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Quand ça tourne mal. [Anton !]

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Quand ça tourne mal. [Anton !] Vide
MessageSujet: Quand ça tourne mal. [Anton !] Quand ça tourne mal. [Anton !] Icon_minitimeVen 24 Juin - 10:48

Il arrive que le destin réserve bien d’étranges surprises. Et l’on ne savait comment les prendre. Si lutter contre son destin ne menait à rien, il devait bien être possible de le contourner ? L’élémentaliste avait retourné cette question un millier de fois dans sa tête. Allongé dans une baignoire de lait tiède, au calme dans sa roulotte, la tête immergée à l’intérieur jusqu’à ce que l’oxygène lui manque. Il remonta lentement la tête pour respirer puis s’empara de son grand verre blanc pour boire d’un trait sa boisson préférée. Ce n’était pas assez. Il prit la petite bouteille de lait sur le côté et but de nouvelles gorgées au goulot, avant de s’immerger de nouveau dans son bain. Il réfléchissait comme il se requinquait. Il ne faisait pas ça pour avoir la peau douce, (quoique ?) mais il s’autorisait quelques extravagances sur ses fins de mois. Certains trouvent leur bonheur dans leur nouvelle robe achetée pour les soldes, lui était heureux dans une baignoire remplie de lait. Son grand plaisir était de se couper du monde entier en plongeant sa tête. Malheureusement il ne pouvait pas rester longtemps ainsi. Étant asthmatique, il manquait vite de souffle et ne pouvait se permettre de faire de l’apnée longtemps. Ironique pour un élémentaliste de l’eau, que de se noyer aussi facilement qu’un autre dans un élément que l’on maîtrise soi-disant. Nerό s’était pris de sérieuses remontrances à cause de l’incident du cirque, il y a quelques jours déjà. Comme quoi il avait mis les siens en péril, que leur image en avait pris un coup à cause de son comportement individualiste. Ils pouvaient bien parler, puisqu’aucun d’eux n’était solidaire. Mais lui était surtout gêné par la rencontre en elle-même, que par les paroles de ses congénères. En ce qui concerne numéro six, le garçon reposait maintenant au fond d’un lac, pour avoir désobéi aussi ouvertement à l’un de ses maîtres. Ces derniers avaient droit de vie et de mort sur leurs élèves, et n’hésitaient pas à leur faire comprendre par la violence et l’humiliation. Nerό y était passé alors ce fait ne le choquait pas le moins du monde, et il reproduisait ce qu’il avait subi. Il n’avait rien eu à dire à son élève lorsqu’il noya ce dernier. L’enfant savait ce qu’il attendait, savait qu’il avait fait une bêtise et se contenta d’accepter son sort.

Il se tourna et se retourna dans sa baignoire. Aujourd’hui, il n’allait pas rester les bras croisés. Il n’avait pas cessé de se torturer l’esprit à propos de ce qu’il s’était passé. Et c’était toujours le même sourire malicieux qu’il voyait apparaître à chaque fois qu’il fermait les yeux. C’était comme un rêve qui se transformait en cauchemar parce qu’il refusait d’accepter le fait qu’il pensait sans arrêt à Anton. Ce dernier l’obsédait totalement depuis leur rencontre. Stoicheìo s’était pris un coup de poing, mais une crise d’asthme l’empêcha de se lancer à la poursuite de son ennemi. Il savait que c’était mieux ainsi, et il soupçonnait fortement son esprit d’avoir volontairement déclenché cette crise pour soulager sa conscience. Il alla rejoindre les plages de San Francisco le soir même, se baigna dans l’eau froide et prit une décision qu’il jugeait juste. Il avait trouvé son compromis ! Son idée en place, il avait passé les jours suivant à s’informer non pas sur sa cible, mais sur le commanditaire qui l’avait chargé de détruire la créature de la brume. Il n’existait pas d’individu qui soit blanc comme neige, et c’est ce qu’il voulait prouver. Et en s’informant comme il le pouvait sur son employeur, il apprit que ce dernier avait déjà escroqué quelques riches familles de sorciers à propos de breuvages ou même de pièges démoniaques. L’élémentaliste rencontra toutes ces familles avant de tomber sur un père furieux qui accepta de l’engager. Il eut ce qu’il voulait, car son commanditaire actuel devint également la cible d’un de ses contrats. Il n’avait encore jamais fait ça, mais c’était pour lui une manière de régler le problème tout en employant la procédure habituelle.
« L’employeur du premier contrat devient la cible du deuxième. Si je le tue, non seulement je remplis un contrat, j’œuvre pour des gens du bien et je n’aurais plus à le poursuivre… » se disait-il. Il réussit en tout cas à se persuader de ce plan.

Il vida son bain, se nettoya et rinça à l’eau puis s’habilla. Passant devant de la poudre blanche qui reposait sur la table, il hésitait à en prendre un peu et à changer d’élément. Cependant il secoua la tête en se disant que cette fois il ne voulait rien laisser au hasard. Il voulait rester avec l’eau, il voulait être parfaitement conscient lorsqu’il accomplira son contrat. Stoicheìo s’équipa d’une veste brune et d’un pantalon de même couleur. Comme toujours il mettait des gants et une écharpe. Entendre son propre souffle enfermé dans le tissu l’aidait à se concentrer lorsqu’il visait. Il plaça son fusil à lunettes dans la pochette habituelle et sortit. Il avait un pistolet silencieux caché dans sa ceinture et espérait ne pas avoir à s’en servir. Traversant le centre-ville, il ne s’étonna même pas que sa nouvelle proie vive dans le quartier le plus dangereux de San Francisco. C’est vrai qu’en y réfléchissant, il paraissait de plus en plus louche. Mais peut-être que l’élémentaliste essayait encore de se persuader qu’il faisait quelque chose de bien. Il repéra le vieux motel dans lequel résidait l’affreux bonhomme. Un arbre était voisin de sa fenêtre et l’élémentaliste décida d’y grimper. Ce n’était pas très haut puisque l’autre ne vivait qu’au deuxième étage. Il se posta à la racine d’une branche, sortit son arme, la régla, puis il attendit patiemment. Dans la soirée, sa cible finit par rentrer chez elle. Visant et prêt à tirer, Nerό attendit patiemment de l’avoir dans sa ligne de mire. Et il l’eut. Un coup de feu, une balle perçante fait un trou dans la vitre puis dans la tête de l’homme qui s’écroule sans demander son reste. Stoicheìo rangea son arme et descendit. Il avait pour habitude d’aller voir les corps ensuite pour les fouiller histoire de ramener une preuve aux commanditaires. Alors il se dirigea vers l’immeuble, y pénétra puis grimpa les deux étages assez rapidement, craignant qu’un autre ne vienne après le boucan du coup de feu.

Il força la serrure à l’aide d’un fil de fer. En pénétrant dans la chambre, il se figea. Il n’y avait personne au sol. Pourtant il avait vu sa victime s’écrouler, il lui avait tiré une balle dans la tête ! Il y avait même une trace de sang par terre. Il porta la main à sa ceinture en craignant que quelqu’un n’aie déjà découvert le corps et soit encore ici. Il commença à fouiller la chambre jusqu’à la cuisine, où il boucha l’évier avec l’embout et ouvrit le robinet. Toujours un peu d’eau à proximité, au cas où… Il laissa couler et partit, tant pis s’il y avait inondation. En repassant dans la chambre, il aperçut un petit morceau de métal près du lit. Stoicheìo s’accroupit et ramassa du bout des gants la balle ensanglanté mais intacte qui avait percé la boîte crânienne de son ennemi. Un bruit de pas le tira aussitôt de ses réflexions. Il se releva et se colla contre le mur en sortant et en chargeant son silencieux. Finalement, tout ne se passait pas comme il l’avait prévu, et il n’aimait pas beaucoup ça. La porte des toilettes s’ouvrit – très charmant – et c’est sa cible qui apparut. En pleine forme. Debout. L’élémentaliste le détailla de haut en bas, se demandant comment il pouvait être vivant alors qu’il s’était pris une balle dans la tête ! Lorsque le vilain pas beau – qui ne semblait pas très content – s’avança vers lui, Nerό brandit son arme et tira. Deux, trois, quatre coups de feu qui se logèrent dans la poitrine de son adversaire ! Ce dernier grimaça sous la douleur mais resta debout. Et Stoicheìo vit les balles ressortir doucement et tomber dans la petite flaque de sang au sol. Ça, c’est pas cool. Le démon eut un sourire de domination et l’élémentaliste jugea bon de changer de tactique. Il recula vers la cuisine mais quelque chose lui barra le chemin. C’était l’homme, tiens ! … L’homme fois deux. Il n’eut pas le temps d’encaisser la surprise, qu’il devait aussi encaisser un violent coup de poing dans l’estomac. L’homme laissa tomber son arme sur le sol et vit le clone la ramasser d’un air satisfait. L’élémentaliste se colla au mur en se disant que décidemment, le destin l’empêchait vraiment de faire la paix avec Niflheim et voilà qu’il allait être puni pour avoir essayé de trouver un compromis. Il vit l’un de ses deux adversaires lever l’arme à feu vers lui, prêt à tirer. Et qu’est-ce que vous voulez faire ? Il s’était fait surprendre, et l’eau qu’il faisait discrètement venir de la cuisine pour la faire flotter dans la chambre n’allait probablement pas empêcher ce type de lui tirer dessus. Il espéra qu’au moins, il ait le sadisme de ne pas viser un point mortel pour qu’il puisse encore se défendre. Nerό serra les dents, il n’avait pas vraiment peur mais redoutait le coup de feu. Surtout que c’était SON arme.
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MessageSujet: Re: Quand ça tourne mal. [Anton !] Quand ça tourne mal. [Anton !] Icon_minitimeVen 24 Juin - 21:44

    Il y a plusieurs millénaires de cela, un assassin avait été engagé pour tuer une créature de brume, mythe vivant depuis des années, réputé pour sa folie et son orgueil. Mais le tueur avait été mis hors d’état de nuire, et le commanditaire tué. Aujourd’hui, l’histoire allait se répéter… en excluant la partie sur l’assassin, car il semblerait que la fameuse créature alias Anton ne se montrait plus capable de mettre ledit homme hors combat. Quelle déception n’est-ce pas ? Lui, vivant depuis des millénaires, court-circuité par de simples yeux un peu trop bleus, et par tout ce qui se cachait derrière. Il avait échoué à le tuer une première fois, alors pourquoi aurait-il réussi la deuxième ? Et bien qu’il ne regretta absolument pas d’avoir laissé la vie sauve à sa nouvelle obsession, il ne pouvait pour autant laisser la situation telle quelle. Il pouvait vivre avec cette nouvelle faiblesse, de toute façon il n’avait pas vraiment le choix puisqu’il refusait à aller à l’encontre de ses sentiments… quels qu’ils soient. Mais attendre son dernier souffle, le coup fatal porté par la main d’un homme qu’il se trouvait incapable de combattre ? Jamais. Or, en y repensant, l’élémentaliste ne l’avait jamais poursuivi jusqu’ici, alors qu’il avait visiblement survécu et que des millénaires s’étaient écoulés, et ce probablement parce qu’Anton avait éliminé la source du contrat. Plus de contrat, plus de récompense, et plus de tueur à gage. Peut-être même cela lui permettrait-il de mettre toute cette histoire derrière lui… Et oui, l’espoir fait vivre.

    Ainsi la créature s’était mise en chasse, étudiant le moindre de ses gestes qui auraient pu conduire quelqu’un à vouloir sa mort. Il avait contacté ses diverses relations dans ce domaine, ceux qui lui devaient un service, n’importe qui pouvant l’approcher un peu de la fin de ce combat sans issue avec le dresseur, et il avait réussi. Il avait découvert le responsable de tout ce fiasco, et ce au bout de jours entiers à errer sans fin, à toucher sans relâche tout objet constituant un indice plausible… Il s’était épuisé à la tâche, soi-disant pour se débarrasser rapidement d’une menace contre lui, mais noyant surtout le souvenir intraitable d’un bleu limpide reflétant une rage sans nom. Il avait toujours cru que son esprit était constamment occupé, lui qui détestait l’ennui. Oh, comme il se trompait ! Combien de fois son esprit avait-il trouvé un instant de répit suffisamment long pour lui remémorer l’épisode du cirque, la peau sous ses doigts et l’expression de ce visage ? Trop souvent. Beaucoup trop. Alors peut-être éliminer le commanditaire ne mettrait pas fin à ses souvenirs, mais au moins n’aurait-il pas l’impression de se diriger tout droit vers la mort en pensant trop à un homme qui avait signé son arrêt de mort.

    Tout ceci, ces songes sans fin, son esprit qui ne pouvait trouver de repos, c’était la faute de ce démon. Mais quelle idée de vouloir venger la mort de ce psychiatre ! C’était un violeur d’enfants, et un pitoyable thérapeute. Vraiment, Anton avait fait une faveur à tous ses patients en l’éliminant, pas seulement à ses victimes. Ce faisant il avait apparemment offusqué son pote le méchant sorcier. Bonjour les fréquentations. Et l’élémentaliste qui ne lui trouvait aucune raison pour ses meurtres ! Mais peu importait. Ce soir, il allait de nouveau aider le monde en le débarrassant d’une vermine fourrant son nez dans les affaires des autres. En plus, s’il habitait à San Francisco, pourquoi ne pas avoir fait le sale boulot lui-même ? Cela épargnait bien des interrogations et des migraines à Anton. Enfin, au moins celui-ci n’avait pas à se payer un billet d’avion pour l’Allemagne simplement pour lui. Cela l’aurait vraiment, vraiment agacé. Mais trêve de ces idioties. Il avait une mission à accomplir, et celle-ci, il avait bien l’intention de ne pas la rater.

    La nuit tombée, il commença à se préparer. Pour commencer, ne pas choisir d’habits pouvant restreindre sa liberté de mouvements. Il se vêtit donc d’un pantalon de toile souple, d’un T-shirt et d’une veste assez chaude au cas où il devrait attendre dehors. Bien sûr, le tout était noir. Des gants et un foulard de la même couleur venaient compléter sa tenue. Un bonnet dissimulait ses cheveux, beaucoup trop clairs pour lui permettre de passer inaperçu. Pour résumer, il ressemblait au bandit typique des bandes dessinées. Il manquait peut-être d’originalité, mais certainement pas d’efficacité. Une fois n’est pas coutume, il s’arma même d’une arme à feu, l’un des premiers silencieux qu’il avait acheté, des années auparavant. Pas qu’il soit sentimentaliste, mais cette arme ne lui avait jamais fait défaut, alors quel intérêt de gâcher son argent dans l’investissement d’une nouvelle ? Barman n’avait jamais été un travail très rentable.

    Un coup d’œil dans le miroir et le voilà parti, sans aucune hésitation n’ébranlant sa détermination. Quel soulagement de ne pas douter, de se laisser porter par ses pas sans réfléchir à la justesse de ses actes. Plus d’état d’âme, plus de questions sans réponse. Rien qu’un objectif à atteindre, une route toute tracée qu’il n’avait qu’à suivre. Pour une fois il n’avait pas à lutter contre ses souvenirs qui ne semblaient que se faire plus intenses chaque fois qu’il les réprimait, comme si son inconscient se rebellait contre l’idée même qu’il puisse vouloir l’oublier, lui. Ce soir-là, pour quelques minutes, il pouvait s’autoriser à y penser sans craindre qu’on ne remarque sa distraction, sans s’en vouloir, sans se débattre. Car d’ici quelques minutes, quelques heures tout au plus, tout serait terminé. Alors il accepta de se noyer dans ces images du passé, aussi claires que s’il sortait tout juste du cirque. Il pouvait encore sentir les griffes du fauve transpercer la chair tendre de son mollet. Celui-ci le lançait toujours, douloureuse réminiscence de ce qu’il aurait voulu bannir de son esprit. Il avait passé des minutes presque interminables à suturer la plaie aux endroits les plus profonds, se refusant à aller à l’hôpital. Lorsque du poison courrait dans vos veines, croyez-le sur parole, vous n’aviez pas envie d’avoir à faire avec des médecins. Qui sait ce qu’il se passerait si des hommes posaient leurs mains nues sur sa peau alors qu’il ressentait une intense douleur ? Il les empoisonnerait, son corps réagissant par pur instinct de préservation. Voilà le problème quand on était une créature : on ne lutte pas contre l’instinct, qu’il vous indique de tuer ou au contraire de préserver, de protéger, même s’il s’agit d’ennemis.

    Enfin Anton parvint à la maison de sa proie, chassant presque avec regret les images d’un frêle homme brun de ses pensées. A présent, la distraction n’était plus la bienvenue. Sortant des poches intérieures de quoi forcer la porte, il s’avança, silencieux comme une ombre. Son plan était déjà tout prêt dans sa tête : pénétrer à l’intérieur, tirer sur l’homme, l’empoisonner pour être sûr de ne pas l’avoir manqué, puis repartir. Personne ne ferait attention à lui. Il s’agissait après tout d’un des quartiers les plus mal famés de San Francisco. Hélas, rien ne se passait jamais comme prévu ces derniers temps. Une légère pression sur la porte lui apprit qu’elle était déjà ouverte, et un effleurement d’une main dégantée qu’elle avait été forcée. La vision trop sombre ne lui permit pas de savoir par qui. Il tenta de mieux discerner le visage, mais des coups de feu soudain l’arrachèrent à sa vision. Sans doute aurait-il dû faire demi-tour dès maintenant, fuir à toutes jambes dès maintenant, mais il ne pouvait se permettre de remettre à plus tard cette opération. Plusieurs jours s’étaient déjà écoulés, si l’élémentaliste devait s’en prendre à lui de nouveau, cela ne saurait tarder. Et lui aussi voulait en finir. Alors contre toute logique, en dépit du bon sens qui lui hurlait de rebrousser chemin, il s’avança, aussi silencieusement que possible. Les bruits… De quoi, de combat ? Provenaient de la chambre, près de la cuisine. Jamais il ne serait attendu à la scène se déroulant sans qu’aucun de ses acteurs ne s’aperçoive de la présence d’un public.

    Lui, c’était encore lui ! Mon Dieu mais qu’avait-il fait au Ciel pour ne cesser de retomber sur lui dans les pires situations imaginables ? il venait pour pouvoir l’oublier en paix, et il le retrouvait acculé par l’homme qu’il devait tuer. Homme en double d’ailleurs. Et puis, pourquoi se battait-il avec lui/eux ? Le démon n’était-il pas le commanditaire ? Il cligna des yeux, sidéré… Jusqu’à ce que l’un des clones ramasse l’arme à feu au sol, probablement celle du dresseur. Toute réflexion disparut de l’esprit d’Anton, remplacé par le rugissement du sang à ses oreilles, une rage brûlante descendant sur lui. D’un mouvement sec il replaça son gant manquant, dégaina, et tira. Une fois, deux fois, vidant sans merci son chargeur dans le crâne de chacune des entités. Sans doute aurait-il dû y réfléchir à deux fois, mais il ne pouvait pas. Si lui ne parvenait pas à tuer cet homme, personne vous entendez ? Personne n’avait le droit de le faire à sa place. Ses yeux brillaient d’une colère à peine contenue. Sans doute cela lui sauva-t-il la vie, autant de balles à travers le crâne mettant plus de temps à soigner. Car c’était bien ce qu’il se passait. Les balles tombaient des os se reconstituant, lentement mais sûrement. Voilà qui fit l’effet d’une douche froide sur le feu de sa colère, ne laissant plus qu’une froide détermination. Il se précipita vers son ancien ennemi, attrapant au passage son arme à feu. Il ne s’approcha pas trop, n’oubliant pas qu’ils avaient failli se tuer la dernière fois qu’ils s’étaient rencontrés, mais ne pouvant résister le besoin viscéral de voir s’il était blessé.

    « Décidément, je ne peux rien faire sans te tomber dessus » ne put-il s’empêcher de marmonner. Et oui, vous l’avez compris, c’était le type à faire des blagues en situation de danger. On ne change pas les bonnes habitudes. Prenant une grande inspiration, il décida de faire confiance à son instinct, encore une fois. Il lança l’arme à son compagnon d’infortune, se refusant de poser une question stupide du genre « Je peux te faire confiance ? », parce qu’évidemment qu’il ne le pouvait pas. Mais pour le moment ils étaient dans le même pétrin, face à un ennemi sous-estimé, et il espérait de tout cœur que cela suffise pour empêcher l’autre de lui tirer dessus. Il ne lui tournerait pas le dos pour autant, mais au moins prendrait-il le risque de se concentrer sur l’homme en train de ressusciter. Son double avait pour le moment disparu, mais Anton n’avait aucun doute qu’il réapparaîtrait dès que l’autre serait debout. Rechargeant rapidement son arme, il fit de nouveau feu, mais chaque balle semblait guérir plus rapidement. Grimaçant, il retira avec les dents l’un de ses gants, son chargeur vide cliquetant tristement dans le silence de mort. Il allait s’avancer pour tenter la méthode de l’empoisonnement, lorsqu’un coup à l’arrière le projeta en avant. Il se retourna brusquement, se retrouvant un peu trop près du dresseur à son goût, mais cela valait toujours mieux que l’option numéro deux, alias le démon. Massant le point douloureux du haut du dos, soulager que l’autre est raté sa nuque, il murmura : « Dis-moi que t’as une arme cachée quelque part ou un plan. Je ne pense pas que je pourrais le tuer avec du poison. Je ne sais même pas si cela suffirait à les immobiliser. »
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MessageSujet: Re: Quand ça tourne mal. [Anton !] Quand ça tourne mal. [Anton !] Icon_minitimeSam 25 Juin - 0:11

Ce combat-là n’aura pas duré très longtemps. L’élémentaliste s’était précipité, trop impatient d’abattre cette victime et de se soulager, et il venait de se faire prendre au jeu par un individu qu’il avait visiblement bien sous-estimé. Une arme à feu qui visait son crâne, il serra la mâchoire et ferma les yeux pour ne plus voir le sourire satisfait et identique de ses deux ennemis en un. Il n’avait pas perdu sa combativité, mais lorsqu’il n’y avait plus aucun espoir, il n’était pas du genre à se débattre pour rien. Des coups de feu retentirent. Du silencieux effectivement. Et pourtant, il ne reçut absolument rien, lui. Il fronça les sourcils et rouvrit les paupières pour constater les dégâts. La première chose qu’il se demanda, fut si la mort n’aurait pas été préférable en cet instant, à la confrontation d’Anton. Le voir ici. C’est comme s’il s’était trahi en se faisant surprendre face à ce commanditaire qu’il voulait tuer. Stoicheìo se félicitait intérieurement d’avoir masqué son action sous la forme d’un nouveau contrat à réaliser, bien que Niflheim n’y croirait probablement pas et comprendrait la réelle raison… S’il cherchait à savoir. L’histoire se répétait. Si cette fois il n’était pas plongé dans le coma, il pouvait constater la créature brumaire procéder de la même manière qu’autrefois : il venait s’assurer que l’élémentaliste lui fiche la paix par la suite. Comment n’y avait-il pas pu y penser avant ? S’il avait réfléchi, s’il avait déduit que son ex-ennemi allait faire ça, Nerό l’aurait laissé s’occuper de cette histoire bien sagement. Il aurait fait semblant de rien, et mimé la surprise en apprenant que le commanditaire était mort. Quel dommage, se serait-il dit !

Il assistait dorénavant à une tuerie qui le laissait de marbre. Il n’arrivait même pas à être soulagé de ce répit, car ses yeux étaient rivés sur le visage furieux d’Anton. Il ne l’avait pas vu comme ça, la dernière fois. L’homme semblait différent, alors qu’il vidait son chargeur dans la tête des deux adversaires. Le clone qui tenait son arme disparu, et Niflheim le ramassa avant que l’élémentaliste eut le temps de le faire. Ami ou ennemi ? Il ne savait pas quoi penser. Déjà le simple fait de le voir ici l’inquiétait, parce qu’il espérait ne pas avoir à justifier sa propre présence. Qu’allait-il en penser ? Non, on s’en fiche ! Pas tant que ça en fait. Nerό ne sourit même pas face à la remarque d’Anton. Il avait parfois un peu de mal à relever les marques d’humour, c’était un trait particulièrement ennuyant chez lui. Ça ne l’empêcha cependant pas de faire quelque chose qu’il faisait en revanche très bien : râler.
« Mais qu’est-ce que tu viens foutre dans mes pattes ! » ce n’était pas une question mais une plainte suivie aussitôt d’un petit soupir. Il détestait habituellement trouver quelqu’un sur son chemin lorsqu’il s’en prenait à une cible. Mais voir Anton ici était pire que tout, et il préférait encore jouer le rabat-joie plutôt que de laisser la moindre parcelle de gratitude. Il lui avait sauvé la vie ! Mine de rien… Il était arrivé au bon moment. Il avait réagi à temps. Et si Anton avait manqué de tuer l’élémentaliste par le passé, ce dernier lui devait maintenant la vie. Résumer leurs rencontres aurait donné des migraines à bon nombre de personnes. D’abord Anton le laisse pour mort. Ensuite Anton l’épargne. Maintenant Anton lui sauve la vie. C’était comme une incroyable évolution mais qui restait à la fois sidérante et incompréhensible dans l’esprit de Nerό. Comment devait-il se comporter, maintenant ? Est-ce qu’il devait s’exclamer, lui sauter au cou pour l’embrasser et hurler par la fenêtre qu’il avait été sauvé par son nouveau héros préféré ? Stoicheìo n’était absolument pas amusé par la situation, et cela se voyait par son silence et son air grognon. Il n’était pas très fier que Niflheim lui ait sauvé la vie…

Le fait qu’Anton ne se soit pas trop approché évita à l’élémentaliste de se décaler davantage vers la fenêtre. Il n’avait pas peur de son ancien ennemi, mais il se méfiait horriblement. Normal, non ? Il avait déjà goûté à son poison alors maintenant, il faudrait le ligoter pour qu’il se laisse toucher ! Il ne savait pas quel poison il fuyait. Il savait que ce n’était pas le poison mortel qui lui faisait peur. C’était plutôt l’autre genre, le poison qui l’attirait comme un aimant vers son métal. Et celui-là, il le craignait vraisemblablement parce qu’il était incapable de l’accepter. Il tendit la main et attrapa l’arme qui revenait sagement à lui. Qu’est-ce que c’est que cette sensation de confiance ? L’élémentaliste s’en retrouva sérieusement offusqué et rien que pour cette raison, il leva le canon vers Anton… avant d’être pris par la même tétanie que ce dernier en ce qui concerne la mort de l’autre. Cette paralysie temporaire lui permit de réfléchir un minimum, et il abaissa son arme en se disant que ce n’était pas le moment d’agir sur un coup de tête. Qu’ils avaient plus important à faire. Il se persuada encore une fois que c’était la sagesse qui l’avait empêché de tirer sur Anton, et non autre chose. Sombre et silencieux toujours, il rangea l’arme dans sa ceinture. Il avait bien compris qu’il ne servait à rien de loger des balles sur ce démon, si ce n’est décorer le sol d’encore quelques morceaux de métaux. Il voyait leur ennemi commun se remettre paisiblement de cette attaque et il avait envie de râler, encore, ne serait-ce que pour rappeler à Anton que les balles n’avaient plus aucun effet. En plus, il était déjà un peu vexé d’être aussi inutile sur le coup. Son sniper était accroché à la pochette dont la bandoulière tenait sur son épaule. Il ne lui servait à rien, et l’élémentaliste le laissa tomber à ses pieds pour libérer ses mouvements. Il surveillait son « allié » du coin d’œil, lâchant une petite grimace en le voyant retirer son gant. Il ne pouvait pas s’en empêcher ! Même s’il se disait qu’ils étaient dans le même bateau, il sera bien difficile pour lui de faire confiance à Anton.

L’entité allait empoisonner les ennemis. Mais quelle idée merveilleuse ! Stoicheìo ne vit pas venir lui non plus l’attaque du démon qui rapprocha très dangereusement Anton de lui. Il riva ses yeux sur son ancien adversaire pour s’assurer que ce dernier n’allait pas lui sauter à la gorge – sait-on jamais – puis lança un regard noir au démon. Il avait fait du mal à SON ennemi. SON ancienne cible. SON rival. Arrrrg ! Il n’était pas encore atteint au point de se précipiter sur le barman pour voir comment il allait. Il voyait bien qu’il tenait encore debout, donc qu’il n’était pas mort. L’entité confia à l’élémentaliste sa probable incapacité à vaincre ces ennemis. Il espérait sur Nerό pour avoir un plan de rechange ? Tout s’était enchaîné si vite, il avait tellement hâte d’en finir avec ça qu’il n’avait pas prévu de plan B.
« Mais bien sûr, j’ai un lance-roquette dans ma poche. » grommela-t-il, furieux contre lui-même de ne pas avoir de roue de secours. Machinalement, il remonta son écharpe devant sa bouche, signe qu’il s’était mis à réfléchir très sérieusement à la situation. Il fixait le démon. Il n’en avait pas peur mais maintenant que Niflheim était dans le coup, il ne voulait vraiment pas mourir. Même dans ces moments-là, il songeait à se disputer avec son ancien ennemi. Il devait vraiment avoir un problème. Nerό leva le bras devant lui. Il avait accumulé de plus en plus d’eau près du plafond, puisque le robinet de la cuisine continuait de couler à flot depuis tout ce temps. C’est bien. Maintenant qu’allait-il en faire, une petite pluie dans la chambre ? Histoire de prouver qu’en étant une merde en combat physique, il se rattrapait sur le plan magique – et aussi parce qu’il voulait contribuer à sauver leur peau par honneur – il balança quelques ondes d’eau dans les yeux des deux ennemis pour les forcer à fermer les paupières et à s’aveugler. Le geste de la main qui suivit – et qui ressemblait à une claque dans le vide – contribua à faire rentrer de ce liquide de force dans le nez de l’original pour le faire tousser et le déconcentrer. Le clone se tourna vers Nerό pour lui balancer son poing, mais l’élémentaliste se servit encore de la masse d’eau suspendue pour envoyer un filet d’eau avec force sur la main du démon cloné. Le poing de ce dernier dériva de sa trajectoire et il frappa le vide sans que Stoicheìo n’ait eu à l’éviter. Comprenant qu’il ne pourra jamais lutter contre les deux lui non plus, il se résigna à accorder sa confiance à Anton, ne serait-ce que pour sauver leur peau pour ce combat-là.
« Essaye quand même… » lança-t-il en se fichant totalement que l’autre puisse les entendre, il lança un petit regard sérieux à Niflheim et, tout en l’observant, fit encore dévier un coup du clone pour l’éviter avec de l’eau. Il espérait ainsi faire comprendre à son allié qu’il allait s’occuper du clone, pour pas que ce dernier l’agresse encore par derrière. Que le champ était libre pour que l’entité brumaire aille tenter d’empoisonner le corps original. L’élémentaliste ne savait pas s’il allait tenir longtemps face au clone. Non seulement il n’allait pas éviter tous les coups parce que l’autre s’énervait et commençait à en faire pleuvoir de plus en plus, mais il commençait à reculer pour éloigner le clone d’Anton et être certain qu’il ne lui sautera pas dessus. Il finit par se prendre un coup de poing sur le coin de l’œil et fit un bond en arrière pour essayer d’agresser son adversaire en lui donnant des claques avec de l’eau. Ne riez pas, ça avait son effet quand même ! Avec la vitesse et l’élan, les filets qui fouettaient le visage du clone avant de s’écraser dessus formaient quelques écorchures. Il le faisait tousser un peu en injectant de l’eau dans ses narines ou sa bouche, puis il formait des bulles d’eau entre eux pour que les coups de l’homme soient ralentis et plus facilement esquivés. Il n’y avait pas encore assez d’eau pour recouvrir tout le corps du clone et l’y noyer. Il se maudissait de compter sur Anton pour essayer de toucher le démon original, mais il n’avait pas vraiment le choix. Stoicheìo ne pouvait pas le maîtriser et ce court instant de réflexion lui avait permis de comprendre qu’il n’avait pas le choix que de faire confiance à Niflheim. L’horreur.
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MessageSujet: Re: Quand ça tourne mal. [Anton !] Quand ça tourne mal. [Anton !] Icon_minitimeSam 25 Juin - 14:44

    Il était temps de prendre une grande inspiration, de se calmer, et de tenter de voir la situation d’un point de vue objectif… Mais qu’est-ce que c’était que ce bordel ? Comment exactement Anton s’était-il retrouvé à sauver la vie de l’homme censé le tuer, celui-ci menacé par le démon ayant ordonné la mise à mort en question ? Peut-être s’était-il trompé de maison, et le véritable ennemi se trouvait à côté. Et après on s’étonnait qu’il vire légèrement cinglé sur les bords, mais franchement… Alors comme ça il se retrouvait obligé de faire confiance à l’homme engagé pour mettre fin à ses jours pour éliminer celui l’ayant recruté ? Quelqu’un là-haut devait s’amuser à le placer dans toutes sortes de situations plus saugrenues les unes que les autres. Non mais franchement, ce genre de choses n’arrivait qu’à lui ! Et l’autre qui lui reprochait de mettre son nez dans ses affaires ! On aura tout vu ! « C’est bizarre, j’ai toujours pensé que c’était le boulot de la cible d’éliminer l’homme qui mettait un contrat sur sa tête, pas celui de l’assassin censé tuer la cible en question ! » Il grogna presque les derniers mots, son agacement plus que perceptible. Voilà pourquoi il n’avait jamais caressé l’idée de devenir un héros. Vous deviez sauver tout le monde sans faire attention à vos propres besoins, et personne ne vous montrait de reconnaissance. « La vertu est le triomphe de la générosité sur l'intérêt. » qu’ils disaient, et bah Anton ne voulait pas être vertueux, loin de là même. Plutôt que de fuir en entendant des coups de feu, il volait à la rescousse de la veuve et de l’orphelin (bon pas exactement, mais peu importait), et comment l’accueillait-on ? En râlant…

    Oui, Anton s’attardait sur ce genre de détails futiles. Osez prétendre que dans sa situation vous ne feriez pas même ! A quoi préféreriez-vous penser ? Au fait que vous allez probablement mourir parce que vous ne contrôler rien, absolument rien de ce qu’il se déroulait sous vos yeux, ou simplement à votre compagnon un peu râleur ? Cette impression d’impuissance ne fit que se confirmer lorsque l’élémentaliste brandit brusquement l’arme sur lui. Il cligna des yeux, les milliers d’hypothèses auxquelles il se refusait jusqu’alors d’envisager lui apparaissant brutalement. Et si c’était un piège ? On avait découvert sa faiblesse vis-à-vis du dresseur et son plan pour assassiner le commanditaire, et on avait attendu de lui d’agir de la sorte. Ou bien le tueur était tombé en disgrâce pour avoir échoué la dernière fois, et il venait de lui offrir une chance en or de se rattraper. Ou encore… Qu’en savait-il ? Le regard de son ennemi brillait de nouveau de toutes ces émotions que Anton ne parvenait pas à décrypter, qui l’avaient hanté ces derniers jours. Etrange comme soutenir ce regard céruléen apaisa toute panique qu’il aurait dû ressentir dans une telle situation. Il lui semblait de nouveau se trouver au cirque, tous deux seuls, avec pour unique barrière leur inimité probablement définitive. L’arme pointée sur lui s’abaissa avant qu’il n’ait eu le temps d’esquisser un geste de défense, le prenant encore plus au dépourvu qu’auparavant. Quoi, il voulait lui rappeler qu’Anton ne pouvait se fier à lui ? Oh, qu’il ne se fasse point de souci, la créature de brume n’avait aucuuune intention de cesser de le considérer comme une menace. Il fallait juste choisir ses ennemis en fonction de la situation, un mal pour un bien comme on dit. Quand bien même ils sortiraient d’ici vivants, faire ami-ami avec cet homme n’entrait absolument pas dans ses plans. Tout ce qu’il voulait, c’était retrouver le calme et la tranquillité relatifs de son existence précédente, aussi calme que puisse-t-être la vie d’un homme fuyant l’ennui autant que lui.

    Il ne fit qu’adresser à son « allié » un haussement de sourcil pour l’avoir menacé d’une arme, visiblement pour rien, avant de retourner à la fabuleuse occupation qu’était celle de vider son chargeur sur le démon, histoire de gagner un peu de temps en visant uniquement la tête. Bon, il lui fallait donc parvenir à mettre fin aux jours d’un homme ne pouvant pas mourir. Pourquoi pas, il avait dû vivre pire. Son alliance avec l’assassin lui semblait presque plus farfelue que ce plan. Raison pour laquelle Bonjour l’état du sol après. Parallèlement il ôta son gant, cherchant désespérément un plan qui ne l’incluait pas mourant pour avoir voulu empoisonner un homme insensible à son poison. Qu’est-ce qu’il regrettait ses anciens pouvoirs ! Au moins le combat aurait-il été un peu plus équitable. A présent, il se retrouvait uniquement armé de poison peut-être inefficace, et de son arme annonçant par son clic strident qu’elle était vide. Magnifique. Et pour couronner le tout… Il se fit attaquer par derrière. Vraiment, quelle merveilleuse soirée en perspective. Servir les clients les plus ennuyeux du Pink prenait brusquement une dimension beaucoup plus attrayante. Ah, on n’appréciait réellement que ce que l’on avait perdu.

    Il se retrouva ainsi projeté bien plus près de son ex-ennemi qu’il ne l’aurait souhaité (en tout cas dans ces circonstances), avec une douleur autrement désagréable juste en-dessous de la nuque. Peut-être le démon avait-il reçu trop de balles pour être immédiatement apte à combattre et donc à viser correctement, quoi qu’il en soit, Anton en était ravi. Frottant le point douloureux d’une main, il profita de cette soudaine proximité avec l’élémentaliste pour l’interroger sur son plan futur. Il ne répondit même pas au grommellement de l’homme, bien que cela lui arrache un léger sourire. On aurait dit un enfant à râler ainsi, et il aurait presque trouvé cela mignon s’il ne s’agissait de l’assassin supposé le tuer rien que quelques jours auparavant. C’était fou comme ce genre de chose vous ramenait immédiatement à la raison. Soupirant, il se prépara à se battre sans plan de secours. Que pouvait-il faire de plus de toute façon ? Il n’y avait pas d’issue, pas d’échappatoire. Sincèrement, il n’était même pas sûr d’une désirer une. Bien sûr qu’il souhaitait s’en sortir vivant, mais pour cela il devrait soit abandonner l’élémentaliste, soit dans l’hypothèse où ils survivaient tous les deux, se battre de nouveau avec lui parce que le contrat tiendrait toujours. Aucune solution ne lui convenait. Alors, par stupidité ou par orgueil, il allait tuer ce démon. Coûte que coûte.

    Serrant les poings, son pistolet vide depuis longtemps échoué dans le sang imbibant le sol, il observa le clone approcher tout en surveillant l’original du coin de l’œil. Il semblerait toutefois que son compagnon d’infortune ne soit pas tout à fait à court d’armes, puisque de l’eau vint soudainement frapper leur ennemi commun au visage, s’introduisant dans son nez et le déstabilisant visiblement. Il en sursauta presque, tandis que ses yeux suivirent le trajet de l’eau jusqu’à la cuisine. En tendant l’oreille, il pouvait entendre l’eau qui coulait, probablement un robinet. Et bien c’était toujours cela ! Son attention revint sur le combat juste à côté de lui, le dresseur lui adressant soudainement la parole. Tiens, il se décidait à lui faire un peu confiance finalement ? Sans doute avait-il compris tout comme lui que c’était là leur meilleure chance de survie. Ne pouvant résister tout à fait à la tentation, il lui adressa un autre de ses sourires en coin, accompagné d’un salut militaire moqueur. Il se fichait bien que l’autre trouve cela drôle ou énervant. Il avait obsédé Anton pendant des jours, alors il ne pouvait s’empêcher d’agir un peu sottement en sa présence. Au moins ne se noyait-il pas dans ses yeux d’un air énamouré… Du moins en ce moment. Il avait une réputation à tenir.

    Acceptant l’alliance tacite qui ne durerait probablement que le temps de ce combat, il fit face à l’original… Juste à temps. Il n’eut que le temps de se pencher en arrière, évitant de justesse le coup porté à sa mâchoire. Il aperçut du coin de l’œil son compagnon reculer, lui laissant pour seul ennemi le démon original. Bon… Du gâteau n’est-ce pas ? Une chose était sûre, il ne pouvait se permettre de se concentrer à la fois sur l’élémentaliste et sur son propre combat, son adversaire bien trop doué pour cela. Il se releva d’un bond, lui aussi reculant légèrement afin de se laisser une plus grande zone de manœuvre. Pour l’instant aucun d’eux n’attaquait, se contentant de s’observer en chiens de Fayence. « Alors comme ça c’est toi qui as tué mon ami ? ». Oh, génial, un méchant qui faisait la causette. Bientôt il allait se mettre à lui raconter ses plans pour dominer le monde. Il ne pouvait certainement pas laisser ce drame. La solution ? La provocation. « Yep, et ce n’était pas bien difficile. On aurait pu croire qu’un violeur d’enfants ferait une cible plus… Intéressante ? » Et voilà, il l’attaquait. Les coups pleuvaient, et bientôt Anton se retrouva dans cet état familier ou seul le combat avait une quelconque importance à ses yeux. Plus de pensées parasites, rien que ces enchaînements familiers : un léger bond sur le côté, une feinte au niveau des côtes afin de récupérer son couteau, reculer brusquement, puis avancer de nouveau, réussir à entamer la peau délicate du ventre pour être frapper au visage ensuite, écarter la jam… Et merde. Il avait glissé, tombant lourdement dans le sang qui rendait le sol pire qu’une patinoire. Il profita de son élan pour entraîner son ennemi avec lui, se propulsant en avant afin de lui attraper les jambes et le plaquer au sol. Il se saisit fermement des bras du démon, le maintenant avec difficulté dans la position qu’il souhaitait. Il grimaça sous la pluie de coups que son dos reçut tant l’homme se débattait, mais ne se démonta pas pour autant. Ayant besoin d’une main libre, il se résolut à lâcher une main à donc à offrir une prise sur sa gorge à sa proie, le temps de récupérer sa lame. Son souffle se fit plus laborieux, sa vision s’assombrit, des ongles s’enfoncèrent dans la peau tendre, mais il réussit malgré tout à planter sa lame dans le bras l’entravant. La prise se relâchant, il plaqua de nouveau cette main offensante au sol, la maintenant en place en y clouant avec fermeté son couteau. Cela ne tiendrait sûrement pas longtemps, mais assez pour que sa main soit libre de se porter à la gorge dénudée de son adversaire.

    Quel tableau il devrait offrir ! Ses habits goûtaient du sang de son ennemi, et par endroit du sien, sa gorge saignait légèrement, ses cheveux étaient plaqués sur son front par la sueur et son visage marquait déjà les quelques coups qu’il avait reçu. Pendant combien de temps l’affrontement avait-il duré ? Comment s’en sortait l’élémentaliste ? Il n’avait pas le temps d’y songer. Sa main se resserra, appuyant fermement là où passait les artères et veines principales tout en lui coupant le souffle. Le poison se déversa aussitôt, le corps d’Anton s’étant déjà préparé à en fournir autant que possible. La respiration du démon se ralentit, et des râles retentirent bientôt dans la petite pièce, le poison fulgurant s’attaquant à ses fonctions vitales. C’était un nouveau combat : le poison de la créature contre la régénération de sa proie, et cela les épuisait. Cela avait sans doute permis de faire disparaître le clone, toute la puissance du démon concentrée en sa lutte contre la mort. Quand à Anton, sans doute pourrait-il tenir encore plusieurs minutes, mais il y avait une limite à ce que son corps pouvait fournir de poison sans se nourrir ou s’abreuver. Il murmura sans se retourner « Si tu pouvais l’achever à présent, ça m’arrangerait. »
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MessageSujet: Re: Quand ça tourne mal. [Anton !] Quand ça tourne mal. [Anton !] Icon_minitimeSam 25 Juin - 15:48

« C’est bizarre, j’ai toujours pensé que c’était le boulot de la cible d’éliminer l’homme qui mettait un contrat sur sa tête, pas celui de l’assassin censé tuer la cible en question !
Les temps changent… les contrats aussi ! » se contenta-t’il de répondre sur un ton toujours aussi peu aimable. Pour quelqu’un dont on venait de sauver la vie, il était quand même le parfait exemple de l’ingratitude. Et puis pour qui il se prenait le sauveur pour lui faire la leçon ? L’élémentaliste sentait la peur se faire remplacer par la mauvaise humeur, et c’est presque s’il ne se métamorphosa pas en schtroumpf grognon prêt à dire non à toutes les idées proposées. Il avait envie de se disputer avec son ancien ennemi. Non, il en avait même BESOIN ! Et peu importe le danger autour, Anton l’intéressait dix fois plus que ce sale démon de pacotille qui croyait les dominer. Qu’importe s’il meurt, puisqu’ils s’y seront mis à deux. Le râleur aurait pu achever son premier contrat, mettant un terme à tous les fantômes du passé y compris à sa nouvelle obsession. Il avait son arme pointée sur la tête de l’entité, et il savait qu’il n’aurait qu’à appuyer sur la gâchette pour l’éliminer. Ce n’était pas par sagesse qu’il rangea le pistolet, mais par hésitation. Tout simplement parce qu’il ne se sentait pas capable pour la première fois de sa vie d’exécuter quelqu’un. Ah, il est beau le tueur à gage qui échoue si près du but. Il aurait presque entendu un petit rire sardonique de leur ennemi commun. C’était peut-être simplement son imagination, quoiqu’il en soit ça n’atténua pas sa mauvaise humeur. Il reçut pour réponse à cette menace un haussement de sourcil bien hautain, qui le faisait mourir d’envie de repointer son canon sur le front d’Anton en lui hurlant « Non mais j’te bute si je veux ! » Il évita ce ridicule facilement, mais souffla rageusement à l’idée d’y avoir quand même pensé.

Lorsque Niflheim se retrouva dangereusement proche de l’élémentaliste, ce dernier eut bien le temps d’observer le sourire que l’autre adressait à ses paroles. Quoi, ça le faisait rire ? Il avait envie de ramasser le premier objet qu’il trouvait pour le lui jeter à la figure. La situation n’avait rien de drôle, tout était sérieux et il avait horreur d’avoir l’impression qu’Anton s’amusait de la situation. Il se rendit vite compte qu’il s’énervait pour un rien, lorsqu’il s’agissait de la créature de la brume. Lorsque Nerό se résigna à accorder un minimum de sa confiance à son nouvel allié, il aurait profondément apprécié que ce dernier ne relève pas cette faiblesse. Un sourire agaçant, un salut révoltant, et l’élémentaliste lui envoyait impulsivement une flaque d’eau sur le visage. Oups. Rien de grave ni de méchant, juste de quoi montrer qu’il était énervé et qu’il avait horreur qu’on se fiche de lui. Pour ne pas voir la réaction d’Anton, et espérant que ce dernier ne lui en tiendra pas rigueur, il focalisa son attention sur le clone et fit semblant de rien. Et puis ce n’était que de l’eau, de toute façon. Ca rafraîchit les idées, à ce qu’on dit. Il recula, de cette manière il avait dans sa ligne de mire son adversaire mais aussi Anton, plus loin derrière. Ah non, il ne risquait certainement pas de tourner le dos à l’empoisonneur ! Il était colère parce que le sourire que venait de lui adresser son compagnon d’infortune ne cessait de lui revenir à l’esprit. C’est presque si une soudaine paranoïa ne lui donnait pas l’impression que ce sourire était partout, et qu’il allait le suivre encore longtemps. Il devenait complètement fou et à chaque coup de poing qu’il se prenait, il grognait d’une manière très peu élégante. Il n’écouta qu’à moitié les paroles qui s’échangèrent à côté. En tout cas, son adversaire à lui ne disait rien et était profondément ennuyant.

Les bulles d’eau ralentissaient les coups de son agresseur et lorsqu’il s’en prenait, la violence était bien diminuée. Il encaissait et évitait les coups en lâchant des claques de fille avec son élément sur l’homme. Oui, des claques de fille. Parce qu’on n’a jamais vu du liquide avoir la force de projeter quelqu’un contre le mur. Au lieu de ça, chaque filet d’eau qui s’écrasait sur les joues de cet homme lui faisait tourner la tête, certes, et retentissait sous des « schprotch ! schprotch ! » qui avaient maintenant bien mouillé le vilain en tout cas ! Il éclatait quelques flaques sur la tête de ce type, ne serait-ce que pour profiter d’une seconde de répit. Il savait pourtant qu’il aurait dû changer d’élément avant de partir ! Stocheìo se prit un coup dans l’estomac qui le plia en deux. Il râla – pour changer – et poussa une sorte de petit cri rauque en poussant sur ses jambes et en fonçant comme un taureau sur la poitrine de son ennemi. Il allait presque faire comme Anton, c’est-à-dire l’entraîner dans sa chute ! Décidemment, ils avaient les mêmes idées. La différence, c’est que Nerό se vautra tout seul par terre parce que l’autre s’était écarté.
« RHAA ! »
L’enragé roula sur le côté et d’un mouvement furieux de la main, il envoya du sang dans les yeux du clone et il se releva aussitôt, l’air de rien. L’autre était bien en colère lui aussi. Comprenant qu’il allait se faire ruer de coup, il tourna les talons. Et une petite course poursuite s’entama entre eux deux. Stoicheìo se précipita dans la cuisine et sauta sur la table en soulevant une chaise. Il menaça son poursuivant avec, mais ce dernier ouvrit un tiroir pour prendre un gros couteau. Ah oui, tout de suite, c’était plus impressionnant. Nerό se servit de l’eau dans l’évier pour envoyer un jet sur la lame, qui vola des mains de son ennemi pour tomber au sol. Il utilisa toute l’eau de la pièce, y compris celle du robinet toujours ouvert, pour assaillir le clone de vilaines grosses gougouttes qui l’obligeaient à garder les yeux fermés. Il marchait sur la table, l'eau et lui même renversaient tous les objets dans la pièce, provoquant un vacarme du diable avec pleins de "SHBLING, PAF, BAAAANG !" et des objets renversés partout ! Dans un élan d’héroïsme, Stoicheìo décida de le frapper et sauta bravement de la table au sol ! … pour glisser et se vautrer de nouveau par terre. Il eut à peine le temps de relever la tête qu’il voyait l’autre lui foncer dessus, et Nerό tenta de lui envoyer ce qui lui restait d’eau par instinct de protection, bien que ça n’allait probablement rien faire. Mais le clone disparut.

« Si tu pouvais l’achever à présent, ça m’arrangerait. »

Stoicheìo se releva et fit curieusement passer sa tête dans la pièce principale, cherchant vraisemblablement où pouvait être passé le clone. Il comprit que son adversaire à lui ne reviendrait pas, parce qu’Anton avait réussi son combat, LUI. Faisant semblant de rien, épuisé mais gardant la tête haute, trempé mais sans une seule goutte de sang, il hocha la tête. Pas le temps de râler, il était bien trop soulagé que la situation tourne en leur faveur !

« Laisse-moi cinq secondes. » demanda-t’il en fixant le robinet. Il attendait que l’évier se remplisse pour avoir une nouvelle réserve et pouvoir tenter d’achever leur ennemi commun. Une fois qu’il jugea en avoir assez, il souleva toute cette eau, en fit une grosse sphère flottante et l’emmena avec lui vers les deux hommes allongés. Anton semblait peiner.. il serait tellement facile de l’achever lui aussi ! Mais bizarrement, Nerό n’y songea même pas. Il posa un genou au sol et recouvra la tête de leur victime d’eau pour entamer sa petite séance de noyade. Dieu comme il adorait faire ça ! Un frisson de plaisir parcourut son échine dorsale lorsqu’il vit le visage du supplicié suffoquer. Il ne pouvait pas s’empêcher de contempler et de savourer chaque secondes où la vie quittait leur proie. Au fond, il était peut-être plus mauvais qu’Anton, alors que son image laissait croire l’inverse. Les deux genoux maintenant au sol, il approcha son visage de la bulle d’eau dans laquelle il avait emprisonné le crâne du démon. Il l’observa d’un air fasciné, comme à chaque fois qu’il procédait ainsi. Il se perdit totalement dans ce massacre et, sans qu’il ne s’en aperçoive, un sourire sadique vint étirer le coin de ses lèvres, dévoilant ses dents. C’était parfaitement malsain, mais il aimait profondément ça. Son regard de fou passait de la bouche aux yeux de la victime, qui paniquait et qui cherchait désespérément à se débattre pour un peu d’air… Rien qu’un peu. Et Stoicheìo le lui offrir. Il laissa une bulle d’air pénétrer, offrant une infime quantité d’oxygène à ce type pour ensuite lui en priver encore. Ce petit manège dura plusieurs minutes où il laissait tout son sadisme exposé à la surface, jouant avec la survie de cet homme comme il le faisait souvent avec ses victimes. Ce n’est que lorsqu’il se rappela la présence d’Anton, qu’il reprit ses esprits et noya pour de bon leur ennemi. Ce dernier dut sentir qu’il ne survivrait pas, et cessa de se débattre. Il ne lutta plus contre le poison qui s’injecta dans ses veines afin de garder ses dernières forces pour une dernière attaque. Sans qu’aucun des deux alliés ne le virent, le clone réapparût non loin d’eux. Ce même clone ramassa silencieusement la pochette contenant le sniper, sortit le fusil à lunette, visa paisiblement… et tira. Quelques secondes plus tard, le démon rendait l’âme et le clone disparaissait à nouveau.
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MessageSujet: Re: Quand ça tourne mal. [Anton !] Quand ça tourne mal. [Anton !] Icon_minitimeSam 25 Juin - 21:16

    Les cheveux légèrement dégoulinants, le visage probablement sale et virant au bleu par endroit, sa belle veste toute tâchée, Anton se demanda pour la millième fois pourquoi ses combats à lui ne pouvaient se dérouler comme dans les films. Qu’il pleuve ou qu’il vente, les héros conservaient toujours cette classe inimitable, comme si même décoiffés, battus jusqu’au sang et mourants, ils pouvant quand même participer à un concours de mannequinat. Et bien autant vous dire que ce n’était pas du tout le cas d’Anton. Il se sentait juste… Misérable. Il était sûr que les pires dégâts avaient été causés par l’eau que l’élémentaliste lui avait envoyée à la figure, et tout ça pour un petit salut de rien du tout. Lui, de mauvaise foi, pas du tout. Vous ne voyez juste pas le monde de la même façon que lui. Enfin, peu importaient son look et sa veste fichue, il était parvenu à immobiliser son ennemi, forçant d’ailleurs les cheveux de ce dernier à traîner dans le sang de manière fort peu ragoutante. Mais pour être tout à fait sincère, il s’en fichait. Sa perception du monde s’était réduite au poison se précipitant de sa main vers le cou du démon, semblant emporter avec lui un peu plus d’énergie à chaque fois.

    Il s’efforça de ne pas y faire attention, se concentrant plutôt sur son nouvel allié. Bon, il n’avait pas l’air en excellent état, trempé jusqu’aux os et ayant probablement essuyé plusieurs coups pas forcément des plus gentils, mais lui au moins n’était pas couvert de sang. Et si son estomac lui fit savoir par un léger soubresaut combien il était ravi qu’il ne soit pas blessé plus gravement, il l’ignora au profit de l’agacement. « Cinq secondes… C’est pas toi qui maintient un démon par terre » marmonna-t-il dans sa barbe, plus pour son propre compte qu’autre chose. C’était fou combien râler ou taquiner cet ex-ennemi prenait une dimension bien plus amusante qu’avec n’importe qui d’autre. Un peu plus de temps passé en sa compagnie et cela pourrait presque virer à un besoin viscéral… Ce qu’il n’avait pas spécialement envie de mettre à l’épreuve. Jusque là, il ne s’en était pas trop mal sorti dans leurs confrontations, mais il préférait ne pas voir ce que cela donnerait une fois que le tueur serait poussé à bout en tout cas par Anton. Mais cela ne voulait pas dire qu’il ne pouvait l’embêter un peu. Quand à marmonner, râler ou manifester son mécontentement de manière plus générale, il ne pouvait tout simplement s’en empêcher, alors pourquoi essayer ?

    Le dresseur revint enfin, emportant dans son sillage une sphère d’eau. Un instant, Anton se demanda s’il ne devait pas se méfier, encore. N’offrait-il pas à cet homme la parfaite occasion ? Il était en position de faiblesse, maintenant cet homme à terre, subissant ses coups lorsqu’il se débattait, et lui injectant chaque once de poison abritée par son corps. Et pourtant son rythme cardiaque ne s’accéléra même pas. Il se contenta d’observer sans fléchir le brun s’agenouiller afin de commencer son travail de mort. Plus tard il mettrait cela sur le compte du pacte tacite qui les unissait, mais pour le moment il ne voulait même plus y songer. Il lui fallait bien admettre qu’il agissait toujours de manière étrange en la présence de cet assassin, qu’il le veuille ou non. Peut-être cela changerait-il avec le temps, mais une sournoise petite voix lui chuchotait que cela ne ferait qu’empirer si la proximité entre eux deux grandissait. Alors il quitta sa Némésis du regard, sa propre œuvre de mort nécessitant à présent toute son attention. Rien d’autre n’avait plus d’importance que ce flux de plus en plus lent de poison glissant doucement de sa peau, quelques gouttes échappant à son contrôle et s’écrasant avec une lenteur hypnotisant sur le sol. Les coups contre son dos ne furent bientôt qu’un rythme en sourdine, et la douleur de ses muscles contractés se fondit dans le léger voile d’indifférence détachée s’abattant sur lui. Ploc, ploc… Bientôt le rythme de son cœur se calqua sur le bruit régulier des gouttes de poison. Ses paupières se firent un peu plus lourdes, sa respiration plus lente. Comme il aurait été facile de se laisser aller à épuiser chaque ressource de son corps à le vider de toute substance étrange. Parfois il avait l’impression que le but de son existence était là, clair pour ses seuls yeux : il devait rendre au monde ce qui lui avait été confié autrefois. La magie avait retrouvé son équilibre, alors peut-être devrait-il la rendre peu à peu, insuffler sa propre puissance brute dans les ressources magiques du monde, rendre à la terre toutes ces substances étranges qui parcouraient ses veines depuis des millénaires, et se laisser aller à une disparition indolore et progressive.

    Puis il se reprenait, ses derniers instincts réveillant son désir profond de survivre coûte que coûte. Alors il releva les yeux vers son compagnon, sa bouche s’entrouvrant déjà pour lui dire d’accélérer le mouvement. Nul mot ne franchit la barrière de ses lèvres, l’expression de pur… Quoi ? Plaisir, sadisme, folie ? le stoppant net. Sans doute fut-ce à ce moment qu’il se rendit compte à quel point il était fichu, combien son esprit tordu s’était perdu au fil de siècles d’existence égoïste. Il ne voyait rien d’écœurant alors qu’il aurait dû. Il n’y voyait qu’une beauté effrayante, sa mémoire gravant déjà chaque trait composant cette expression, la plus vivide qu’il avait jamais aperçu sur le visage de cet homme qui restait encore un véritable mystère à ses yeux. Et que le Ciel le maudisse, mais c’était un mystère qu’il voulait résoudre, clé d’un esprit dont il voulait explorer les moindres chemins, même les plus brisés par une folie d’un autre monde.

    Un coup plus fort que les autres alors que l’élémentaliste offrait une nouvelle bulle d’air à sa victime l’arracha violemment à sa transe, mais le mal était fait. Il s’éclaircit la gorge, son regard évitant celui de l’homme en face de lui. Heureusement, la fatigue le priva du moindre filet d’embarras qu’il aurait pu, aurait dû, ressentir. « Arrête de t’amuser tu veux ? Y en a qui ont d’autres choses à faire ici ». Genre s’écrouler sur un lit après avoir pris une bonne douche entraînant dans son eau salvatrice tout souvenir de cette nuit. Cela suffit visiblement à ramener à la réalité du moment le dresseur, qui s’attela avec plus de « sérieux » à sa tâche. Cela lui arracha un soupir de soulagement. Il pouvait enfin sentir le corps de sa proie cesser de lutter contre chaque goutte de poison qu’il lui instillait. Car oui, le flux s’était à présent réduit à ce point, chaque parcelle de sa peau brûlant de l’effort qu’il devait fournir pour maintenir un approvisionnement constant. Il se fichait bien qu’il puisse montrer ses faiblesses à son ex-ennemi. Tout ce qu’il voulait, c’était en finir, et cette fois pas seulement pour mettre cette histoire derrière lui. Il voulait juste s’écrouler quelque part, et manger et boire jusqu’à ce que chaque réserve de son corps se soit reconstituée.

    Jamais il n’aurait pu voir le coup partir. Il ne l’entendit même pas, son soupir de soulagement en sentant enfin le pouls de sa victime s’éteindre sous ses doigts se muant en un gémissement rauque de douleur. L’impact le propulsa sur le corps du défunt démon. Ses doigts se crispèrent, sa bouche se plissant en l’une de ses moues hideuses de douleur que l’on ne voit jamais dans les films. Pas assez photogénique, mais bien plus réelle. La douleur n’avait rien de beau dans ce cas. Il s’efforça de s’éloigner du corps, refusant même dans cet état de se vautrer sur un mort et dans le sang. Déglutissant, unissant le peu de forces qui lui restaient, il roula jusqu’au mur, s’y appuyant d’une main sanglante afin de se mettre en position assise. Il ne prêta nulle attention à ses quelques grognements de douleur. Sa fierté n’avait pas sa place en ce moment. Il avait presque oublié la présence de l’autre homme dans la pièce, ses instincts de survie seule lueur de conscience dans la brume de douleur qui recouvrait son esprit. Il songea avec un sourire ironique, amer, que le démon n’avait jamais renoncé à le tuer, lui qui lui avait volé son ami, voir son meilleur ami pour qu’il réagisse ainsi. Même dans ses derniers instants, il avait compris que personne d’autre ne le ferait pour lui, et il avait tenté d’accomplir sa dernière volonté sans plus tenter de sauver sa propre existence. Emporter l’un de ses assassins dans la mort. N’aurait-il pas été abruti par la souffrance, Anton aurait presque trouvé cela admirable. Au lieu de cela, d’un mouvement d’épaules qui lui arracha un nouveau gémissement, il fit tomber sa veste au sol. Il ne parvint pas à la défaire tout à fait de ses bras, le sang la collant à lui. Cela lui arracha un grognement de frustration, mais il n’y avait hélas pas grand-chose qu’il puisse faire pour changer quoi que ce soit. Au moins ne pensait-il pas que sa colonne vertébrale avait été touchée. Le coup était parti sur le côté, mais il serait étonné au vu de ses difficultés à respirer si un poumon n’avait été traversé. Cela pouvait aussi être la douleur qui lui coupait le souffle. En fait, il avait un peu de mal à réfléchir, et cela le frustrait plus que tout. Il détestait, haïssait la sensation d’être aussi impuissant. N’aurait-il pas passé les dernières minutes (ou cela avait-il été plus long ?) à achever un être aux tels pouvoirs, peut-être aurait-il pu trouver dans ses dernières ressources la force de coincer sa veste entre l’endroit de l’impact et le mur, afin de stopper le sang qui coulait. Après, il aurait attrapé son portable dans l’une de ses poches, probablement pour appeler Emily. Ah, son amie Emily. Pourquoi elle déjà ? Il lui semblait qu’elle aurait pu… l’aider.

    Machinalement, son regard se posa de nouveau sur son ennemi (L’était-il toujours ? Il ne se souvenait plus.), et le fait que ses pensées s’attardent de nouveau sur un homme qu’il devrait haïr (pourquoi, déjà ? Devait-il vraiment détester quelqu’un avec des yeux aussi bleus ?) lui arracha un nouveau sourire, qui ressemblait probablement plus à une grimace qu’autre chose. Sa souffrance provoquerait-elle la même réaction que celle du démon supplicié ? Il poussa un soupir, tentant de reprendre le contrôle de son esprit en train de sombrer dans les bribes de l’inconscience. Si peu de temps s’était écoulé depuis que la balle l’avait touchée, mais il lui semblait que cela faisait une éternité. Il se rappela brusquement que se retrouver ainsi en présence de cet individu qui avait voulu le tuer (Ou était-ce bien lui ? Pourquoi aurait-il voulu le tuer ? Il ne se rappelait que d’un cirque. Les cirques sont amusants, pour les enfants, pas méchants.) n’augurait probablement rien de bon pour son avenir. Tant pis. Au moins était-ce un joli visage à contempler. Un petit rire virant rapidement en toux douloureuse lui échappa lorsque une pensée, venant d’il ne savait où, traversa fugacement son esprit : s’il savait ce qu’il pensait, le brun aux yeux bleus n’apprécierait pas…
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MessageSujet: Re: Quand ça tourne mal. [Anton !] Quand ça tourne mal. [Anton !] Icon_minitimeSam 25 Juin - 22:24

Il avait toujours accepté facilement ces sortes de pulsions inquiétantes qui naissaient en lui en face de la mort. Pourtant, il se sentit quand même affreusement embarrassé de s’être autant laissé aller devant cet individu, et surtout sans même s’en rendre compte. Il ne s’y attarda cependant pas. Si le coup de feu qui retentit dans la pièce parut pour lui comme un bruit intensifié par son imagination pour le sortir de ses rêveries, la chute de son arme au sol attira en revanche son attention. Il tourna brusquement la tête vers son sniper au sol. Quelqu’un venait d’y toucher, comment était-ce possible ? En se focalisant de nouveau sur le cadavre, il vit Anton carrément allongé dessus. Cette position était carrément flippante, et une grimace de dégoût traversa en un éclair le visage de l’élémentaliste.
« Qu’est-ce que tu f… Mais t’es dégueulasse ! » s’écria-t’il en reculant, alors qu’il voyait clairement la créature devant lui rouler une pelle au défunt. Ah… mais… non, en fait. Il pencha la tête sur le côté et pu ainsi constater que l’autre ne faisait absolument rien de déplacé, contrairement à ce qu’il croyait. L’élémentaliste décida de se concentrer sur le mystère de l’arme sortie toute seule de sa pochette. Il s’y dirigea à quatre pattes et la prit entre ses mains. Le bout était fumant, comme si quelqu’un venait de l’utiliser ! Et ces traces de sang que laissait Anton sur le sol alors qu’il allait embrasser le mur. Il lui tournait le dos, et Nerό put comprendre ce qui s’était passé en constatant l’écoulement de sang à travers la veste du blessé.

« Nibelheim… » souffla-t’il en déposant son arme au sol. Il ne savait pas quoi penser, mais son ventre se serra affreusement. Cette vermine leur avait tiré dessus avant de mourir, et Anton était touché ! Il avait déjà tiré sur des centaines de personnes jusqu’ici. Il en avait vu des vertes et des pas mûres, comme le disait un certain génie bleu. Alors pourquoi c’était précisément CET homme blessé qui le mettait mal à l’aise ? Les yeux rivés sur le corps devenu frêle d’Anton, il ne pouvait s’empêcher de le comparer encore une fois à un félin blessé qui s’éloignait vers la solitude pour mourir dans la tranquillité. Avec noblesse. Il mourrait d’envie de se précipiter sur lui pour constater les dégâts, mais n’oubliait pas la haine qu’il était censé éprouver à son égard. Il ne pouvait pas, il ne le devait pas. Mais que ferait-il… si l’autre mourrait ? Nerό éprouva alors une peur comme il n’en avait jamais ressentie jusque-là. C’était bien la première fois qu’il avait peur pour quelqu’un. Son visage pâlit et il ne pouvait rien faire d’autre que d’observer son ennemi peiner à retirer sa veste contre le mur. Pour la première fois de sa vie, il décida de laisser faire son instinct afin d’apaiser cette peur immense qui le submergeait. Il remonta maladroitement l’écharpe devant ses lèvres, puis il se redressa. Debout, raide comme un piquet, il s’avança vers Anton en le fixant comme s’il ne lui voulait pas du bien. Comme s’il allait profiter de la situation pour l’achever. Et pourtant, il n’y pensait absolument pas. Pas une seule fois l’idée de lui faire plus de mal ne lui vint. Il avait mis tout ça de côté, et il marchait vers son adversaire en prenant bien soin à ne pas piétiner son sang, des fois qu’il soit empoisonné.

Arrivé à sa hauteur, l’aquatique plia les genoux et s’accroupit, ses mains gantées bien en évidence devant lui pour montrer à Niflheim qu’il ne voulait lui faire aucun mal. Qu’est-ce qui lui prenait ? Son cœur se serait à l’idée de s’approcher ainsi de lui-même de l’empoisonneur, alors qu’il ne lui faisait toujours pas confiance. Surtout qu’un animal blessé avait tendance à montrer les crocs et à sortir ses plus puissantes armes pour empêcher quiconque de l’approcher. Nerό le savait mieux que quiconque. La peur de la mort était bien plus puissante que tout le reste. Il ne le comprenait pas, mais il le savait. Le soulagement qu’il avait éprouvé à la mort du démon ne faisait même plus effet. Il avait totalement oublié ce qui s’était passé quelques minutes plus tôt, ne se concentrant plus que sur l’état préoccupant d’Anton. La créature avait le souffle saccadé, il peinait à respirer. Sa veste était à moitié enlevée. Leurs regards se croisèrent, et l’élémentaliste frissonna. Non. S’il hésitait encore jusqu’à maintenant, le voilà qui fondait totalement sous le regard de son ennemi. Il empoigna le col de la veste et la tira d’un coup sec vers lui pour la retirer. Il était brusque, mais l’autre ne l’aurait peut-être pas laissé faire sinon. Stoicheìo jeta le vêtement sale près de lui et fit venir ce qu’il restait d’eau au-dessus de sa main tendue. Il n’osait rien dire de peur de se trahir, bien que ses gestes le fassent bien assez comme ça. Mais il ne voulait pas se justifier. Il ne voulait pas avouer pourquoi il ne tenait pas à ce qu’Anton meurt, parce que lui-même avait du mal à l’accepter.
« Arrête de gigoter. » ordonna-t’il à travers son écharpe sur un ton bien plus sombre et bien plus sérieux qu’il n’ait eu jusqu’à présent. Déglutissant, il finit par prendre son courage à deux mains et risqua de soulever le bas du T-shirt dans le dos de son partenaire pour dévoiler à l’air libre la très vilaine blessure. En plus, les balles de son fusil à lunette étaient perçantes, évidemment… Il se mordit la lèvre en constatant les dégâts. Il ne pouvait s’empêcher de penser que s’il n’avait pas joué avec le noyé, cela ne serait probablement pas arrivé. Il avait fait tout ça pour ne pas avoir à tuer Niflheim, et arrivé là ce dernier se faisait avoir à cause d’une faiblesse psychique de l’élémentaliste. L’homme s’en voulait et tentait de se dire, en vain, que c’était mieux ainsi. La vérité, c’est qu’il ne se le pardonnerait pas si Anton mourrait.

Espérant que l’ex-brume ne le repousse pas, il fit glisser de l’eau tout autour de la blessure pour la nettoyer. Il frotta la peau autour avec ses gants (oui, même dans ce genre de situation, il ne les retirera pas ! Toucher la peau de l’empoisonneur ? Et puis quoi encore.) Mais la plaie saignait abondamment. Stoicheìo n’osait plus croiser le regard du blessé. Il avait honte comme il était mal à l’aise de ce qu’il faisait, d’être aussi proche… Il lui était donc impossible de regarder l’homme en face, en de telles circonstances. Il posa un genou au sol et ramena ses mains ensanglantés à lui pour retirer son écharpe. Écharpe qu’il plia rapidement et qu’il mouilla pour l’appuyer sur la blessure. Elle s’imbiba rapidement de sang, mais il garda une forte pression dessus pour essayer d’empêcher le sang de couler. Il y avait toujours la balle, mais il ne voulait pas essayer de la retirer lui-même, Anton ne se laisserait sûrement pas faire. Sa main libre glissa dans les poches de sa propre veste et il en sortit son téléphone. Il composa rapidement le numéro de deux chiffres puis annonça une fusillade en donnant le numéro de la chambre d’hôtel. Quelques minutes plus tard, la sirène d’une ambulance retentissait. Peu importe qu’ils étaient soupçonnés du meurtre, peu importe s’ils s’attiraient des ennuis. Il ne pourra pas soulever Anton comme Hercule et l’amener à l’hôpital tout seul. Il était épuisé, lui aussi. De lourdes courbatures le forçant à s’assoir à côté d’Anton. Il gardait sa main dans le dos de ce dernier pour appuyer l’écharpe, se disant que c’était là tout ce qu’il pouvait faire en appelant les secours. Il était désolé, mais ne pouvait absolument pas parler au risque de trahir son inquiétude. Il fixait droit devant lui en espérant secrètement que Niflheim ne s’amuse pas à tourner de l’œil. Il ne supportait plus de voir le visage souffrant de cette entité.

« Il a fallu que tu relâches la pression à la fin, ben bravo il en a profité pour te tirer dessus. » marmonna-t’il. L’hôpital qui se moque de la charité, c’est vrai. Ce n’était même pas de la mauvaise foi. Nerό tentait simplement de le provoquer, dans l’espoir que Niflheim relève ses paroles, se défende. Cela rassurerait grandement l’élémentaliste de savoir que l’autre n’allait pas crever ici, ni même perdre conscience. Des bruits de pas retentirent dans la maison et des ambulanciers apparurent avec un brancard.
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MessageSujet: Re: Quand ça tourne mal. [Anton !] Quand ça tourne mal. [Anton !] Icon_minitimeDim 26 Juin - 21:09

Ah, la douleur. Son monde ne se résumait-il plus qu’à elle ? Mais, pourquoi avait-il si mal ? Il lui semblait… Oui, il avait été blessé. On lui avait tiré dessus, rien qu’une balle, le touchant au beau milieu du dos. Il n’avait rien pu faire, tout son être focalisé sur la moindre goutte de poison s’écoulant hors de lui. Puis la souffrance l’avait submergée, s’emparant de chacune de ses terminaisons nerveuses. N’y avait-il aucune alternative à la douleur ? Il pensait… Non, il savait qu’il ne voulait pas mourir, ni maintenant, ni jamais. Pas alors qu’il avait enfin réussi ce pourquoi il était venu ici. Qu’était-ce déjà… ? Ah, tuer un démon. Pourquoi tuait-il un méchant ? Etait-il un héros des temps modernes ? Il espérait bien que non. Même dans sa confusion, il restait persuadé d’une chose : les héros étaient ennuyeux. Trop intègres, trop prévisibles, trop généreux. Or, lui ne l’était pas. Quoi qu’il se soit passé ici, cela avait été le résultat d’une décision égoïste, prise parce qu’elle l’arrangeait, lui éviterait… De la souffrance ? Pourquoi souffrait-il malgré tout ? Et était-il méchant alors ? Non, le mal ne représentait rien non plus aux yeux de… Anton ? Voilà une chose qu’il n’aurait pas dû oublier. Sa mémoire ne lui faisait jamais défaut, et certainement pas sur ce genre de détails. Pourquoi maintenant ? Il fronça les sourcils, tel un enfant contrarié que l’on prive de son jouet préféré. Puis il soupira. Il délirait, tout simplement. La simple douleur n’aurait pas dû suffire à provoquer cette réaction. Souffrait-il d’une fièvre ? Il voulut porter une main à son front, mais son mouvement ne fut qu’une ébauche, avorté par le pic de douleur qui l’élança. C’était vrai qu’on l’avait touché au dos, il devait éviter les gestes tiraillant la plaie. Grognant, il laissa sa tête heurter le mur derrière lui, osant presque espérer que le choc lui remettrait les idées en place. Il devait faire des efforts pour se concentrer sur la situation actuelle, et cesser de se perdre dans les méandres de son esprit. Il y avait trop de chemins possibles à emprunter, et la brume de fatigue et de douleur qui les dissimulait rendait le retour bien trop compliqué. Il déglutit, une simple action qui pourtant lui permit de constater que sa gorge était sèche. De l’eau. Il lui fallait de l’eau.

Son regard se posa de lui-même sur un homme en train d’avancer vers lui. Il le fixa sans réellement pourquoi ses souvenirs le lier à l’eau. Sa mémoire ne l’abandonnait jamais, ses souvenirs ne disparaissaient pas, même dans ses délires les plus étranges. Mais il ne les comprenait pas toujours. Une fois, ayant bien trop bu, il avait raconté à tout le bar les fêtes, ou plutôt les orgies, de l’époque romaine avec force détails, tous fournis par sa mémoire toujours fonctionnelle, contrairement à son bon sens. Heureusement, il avait tout marmonné en allemand alors que le bar en question se trouvait en Espagne, et… Stop. Il secoua la tête, marmonnant tout seul. Ce n’était pas de cela dont il voulait se souvenir. Il détestait quand il perdait tout contrôle de sa mémoire, n’importe quel souvenir remontant à la surface à n’importe quel moment. Vraiment, une mémoire décuplée pouvait constituer un don comme une malédiction. Mais peu importait. L’eau. Il pensait à l’eau. Cet individu lui y faisait penser parce que… c’était un élémentaliste ! Voilà ! Et… Mince ! Un assassin aussi ! Censé le tuer, lui ! Comment ne pouvait-il n’y penser que maintenant ? Ses yeux s’écarquillèrent et son souffle se fit plus laborieux tandis que l’homme s’approchait pas à pas de lui, une expression de mauvais augure sur son visage fermé. Une vague d’adrénaline le submergea, l’arrachant à la brume qui obscurcissait son jugement depuis de trop longues minutes. Quelle mouche l’avait piquée de penser que cela n’avait pas d’importance à cause de son « joli visage » ? Mon Dieu, il ne devait jamais, jamais finir ivre en la compagnie de cet homme. Comment avait-il pu lui faire confiance ? Il se serait frappé, mais en y réfléchissant, la douleur dans son dos lui suffisait amplement.

Il se colla un peu plus au mur, ses yeux se plissant avec méfiance. Il n’y avait plus grande trace d’intelligence consciente dans ces yeux, rien que des souvenirs tourbillonnant trop vite pour qu’il ne parvienne à les comprendre. Mais que pouvait-il faire ? Son cœur manqua un battement et sa respiration se coupa lorsqu’il s’agenouilla devant lui. Pourquoi… Pourquoi lui présentait-il ses mains ? Etait-ce un geste de paix ? Ou bien voulait-il simplement l’apaiser pour l’achever en silence ? Ses poings se serrèrent d’une manière qu’il espérait menaçante se positionnant devant lui afin de le protéger autant que possible. Cet être avait peur de sa peau. Il savait cela au moins. Puis leurs regards se croisèrent, et ses mains retombèrent à ses côtés, immobiles, sans qu’il ne comprenne vraiment pourquoi. Toutefois son menton se leva légèrement, une pointe de fierté et de combat brillant toujours dans son propre regard. Peut-être était-ce quelque chose qu’il avait vu dans ces yeux trop bleus pour être réels, ou bien une expression fugitive sur ce visage pourtant dénué d’émotions. Il n’avait plus la force de lutter contre ce que cet homme réveillait en lui, pas dans cet état. Pourquoi le devrait-il de toute façon ? Tout ce qu’il savait, c’était que chaque souvenir de lui qu’il parvenait à atteindre dans son état d’hébétude se teintait toujours d’émotions bien éloignés d’une quelconque peur qu’il ressentirait face à une menace. Non, les seules craintes que sa mémoire lui fournissait étaient celles de ses propres émotions. Il renonça à penser, cela se montrait beaucoup trop fatigant. Au lieu de cela, ses yeux buvaient chaque trait de ce visage si proche de lui, traçant la ligne de ses sourcils, la façon dont ses cils effleuraient la peau de ses pommettes chaque fois qu’il clignait des yeux, les reflets de différents bleus étincelant chaque fois que la luminosité l’éclairait d’une manière différente.

Il ne fit même pas attention lorsque sa veste lui fut brusquement retirée, n’esquissant qu’un mouvement de recul lorsque cela réveilla la douleur sourde de son dos. L’autre lui parla, et s’il était trop ailleurs pour réellement comprendre ce qu’on lui disait, quelque chose le poussa à adresser un regard agacé à travers des yeux plissés, le tout accompagné d’une légère moue râleuse. Il se laissa néanmoins faire lorsque son T-shirt fut relevé, bien qu’émettant un grognement quasi-inaudible lorsque le sang collant tira sur la peau tout autour. Il ne put réprimer la plainte qui échappa à ses lèvres, beaucoup plus bruyante, lorsque quelque chose (était-ce de l’eau ? Mais il voulait de l’eau pour boire !) coula sur la plaie. Ses dents se serrèrent lorsque les mains de l’homme se mirent à frotter autour, refusant même en cet instant de traduire sa douleur par autre chose qu’une mâchoire crispée. L’orgueil, toujours l’orgueil. Puis, brusquement, la souffrance s’évanouit, remplacée par des visions au seuil de sa conscience qu’il ne parvenait pas vraiment à saisir ou à comprendre. Sa bouche s’ouvrit légèrement, tandis que perception de la réalité lui échappait au profit du passé de cet assassin dont il ne savait rien. Au début ce n’était que des bribes incompréhensibles, la fatigue lui pesant bien trop pour qu’il parvienne à contrôler sa Clairvoyance. Une séance de dressage, des discussions sans importance, des marches à pieds, différentes salles qu’il ne connaissait pas… Et enfin, le tout se stabilisa sur la vision la plus simple que son contrôle inconstant parvint à se saisir. L’homme. En train de dormir. En ronflant. Il grimaça de nouveau, s’agitant pour ôter l’objet quel qu’il soit qui provoquait cette vision. Mais il lui fallait quelque chose à quoi se raccrocher, une ancre pour le ramener à la réalité.

« Il a fallu que tu relâches la pression à la fin, ben bravo il en a profité pour te tirer dessus. » Il sursauta, l’indignation naissant de ces paroles mais surtout cette voix l’arrachant au sommeil bruyant de son « sauveur » du jour. Il rétorqua par un regard mauvais avec une pointe moqueuse, seulement pour constater que l’élémentaliste ne le regardait même pas. Un soupçon d’orgueil et le désir irrépressible de rétorquer lui permirent de retrouver assez de bon sens pour répliquer. « Rien ne t’empêche pas de me laisser ici si mes erreurs t’insupportent tant que ça. En attendant vire ce foulard de mon dos et remplace le par le mien, tes ronflements me donnent mal à la tête ». Bon, ses propos s’emmêlèrent un peu entre eux, les mots se chevauchèrent, rendant le tout probablement moins intelligible que s’il avait souhaité, et sa voix vira plutôt au murmure rauque et traînant à la fin. Le souffle lui manqua à la fin, et l’accélération de sa respiration lui arracha un nouveau bruit de mécontentement. Il jeta un nouveau regard colérique à son compagnon, persuadé que tout était de sa faute. Mais au moins avait-il prouvé qu’il ne se laisserait pas si facilement embêté. Nan mais !

Des bruits de pas le firent relever la tête, même sa précédente intervention lui avait ôté toute l’énergie lui restant. Il se raidit à la vue de tant de tant d’étrangers, portant des objets qu’il ne parvenait pas à identifier dans son état. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il ne voulait pas qu’il les approche. Pas seulement oui, mais aussi son compagnon. Son visage se ferma, sa main traversant en un éclair le vide afin de s’accrocher au premier bout de peau libre à sa portée et… Rien ne se passa. Il fronça les sourcils, presque boudeur. Mais il était quasiment qu’il aurait dû se produire quelque chose ! Il cligna des yeux, perturbé, et ne prêta même pas attention aux propos urgents qu’échangèrent les hommes, s’attardant plutôt sur la façon dont ils était tous habillés de la même façon. Son rire douloureux virant en quinte sanglante à l’idée d’un bal masqué leur arracha un nouvel échange plus inquiet, et brusquement plusieurs paires de main se posèrent sur lui simultanément. Ses yeux se plissèrent immédiatement, et son corps se débattit comme un beau diable, souriant avec satisfaction lorsque son coude finit par heurter la mâchoire de celui tripotant sa plaie. Ca faisait mal quoi ! Dans la mêlée, ou du moins sa propre agitation, son regard frénétique chercha son homologue bleu. Il s’y accrocha comme un naufragé à une bouée, le suppliant presque de le libérer, ce qui en temps normal lui aurait paru tout bonnement ridicule. Au lieu de cela, il n’y eut que plus de contrainte pour le forcer à rester immobile. On lui posa quelque chose sur le visage, son corps fut déplacé, et la plainte de douleur que tous ces mouvements provoquèrent furent sa dernière manifestation avec que son corps ne s’immobilise, ses yeux se fermant enfin sur un monde de douleur. Il n’y eut plus que le noir, le calme, puis plus rien.

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MessageSujet: Re: Quand ça tourne mal. [Anton !] Quand ça tourne mal. [Anton !] Icon_minitimeDim 26 Juin - 22:48

Il délirait ? Son regard était à la fois vague et sauvage, comme si sa blessure l’emportait déjà dans le royaume des songes. L’élémentaliste s’en aperçut grâce aux gestes maladroits et grossiers qu’il ignora, mais il ne put savoir à quel point l’autre allait mal puisqu’il fuyait son regard. Il s’approcha, souleva son T-shirt et se lança dans cette épreuve de courage qu’il aurait préféré ne pas avoir à passer. Il s’inquiétait gravement de la blessure qu’il avait en face de lui et ne savait pas comment inciter l’autre homme à lui faire confiance sans rien lui dire. Surtout qu’il y a quelques minutes même pas, il lui prouvait qu’il n’était pas digne de confiance en pointant le canon de son arme dessus. Stoicheìo ne réagit pas au refus catégorique d’Anton. Il insista pour nettoyer sa plaie parce qu’il se fichait bien que l’autre soit d’accord ou non. Cependant il ne put ignorer le regard fougueux de cette créature. C’était bien un animal sauvage… Un animal qu’il ne pourra cependant pas dompter, jamais. Et pourtant, Dieu sait comme il en éprouvait actuellement l’envie. Il n’arrivait pas à chasser ce regard de sa tête, l’admirant sous tous ses angles. Lorsque Nerό posa sa précieuse écharpe sur le dos de son partenaire, il crut désespérément perdre ce dernier. Niflheim sombrait dans on ne sait quoi, le regard perdu dans le vide et les yeux levés vers quelque chose qui n’existait pas. Ses gestes s’apaisaient, et l’élémentaliste eut peur de le voir perdre conscience devant lui. Il lui lança une pique, la première chose qui lui passait à l’esprit dans l’espoir de le faire réagir et de le contrarier. Heureusement, c’est ce qui arriva, et cette réponse soulagea bien plus Stoicheìo qu’elle ne l’agaça. Il allait répondre que c’est bien ce qu’il allait faire, le laisser ici, mais il se demanda pourquoi l’autre venait de lui parler de ronflements. Quels ronflements ? L’homme ne faisait aucun bruit. Il ne comprenait pas de quoi parlait Anton et s’inquiéta en pensant qu’il devait encore délirer. La balle ne pouvait pourtant pas avoir touché le cerveau, à moins que le cerveau d’Anton ne soit dans ses muscles, ce qui n’étonnerait pas l’élémentaliste.

L’ambulance arrivait, et des hommes apparurent. Nerό ne voulait pas lâcher son blessé, et il ne le fit qu’à contrecœur et parce que des mains s’en emparèrent. Il devint passif, observant la scène dans un épuisement qui le rendait amorphe. Mais la réaction apeurée d’Anton le ramena à la réalité. Il se fit agripper par ce dernier et en profiter, sans aucun état d’âme, pour aider les ambulanciers à le maîtriser. Quoi, maintenant il faisait plus confiance en l’assassin qu’aux médecins ? Voilà quelque chose qui offusquait encore plus l’élémentaliste ! Ce dernier constata qu’au moins, Anton n’était plus en train de sombrer. Il aida à lui maintenir les bras, non sans lâcher avec une certaine satisfaction :
« Il est sauvage, faut bien le sangler ! » - tout en fixant le regard d’Anton. Et c’est ce qu’ils firent tous. Nerό éprouva une certaine crainte à l’idée que l’ex-brume s’amuse à tuer ses sauveurs, mais en le voyant paniquer en les touchant, il compris qu’il devait être bien trop épuisé pour les empoisonner. Ou alors il était vidé, ou bien quelque chose de ce genre qui l’empêchait de tuer ces hommes heureusement. Toujours inquiet mais rassuré en compagnie de ces professionnels, il ne put s’empêcher de suivre le brancard, ne serait-ce pour s’assurer qu’ils s’occupaient bien de blessé. Sur le chemin, il vit d’ailleurs tourner de l’œil Anton et la claque qu’il lui mit arriva trop tard pour le ramener dans la réalité. Le voyant baffer le blessé, les ambulanciers l’écartèrent aussitôt de lui.

Il rentra dans le véhicule, presque poussé par les hommes qui le firent assoir et qui commencèrent à examiner son visage mouillé. « Mais je vais bien ! » s’écriait-il en les repoussant pour regarder le corps inerte du bel endormi. Il y perdit sa contemplation, espérant toujours de plus en plus fort qu’ils allaient le sauver. Que cet homme n’allait pas mourir à cause de son sadisme. Si ça avait été une autre personne, Stoicheìo s’en ficherait royalement. Jamais encore il ne s’était inquiété pour quelqu’un. Partout où il passait, il n’avait jamais aucune attache. On ne le lui avait pas appris. Voyant qu’il regardait Anton avec inquiétude, un des ambulanciers lui affirma qu’ils s’en occuperont du mieux possible. Dans son orgueil, l’élémentaliste lui répliqua aussitôt qu’il n’en avait rien à faire et qu’il ne le connaissait pratiquement pas de toute manière. Un gros blanc s’installa ainsi que le silence qui resta maître jusqu’à l’arrivée. Une fois descendu du camion et après s’être assuré qu’Anton était bien mené à l’intérieur du bâtiment, il hésita. Il n’allait quand même pas les suivre ! Pour peu que l’autre se réveille et constate qu’il était encore là, à ses côtés… Qu’allait-il penser ? Et Nerό, que penserait-il de lui-même s’il rentrait ? Il était censé n’en avoir rien à faire. Il se persuada de partir, mais des hommes en blouses le firent rentrer en le tenant par le bras. Il protesta en disant qu’il n’avait rien, mais ils lui répondirent calmement qu’ils préféraient vérifier avant de le libérer. Trouvant que c’était un magnifique prétexte pour rester non loin d’Anton et continuer de prendre de ses nouvelles, Nerό se laissa faire.

En slip devant le docteur, il put nettement apercevoir les très nombreuses ecchymoses qui parsemaient son corps. Il répondit à quelques questions, baratinant sur le fait qu’il s’était battu avec un psychopathe qui voulait les tuer, lui et le blessé. Mais à part les courbatures et les bleus violacés et sacrément gros, il n’avait pas de blessure grave. Cependant, pour le « traumatisme perçu ». Vinrent alors les questions embarrassantes sur l’identité des deux personnes. Afin de ne pas avoir à y répondre avant d’y réfléchir et surtout parce qu’il n’a pas envie de leur parler, Stoicheìo se concentra. Sa respiration s’accéléra, se coupa, et il commença une crise d’asthme qui affola le médecin. On lui plaqua un masque à oxygène sur la bouche et on l’emmena dans un lit. Et hop, il était tranquille ! Il attendit patiemment que sa crise se calme au bout de plusieurs minutes pour laisser son cœur reprendre un rythme normal et faire semblant de dormir, pour que le docteur ne vienne plus l’enquiquiner avec ses questions. Depuis tout petit il savait provoquer lui-même ses crises. Disons que son asthme l’avait de nombreuses fois sauvé de quelques châtiments. Un jour, il fit une crise alors que son maître le sanctionnait. Ce dernier jugea bon de laisser l’asthme punir son élève à sa place. Le petit comprit rapidement ce fait, et il réussit avec beaucoup d’entraînement à provoquer lui-même ses crises, afin d’échapper à d’autres châtiments douloureux ou humiliants que l’un de ses maîtres aurait pu lui faire. Cependant il ne jouait pas la comédie, ça non. Il ne contrôlait pas la crise une fois celle-ci déclenchée, et ne pouvait la cesser que s’il se calmait, que s’il réussissait à ralentir les battements de son cœur pour retrouver un peu d’oxygène dans ses poumons. Il détestait faire une crise d’asthme mais, étant jeune, il préférait encore ça à un « viol » douloureux ou encore à des coups mal placés. Il ferma les yeux puis il attendit, dans ce pyjama qu’on lui avait fait enfiler et bien au chaud dans un lit. Un lit aussi douillet, il n’en avait que rarement profité... Dans sa roulotte, il ne s’agissait que d’un matelas. Et encore, quand il était en chasse il dormait dans une cage (vide évidemment) pour ne pas se faire surprendre par de potentiels ennemis qui l’auraient repéré.

Nerό fut réveillé dans la nuit par la porte grande ouverte de la chambre. Il redressa sa tête et vit plusieurs médecins transporter un corps dans le lit voisin au sien. Anton ! Son cœur s’accéléra et il se redressa brutalement, s’arrachant à lui-même une grimace à cause des courbatures qui se réveillaient. Un des infirmiers lui déclara que Niflheim était sauvé et, malgré tout le soulagement qui put se lire sur son visage, l’élémentaliste rétorqua qu’il s’en fichait et que l’autre pouvait bien crever la bouche ouverte. Cela dit, il avait les yeux rivés sur le visage d’Anton, profondément rassuré. Par crainte que l’autre ne se réveille, il sortit du lit. Mais son docteur apparut et l’empêcha d’aller plus loin. Il lui ordonna de passer la nuit ici, car Nerό avait subi un « traumatisme » pour avoir assisté à un meurtre et une fusillade. Soit. L’élémentaliste ne voulait pas attirer davantage d’ennuis à son cirque. De plus, il ne pouvait se résoudre à abandonner Anton ici. Alors il s’allongea dans le lit et s’il se promit de ne pas fermer l’œil, il échoua et s’endormit comme une masse. En plus, et à cause de son asthme, il ronflait fort. (Charmant, n’est-il pas ?) Il rouvrit les yeux en fin de matinée. Il reprit ses esprits, et sa première idée fut de tourner la tête vers le lit voisin pour s’assurer qu’Anton n’était pas mort. En tout cas, ce dernier n’était pas réveillé. Stoicheìo se leva doucement et marcha jusqu’au lit de la créature. Il regarda à droite, à gauche, souleva les draps et le regarda vite fait. Une seconde vite fait. Deux secondes. Trois, quatre… vite fait on a dit ! Des bruits de pas dans le couloir le ramenèrent à la raison et il lâcha la couverture pour faire semblant de rien. Avant de se retourner, il contempla une dernière fois le visage d’Anton d’un air surpris et désolé. Oh comme il aimerait voler ce visage et l’emporter avec lui ! Il regrettait maintenant de ne pas y voir ce sourire qui l’agaçait tant, habituellement. L’élémentaliste soupira, puis partit fouiller les affaires. Ses habits étaient nettoyés et propre ! Et son écharpe, là voilà ! Heureux d’avoir récupéré son jouet préféré, il s’habilla et enroula le foulard autour de son cou en le remontant devant sa bouche. Oh, comme il se sentait mieux soudainement ! Il en profita pour fouiller dans les affaires d’Anton. Il s’empara de son couteau et de son bonnet (le bonnet, c’est parce qu’il voulait un souvenir.) puis il partit avant qu’on ne vienne lui reposer ces satanés questions.

Dans la journée, l’élémentaliste ne put s’empêcher de revenir… Ne serait-ce que pour prendre des nouvelles du blessé. Il ne pouvait pas s’en empêcher. Niflheim l’obsédait totalement et il était incapable de faire une croix dessus ! Il était sauvé mais on ne sait jamais… Et de toute manière, c’était plus fort que lui.
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Quand ça tourne mal. [Anton !]

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