Accueillir la mort les bras tendu ... [PV Ethaël]

J'allais mal … Il n'y avait pas d'autre mot … Je devais être méconnaissable … Comment avais-je réussi à me trainer jusqu'ici à six heures du matin, après avoir vécu la pire des tortures ? Je l'ignorais … Mon corps était tuméfié de partout. J'avais été humilié, blessé, torturé … Moi qui habituellement était si sûre de moi, j'avais perdu la face. Je ne ressemblais à rien … Mes vêtements n'étaient plus que des loques. J'étais à la fois sale, marquée et pleines de plaies. Jamais … Jamais un jour je n'aurais cru que je pourrais autant souffrir … J'étais à bout … Je n'espérais plus qu'une seule chose: mourir …
C'est pour cela que je m'étais trainée jusqu'à la plage. Dans le simple but de mourir dans un endroit que j'aimais … J'avais réussi à dévaler la colline en tombant à chaque pas, pour finalement rouler jusqu'en bas, me cognant la tête au passage sur une pierre: comme si je n'en avais pas assez. Mon visage était marqué à chaque endroit: entre les gifles et les coups avec différents ustensiles, même le meilleur des font de teint n'aurait pu cacher les plaies et les bleus de mon visage. Quant au reste du corps, je n'en parle même pas … Oui … Le reste du corps … Parce que chaque parcelle de mon corps avait subi des dommages … Les endroits les plus intimes qu'il soit avaient été malmené, et malgré mon malheur, je remerciais le ciel que ces deux monstres ne m'aient pas pris ma virginité.
Deux monstres … le mot était faible … Qui était-il ? Je l'ignorais … Si … Il y avait ce mec que je croisais souvent dans la nuit au Golden Gate Park … Mais l'autre …
Je n'oublierais jamais leur voix … Jamais … Dans mes pires cauchemars, ces hommes seraient présents … Des cauchemars … je n'en ferais jamais plus … L'ange de la mort allait venir me chercher, et j'allais aller l'attendre sur cette plage … Début mars, l'air était certes frais et j'étais frigorifiée … Mais n'était-ce pas ce froid aussi que ressent chaque personne qui s'apprête à mourir … L'âme quittant le corps …
J'étais enfin sur la plage. Je m'écroulais pas terre et avança jusqu'à l'eau. Mon visage se retrouva dans l'eau salée, et le sel pénétra dans mes blessures, me piquant le visage … Mais après ce que j'avais vécu, cette souffrance était douce. J'allais mourir … Noyée … Ou alors simplement, la mer allait m'emporter … Adieu Terre injuste ...

Alors qu'il dormait paisiblement, il avait sentit quelque chose le toucher, le réveillant à moitié, mais il garda les yeux fermés. Cela devait être dans son esprit, Emily, avec qui il partageait l'appartement et le lit -en tout bien tout honneur-, n'aurait pas pu faire ça ... Quelques secondes après, le garçon sentit qu'elle sortait de lit. Punaise, mais quelle heure était-il ?! Il se retourna, essayant de trouver le sommeil, mais après une bonne minute regarda finalement l'heure. Depuis quand Mily sortait en pleine nuit ?! Il savait que la demoiselle ne dormait pas beaucoup, elle avait dû aller faire un tour. Sur cette pensée, il ne tarda pas à retrouver les bras de Morphée.
Quelques heures plus tard, le garçon rouvrit les yeux. Cette fois-ci, le jour n'allait pas tarder à pointer le bout de son nez. Il fut assez étonné de voir que Mily n'était toujours pas rentrée, surtout que la place était drôlement froide, comme si la demoiselle n'était pas revenue de la nuit. Il se leva rapidement, prit une douche en cinquième vitesse, s'habilla le plus vite qu'il put et fila à la librairie pour vérifiait que son amie n'était pas là. La boutique était fermée. Merde, merde, merde. C'était quoi cette connerie ?! Qu'est-ce que cela voulait dire ?! Et ou pouvait-elle bien être ?! Il fallait qu'il garde son sang froid, il allait en avoir besoin ... Il ferma les yeux tentant de se rappeler où la jeune femme aimait aller... Il ne voyait qu'un endroit à part sa boutique dont Emily lui parlait régulièrement: la plage et ses alentours. Maintenant, il n'y avait plus cas espérer qu'elle se trouverait là-bas! Voulant y arriver le plus vite possible, il se mit à courir dans cette direction... jusqu'à réaliser qu'il pouvait créer un vélo ou quelque chose du genre pour aller bien plus vite ...
Arrivé là-bas, il mit plusieurs grosses minutes à repérer qu'un corps se trouvait au bord de l'eau. Il se dirigea rapidement vers ce dernier. Au premier abord il ne reconnut pas de suite sa patronne, mais eut un léger haut le cœur en voyant l'état dans lequel elle se trouvait. Il la tira un peu plus loin histoire qu'elle ne se noit pas ... Il n'avait jamais été doué pour les soins... Il ne restait qu'une seule solution HENRY!!. Avec un peu de chance l'être du lumière serait disponible et ne serait pas en train de sauver quelqu'un d'autres. Ce dernier n'arrivant pas il créa une couverture de survie qu'il mit sur la jeune femme. Et appela une ambulance.
Au bout de longues minutes, il reconnut enfin Mily, comment, il n'aurait su le dire, mais il manqua de s'étouffer de surprise Mily ?! C'était idiot ce qu'il venait de prononcer tout haut mais il n'avait pas pu s'en empêcher ... Qu'est-ce qu'il y avait bien pu lui arriver ?! Un démon très certainement...

J'étais persuadée que j'allais mourir … Je me trouvais ensanglantée, sur cette plage, et personne n'aurait l'idée de venir à six heures du matin me chercher ici. J'étais défaitiste, oui, et pour cause. Je venais d'être torturée par deux inconnus, et mon corps était à présent aussi froid qu'un cadavre.
Qui savait que je pouvais être ici ? Tristen … Oui, mais elle ignorait que j'avais pu être enlevé cette nuit … Il ne restait donc qu'Ethaël. Allait-il se rendre compte que je n'étais pas rentrée ? Allait-il voir à huit heures que je n'étais pas à la librairie ?
Toutes ces questions ne servaient à rien … Mes deux inconnus semblaient le connaître … Et même si mon esprit était embrumé, je me souvenais qu'ils avaient réussi à me faire douter de mon colocataire … Moi qui était persuadé au départ que le jeune homme s'apercevrait de mon absence, j'étais arrivée à me demander s'il était vraiment de mon côté …
Je me souvenais alors de notre première discussion : il m'avait prévenu qu'il était peut-être un psychopathe … Pourquoi n'y avais-je pas songé ? Pourquoi ne m'étais-je pas méfié ? Après tout, Ethaël avait peut-être prévenu mes ravisseurs que je sortais … Non … C'était impossible … Tout mon être criait que c'était faux, qu'Ethaël m'appréciait et que nos moments de complicité étaient réels …
Bref, j'étais perdue … Mais qu'est-ce que cela pouvait faire ? J'allais mourir de toute façon … L'eau me caressait le visage, et je sentais mon corps partir … Mais pas du bon côté … Pourquoi n'allais-je pas dans la mer ? Pourquoi étais-je ramené sur la plage ? J'entendis alors une voix … Je ne la reconnus pas … Quelqu'un appelait quelqu'un d'autre … Mon cerveau était à peine connecté pour comprendre ce qui m'arrivait, alors pour reconnaître une voix …
Je sentis alors un légère chaleur envahir mon corps. On venait de me recouvrir … C'était bien mieux. Je sentis tout doucement mon âme se remettre dans mon corps, et mes yeux cherchèrent enfin à s'ouvrir … Je voyais trouble, et j'entendis mon prénom : « Mily »? Une seule personne m'appelait ainsi … Ethaël … Je reconnus difficilement son visage et j'essayais d'articuler. Mais mon visage était tellement tuméfié que mes lèvres avaient du mal à s'ouvrir. De plus, mes lèvres étaient aussi sèches.

E … Tha … Wel …

Difficile à comprendre … Certes … Mais il m'avait reconnu. Je me souvenais à présent que je devais me méfier de lui, et j'eus un mouvement de recul tandis que des larmes roulaient sur mes joues. Oui … J'avais peur … Peur qu'il ne me fasse du mal. Mais dans ce cas, pourquoi m'avait-il mis une couverture pour me réchauffer ?

Pou … Pour … Quoi … ?

Oui, pourquoi ? Pourquoi m'avait-on fait cela ? Pourquoi étais-je si mal ? Pourquoi n'étais-je pas morte ?

Mal …

J'avais mal. J'avais vraiment mal partout … Le pire était le mal que j'avais à mon entrejambe. Pourquoi m'avait-on fait autant de mal ? Le destin était cruel.

Chut, ne dis rien, une ambulance devrait bientôt arriver. Je suis là, tout va aller pour le mieux maintenant, ne t'inquiètes pas.

Pourquoi ? Ma question s'adressait à la fois à lui et à tout le monde en même temps. Pourquoi j'avais vécu une telle horreur, pourquoi je doutais de lui alors que les paroles de mes ravisseurs n'étaient plus vraiment très nets pour moi, pourquoi l'ange de la mort ne venait-il pas ? Tout cela, j'avais envie de le savoir … J'avais envie de savoir pourquoi je devais souffrir autant alors que je n'avais jamais fait le moindre mal dans ma vie …
Ethaël me dit de me taire, que tout allait aller pour le mieux. Comment cela pouvait-il être possible ? Comment ma vie allait-elle pouvoir avoir un sens maintenant ? Je sentais encore ma partie intime brûler à un tel point que j'avais envie qu'on m'ampute de tout ce qui se trouvait sous mon nombril … Je sentais encore leurs instruments en fer se poser sur les parties de mon corps que personne jusqu'ici n'avait eu droit de voir.
Les ambulances arrivaient … Je les entendais … Leurs sirènes me disaient : « tiens bon, tiens bon, tiens bon … ». Je fermais à nouveau mes yeux, saisissant cette fois-ci la main d'Ethaël. Il était là pour moi … Je ne devais pas douter de lui. Après tout, il aurait pu me laisser mourir ici plutôt que d'appeler les secours. De toute façon, je ne pouvais rien lui expliquer pour le moment … Mes lèvres étaient tellement sèches et douloureuses que je devais les fermer pour ne ressentir qu'un minimum de douleur.
Je fus immédiatement pris en charge sur le brancard. Un des secouristes demanda à Ethaël ce qu'il s'était passé :

Monsieur, Bonjour … Que s'est-il passé ? Vous l'avez trouvé ici, seule ? Êtes-vous de la famille ? Son petit-ami peut-être ? Sans quoi vous ne pouvez pas venir avec.

Je ne sais ce qu'il répondit car je ne l'entendais pas, mais Ethaël s'installa à côté de moi dans l'ambulance, me saisissant à nouveau la main. Sa présence me rassurait. On me mit sous perfusion, on commença à panser mes plaies visibles et je fus emmenée à l'hôpital.

Vous devez rester dans la salle d'attente Monsieur … Je vous tiendrais au courant … Nous ne savons pas encore si elle est sortie d'affaires.

Je ne sais combien de temps durèrent les examens, car on me mit sous morphine. Les médecins regardaient chaque partie de mon corps, horrifiés au fur et à mesure qu'ils découvraient tout ce que l'on m'avait fait subir. A la fin des examens, on me monta dans un chambre. Je commençais doucement à me réveiller. J'avais encore un peu mal, mais je parvenais à parler doucement.

Mademoiselle … Pouvez-vous nous expliquer ce qu'il s'est passé ? La police va venir, vous devez tout leur dire.
Je … C'est flou dans ma tête …
C'est normal … Pensez-vous être assez forte pour recevoir des visites ?

J'acquiesçai de la tête. Le médecin partit et j'attendis de voir qui allait me rendre visite. Ethaël était-il encore là ? Je n'entendis bien sûr pas le docteur expliquer le tout à mon ami.

Monsieur, Miss Bristol est en chambre 307, à l'étage. Elle a subi d'énormes supplices mais elle est à présent hors de danger. Nous lui avons fait une perfusion pour la réhydrater et elle a reçu du sang car elle en a beaucoup perdu … Il faut que vous sachiez … Elle n'a pas été violé, son hymen est encore intact … Mais ses ravisseurs lui ont causé beaucoup de dommages au niveau de ses parties intimes.

Il fallait qu'elle résiste, elle ne pouvait pas partir comme ça, c'était trop bête, trop injuste. Fort heureusement, les secours arrivèrent très rapidement. La question que lui posa le secouriste le laissa quelques secondes sans voix. Ce qui c'était passé ? Est-ce qu'il était devin ?! Il ne pouvait pas aller avec elle si il n'était pas de la famille, ou son petit ami ?! Bon, d'accord un mensonge dans ces circonstances n'étaient pas bien grave! De toute manière il ne se voyait vraiment pas la laisser partir seule dans cet état. Finalement, il prit sur lui et réussi à répondre quelque chose de cohérent:

- Oui, oui, je suis son petit ami. Avec un peu de chance il serait crédible Je... Je ... Je ne sais pas ce qui s'est passé, quand je me suis réveillé, elle n'était plus là, je suis parti à sa recherche et je l'ai trouvé là.

- Je me suis beaucoup inquiété pour toi Mily

Niveau pathétisme et ridicule on ne pouvait pas faire mieux. En même temps il ne pouvait pas lui demander comment elle allait, ni lui demander ce qui c'était passé... Il n'osait pas trop la toucher et c'était la première phrase qui lui était venue à l'esprit...

Je ne me sentais pas vraiment en forme … C'était normal après tout avec tout ce que j'avais subi. En fait, je ne savais pas vraiment de quoi j'avais envie. Mais je n'avais pas envie de ressasser tout ce qu'il venait de se passer. Mon cerveau tentait vainement d'effacer tout ce qu'il s'était passé, et je luttais pour ne pas m'effondrer en pleurant. D'autant plus que je savais que j'allais devoir répondre aux interrogations de la police …
Au fond de moi, je savais que mes ravisseurs ne seraient jamais arrêtés … Serais-je en paix s'ils l'étaient ? Non … Je voulais qu'ils m'oublient. Je ne devais pas être la seule à avoir subi ce genre de dommages. J'espérais simplement qu'ils ne s'en prenaient qu'une seule fois à leur proie … Dans ce cas-là, je trouverais bien une formule afin d'oublier totalement ce qu'il venait de se passer. J'aurais aimé être comme dans Harry Potter, qu'on me lance un « oubliette » et que je sois tranquille.
J'entendis des pas dans le couloir et mon regard qui était alors dans le vague se posa sur la silhouette que je reconnus immédiatement: Ethael … C'était lui qui m'avait sauvé … Et malgré le fait que mes ravisseurs m'avaient fait douté de cet homme, je ne voulais pas en croire le traitre mot. Je ne sais pas pourquoi, mais notre colocation s'était transformée petit à petit en cocon, et j'avais même parfois l'impression que nous formions un couple, ce qui n'était hélas pas le cas.
Il s'approcha d'un pas hésitant, et je vis le médecin le suivre de près. Qu'avait-il pu lui raconter pour pouvoir être à mon chevet ? J'avais bien entendu l'ambulancier expliquer que seule la famille et les proches pouvaient m'accompagner … Avait-il menti en disant qu'il était mon frère ? Ou alors mon petit ami ? Ce ne serait pas la première fois que nous inventions ce mensonge, et la dernière fois, cela avait été très appréciable.
Il n'avait pas l'air à son aise, et il me dit tout simplement qu'il s'était beaucoup inquiété pour moi. Malgré ma souffrance intérieure, car la morphine faisait le travail de l'extérieur, je lui fis un sourire tendre, et mon regard s'embua de larmes.

Je suis vraiment désolée Ethaël … Merci … Je …

Je voulais sentir à nouveau sa main dans la mienne. Je la saisis alors et je sentis quelque chose me réchauffer le coeur. Une grosse larme roula sur ma joue pour se déposer sur sa main, et je baissais les yeux, de honte. J'étais une sorcière à la noix car je n'avais même pas pu me défendre … Et j'étais dans un état pitoyable.

Vous pouvez nous laisser docteur ?

Le médecin acquiesça et sortit de la pièce. Je replongeais alors mon regard larmoyant vers le jeune homme et je pris une profonde inspiration;

Tu m'écoutes … Ne m'interromps pas s'il te plait … Pendant ces heures enfermées dans une cave à subir tout ça, je n'ai pensé qu'à toi … On a essayé de m'en faire douter … Ce devait être des télépathes … Mais …

Mon coeur parlait … Je ne pouvais à présent plus arrêter. Je devais être franche et tout lui dire. Tout ce que j'avais en moi …

Je ne vais pas te mentir … J'ai douté … Et quand je t'ai vu sur la plage … Quand tu t'es occupé de moi … Je n'ai plus douté … Et je ne peux plus être loin de toi …

Une déclaration étrange, certes …

J'ai fini … Maintenant, tu peux me trouver idiote et partir, d'autant plus que je ne suis qu'une sorcière de pacotille et affreuse …

Elle était désolée ?! Mais de quoi? Elle n'avait pas à s'excuser, ce n'était pas de sa faute... Bien au contraire. Il aurait peut-être dû être là pour elle ! Il aurait pu .... faire tellement de choses, et ça aurait peut-être empêché de drame.

- Tu n'as pas à être désolée Mily. C'est plutôt moi qui devrait l'être j'aurai dû me réveiller avant et voir que tu n'étais pas revenue ... Il grimaça légèrement. C'est vrai que s'il n'avait pas été si fatigué, il se serait peut-être rendu compte de la situation bien avant .

- Pourquoi tu dis que tu es une sorcière et pacotille et affreuse ?! Tu sais très bien que ce n'est pas vrai. Oui, dans le genre je réconforte les gens, le Thawel aurait pu faire largement mieux !

Comment aurait-il pu deviner que j'étais en danger ? De toute façon, même s'il s'était réveillé plus tôt, il ne m'aurait pas trouvé. J'étais enfermée dans une sorte de cave ou de garage, et il ne faisait aucun doute qu'Ethaël ne m'aurait jamais retrouvé avant que j'atterrisse sur cette plage … Au pire, il serait venu bien avant sur la plage et ne serait pas revenu … Il ne m'aurait peut-être même pas trouvé au petit matin.

Et tu aurais fait quoi ? Tu aurais parcouru la ville alors que ces fumiers me retenaient encore ? Tu ne m'aurais peut-être même pas trouvé et finalement … Je serais … morte …

Ce dernier mot, je l'avais soufflé. J'y avais cru sur la plage, j'avais réellement cru que mon heure était arrivée, que j'allais mourir vierge, célibataire et en ayant à peine commencé ma vie. J'avais aussi compris mes sentiments pour Ethaël durant ma torture. Pourquoi ? Simplement parce que c'était le visage du jeune homme qui m'avait fait tenir … Je n'étais peut-être pas amoureuse, enfin … peut-être bien que si … Mais j'avais un sens étrange de l'amour. Voyez-vous, pour moi, on ressent vraiment de l'amour à partir du moment où l'on envisage plus sa vie sans l'autre, où l'on a envie que notre avenir soit lié au sien. Mais n'était-ce pas ce que je venais d'avouer à Ethaël ? Que je ne pouvais plus me passer de lui ?
Après ma confession, je me sentais un peu idiote … Ce qui était sûr, c'était que mes sentiments n'étaient pas réciproques. Je ne devais être qu'une colocataire, ou au mieux, une amie. Et cela me faisait mal au cœur. C'est pourquoi je rajoutais cette phrase sur le fait que j'étais affreuse et que je n'avais été qu'une sorcière de pacotille. Mes pouvoirs ne m'avaient pas servi à grand chose, si ce n'est à pimenter la joie avec laquelle mes deux ravisseurs m'avaient torturé.
Bref, je m'attendais à tout sauf à cela … Ethaël s'approcha de moi et d'une façon très douce et tendre, il me déposa un baiser sur mes lèvres … Pas sur la commissure, ni sur la joue … Ce n'était pas une erreur, loin de là … Il m'avait embrassé …
Puis, il reprit la parole, en me disant que ce n'était pas vrai. De nouveau, les larmes se mirent à couler. Je repris alors doucement ma respiration.

Excuse-moi … Ne t'en fais pas, je ne pleure pas parce que j'ai mal … Du moins pas là … Car tu m'as offert … mon seul réconfort de la journée Ethaël … Mais je n'ai pas envie que tu ais pitié de moi … Je ne veux pas que tu te sentes obligé de me réconforter avec un baiser …

Je le fis s'accroupir à mon chevet et ma main tremblante caressa son visage. A ce moment-là, je ne pensais qu'à lui … Il était beau … Il semblait si inquiet … J'étais amoureuse, cela ne faisait plus aucun doute … Mais je ne voulais pas le faire fuir en le lui disant, ce serait bien trop risqué de le perdre.

Et en ce qui concerne le fait que je sois affreuse et de pacotille, je suis certaine que mon visage doit être doux sauf sexy, et crois-moi, mes pouvoirs ne les ont fait que rire.

- Ce n'était pas par pitié Emily, ni pour quelque chose dans ce genre-là! C'était ... En fait c'était ... Je ne sais pas comment l'expliquer. Mais, disons, pour faire simple parce que j'en avais envie. Réellement, envie. Il se tut quelques secondes avant de reprendre Je suppose que ce que tu as dit était en quelque sorte un compliment, alors, merci ...

- Et bien moi je te trouve très belle. Oui, il disait la vérité. Et oui encore une fois il avait était si pathétique, qu'il aurait voulu se donner un coup de mur sur la tête! Et tes pouvoirs sont supers, il ne faut pas en douter. Dans certaines circonstances on ne peut pas forcément se défendre ...

Etait-ce une déclaration ? Je n'en savais rien … Mais ce qu'il venait de me dire me touchait au plus profond de moi. S'il avait envie de me dire ces compliments et de m'embrasser, c'était peut-être parce que mes sentiments et les siens étaient les mêmes, ce qui ne nous aideraient pas forcément au vue de ce que nous étions débrouillards au niveau sentimental tous les deux. En tout cas, ma main refusait de lâcher la sienne … Sa présence m'aidait un peu à oublier ce qu'il venait de se produire cette nuit.
Il me remercia ensuite de mon compliment. Ses mimiques me faisaient fonde … Il avait l'air si gêné et si timide que si je n'avais pas eu ces fils partout sur mon visage, je lui aurais déjà probablement sauté au cou et embrassé passionnément. Je ne savais pas pourquoi Ethaël avait cet effet sur moi mais cela laissait présagé une bonne discussion et une attention particulière à ma sortie de l'hopital. J'espérais d'ailleurs ne pas devoir y passer trop de temps, car je détestais les hôpitaux.
En même temps, qui aiment les hôpitaux ? Certes, j'y étais une habituée, du moins, à l'étage des radiographies et des mises en plâtre, mais je détestais cette odeur de médicaments et ces murs à faire pleurer même un clown. Bref, j'espérais simplement qu'on ne viendrait pas m'annoncer que je devrais rester un mois dans cet endroit morbide. Je n'étais pas idiote au point de croire que je pourrais partir dans la journée avec la bénédiction des médecins, mais je savais que je préférerais me reposer chez moi que plutôt dans ce lit et dans cette ambiance déprimante.
Ethaël me dit alors qu'il me trouvait très belle. Je rougis brusquement, et je détournais le regard. Il ajouta que mes pouvoirs étaient supers et que quelquefois, ils n'étaient d'aucun secours. Mon esprit gardait en tête sa première phrase. Il me trouvait belle ? Pourquoi, je devais être affreuse avec ce visage balafré …

Ne me fais pas trop de compliments où je risque de réclamer d'autres baisers de la sorte …

Au moins, c'était franc. J'eus un petit sourire tendre à l'adresse de celui qui était en train de devenir bien plus qu'un simple colocataire, et j'allais ajouter quelque chose lorsque des coups à la porte retentirent. Un inspecteur de police entra, suivi d'un autre policier … Ce que je redoutais allait commencer … Un interrogatoire sans fin, qui me ferait revivre toute cette torture.

Bonjour, Mademoiselle Bristol … Monsieur, vous pouvez nous laisser.
Non … Il reste ici.

Je gardais la main d'Ethaël dans la mienne, lui lançant un regard de détresse paniqué. J'avais besoin de lui, de son calme et de sa présence.

Bien … Miss, seriez-vous capable de reconnaître le visage de votre agresseur ?
Monsieur l'inspecteur, ne peut-on pas en parler demain … Je suis fatiguée …
Mais Miss, nous devons commencer les recherches dès aujourd'hui …
Aujourd'hui ou demain, qu'est-ce que cela change ?
Beaucoup de choses, croyez-moi …

L'inspecteur parlait avec un ton très sec que je n'aimais pas du tout. Je fermais les yeux un moment, revivant les scènes horribles que mes deux ravisseurs m'avaient fait subir. Des larmes roulaient sur mes joues et lorsque j'ouvris à nouveau les yeux, je fus prise d'une étrange crise. Je n'arrivais plus à respirer. Une infirmière arriva rapidement et me calma, en m'injectant un produit.

Messieurs, Miss Bristol doit avant tout se reposer … laissez-là …
Pas … E … Tha … ël …

L'infirmière me redressa doucement et partit, laissant pour le moment les inspecteurs dans la chambre. Je n'avais pu envie de les voir et mon regard était à présent dans le vide. Je ne voulais pas répondre à leurs questions.

- Elle est fatiguée, vous avez entendu ce qu'à dit l'infirmière ? Elle doit se reposer. Revenez plus tard, de toute façon elle ne s'envolera pas ... La dernière phrase avait été dit avec une certaine pointe d'ironie. Il n'avait pas pu s'en empêcher, mais ces hommes commençaient fortement à l'agacer !

Je n'avais vraiment pas envie de ressasser tout ce qu'il venait de se passer. Pas maintenant, je n'en avais pas la force … J'étais faible, oui … Mais qui ne le serait pas après ce que j'avais subi, dîtes-moi ? Alors cela m'angoissais de devoir en parler, de devoir chercher si j'avais bien vu leur visage, de devoir me souvenir de leurs paroles exactes … Ce qui devait arriver arriva, et je fus prise d'une crise de spasmophilie. Je la connaissais bien cette crise, pour en avoir souvent fait … Enfin souvent … Lorsque je me mets à trop pleurer, ou lorsque le stress est vraiment trop intense, et que je ne parviens pas à évacuer la pression, voilà ce qui arrive.
Heureusement, l'infirmière était venue à mon secours et avait demandé à ces « messieurs » de sortir. Naturellement, je ne voulais pas qu'Ethaël parte. Pas maintenant … Nous avions encore à parler, et même si cela ne concernait pas forcément notre relation qui semblait prendre une autre tournure, il fallait bien que l'on parle de ce qui adviendrait de la boutique pendant mon absence. Mon petit bébé ne pouvait pas rester fermer ne serait-ce qu'une semaine. Les clients partiraient ailleurs.
Mais ces chers policiers ne semblaient pas vraiment enclin à partir. Ethaël réagit alors, utilisant en quelques sortes l'ironie. Les deux policiers le dévisagèrent, et haussèrent les épaules, comme s'ils se contrefichaient du jeune homme. Cela commençait réellement à bouillir au fond de moi, et je sentis comme un mal de crâne venir. Je repliais mes jambes contre mon torse, et plongea ma tête dans mes mains.

On vous a demandé … DE PARTIR !

Si j'avais toujours été diplomate, je l'étais beaucoup moins … Une chose étrange se passa alors. La fenêtre de la chambre se mit à trembler, faisant un bruit plutôt suspect, pour finalement s'ouvrir. Une bourrasque se faufila dans la pièce et alla directement frapper les deux policiers, les faisant définitivement sortir. La bourrasque de vent revint alors, fermant la porte derrière les flics éberlués, et alla reprendre sa place dehors, fermant au passage la fenêtre.
Etonnée, je redressais la tête et je regardais Ethaël, en lui serrant la main. Que s'était-il passé ? On aurait dit un pouvoir … Le pouvoir de contrôler l'air ? Etait-ce moi ? Je me mis à réfléchir, me rappelant que tout nouveau pouvoir a un but dans la vie d'un sorcier et qu'il permet généralement d'améliorer aussi un autre pouvoir : mon souffle de sentiment.

Bon sang … Ethaël … Je crois que c'est moi qui vient de faire ça …

J'avais le souffle coupé. Bon d'accord, c'était un pouvoir extraordinaire que celui de contrôler un des quatre éléments … Mais je ne m'y attendais pas, surtout aujourd'hui.

Waouh … Je vais devoir faire vraiment attention … Bon … On en était où avant que ces policiers viennent troubler notre discussion ? Ah oui …

Je pressais la main d'Ethaël, que je n'avais toujours pas lâcher et l'entraina vers moi. Cette fois-ci, ce fut moi qui approcha mon visage du sien afin de lui offrir un tendre baiser. Il fut un peu plus long que le premier, mais tout aussi sincère.

Il faut que tu saches … Je … Ce n'est pas le contrecoup de ce qu'il s'est passé …

- Effectivement, je pense bien que c'est toi qui a fait ça ... Mis à part s'il y a quelqu'un d'autres dans la pièce, enfin, mieux vaut ne pas penser à cette hypothèse! la jeune femme reprit la parole, lui disant quelque chose qu'il ne saisit pas vraiment. Comment ça ce n'est pas le contre coup ? Je ne suis pas certain de tout capter là ... Il se tut quelques instant avant de rajouter Et puis, en ce qui concerne la discution qu'on avait avant d'être interrompu, je ne serai pas te dire où est-ce que l'on s'en était arrêté exactement....

A nouveau le garçon fit une petite moue. Il avait à présent l'impression de passer pour un gros boulet, mais il ne voyait franchement pas où Emily voulait en venir avec ce contre-coup... Ou alors la sorcière parlait du baiser qu'ils avaient échange, mais même cette hypothèse lui paraissait improbable... Quoiqu'il en soit, il ne lui restait plus qu'à attendre la réponse de la jeune femme pour savoir ce qu'il en était réellement.

Un nouveau pouvoir … Bon, ce n'était peut-être pas le bon jour pour m'en réjouir, mais c'était tout de même une bonne nouvelle. D'autant plus qu'il s'agissait d'un pouvoir offensif … J'allais enfin pouvoir faire autre chose que crier, ce qui était réellement une bonne chose. On dit que généralement, nos nouveaux pouvoirs se déclenchent lors de grand stress, où lorsqu'on en a réellement besoin. Là, c'était un peu des deux … Au moins, cela avait été rapide : ces fichus policiers n'allaient plus nous enquiquiner.
J'avais donc fait la remarque à Ethaël, lui expliquant que cette bourrasque venait probablement de moi, ce qu'il confirma. En effet, il n'y avait personne d'autre dans la pièce. Cela me fit sourire, et heureusement pour moi, la morphine m'empêchait de souffrir lorsque je tendais ma peau de façon à ce que mes blessures s'étirent.
Je fis alors ce que j'avais envie depuis longtemps, c'est à dire m'emparer des lèvres du jeune homme. Nous avions déjà eu deux baisers, à savoir un dans ma boutique, afin de faire fuir un célibataire trop pressant envers moi, et un autre, tout à l'heure, qui avait été beaucoup trop bref à mon goût. C'est pourquoi je lui offris un simple baiser, un peu plus long que celui d'avant, et auquel Ethaël ne réagit pas vraiment. En fait, il fut surtout surpris par mon expression du contrecoup.
Je soupirais longuement, me demandant jusqu'où je pouvais aller. J'avais peur qu'il fuit … Je ne voulais pas qu'il prenne peur de mes sentiments, et j'avais donc peur de lui avouer.

Ce que je veux dire Ethaël, c'est que depuis que tu t'es installée à l'appartement, depuis que nous partageons le même lit, je me surprends à avoir envie d'être dans tes bras … de façon loin d'être amical … Je ne suis pas encore prête à te dire réellement ces trois mots que je ressens au fond de moi, mais … J'ai peur de te perdre, et je réalise que … Je … Enfin …

Oula, je bégayais … Mon regard fuyait maintenant le sien … Bon, au pire, je pouvais le dire, et changer directement de conversation … Qui le remarquerait ? Après tout, beaucoup de monde passait du coq à l'âne, sans réellement comprendre pourquoi. Moi, au moins, je savais pourquoi : c'était pour ne pas être gêné de mon aveu. Je lachais alors rapidement:

Je souhaite être plus qu'une simple amie …

Avant de reprendre sur le même ton :

Il va falloir s'organiser pour la librairie …

Non, il ne fallait pas rougir, à ce que la jeune femme disait, mais Ethael avait beaucoup de mal à exécuter cela. Elle venait quand même de lui faire une sacrée déclaration, et le "pauvre" il ne savait plus trop où se mettre, car, comme l'autre sorcière avait déjà dû le remarquer, dire ses sentiments hauts et forts n'était pas vraiment sa spécialité. Le fait est de dire d'une façon aussi cash qu'elle voulait être plus qu'une amie, le troublait. Qu'est-ce qu'il pouvait répondre à ça qui ne soit pas trop niais ni trop stupide ?! Un "moi aussi", était quand même un peu juste. Déjà perturbé, il avait en plus fallu que la demoiselle rajoute rapidement quelque chose sur la librairie. Mais il était où le rapport entre les deux ?! Non, sérieusement, il ne voyait pas. Le garçon prit une grande inspiration et décida d'y aller au "feeling", cela ne servait à rien qu'il prépare de "jolies" phrases, qui, de toutes façon sorties de sa bouche seraient totalement ridicules.

- Heu ... Ca commence bien. Comme t'as du le voir, je ne suis pas spécialement doué pour parler... Enfin, t'vois ... Pas doué pour avouer des sentiments, ça c'est certain, mais par contre pour dire des conneries et contourner le plus possible le plus le sujet, ça c'était bon ... Enfin, voilà ... Et voilà que ses joues avaient repris feu, et qu'il jouait avec un petit fil qu'il avait crée tout en essayant de continuer son explication, qui était, ma foie, assez laborieuse Je... Moi aussi... Et voilà les deux petits mots qui étaient sortis ... Je, je te considère plus qu'une amie... Enfin je crois. Merci, de la précision pour les trois derniers mots, cela lui fera très certainement plaisir! Non, à vrai dire il l'aimait, mais comme il n'avait jamais vraiment eu de petites amies durables -du moins dans ses souvenirs (a)- , il n'était pas certain d'être fait pour la vie en couple, et c'était une façon -certes très étrange- de protéger la demoiselle d'une maladresse qu'il pourrait faire dans le futur. Après quelques secondes de silence, il reprit sur la librairie. Si tu veux, je m'en occupe de la librairie, il faut juste que tu me dises exactement ce qu'il y a à faire

Bon, voilà qui était dit … Cela faisait un peu moins d'un mois que l'on se connaissait, et je serais idiote si je ne m'étais pas rendue compte que cette situation me plaisait … Dormir aux côtés d'Ethaël était devenu une habitude agréable, et je regrettais de ne pas m'endormir dans ses bras. Combien de fois m'étais-je réveillée la nuit en observant son visage si paisible éclairé par la lumière de la lune ? Combien de fois avais-je rêvé de lui et moi en train de nous embrasser ? Combien de fois avais-je effleuré son bras la nuit en espérant qu'il ne remarquerait rien ?
J'étais donc décidée à lui dire … Mais bien évidemment, je le dis de façon assez … détournée … même si au final, il comprit bien le message. Au vue du rougissement provoqué par mes paroles, et du bégaiement du jeune homme pour me répondre, je ne pus douter que le message était bien passé. Ethaël créa un fil avec lequel il joua un petit moment, tout en me répondant que j'étais moi aussi plus qu'une amie pour lui … Enfin, il croyait … Je ne pus m'empêcher de sourire nerveusement … Comment ça, il le croyait ? C'était une façon de parler, je le savais, mais je ressentis un pincement au coeur. Mais je n'en pris pas compte … Je commençais à bien connaître Ethaël et je savais que lui et l'explication des sentiments, cela faisait deux.

Tu crois … Eh bien nous verrons bien si à ma sortie de l'hôpital, tu en es sûre …

Il enchaîna alors sur la librairie, et j'allais lui répondre quand on toqua à la porte. Elle s'ouvrit, laissant entrer le médecin. Je tenais toujours la main de mon « ami ».

Miss Bristol, nous avons quelques résultats … Vous n'avez apparemment pas attraper le tétanos, ni autre chose … Par contre, votre blessure au niveau de la poitrine, savez-vous comment on vous la fait ?
Je … Je ne suis pas certaine mais …

Je fermais les yeux un moment, me rappelant de la façon dont des griffes s'étaient enfoncés dans ma peau. Une larme roula sur ma joue et je déglutis difficilement.

Il me semble que c'est un animal qui m'a fait cela … Un rat … Un rongeur en tout cas.
C'est bien ce qu'il me semblait … Des monstres … Nous allons donc rechercher si l'animal ne vous a pas transmis de maladie … Si les résultats sont négatifs, vous serez rentré chez vous dans trois jours …
Et s'ils ne le sont pas …

Le médecin fuit un moment mon regard, et se tourna vers Ethaël.

Nous n'en sommes pas là ... Monsieur, j'aimerais vous parler …

Il prit mon ami par la main et je serrais les poings, inquiète. Pendant ce temps-là, dans le couloir:

Je dois d'abord savoir plusieurs choses … Vous savez, Miss Bristol étant sous le choc, je préfère vous demander certaines choses … Déjà, il faudrait que vous me rapportiez son carnet de vaccinations. Je ne vous cache pas qu'un rat peut transmettre des maladies parfois … mortelles … Mais nous veillons. Je ne préfère pas lui avouer immédiatement … Elle a besoin de repos et n'a certainement pas besoin d'entendre que les fumiers qui lui ont fait ça ont pu lui transmettre la variole ou la leptospirose.

Ils revinrent dans ma chambre quelques minutes plus tard.

Docteur, s'il y a un problème, je dois le savoir.
Miss, je demandais juste à votre petit-ami si vous étiez à jour dans vos vaccins et s'il pouvait m'amener votre carnet.

Je secouais la tête, pas trop convaincue par les paroles du médecin, qui ajusta ma perfusion et partit.

Dis-moi que les résultats sont vraiment bons … Ethaël …

Ma voix tremblait. Les larmes me montaient aux yeux.

Je ne veux pas mourir …

Spoiler:

apporter le carnet de vaccination

- Tu ne vas pas mourir, j'en sus certain, tout va bien se passer. Tu vas me dire où se trouve ton carnet de vaccination, je vais aller le chercher directement, et je reviendrai de suite après ... Tu es d'accord ?! Comme ça, on verra si tes vaccins sont bien à jour, et cela évitera que tu te poses trop de questions si t'es à jour. Il se tut quelques secondes avant de reprendre J'y vais maintenant ?! Oui, c'était une question, il lui laissait le choix, mais il espérait qu'elle accepterait... Pour le jeune homme, plus vite ils savaient, plus vite elle pourrait sortir et, avec un peu de chance en pleine forme.
Tendrement, il lui passa doucement une main dans les cheveux.

Non … Je ne voulais plus mourir … Même si j'avais eu cette envie lorsque j'étais sur la plage, je me rendais compte que je voulais vivre cette histoire avec Ethaël. Il avait beau ne pas tout m'avoir dit … Il n'avait beau ne pas m'avoir dit qu'il m'aimait … Je le sentais au fond de moi … Je savais qu'il y avait quelque chose de fort entre nous deux, un sentiment que je n'avais pas ressenti depuis fort longtemps. Et je sentais que c'était réciproque. Ethaël était attentionné avec moi et il s'était inquiété. Cela me suffisait à penser que vivre valait le coup.
J'étais donc inquiète. Le fait que le médecin parte parler avec Ethaël seul à seul me stressait. J'avais peur d'être atteinte d'une maladie incurable et de devoir me gaver de cachets pour finalement mourir dans d'atroces souffrances. Non … Je n'avais pas envie de vivre ça. Je préférais encore une bonne dose de morphine … Pleins de scénarios me venaient en tête jusqu'à ce que le jeune homme revienne dans ma chambre.
Je lui fis donc part de mes peurs, et il me rassura … Il devait aller chercher mon carnet de vaccinations. Je creusais dans mon esprit pour me rappeler si j'étais bien à jour, et je me connaissais. Je détestais les médecins et j'avais la phobie des piqûres. A chaque fois, c'était Tristen qui m'y accompagnait … J'étais donc incapable de dire si j'étais oui on non à jour dans toutes ces paperasses. Ethaël voulait d'ailleurs y aller tout de suite … Il avait raison … L'attente serait plus pénible.
J'acquiesçai alors doucement.

Mon carnet est dans mon bureau … Dans le premier ou le deuxième tiroir. C'est un carnet bleu avec mon nom, tu ne peux pas le louper … Ethael … Tu reviens, hein ?

Je lui souris faiblement et je fermais mes yeux au contact de sa main dans mes cheveux. Rien était plus doux que cela … Je le regardais alors partir, puis, quelques minutes plus tard, je finis par m'endormir … Lorsqu'il revint, je dormais encore paisiblement, un doux sourire sur le visage. J'étais en train de faire un magnifique rêve. Ethaël avait donc le choix : soit il partait et revenait le lendemain, soit il me réveillait …

J'ai du partir. Je reviens demain matin.

THE END

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