout que celui-ci finissait par tuer le couple. Pourtant, avec le beau Noah, elle avait changé d’avis : au bout de trois ans, elle était persuadée que le mariage ne pourrait pas les séparer car rien ne pouvait les séparer à vrai dire…. Oh ! La belle sorcière était déjà sortie avec quelques mecs mais jamais elle n’avait aimé à ce point, jamais, elle ne s’était dit : rien ne nous séparerait, nous sommes bien trop amoureux. Oui, elle avait eu une histoire importante avec Noah, un certain Mickey mais jamais il n’avait été aussi important que le sorcier dans son cœur….

Alors, il était clair qu’elle n’allait pas gâcher une telle histoire d’amour pour sa famille. Ca avait peut-être été un choix cornélien au début mais à présent, il était temps que la famille Halliwell admette que Noah n’était pas du côté du mal. Il avait prouvé en trois ans combien il était loyal et il était clair qu’ils étaient tous têtus (ou presque tous)…. Ca avait le don d’énerver la belle blonde ainsi que Noah. Surtout, c’était vraiment bête de leur part puisqu’à force de rendre fou le beau sorcier, la famille d’Amber avait fini par pousser ce dernier à ne plus venir au Manoir (ou presque). Ce qui voulait dire que pour se voir, les deux jeunes gens se voyaient chez Noah. Amber depuis pas mal de temps passait beaucoup de temps chez lui, beaucoup trop pour la plupart des Halliwell. C’était donc leur faute si la belle blonde passait des soirées entières chez Noah et qu’une partie du pouvoir des trois s’éloignaient du Manoir. Ils n’avaient qu’à s’en prendre à eux-mêmes, ce qu’ils ne faisaient pas. C’était toujours Amber qui était en faute, ou plutôt Noah…. Quelle mauvaise foi ces Halliwell quand même….

Il lui semblait qu’elle avait attendu une éternité avant qu’il ne vienne ouvrir la porte mais lorsqu’elle le vit apparaître, elle ne put que retrouver le sourire. Il lui semblait qu’il s’était habillé légèrement différemment…. C’était donc bien une bonne surprise sinon, il n’aurait pas pris la peine de s’habiller différemment. Il avait dans les bras, Lancelot, le chiot que la belle lui avait offert pour leur trois ans. Bon, il était autant son chien puisqu’elle passait le plus clair de son temps chez eux et que ce ptit chiot adorable l’adorait…. D’ailleurs, Noah avait dû le prendre dans ses bras pour qu’il ne vienne pas se perdre dans les jambes de la belle sorcière. Oui, les premières fois, Amber avait failli plusieurs fois marcher sur ce pauvre Lancelot…. Avec un beau sourire, le jeune homme l’accueillit et s’écarta pour la laisser passer. Lorsqu’elle fut à l’intérieur, il s’approcha d’elle et l’embrassa tendrement. La belle se laissa faire, elle aimait le sentir près d’elle, et lorsqu’il était comme ça si proche, elle ne voulait plus le quitter, quitter cette chaleur qui existait entre eux deux. Pourtant, il se recula, se mordit la lèvre inférieure. Il la regardait dans les yeux et elle sourit de plus bel, elle était heureuse et aurait pu rester comme ça longtemps, il se rapprocha de nouveau et l’embrassa à nouveau.

« Salut, bel inconnu ! »

A son tour, elle l’embrassa tout en posant ses mains sur la nuque du jeune homme. Après tout, elle aussi voulait l’embrasser…. Puis, lorsqu’il fut libéré de l’étreinte de la blonde, il reposa le chiot après avoir fermé la porte du duplex. Le chiot se mit alors à tourner dans tous les sens autour de la blonde, se mettant à sauter sur elle pour lui montrer que lui aussi était là. Ce qui fit rire la belle blonde qui se mit à genoux pour le caresser.

« Mais oui, je t’ai vu mon bébé ! Viens me faire un câlin ! »

Oui oui, la belle parlait au chien, pas à Noah. Mais très vite, elle se releva et prit Noah dans ses bras.

« Tu sais bien que j’l’adore ! Alors, je suppose que la nouvelle, tu vas pas me la dire tout de suite ! Je vais devoir attendre combien de temps ? »

Impatiente, je vous l’avais dit…. Mais, bien sûr, elle savait que Noah était du genre à garder les surprises pour la fin…. L’embrassant encore une fois, tendrement, elle lâcha prise et alla dans le salon. Le chien la suivit….

« Alors, qu’as-tu prévu pour nous ce soir, Mon amour ? »

Se marier représentait une étape importante dans la vie d'un couple, une étape pas forcément obligatoire puisque, après tout, de plus en plus de jeunes gens décidaient de passer leur vie ensemble sans pour autant ne jamais se passer la bague au doigt, parce qu'ils percevaient cette bague comme une corde passée au cou et qui finit par vous étrangler, ou simplement parce qu'ils refusaient d'un jour faire partie de tous ces chiffres, ceux qui évaluent le taux de divorce. Pour le jeune homme, le mariage était une finalité, la preuve qu'il tenait à Amber, la preuve aussi qu'il voulait lui faire qu'il se moquait bien de savoir ce qu'on pouvait bien penser de lui parmi les Halliwell, preuve qu'il tenait malgré tout ce qu'ils lui faisaient subir à lier sa vie à celle d'un membre du Clan Halliwell. Mais il n'en demeurait pas moins que, pour lui, là n'était pas la finalité ultime. Non, il savait très bien, de son propre avis, que la plus belle preuve d'amour qu'il pouvait faire à Amber, c'était de lui faire un enfant. Sauf que, et ce n'est un secret pour personne, il est plus aisé pour une femme de faire ce cadeau à l'homme qu'elle aime, parce que celui ci n'était pas obligé d'être au courant qu'on allait lui faire un enfant, alors que pour un homme, il y avait là nécessité d'en parler avant avec la future maman, à moins de ne la piéger en s'amusant quelque peu avec ses pilules, mais alors là, c'était carrément mesquin, et ce n'était un coup en douce des plus appréciables. Et s'il faisait ça, il était sûr et certain qu'on allait littéralement le décapiter, et qu'on allait s'y mettre à tout un Clan, et, merci mais non merci, sans façon, ça allait aller, il préférait tout autant s'en passer ! Oui, il préférait autant s'en passer, en revanche, il pouvait au moins la demander en mariage, sans qu'on ne l'accuse pour autant d'avoir piéger la jeune femme. Il aurait bien aimé lui passer la bague au doigt en lui disant que cette bague représentait beaucoup pour lui, qu'elle était celle de sa mère, et que sa mère la tenait elle même de sa mère, et vous connaissez la suite, les histoires de bague qui se passe de génération en génération, sauf que ce n'était pas possible, car jamais sa mère ne lui aurait fait un tel présent. Et puis, offrir une bague ayant appartenu à la mère de son père, parce que dans le cas du jeune homme, il en avait été ainsi, et que cette femme et les générations avant elle n'étaient pas réellement dans le bon camp, très peu pour Noah ! Non, pour la bague, Amber allait devoir se contenter d'une bague achetée dans un magasin, bien que le jeune homme l'ai acheté dans une boutique d'antiquité, en veillant bien, avec l'aide de son futur beau père, qui était seul dans le coup, à ce que cette bague n'est pas de malédiction ou d'autre vice caché dans le genre.

Noah aurait pu embrasser Amber pendant des heures sans jamais s'en lasser, et il ne se privait pas d'embrasser la jeune femme, jamais, mais il ne passait pas pour autant son temps coller avec elle, lèvres à lèvres, parce que, de toute façon, arrive bien un moment où l'on a besoin de respirer ! Et puis, dans ses bras, Lancelot s'agitait déjà bien assez pour que le jeune homme risque de se faire mordre les doigts. Le chiot était bien affectueux, cependant, il avait tendance à se prendre un peu pour un bébé ayant besoin de faire ses dents. Ce qui était un peu gênant, vous le concéderez vous même ! Alors, Noah dût se contenter de deux baisers, avant de déposer le chiot à terre, de regarder la petite boule de poils faire son show et taper son petit scandale, n'hésitant pas à protester pour ce qui au final n'était même pas une injustice. Noah aurait très bien pu protester lui aussi, après tout, pourquoi le chiot exigeait il tant de caresses de la part d'Amber alors que c'était lui, Noah, qui était en couple avec elle ? Mais le jeune homme savait pertinemment que dans le coeur de sa petite amie, il était plus haut placé que le petit chiot, tout aussi mignon et affectueux soit celui ci. A voir Amber appeler ainsi Lancelot, le jeune homme souriait. A coup sûr, ci leur premier enfant n'était pas encore programmé, Noah savait déjà qu'Amber ferait une formidable mère, et il n'en doutait pas un seul instant. Elle avait grandi sans son père auprès d'elle, elle avait donc protégé ses petites soeurs, mais même sans cela, Amber avait cela dans les veines, en digne fille de sa mère. Mais Amber ne s'attarda pas, se redressant rapidement, le prenant dans ses bras, alors que le jeune homme lui sourit doucement. Un sourire qui laissa place à un rire alors qu'elle lui demandait déjà plus d'informations. 3 ans, 3 ans qu'ils étaient ensemble et elle cherchait encore à ce qu'il craque, alors qu'elle savait bien qu'il ne lâcherait rien, parce que c'était important pour lui que le secret soit préservé, pour que la surprise soit la plus belle possible.

« Amber ... Tu sais que j'adore partager tout avec toi mais ça ... Princesse, tu vas devoir encore attendre un peu ... Peut être qu'au dessert, si tu as été sage ... »

Il pencha la tête de côté, souriant toujours, tout en déposant un rapide baiser sur son nez, alors qu'elle, pour toute réponse, elle l'embrassa tendrement. Le temps semblait s'arrêter, comme à chaque fois, alors que le coeur du jeune homme battait plus fort, que tous ses sens semblaient être en émoi. Finalement, Amber quitta d'elle même l'étreinte avant de se diriger vers le salon avec, bien sûr, Lancelot sur les talons, le contraire aurait été étonnant. Noah les suivit tous les deux, empruntant lui aussi le chemin du salon, alors qu'Amber lui posait déjà une nouvelle question. Il attrapa le bouquet dont les tiges des fleurs trempaient dans un vase, et le tendit à Amber.

« D'abord, des fleurs ! Bien sûr, on ne va pas les manger, c'est juste que je sais que tu aimes bien des petites attentions de ce genre ! Et puis, ça fait éternuer Lancelot, c'est ... Amusant !
Ensuite, parce que je refuse de te laisser mourir de faim, on a des crudités en entrée, des lasagnes en plat de résistance et ... Un fondant au chocolat, qu'il faudra me penser à faire cuire le moment venu, si on veut avoir quelque chose à se mettre sous la dent ...
Le menu du jour plait il à Mademoiselle ? »

C'était loin d'être évident pour quelqu'un comme Noah d'accepter d'ouvrir son coeur à l'amour, et du coup, certaines personnes passaient pour avoir un coeur de pierre alors qu'en réalité, il n'en était rien, que ces personnes avaient juste connu des expériences similaires à celles du jeune homme et qu'elles avaient su moins bien s'en sortir, qu'elles n'avaient pas réussi à gérer ça aussi bien que lui. En quelque sorte, ces personnes n'étaient pas pas faîtes pour l'amour, c'était simplement que les jeunes gens susceptibles de les aimer ne leur ouvraient ni leurs bras ni leur coeur, par peur, ou parce qu'ils n'étaient pas réellement chauds pour prendre des risques ou s'engager dans une relation qui allait nécessiter une prise sur soi : il allait leur falloir faire confiance, accepter que la vie de la personne qu'ils aimaient n'avait pas été avant un conte de fée, qu'il y avait de sacrés squelettes dans les placards, des sales petites affaires et histoires dans les tiroirs. Bien souvent, les gens ne voulaient pas vivre une histoire d'amour qui se démarque de toutes les autres histoires d'amour, ils préféraient la sûreté et la sécurité, quitte à y perdre niveau passion et puissance de l'amour. Et pourtant, ces mêmes gens ne cessaient d'envier toutes ces belles et tragiques histoires d'amour, celles que l'on voyait dans les films, celles que l'on lisait à travers les pages des livres rédigés par les très grands écrivains. Ces mêmes gens se mettaient à rêver qu'un jour, il leur arriverait quelque chose de la sorte et qu'alors, ils se sentiraient pousser des ailes, que rien ne leur deviendrait impossible. Mais lorsque vous leur placiez un amour de ce genre entre les mains, ils s'enfuyaient en courant, ou tournaient simplement les talons, disant que, non, finalement, non, cela ne leur plaisait plus autant que ça. L'espèce humaine était bien versatile dans ses décisions, cela n'arrangeait pas du tout les affaires de tous ceux qui, qu'ils le veuillent ou non, étaient de ces gens qui, quoi qu'ils fassent, appartiendraient forcément à un couple hors norme. Noah était de ceux là, sauf que lui avait surtout peur d'aimer parce qu'il savait qu'à tout moment, on pouvait s'en prendre à celle qu'il aimait, et la tuer. C'était déjà arrivé, et il n'était pas réellement partant pour revivre une telle chose, cela l'avait trop fait souffrir, il n'y survivrait pas, alors qu'aujourd'hui encore, la plaie n'était pas totalement refermée, mais peut être ne le serait elle jamais en totalité. Des expériences comme celle ci vous marque à vie, comme si l'on avait appliqué contre votre peau un fer chauffé à blanc, et qu'on avait appuyé, de sorte à ce que cela vous brûle les chairs, pour que la marque reste à jamais dans votre peau, comme un tatouage, comme une cicatrice.

Mais Noah avait réussi à ouvrir son coeur à Amber, quoi que la jeune femme est quelque peu trichée. Ce n'était pas permis d'avoir des yeux comme les siens, d'avoir un tel sourire ... Elle était comme une magnifique fleur que l'on mourrait d'envie de cueillir, que l'on voulait surtout garder pour soi et soi seul, que l'on hésitait à cueillir tout en le voulant parce qu'on voulait qu'elle soit pour toujours fleurie, une fleur dont on rêvait de sentir le parfum, que l'on voulait contempler toujours et dont on refusait de perdre la vision en ne battant des cils ne serait ce qu'une seule et simple seconde. Une mauvaise langue pourrait dire qu'Amber était comme ces plantes carnivores, qu'elle faisait de magnifiques fleurs pour attirer l'oeil et pièger sa proie, afin de pouvoir la dévorer sans lui laisser le temps de comprendre ce qui se passait. Certes, c'était dur pour le jeune homme de savoir qu'il était loin d'être accepté dans la famille de la jeune femme, qu'il lui restait encore du chemin à faire, alors même qu'il voyait difficilement comment les convaincre, tous, qu'il ne voulait du mal à personne, saut peut être à tous ceux qui appartenaient à son ancien camp. Il voulait se concentrer sur la jeune femme et la jeune femme seulement, mais il était dur, très souvent, de faire comme si tout le reste n'existait pas, parce qu'il y avait toujours quelque chose pour vous rappeler à la réalité, pour vous faire comprendre qu'ignorer ainsi le monde et se croire seuls, c'était relativement stupide, et surtout dangereux, parce qu'on cessait de faire attention et qu'il était possible que l'on se fasse piéger ... Et puis, quoi qu'elle en dise, Amber restait très liée et à l'écoute des siens, elle n'appartenait pas à une famille, mais bel et bien à un clan. Et tout le monde savait que les Halliwell seraient toujours là les uns pour les autres, qu'essayer de les séparer pour les affaiblir revenait à les renforcer encore plus, à leur insuffler un regain de puissance qui allait leur permettre de vous botter le train en moins de deux. Et puis, le jeune homme n'avait plus de famille, cela avait été clair, dès qu'il avait tourné les talons et avait quitté les siens, clair, autant pour eux que pour lui. Il lui restait bien sa cousine, Emma,, trouvée en remontant quelque peu dans l'arbre généalogique, mais il s'était dit, la première fois qu'il avait rencontré Amber, qu'il allait avoir beaucoup de chance d'appartenir à une famille comme celle des Halliwell. Et puis finalement, non, bien vite, il avait compris que si ce n'était pas forcément pour jamais, ce n'était en tout cas pas pour tout de suite ... Tout se mérite dans la vie ? Ah ouais ? Et pourquoi, alors, certains devaient prouver plus que d'autres qu'ils le méritaient ? Où était la justice et l'égalité dans tout ça ?

Noah sourit lorsqu'Amber prétendit être sage sans arrêt. Certes, ce n'était pas une vilaine fille qui provoquait remue ménage sur remue ménage dès qu'elle passait quelque part, qui créait crise sur crise dès qu'elle se mêlait de quelque chose. Ce n'était pas non plus une jeune femme qui tuait à tout va des innocents, qui s'en prenait violemment à toutes les personnes qui se trouvaient être plus faibles qu'elle. Dans ce sens là, oui, elle était sage, sage et gentille. Mais d'un autre côté, elle était un peu trop curieuse et avait tendance à abuser de son regard de chien battu, de petit chiot, pour faire craquer le jeune homme et ça, c'était carrément abuser, c'était triché, c'était user de ses atouts d'une façon assez amorale, c'était envoyer balader les règles ! Mais, d'une certaine façon, il se devait de lui donner raison. Oui, vivement qu'ils en arrivent au dessert, parce que moins longtemps tout ceci durerait, moins il n'aurait à devoir esquiver les questions qu'elle n'allait sûrement pas manquer de lui poser, oh, discrètement hein, comme elle savait si bien le faire, mais tout de même ! Et ça, c'était sans prendre en compte tous les petits regards charmeurs qu'elle ne manquerait sûrement pas non plus de lui adresser, tous les petits coups de pieds sous la table, ou toutes les remontés de jambe de la pointe de son pied, toutes ses petites caresses, tous ses petits gestes d'affection ... Damn, mais c'est qu'elle allait sûrement le torturer, histoire qu'il accélère la cadence, qu'ils en arrivent au dessert et qu'elle sache enfin tout ! Il pouvait au moins lui révéler le menu du jour, cela n'allait pas griller sa surprise, plutôt devrais je dire sa grande annonce. Et puis, au moins, la jeune femme se disait sûrement, ainsi, qu'elle n'allait pas devoir supporter un horrible repas constitué uniquement de plats dont elle avait horreur, et ce avant de savoir de quoi il voulait lui parler. Et le repas semblait lui aller, mais bon, en même temps, ils étaient ensemble depuis 3 ans, et il avait fallu assez peu de temps au jeune homme pour connaître les goûts culinaires de sa petite amie. Et s'il voulait que la soirée soit parfaite, il n'allait tout de même pas lui faire avaler tout ce dont elle avait horreur, ce serait loin d'être sympathique et logique !

« Lancelot, martyrisé ? Tu veux rire ! Je l'autorise à dormir sur le canapé, et je dis pas grand chose lorsqu'il grimpe sur le lit alors que j'y dors ! Parce que, oui, toutes ces fois où tu dors ici et que tu es tirée de tes songes par une petite truffe humide, ce n'est pas moi le coupable ! »

Bien sûr, Noah savait pertinemment qu'Amber plaisantait, Lancelot était plein de vie, avait le poil luisant et était en parfaite santé, alors, bien sûr qu'il était bien ici. Et puis, plus qu'un chiot, il était leur chiot, et le jeune homme était bien heureux de pas être tout à fait seul lorsqu'Amber ne passait pas la soirée ici, chez lui. Il prenait alors Lancelot avec lui sur le canapé, et ils se regardaient la télé, tous les deux, comme de grands potes ! Mais, tout de même, et parce qu'à ce petit jeu, il devait toujours y avoir un prix, Noah s'approcha de la jeune femme, et lui fit clairement comprendre qu'il allait l'embrasser, et que cela serait sa punition pour avoir été si méchante avec lui ! Il déposa donc ses lèvres sur les siennes, l'embrassant avec amour et tendresse, avant de s'écarter, de plonger son regard dans le sien, puis de prendre l'une de ses mains dans la sienne et de la mener vers la table. Plus ils tardaient, plus il serait dur pour le jeune homme de voir tout se dérouler comme il le voulait. Il décrocha Lancelot des bras d'Amber, le déposa à terre, et tira ensuite la chaise de la jeune femme, la priant de s'asseoir.

« La chaise de Mademoiselle est tirée ... Si vous voulez bien y prendre place, avant que je n'aille chercher l'entrée ... »

En général, le jeune homme aimait énormément faire des surprises à sa magnifique petite amie, parce qu'il donnerait énormément de choses pour voir encore et encore les yeux écarquillés de surprise et de joie d'Amber, sa bouche en O et le rouge qui montait à ses joues, son souffle qui se coupait quelque peu, le rythme de son coeur qui s'emballait et que le jeune homme sentait bien parce qu'il tenait l'une des mains de sa petite amie. C'était sans nul doute dans ces instants là qu'Amber bougeait le moins en tout sens. Oui, en général, le jeune homme était le plus heureux des hommes lorsqu'il se préparait à dévoiler une surprise de sa part à Amber, parce que dans ces instants là, la joie, le plaisir et toutes ces petites choses étaient communicatifs, mais là ... Là, c'était une toute autre histoire, parce que le jeune homme savait qu'il ne s'agissait pas d'un simple petit cadeau comme ça en passant, il savait que ce qu'il s'apprêtait à faire était plus important que le simple fait d'accrocher au mur de sa chambre un cadre contenant 4 petits cadres, chacun représentant l'un de leurs deux visages en mode Warhol. Il savait que, quelle que soit la réponse d'Amber, cela allait changer, révolutionner, même, leur vie, leurs vies à tous deux. Si Amber lui répondait défavorablement, bien sûr que oui, il serait déçu, mais la suite de sa réaction et la façon dont il prendrait ce refus dépendraient grandement de ce que lui dirait Amber pour justifier son non. Au contraire, si elle lui répondait que, oui, elle voulait l'épouser et passer le restant de ses jours auprès de lui, alors cela marquerait une toute nouvelle étape dans leur relation. Chaque jour, ils écrivaient tous deux, par le simple fait d'être un couple, des tas de nouvelles lignes sur le grand ouvrage de leur vie. Mais recevoir une réponse favorable à une demande en mariage, c'était s'apprêter à tourner une nouvelle page, grande, belle, magnifique, sans rien écrit dessus encore, pure et blanche, une page sur laquelle on allait pouvoir tracer à la plume de belles et grandes arabesques, ainsi que des tas d'autres choses graphiques. Alors, bien sûr que le jeune homme avait plus de pression que habituellement sur les épaules, et même s'il était quelqu'un qui tenait relativement bien le coup en toutes circonstances, il devait avouer qu'il préférerait qu'ils en soient rendus à s'embrasser voire même plus dans le lit du jeune homme parce que la jeune femme avait répondu oui à la proposition de Noah.

Demander Amber en mariage alors qu'ils ne vivaient pas ensemble pouvait paraître saugrenue, illogique aussi, un peu trop empressé aussi, mais ce serait juger en connaissant mal les deux jeunes gens. Ils étaient ensembles depuis trois ans, et puis, ce n'était pas comme s'ils faisaient sans cesse leur vie de leur côté. La jeune femme venait dormir relativement souvent ici, de plus en plus même, ce qui, évidemment, était loin de déplaire au jeune homme. Si cela n'avait tenu qu'à lui, il lui aurait déjà demandé d'aménager ici, mais il refusait d'affronter les heurts que cette proposition risquait de créer au sein du Clan Halliwell. Alors, bien sûr, se marier risquait d'amener la jeune femme à aménager avec lui, même si parler de risque était là trop outrancier. Le duplex était assez grand pour y vivre à deux, voire même à plus, avec sa mezzanine au dessus, qui ressemblait plus à un étage qu'à une mezzanine vue sa grandeur mais qui, sur les papiers du bail, était dénommée mezzanine. Alors, Amber ne se trouvait pas à l'étroit ici. Oui, elle allait sûrement venir habiter avec lui en se mariant avec lui, et personne ne pourrait accuser Noah d'avoir directement demander à Amber d'emménager dans son duplex. C'était bien jouer, sans nul doute, même si cette demande en mariage n'avait pas été imaginée et pensée par le jeune homme dans le seul but d'emprunter un chemin détourné qui les amèneraient tous deux à vivre sous le même toit. Disons juste qu'il s'agissait là d'un atout et d'une bonne chose en supplément, venant s'ajouter au reste et ne se trouvant donc pas à la base. Et puis, si Amber s'habituait aux petites léchouilles matinales de Lancelot, et bien c'était bon signe, n'est ce pas ? Bien sûr, Lancelot était rappelé à l'ordre quelques fois, histoire qu'il n'oublie jamais où était sa place, qui étaient les maîtres aussi, histoire qu'il n'oublie jamais non plus qu'il était un chien et non un être humain, même si certaines de ses réactions pouvaient laisser pantois ! Si elle s'habituait aussi à ce que, parfois, il ne gère pas toujours bien tout en cuisine, en voulant sans cesse faire au mieux, en voulant sans cesse faire 36 trucs en même temps, et bien, ils étaient bien partis pour durer tous les deux. Posant en équilibre l'un des plats sur son bras, comme le font les serveurs au restaurant, il revint vers la jeune femme, tout en tenant le deuxième plat par les deux anses. Il posa le premier plat sur la table, et grimaça quelque peu quand vint le tour du second.

« Non, ça a été, enfin, surtout parce que j'ai élaboré mon menu avant ! Tu m'aides s'il te plait, ou le plat de carottes va finir par terre ! Tu me diras, j'ai fais des concombres aussi, et la suite du repas ne va pas nous faire mourir de faim, mais bon, tout de même ! »

Après qu'Amber lui ait apporté cette aide dont il avait besoin, il alla s'asseoir face à elle, et l'empêcha de se servir seule. Nan mais, tant qu'à tout faire parfaitement, autant aller jusqu'au bout. Elle était l'invitée ce soir, celle qui allait, sûrement, et il l'espérait énormément, être comblée, heureuse. Généralement, elle gérait les choses tout autant que lui les gérait, ils effectuaient un travail d'équipe, et ils géraient comme des pro. Mais là, il voulait simplement qu'elle pense simplement à profiter de la soirée, qu'elle se laisse porter, qu'elle lui fasse confiance, parce qu'il allait bien le lui rendre. Du moins, il l'espérait ! Après tout, si jamais elle lui répondait non, elle aurait bien mangé, et ne se serait pas empoisonnée, ce qui était plutôt une bonne chose !

« Pas la peine d'essayer de savoir si je me suis plié en quatre et dans tous les sens afin de savoir si la surprise que je te réserves est de taille ! Je ne dirais rien ! Et puis, si tu continues, je vais être obligé de sévir ... »

La vie d’Amber n’avait jamais été très simple, faire partie d’une famille si puissante de sorciers n’était évidemment pas des plus faciles. Se faire sans cesse attaquer par des démons, par des sorciers maléfiques qui voulaient absolument récupérer le pouvoir des trois avait été le lot des vingt-trois années de vie de la belle blonde. Déjà toute petite, les démons attaquaient sa mère et ses tantes pour récupérer le pouvoir des trois. La Source avait fini par arriver à ses fins en mettant un trait sur la vie des trois sœurs mais elle ne récupéra pas le pouvoir des trois, celui-ci fut transmis à la progéniture des sœurs, les trois aînés de la famille : Wyatt, Amber et Henry. Alors, en plus de devoir gérer la mort de leur mère, les trois aînés avaient du faire face à cette nouvelle responsabilité, une responsabilité qu’Amber et Henry eurent du mal à s’habituer. Ce qui ne fut pas le cas de Wyatt, Wyatt était le plus vieux de tous les enfants des sœurs, il avait été habitué à être le grand frère, celui qui s’occupait de tous les plus jeunes. Finalement, Amber avait réussi à s’y faire : être de plus en plus attaquée, elle s’était habituée mais ça n’avait pas été facile au début et le retour de sa mère dans sa vie en tant qu’être de lumière l’avait beaucoup aidée. Cette dernière lui avait appris ce qu’il fallait faire et ce à quoi il fallait faire attention. La première chose avait été de lui dire de se méfier des gens, et surtout de faire attention au reste de la famille, parce que la famille était sacrée. De fil en aiguille, évidemment, Phoebe en était arrivée à dire à sa fille qu’elle devrait peut-être reconsidérer sa relation avec Noah, qu’il avait peut-être un plan derrière la tête….Evidemment, la belle blonde ne l’avait absolument pas écoutée, elle ne croyait absolument pas que Noah avait tout orchestré depuis le début, qu’il était dans la confidence de la source….

Alors oui, avec une sorcière très puissante et un sorcier venant d’une famille maléfique, les choses ne pouvaient être que compliquées entre les deux amants. Et pourtant, ça l’était bien moins que certaines relations que l’on voit dans les films, où les deux amants ne peuvent s’aimer car l’un est d’un côté de la barrière et l’autre de l’autre côté. Ici, Amber savait qu’ils étaient tous les deux du même côté, celui du bien et cela malgré qu’il venait d’une famille de mauvais sorciers. Mais, chez les Halliwell, Noah était du côté du mal et la psychose s’était renforcée dès que le pouvoir des trois était passé dans les mains d’Amber – une partie en tout cas. Tout de suite, pratiquement tous essayèrent de la retourner contre Noah, de les séparer mais rien n’y faisait et cela faisait maintenant trois ans qu’ils étaient ensemble contre vents et marées. Amber ne pourrait plus, à présent, choisir entre Noah et sa famille, à moins qu’elle n’ait la preuve qu’il était mauvais, ce dont elle doutait totalement. La blonde n’y pensait même pas, elle ne pouvait le croire possible d’être un monstre, une créature maléfique sans cœur. Et après trois ans d’amour, Amber espérait plus entre eux, pour la première fois depuis toujours, Amber avait envie de quitter le cocon familial pour passer toutes ses journées aux côtés de Noah. Oui, ils étaient très souvent ensemble mais Amber voulait pouvoir se réveiller auprès de Noah tous les jours et s’y coucher tous les jours aussi. Pas une fois sur deux mais tous les jours, elle voulait pouvoir faire ça. Elle voulait se dire après le boulot qu’elle rentrait auprès de l’homme qu’elle aimait. Et Amber pensait même construire une famille avec lui : avec une ou deux filles, elle y avait pensé. Elle voulait les appeler Lilly et Brittany. Des noms qui n’auraient rien à voir avec sa famille, elle voulait – pour la première fois – s’éloigner un peu de sa famille, même si elle les adorait.

Face à Noah, elle ne pouvait que sourire, sourire de bonheur, d’être à ses côtés. Croyez-vous que beaucoup d’hommes cuisineraient pour la femme qu’ils aimaient après trois ans ? Croyez-vous seulement que beaucoup d’hommes cuisinaient tout simplement ? Amber était une princesse très choyée par Noah et elle savait la chance qu’elle avait, elle ne laisserait jamais filer un tel homme ; la blonde l’aimait et c’était toutes les parcelles de son corps qui criaient et qui étaient accrochées à lui, Noah Kylian Weston. Toujours aux fourneaux, la belle souriait tout en lui posant la question de savoir s’il avait mis du temps à faire ce dîner, espérant que cela passe inaperçu. Il ne répondit pas tout de suite, il s’amenait déjà avec l’entrée : il avait mis en équilibre un plat sur son bras, puis, il portait le deuxième plat par les deux mains mais il ne maîtrisait pas sa technique à fond vu qu’il faillit faire tomber le deuxième plat, il lui demanda de l’aide pour qu’il ne tombe pas. Tout en rigolant, elle prit le deuxième plat en main.

« Laisse-moi faire ! Tu sais que je suis folle des carottes, je ne voudrais pas qu’elles tombent à l’eau ! Enfin là, elles tomberont d’abord par terre. Et c’est sûr, c’est bien trop sain pour Lancelot, il ne les mangerait jamais ! »

Il avait enfin répondu à sa question, lui disant que ça ne lui avait pas pris beaucoup de temps. Un instant, la belle fut déçue, se disant que la surprise ne devait pas être si énorme que ça. Elle allait s’apprêter à se servir lorsque Noah l’arrêta et la servit lui-même. Il s’agissait d’une vraie invitation vu que d’habitude, il ne prenait pas vraiment la peine de la servir, ou plutôt, elle se sentait assez chez elle au duplex pour qu’elle n’ait pas à lui demander son avis à chaque fois. Si elle avait besoin d’un verre d’eau, elle allait se servir. Alors, c’est de bon cœur qu’elle se laissa se faire servir, cela faisait plaisir de temps en temps. Puis, elle se mit à rire lorsqu’il lui répondit que cela ne servait à rien d’essayer de savoir si la surprise était énorme ou non et qu’il allait sévir….

« On se connaît bien trop tous les deux ! Ca ne va pas ! Et puis, qu’est-ce que tu comptes faire si je continue ? »

Amber savait qu’il avait de nombreuses manières de la torturer, de la punir mais elle aimait répliquer, c’était plus fort qu’elle. Piquant dans ses crudités, elle rajouta :

« Bon changeons de sujet vu que tu ne vas rien me dire ! Ta journée s’est bien passée, mon amour ? »

Plus jeune, Noah s'était demandé s'il était réellement capable de prendre soin de quelqu'un, de protéger une autre personne que lui. Bien sûr, il pensait que c'était le cas, mais, comme pour de nombreuses choses dans la vie, il avait bien peur de faire fausse route, de se fourvoyer, de se méprendre, bref, d'être dans l'erreur. De nombreuses choses le confirmaient dans sa pensée, alors que de nombreuses autres, au contraire, lui faisaient penser qu'il avait tord. Il y avait d'abord le simple fait que, même s'il avait réussi à prendre relativement tôt son indépendance et à se faire émanciper sans tarder une fois qu'il avait quitté les siens, cela n'avait pas été sans peine, et sans l'aide d'Ulysse, le jeune homme ne sait pas si à l'heure actuelle il serait au même endroit, face à celle qu'il s'apprêtait à demander en mariage. Il avait eu quelques difficultés à comprendre ce qu'il devait faire, à trouver sa place aussi. Jusque là, il avait réussi à savoir comment agir, il lui suffisait de faire le contraire de ce que tous ceux qui l'entouraient faisaient, il n'avait qu'à les contredire et refuser d'exécuter le moindre de leurs ordres. Mais lâché dans un monde qu'il ne connaissait que peu, un monde où la majorité des gens ne connaissaient pas l'existence de la magie, cela avait été plus dur pour lui. Et puis, il avait évolué dans la vie avec une menace permanente au dessus de lui, celle de devoir fuir, un jour, les siens, les siens et leur vengeance, les siens et leur envie démesurée de prouver que l'on ne leur tournait pas aussi facilement le dos et que l'on ne pouvait jamais s'en tirer à bon compte. Remarquez, ça n'avait pas coupé. Dès qu'il avait ouvert son coeur à une demoiselle, dès qu'il le lui avait confié, les yeux fermés, sans avoir peur qu'elle ne le réduise en charpie, la douce créature avait été assassinée et avait souffert encore et encore avant, d'enfin, expirer son dernier souffle d'air, dans les bras de nul autre que Noah lui même. Cela avait sans nul doute permis été l'une des expériences les plus dures à vivre pour lui. Lorsqu'il avait rencontré Amber, il s'était dit que cela ne pourrait que recommencer de plus bel, qu'il la perdrait comme il avait perdu Liberty, parce qu'il était incapable de protéger qui que ce soit, et même pas lui, puisqu'il laissait son âme s'abimer à chacun des chocs qu'il subissait, choc moral ou physique.

Et voilà qu'aujourd'hui il se sentait capable de protéger Amber, encore et encore, et qu'il se disait qu'après le mariage, la prochaine grande étape serait les enfants. Bien sûr, entre temps, il y aurait l'emménagement ensemble, mais cela n'était qu'une formalité à ses yeux, et il espérait bien que cela se fasse avant même que tous les deux ne se jurent amour et fidélité pour le restant de leurs jours, bien que cela aussi ne soit qu'une formalité, puisqu'il y avait bien longtemps que le jeune homme avait assuré Amber de l'aimer, de la chérir et de lui rester fidèle à jamais. Il espérait bien qu'elle avait venir emménager avec lui avant de devenir officiellement Madame Weston, mais avec la famille de la jeune femme, on pouvait s'attendre à tout. Il se disait qu'il pouvait toujours garder cette carte dans sa manche : si accepter qu'Amber ne vienne vivre avec lui qu'après le mariage lui permettait de pouvoir l'épouser sans que cela ne provoque de heurt et sans que la jeune femme ne se trouve être la seule Halliwell présente à la cérémonie, et bien il était tout à fait prêt à faire ce qui n'était autre qu'une concession et non pas une défaite. Oui, la prochaine étape après le mariage restait donc les enfants. Un enfant, c'est un être vivant, qui a besoin qu'on l'aime, qu'on l'éduque, qu'on s'occupe de lui, que l'on soit là à tout instant pour calmer ses inquiétudes, pour le rassurer, pour lui dire que l'on est là, qu'on l'aime et qu'on ne laissera jamais personne s'en prendre à lui, qu'il était en sécurité avec nous, et qu'il en serait toujours ainsi. Et honnêtement, le jeune homme se sentait prêt, parce qu'il savait qu'avec Amber, il serait assez fort pour protéger sa famille. Et puis, il savait aussi que même s'il ne se faisait jamais accepter parmi les Halliwell, ceux ci n'hésiteraient pas une seconde à venir les aider si jamais quelqu'un avait la très mauvaise idée de s'en prendre à leur progéniture. Il savait qu'ils feraient tous abstraction du fait que cet enfant était aussi le sien, et qu'ils ne penseraient qu'au fait que ce petit bout de chou était née d'Amber. En attendant d'avoir des enfants à eux, ils avaient Lancelot, ce qui n'était pas si mal. Le jeune homme eut un petit sourire lorsque la jeune femme prétendit que les carottes, c'était bien trop sain pour Lancelot, que celui ci ne les mangerait jamais si elles tombaient à terre.

« Oh tu sais, tu serais capable de lui faire manger n'importe quoi, tout ça parce qu'il serait bien trop heureux de te faire plaisir en mangeant ce que tu lui donnes ! Et puis, rien que pour pouvoir nous faire sa bouille de chiot après avoir avalé les carottes, histoire qu'on ne le punisse pas, il n'hésiterait pas une seule seconde ! »

Non, rien de rien, non, il ne lui dirait rien, rien et absolument rien. Il tenait réellement à ce que tout se passe comme lui l'avait décidé, pour une fois, et était même prêt à agir de telle sorte à ce qu'elle boude, si cela pouvait au moins lui permettre de couper court à toute question un peu trop curieuse et orientée sur cette fameuse surprise qu'il lui réservait pour la fin du repas. Pour plaisanter, et prouver qu'elle ne l'agaçait pas un seul instant malgré sa curiosité, il prétendit devoir sévir s'il s'avérait que la jeune femme continuait sur sa lancée. Cela n'y coupa pas, comme à son habitude, Amber voulut savoir ce qu'il réservait à une si vilaine fille comme elle. Un sourire amusé et taquin, mutin aussi, naquit alors sur les lèvres du jeune homme, alors que ses yeux se mirent à pétiller et que ses sourcils se haussèrent quelque peu sous l'expression amusée et mutine qu'il arborait.

« Tout ce que j'ai gardé en réserve depuis que l'on se connait et que je n'ai jamais tester ! »

Mais aussitôt, elle changea de sujet, ayant visiblement compris qu'elle n'obtiendrait aucune information de sa part tant qu'il n'en aurait pas décidé autrement. Elle embraya alors sur sa journée, et le jeune homme se fit une joie de lui répondre que, comme d'habitude, il n'y avait pas de choses surprenantes à signaler, c'était la routine quoi, quoi que, pour le coup, le mot routine avait une toute autre signification pour lui qu'il n'en avait pour les autres, pour tous ceux qui n'étaient pas flics comme lui. Mais Amber aussi entrait dans ce lot de gens chez qui le mot routine n'avait pas le sens commun, car, sans être flic, elle était issue d'un monde bien particulier, et qui dit particulier dit aussi particularités ! Ils discutèrent de tout et de rien pendant l'entrée, enchaînèrent aussi pendant le plat principal. Alors qu'il finissait ses lasagnes, le jeune homme embrassa la jeune femme, qui afficha une mine un peu surprise. Haussant les épaules, un petit sourire mutin en coin, le jeune homme répondit à sa question silencieuse.

« Tu avais de la sauce tomate sur le coin des lèvres ... »

Mensonge mensonge, mais allait-elle pouvoir vérifier l'info ? Il en avait eu simplement envie ...



Spoiler:

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Dire d'une femme qu'elle pouvait faire d'un homme une nouvelle personne était parfois perçu comme un cliché, mais dans ce cas là, et bien Noah était l'objet d'un cliché, et il l'assumait totalement. Vous n'imaginez pas à quel point il avait pu changer au contact de la belle blonde. C'était le jour et la nuit, ou presque, car certaines choses n'avaient pas failli chez lui malgré le temps. Cependant, lorsqu'ils s'étaient rencontrés, Noah était loin d'être le genre d'homme qui concevait d'un jour se fixer dans le même lieu avec une demoiselle, et encore moins le genre d'homme à penser un jour se marier, avoir des enfants, bref, construire une famille autour de lui, une famille qu'il saurait protéger et qu'il protégerait sans relâche. Il était trop effrayé par le simple fait de causer la perte d'une jeune femme qui n'avait rien demandé à personne et qui n'avait rien fait pour mériter de mourir, tout ça parce que le frère aîné du jeune homme était un malade doublé d'un dingue, et qu'il avait assez de petits chiens chiens tous prêts à lui lécher les basques et à lui obéir au doigt et à l'oeil pour que le jeune homme qu'était Noah ne se sache jamais réellement en sécurité. Il saurait se défendre, il saurait sauver sa peau lorsque le mot serait venu, parce qu'il maîtrisait à la perfection ses dons et qu'il était en mesure de les utiliser sans craindre de finir blesser et sanguinolant. Et puis, il était trop précieux pour ceux d'en bas pour que son frère autorise qui que ce soit à en finir avec lui. Oui, sans doute Jimmy souhaitait il sa mort au fond, mais Noah savait qu'il se réservait à lui même cette mise à mort programmée, comme s'il s'agissait là d'un privilège. Son cadet aurait pu s'en sentir honoré s'il ne se moquait pas autant de ce que pouvait désormais éprouver Jimmy. Noah saurait donc rester en vie, mais il avait été dans l'incapacité de sauver celle qu'il aimait lorsqu'on était venue la tuer, elle, pour l'atteindre, lui. Mais lorsqu'il avait rencontré Amber, il avait trouvé jeune femme que l'on voulait plus massacrer que lui, et dans un certain sens, il savait qu'une fois sur 3 seulement, on l'attaquerait parce qu'elle serait sa petite amie à lui alors que les deux autres tiers du temps, ce serait lui qu'on attaquerait parce qu'il était son petit ami à elle, ou quelque chose dans le même genre !

Regardez Noah aujourd'hui : il était en couple depuis 3 ans avec la même femme, et si tous les deux ne vivaient pas encore ensembles, ce n'était pas parce qu'ils ne le voulaient pas, mais parce qu'on ne les laissait pas exactement faire. Quoi qu'il en était, ils passaient de nombreuses nuits ensembles chaque semaine, et se voyaient plus que très souvent. Il s'apprêtait à la demander en mariage alors qu'ils venaient de finir de déguster leurs lasagnes, et c'était tout simplement parfait. Il ne pouvait pas espérer mieux qu'une telle soirée, parce qu'Amber avait compris que le harceler ne servait à rien, et qu'il avait pu dîner sans devoir sans cesse se mordre la langue pour ne laisser échapper aucune info, pas même le moindre indice, et se mordre la langue, ou même les joues, avouez que c'était loin de faciliter la prise d'un repas, c'est dangereux, on risque de mal mâcher et s'étouffer, ou bien de se mordre la langue au point d'enlever un morceau de chaire. Oui, il s'apprêtait à faire La demande, à franchir Le grand pas, enfin, du moins, l'une des demandes et l'un des grands pas, qui, après tout, venait avec les deux autres du même genre : la demande d'emménagement ensembles, et la demande de bébé ensembles. Le jeune homme était confiant : à défaut d'avoir la bénédiction de tout le monde magique, il avait la bénédiction émanant d'un Cupidon; à défaut d'avoir la bénédiction de la mère de celle qu'il espérait être la future mariée, il avait la bénédiction du père de cette même hypothétique future mariée. Oui, le Cupidon et le père étaient en réalité la même personne, mais cela importait beaucoup pour le jeune homme. Et voilà que la principale concernée tenait absolument à lui prouver qu'elle n'avait rien oublié de la promesse qui lui avait été faîte avant le dîner, à lui prouver aussi qu'elle ne perdait pas le Nord. Un sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme, qui finit par laisser éclater un petit rire amusé. Elle savait y faire en plus, venant s'installer sur ses genoux, et venant prolonger le baiser initial.

« Blondy, tu ne lâches jamais donc rien ?! ... Allez, andiamo Principessa ! Avant tout, je veux te montrer quelque chose ... Fermes les yeux, et ne triche pas, attention, je surveille ! »

Il se leva, la tenant toujours accrochée à lui, la portant comme le marié porte sa femme pour franchir le seuil de la porte une fois la cérémonie finie. Il la vit froncer le nez pour fermer les yeux, comme le font parfois les enfants, et cela l'amusa d'autant plus qu'elle n'en était que plus craquante. Mais si c'était sa technique à elle pour qu'il cède tout de suite, elle se méprenait si jamais elle pensait qu'il allait tomber dans le piège et se faire avoir comme un bleu qu'il n'était plus depuis longtemps. Il se dirigea vers le balcon, toujours en veillant que sa belle garde les yeux fermés, et en hésitant pas à la rappeler à l'ordre dès qu'il pensait qu'elle allait craquer en lui déposant un doux baiser sur le bout du nez. Il la déposa au sol une fois qu'ils furent tous les deux arrivés sur le balcon, destination initiale du jeune homme. Il ne l'autorisa à réouvrir les yeux que lorsqu'elle eut les deux pieds à terre et qu'elle fut suffisamment stable pour qu'il la lâche sans qu'elle ne frémisse, ne serait ce qu'un seul instant. Il avait totalement redécoré l'endroit, en y accrochant décorations florales, petites bougies et objets de couleurs vives mais s'accordant avec le reste. Alors qu'elle observait toutes les transformations qu'il avait apporté pour elle au balcon, alors que, dehors, San Fransisco la belle s'était elle aussi parée de lumière, il glissa la main parmi les décorations, , attrapant une petite boîte qui y était dissimulée. Amber continuait à observer tout, alors que lui se mettait à genoux, attendant qu'elle se retourne vers lui et qu'elle le découvre dans cette position, genoux à terre et boîte ouverte laissant voir la bague qu'il avait acheté, alors que le diamant qui s'y trouvait brillait à la lumière conjuguée des bougies et de San Fransisco.

Dans la vie, certaines choses s'imposaient d'elles même à votre esprit, et dans ce cas là, il n'y avait strictement rien à faire pour que ces idées, nées toutes seules et comme imprimées dans votre esprit se décident à disparaitre. Et les nier, faire comme si elles n'étaient pas là, ou plutôt comme si vous n'en aviez pas encore pris conscience, comme si vous en ignoriez encore tout, c'était se mentir à soit même, et cela ne conduisait à rien de bon. Noah avait à plusieurs reprises été confronté à un tel phénomène, et à chaque fois, il s'était jeté en avant les yeux fermés. Dire qu'il n'avait jamais eu peur, qu'il n'avait jamais senti son coeur s'emballer soudainement, c'était mentir. Bien sûr qu'il avait eu peur, bien sûr que mille questions l'avaient assailli de toutes parts, mais il avait tenu le coup, parce que c'était tout ce qu'il y avait à faire. Il avait compris, par exemple, dès le premier regard, qu'il était tombé raide dingue amoureux d'Amber. Cela s'était imposé à lui, c'était une évidence, et il avait ressenti une drôle de sensation au fond de lui même, une sensation qui lui faisait dire qu'il devait l'avoir ou alors mourir. C'était peut être stupide, ou trop féminin comme réaction, mais cela avait été la sienne. Il ne supportait pas l'idée de savoir qu'elle pouvait continuer à vivre sa vie sans lui. Heureusement, ils s'étaient mis rapidement en couple, même si, bien sûr, ils n'étaient pas de suite arrivés à l'étape où Amber en viendrait à passer la majorité de ses nuits dans le duplex de Noah plutôt qu'au Manoir. Mais aujourd'hui, ici, c'était chez eux, même si, officiellement, l'adresse de la jeune femme, c'était encore le Manoir. Mais lui espérait que cela ne durerait pas éternellement, parce que pour être tout à fait honnête, il se sentait perdu et un peu seul sans elle lorsqu'il s'avérait que lui était là, dans son lit, trop grand, alors qu'elle était rentrée dormir au Manoir, avec les siens. Et plus ils passaient du temps ensemble, plus la jeune femme dormait ici, avec lui, plus le manque et la douleur étaient insupportables lorsqu'elle brisait cette petite habitude bien agréable au jeune homme.

L'idée de l'épouser ne lui avait pas sauté au visage, comme ça, un matin, en se levant, juste après avoir tapé un grand coup sur le réveil pour qu'il cesse de sonner et avant d'aller prendre une douche, histoire de bien commencer la journée. Rien ne survenait comme ça, sauf d'étranges décisions, mais passons. Noah savait que ce n'était pas survenu de la sorte, il le savait, mais il ne savait en revanche pas exactement quand et comment l'idée avait commencé à germer en lui. La seule chose qu'il savait, c'est que cette idée était née en lui, et qu'elle ne l'avait plus quitter. Peut être qu'au final, c'était simplement la logique découlant de toutes ces années passées ensemble, et peut être qu'alors, il n'avait pas à chercher plus loin plus d'explications. Mais il était le genre de personne à sans cesse chercher des réponses même lorsqu'il n'y en avait pas, le genre de personnes aussi à se questionner sur tout et rien à la fois, y compris sur des choses abstraites, ou sans intérêt, voire même futiles. C'était lui, et rien ne semblait pour le moment pouvoir le changer. Et puis, cela amusait parfois tellement Amber qu'il se disait que ce n'était sans doute pas aussi pitoyable que ça d'avoir de tels questionnements ! De toute façon, il n'était désormais plus trop temps de se poser des questions ou de revenir mettre en cause cette idée, ce qu'il ne comptait de toute façon pas faire, puisqu'il était là, genou à terre, l'autre en angle droit, puisqu'il tendait cette petite boîte ouverte, puisqu'il avait sauté le pas, tout simplement. Non, il n'avait pas pris la précaution de s'équiper d'un filet, histoire de ne pas se retrouver à terre, blessé et déçu, en cas de souci, parce qu'il savait qu'il ne pourrait jamais être blessé par Amber tant qu'elle décidait de rester avec lui. Mais pour le moment, il n'était de toute façon pas question de refus de la part de la jeune femme, puisque celle ci ne l'avait pas giflé, tout comme elle n'avait pas plus décampé. Elle était simplement là, devant lui, les mains posées devant la bouche, un regard surpris, littéralement, mais aussi pétillant de joie, comme à son habitude et encore plus lorsqu'elle était heureuse, et qu'elle avait simplement fait appel à Dieu, même s'il savait que c'était surtout par réflexe qu'autre chose. Il aurait bien voulu faire une plaisanterie, comme « Je t'en prie, appelles moi juste Noah ! », mais ce n'était pas réellement le moment, et l'atmosphère n'était pas plus tendue que ça pour qu'il soit absolument nécessaire qu'on la détende ! La seule chose qu'il voulait faire ?

« Je suis pas très doué pour les discours, alors, par avance, désolé ...
Amber, ça fait 3 ans qu'on est ensemble, qu'on s'aime, qu'on fait fit des remarques pas toujours sympathiques et encourageantes formulées à l'égard de notre couple. On dine ensemble, on dort ensemble, on fait tout ce que les couples font ensemble, et on a même un chien ! Bref ... Je ...
Il y a plus de six milliards de personnes dans le monde. Certaines mentent, d'autres refusent d'affronter la vérité. Certaines autres personnes sont de vrais diables, qui mènent la vie dure à ceux qui veulent simplement que tout se passe bien. Heureusement, certaines sont des anges, qui passent leur temps, justement, à ce que tout se passe bien. Et sans nul conteste possible, tu dois être le chef d'escadrille de tous ces anges !
Il y a plus de six milliards de personne sur Terre, plus de six milliards d'âme, mais moi ... Moi, j'ai juste besoin de toi, de t'avoir toi, toute pour moi. La seule personne que je désire avoir auprès de moi pour le restant de mes jours, qui j'espère, seront nombreux, c'est toi, toi, Amber Amélia Halliwell ... Alors, veux tu m'épouser ? »




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La vie était une succession d'épreuves. A force de nous faire chuter, elle réussissait bien souvent à ce que l'on perde de vue ce futur que l'on envisageait, toutes ces choses que l'on désirait tant et ce depuis bien longtemps. On se rabattait alors sur autre chose, on faisait d'autres choix, moins bien évidemment, qui nous menait vers ailleurs, pas exactement là où on aurait voulu aller, mais c'était ainsi et on n'y pouvait rien. C'était ce que disait la majorité des gens, parce que le jeune homme qu'était Noah était lui persuadé de bien autre chose. Si on le voulait assez fort, si on mettait toutes ses forces dans la bataille, si l'on se donnait corps et âme, et bien on pouvait réussir à obtenir ce que l'on voulait, et alors, peu importait si le monde entier était opposé à ce projet, à cette envie, à ce désir auquel on tenait tant. Il avait envisagé le mariage comme quelque chose d'assez contraignant plus jeune, parce que c'était à l'époque sa vision de la chose. Mais jamais il n'avait vu cela comme une mise en esclavage de l'un des deux époux par l'autre. Après tout, il avait beau détester de tout son être ses géniteurs, il ne pouvait que leur reconnaître leur indépendance, leur force, et ce même lorsqu'ils étaient en désaccord. Tous les deux refusaient alors de céder, refusaient d'envisager l'hypothèse que, peut être, c'était l'autre qui avait raison. Il tenait sans doute ce trait caractère qu'il avait lui aussi d'eux, et parfois, il se disait que ce n'était peut être pas une si mauvaise chose. Sa mère n'était pas devenue la parfaite mère au foyer en épousant son père, elle avait gardé son indépendance d'esprit et n'avait jamais hésité à s'élever contre son mari lorsque celui ci voulait lui faire faire quelque chose qu'elle refusait. Il savait qu'Amber serait elle aussi ainsi, c'était dans son être, et lui, il sentait ses choses là. L'amour, c'était très compliqué, et, paradoxalement, avec Amber, ça l'était tout autant que c'était simple. Mais de toute façon, rien dans la vie n'est entièrement noir, comme rien dans la vie n'est entièrement blanc. Il y a le gris aussi, à mi chemin, et en sortant du sentier, il y avait toutes ces couleurs, toutes celles qui égaillaient et attristaient nos vies. L'amour, à l'idéal, c'était de trouver quelqu'un qui nous fasse rire, quelqu'un a qui on avait une confiance aveugle, et quelqu'un d'intensément sexy et séduisant. Et la chose à faire, une fois que l'on avait trouvé cela, c'était de faire en sorte que ces trois personnes ne se rencontrent jamais, sinon, gard aux dégâts ! Mais si l'on vous prenait à part, si l'on prenait le jeune homme à part, il vous dirait qu'au final, tout ceci n'est pas un mensonge, juste quelque chose que l'on prétend, que l'on met en avant, comme pour se cacher derrière un masque, protéger ce que l'on ressent réellement, protéger son coeur et son âme de toutes les personnes potentiellement malveillantes qui voudraient nous blesser et nous faire chuter plus que l'on a déjà pu chuter.

Ce que lui avait tant voulu durant toutes ces années, et ce qu'il voudrait pour toujours côté amour et côté coeur, c'était une demoiselle qui l'aime pour celui qu'il était, sans vouloir le faire changer du tout au tout, une demoiselle qui veule bien de lui, c'était aussi simple que cela. La première fois qu'il avait vu Amber, il avait eu cette sensation, ce pressentiment, et à mesure du temps qui passait, elle n'avait que fait se renforcer, pour qu'ils en arrivent tous deux au jour d'aujourd'hui, encore ensemble malgré tout ce qu'ils avaient pu connaître et tout ce chaos sans cesse présent qui les entourait plus ou moins. Ils en étaient arrivés là, non sans avoir laissés des espoirs en route, non sans couver certainement quelques regrets en leurs coeurs, et lui était là, agenouillé devant elle, à lui ouvrir son coeur et à lui demander de l'épouser. Il attendait maintenant avec appréhension sa réponse, toujours agenouillé, et heureusement pour lui, Amber n'avait pas l'air d'être dans l'un de ces jours durant lesquels elle partait à une vitesse folle dans la lune. Alors, elle ne tarda pas à lui répondre, bien à sa façon, et il n'en fut qu'encore plus emballé. Il ne se trompait pas en lui demandant sa main, il le sentait, il en était sûr, c'était elle, la seule et l'unique, celle pour toujours et à jamais. Un sourire ravi éclaira ses lèvres, alors qu'il passait la bague au doigt de la jeune femme, histoire que tout ceci est la vraie réalité que cela devait avoir. Il refusait de faire les choses à moitié, de feindre ou d'imiter. Cet engagement était réel, tout comme l'était leur amour, et il ne ferait aucunement de concession là dessus, vous pouviez en être sûr !

« J'espérais tellement que tu dises ça ! »

Elle se saisit de sa main alors qu'il se hissait pour à nouveau être debout sur ses deux jambes, et il aurait menti s'il prétendait qu'il ne l'avait pas vu venir, qu'il n'avait pas deviné qu'elle ne perdrait pas une seconde de plus avant de prendre fougueusement possession de ses lèvres. Sûr de lui et de son charme ? Non, simplement sûr de sa petite amie qui était, maintenant, sa fiancée, sûr d'elle et de sa réaction. Elle avait parlé de construire une famille, avec lui. Elle avait parlé de rester à ses côtés pour le restant de ses jours, et c'était tout ce que lui désirait aussi. Il se laissa entrainer vers la chambre, vers leur chambre, parce que c'était ainsi qu'il considérait la pièce, et pas autrement, alors que leurs lèvres se livraient maintenant à un baiser assuré mais non moins tendre et passionné. Il sentait les doigts de sa fiancée frôler son torse, avant de déboutonner un à un les boutons de la chemise qu'il portait. Il nicha ses lèvres dans le cou d'Amber et sourit contre sa peau en l'entendant l'appeler 'son fiancé', en l'entendant lui avouer sa joie et sa jubilation de le dire haut et fort, et ce même s'ils n'étaient que tous les deux et qu'elle ne livrait donc aucun scoop à personne. Elle se débarrassa de la chemise, qu'elle avait fini de déboutonner, et le jeune homme sentit son torse nu au contact de l'air, sensation à la fois euphorisante et planante. Mais il savait qu'il n'avait encore rien vu, que le reste promettait de plus intenses sensations, et de plus puissantes émotions. Il la laissa l'entrainer vers le lit, sur lequel il s'allongea, sur le dos, non sans avoir passer les bras autour de la taille de guêpe de sa fiancée, pour l'entrainer avec lui.

« Bonjour à vous, future Madame Weston ... »

Sa voix s'était faite à la fois taquine et charmante, et il ne perdit pas un instant de plus avant de remonter l'une de ses mains, la passant sous le haut de la jeune femme, laissant l'autre fermement posée dans le creux de ses reins. Ses lèvres vinrent à nouveau flirter avec le cou d'Amber, endroit stratégique parmi d'autres dont il connaissait le caractère sensible chez la jeune femme. Après ses lèvres, se furent sa langue et ses dents qui taquinaient l'épiderme sucrée de la jeune femme, quand sa main exploratrice remontait le long de la colonne vertébrale de sa fiancée, en caresses sensuelles et sublimes, alors que l'autre de ses mains effectuait de petits ronds dans la chute des reins d'Amber. Le reste de la soirée promettait d'être très nirvanesque !

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Amber n'en revenait absolument pas : ce qui lui arrivait était tellement étrange et impensable pour elle qu'elle n'en revenait toujours pas. Pourtant, Noah était bien là, à ses pieds, lui demandant sa main... Bien sûr, tout de suite, Amber eut les yeux qui s'étaient embués de larmes, elle l'aimait tellement et cette demande était la preuve que lui aussi était prêt à faire toute sa vie avec la blonde. Oh ! Amber n'en avait jamais vraiment douté, ils avaient très vite été fou l'un de l'autre. Si au départ, Amber s'était un peu méfiée de lui, ce sentiment s'était vite envolé et avait fait place à une confiance aveugle. Une trop grande confiance selon sa famille qui pensait toujours que le sorcier n'était pas digne de confiance. De toute manière, Amber s'était fait une raison : il était clair que Noah aurait pu faire n'importe quoi, jamais les Halliwell - à part quelques exceptions - ne pourraient lui faire confiance.... Il pourrait sauver le monde que sa famille trouverait encore que quelque chose clochait, qu'il faisait ça pour détruire la famille Halliwell. Il était vraiment difficile, pour une femme comme Amber, de ne pas voir s'entendre son futur mari et sa famille. Elle qui avait été élevée dans l'amour de la famille et la protection de ses proches, elle ne supportait plus le fait que sa famille n'accepte pas Noah et cela faisait pourtant trois ans que cela durait. Ok, il était clair qu'il y avait eu des antécédents dans la vie de sa mère et de ses tantes - quoique c'était surtout sa mère qui avait été vraiment amoureuse d'un démon - mais Noah était bon, cela se voyait dès le premier coup d'œil. Cole n'était définitivement pas aussi bon que Noah, même lorsque celui-ci avait voulu faire croire aux Halliwell qu'il avait changé....

Amber n'avait donc absolument pas hésité lorsque Noah lui avait demandé sa main. Bien qu'elle n'ait jamais pensé au mariage avant cela, elle n'avait absolument pas hésité une seule seconde. Sa vie était avec Noah, elle le savait, elle le sentait, il ne pouvait en être autrement.... Leur rêve d'avenir ensemble prenait enfin forme : ils allaient construire une famille et cela devenait plus que concret à présent. Après le mariage, tout prenait un nouveau tournant, cela rendait plus qu'heureuse Amber : elle était euphorique et totalement excitée.... Il dut très vite le comprendre puisque dès qu'il lui lâcha qu'il savait qu'elle dirait ça - qu'aurait-elle pu dire d'autre ? Quand on les voyait ensemble, on voyait le bonheur qui se dégageait d'eux - elle lui prit la main pour le relever et pouvoir l'embrasser fougueusement. Lorsqu'on était fiancé, les choses étaient différentes et l'on voulait montrer à l'autre combien on était heureux de l'être. Il est vrai que cela n'avait jamais été un rêve de petite fille que de se marier pour Amber et pourtant, cela la rendait tout aussi euphorique qu'une femme qui l'attendait depuis toujours. Peut-être était-ce encore plus impressionnant pour Noah de savoir que sa fiancée était tellement contente qu'elle n'avait même pas hésité une seule seconde avant de dire oui alors qu'elle n'avait jamais rêvé du mariage.... Puis, la sorcière l'entraîna dans la chambre, histoire de lui montrer combien elle l'aimait. Leur étreinte dura et dura comme jamais. Amber voulait faire durer le plaisir, elle voulait que cela continue pour toujours. Ce bonheur, elle le savait si branlant parfois qu'elle ne voulait plus quitter la chambre, qu'elle ne voulait plus quitter son appartement et rester dans ses bras toute la vie....

Et leur soirée fut nirvanesque, comme l'avait dit Noah. Cela ne pouvait en être autrement. Entre les deux jeunes gens, les choses avaient toujours été si bien, quelques disputes de temps à autre mais jamais rien de très grave et très vite, ils ne pouvaient plus se passer l'un de l'autre, ce qui faisait qu'un des deux se précipitait pour aller s'excuser ou faire le premier pas de la réconciliation. Pourtant, quelques-uns avaient essayé - au début du moins - de les mettre l'un contre l'autre mais cela n'avait jamais fonctionné, les deux jeunes gens ayant bien trop confiance l'un envers l'autre. Alors qu'Amber venait à peine de se réveiller de leur petit ébat amoureux qui avait duré elle ne sait combien de temps, elle se tourna pour regarder le visage de son cher et tendre. Il dormait tranquillement, un sourire s'affichait sur ses lèvres, il avait l'air tellement épanoui et heureux. A son tour, Amber afficha un sourire en le regardant dormir. Elle savait que les prochaines années allaient être merveilleuses à ses côtés et elle savait qu'elle allait être heureuse, tout simplement heureuse de se réveiller chaque jour à côté de cet apollon.... Amber le regarda encore quelques minutes avant qu'il ne se réveille enfin : lui souriant, elle lui fit un baiser sur le nez.

"Bien dormi M. Weston ?"

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