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J'aurais pas v'nu. [Anton]

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J'aurais pas v'nu. [Anton] Vide
MessageSujet: J'aurais pas v'nu. [Anton] J'aurais pas v'nu. [Anton] Icon_minitimeLun 27 Juin - 0:47

La première chose qu’il fit en s’enfermant dans sa roulotte, fut de se préparer à boire. De l’eau, du lait, tout ce qu’il trouva sous la main terminé dans son œsophage. Comme s’il avait vécu quelque chose de particulièrement éprouvant cette nuit, alors qu’il avait dormi comme une masse dans ce lit d’hôpital. Si ses bleus le tiraient comme ses courbatures lui rappelaient lors de mouvements brusques qu’elles étaient toujours là, il n’y prêtait pas grande attention. Il avait bien trop eu l’habitude des coups, et pouvait les encaisser bien plus facilement que n’importe qui à présent. D’où l’avantage d’être battu étant petit. Après avoir comblé sa soif, il songea à reprendre son travail officiel et à passer du temps avec ses animaux sauvages. Mais il se rendit affreusement compte que le simple terme sauvage lui faisait penser à ‘Lui’. L’indomptable l’obsédait encore plus depuis qu’il s’était battu à ses côtés contre un démon prétentieux. Ce dernier était mort. Ils avaient réussi, ils s’en étaient sortis alors qu’ils auraient pu y passer tous les deux. Ensemble, ils avaient vaincu. Stoicheìo ne cessait de retourner ça dans sa tête. Ils s’y étaient pris comme une véritable équipe. Comme s’ils avaient pour habitude d’agir solidairement. Alors que tous les deux étaient pourtant des êtres extrêmement solitaires. Il voulait tout oublier mais même avec la meilleure volonté au monde, il n’y parvenait pas. Plus il tentait de penser à autre chose, plus le sourire d’Anton s’affichait devant lui comme une évidence. Puis le sourire disparaissait, laissant la place à un visage essoufflé, vide. Des yeux fermés, un air endormi et blessé, le corps recroquevillé afin de sauver sa peau meurtrie. L’élémentaliste manqua de se cogner volontairement la tête contre les parois de sa roulotte afin d’essayer d’en extraire de force toutes ces images qui ne lui laissaient pas un seul instant de répit. Une question ne cessait de revenir comme s’il s’agissait de la chose la plus essentielle qui soit dans sa misérable vie : Comment allait-il ?

La drogue pourrait-elle l’aider à vaincre cette obsession ? Il s’empara d’une petite fiole de produit non légal qu’il glissa dans une seringue dont il dirigea l’aiguille vers son bras. S’injecter le produit lui était plus pratique que de le sniffer, chose qu’il détestait particulièrement et qui pouvait chez lui provoquer des crises. (Eh oui, encore son asthme !) Il possédait bien de la poudre, mais il la fumait. Il planta l’aiguille dans son bras mais s’arrêta avant d’appuyer. Admettons qu’il fuit en se droguant. Si l’état d’Anton empirait, que ferait-il ? Et si une fois shooté, plutôt que de penser à autre chose, il se mettait à faire des conneries qu’il pourrait très amèrement regretter ? Jamais encore il ne s’était drogué pour fuir quelque chose, et il refusait de commencer. Non, ce ne sera pas aujourd’hui. Il le fera probablement, comme ceux qui noient leurs soucis dans l’alcool, mais ce n’était pas tout de suite. Il retira la seringue, la désinfecta puis la rangea soigneusement dans un tiroir. Stoicheìo ne savait plus quoi faire. Il prit place sur le rebord de sa baignoire et fixa un point au hasard droit devant lui d’un air perdu. Sa roulotte contenait une baignoire, le seul luxe qu’il s’était permis, faute de place. Les autres avaient un bon lit douillet, lui s’était fait une place dans un coin pour dormir, simplement pour avoir plus d’espace pour SA baignoire. Sur ce point, il ressemblait un peu aux jeunes qui dépensaient leur argent dans une grosse voiture pour ne plus pouvoir payer leur loyer. S’il devait partir du cirque, il emmènerait SA baignoire. Ou bien en tout cas, il n’ira nulle part s’il n’y en a pas là-bas. L’homme but du lait au goulot – pour changer. Lorsqu’il prit une décision, dix minutes plus tard, il avait déjà vidé trois grosses briques sans s’en rendre compte. Autrement dit toute sa réserve, et il s’empressa de sortir demander à numéro dix-sept d’aller lui acheter du lait immédiatement. La créature sortit du cirque sans un mot, grimpa dans sa voiture et partit à l’hôpital. Tant pis. Tant pis pour tout, il cédait comme une bête à son instinct alors qu’il avait su y résister depuis toujours jusqu’à présent. C’était tout nouveau pour lui de se laisser guider. Il se gara en se demandant ce qu’il venait faire ici, et comment il s’y prendrait pour que sa conscience soit soulagée sans qu’il n’ait à croiser celui qu’il était venu voir sans vouloir rencontrer. Compliqué, n’est-ce pas ? Niflheim sera sûrement encore dans ce sommeil comateux à cause de sa blessure. Bon. Nerό se promit de passer trente secondes, de vérifier que tout allait bien et de repartir aussitôt. Il n’était pas sa nounou non plus !

Vêtu de blanc pour passer plus inaperçu auprès des médecins, il pénétra dans l’institut. Il remit le col de sa veste grise, remonta machinalement son foulard devant sa bouche puis baissa un peu le chapeau qu’il avait mis, histoire de ne pas être reconnu. Ce n’était pas très discret, mais ce n’était pas voyant non plus. Il grimpa rapidement les marches. Il n’avait pas pris d’arme à feu car il craignait de croiser le docteur qui s’était occupé de lui. Ce dernier exigera sûrement d’examiner Stoicheìo et l’élémentaliste ne tenait pas à ce qu’on trouve une arme sur lui. En plus il ne lui restait qu’un seul pistolet silencieux, après en avoir perdu un ainsi qu’un fusil à lunettes ! En revanche, il avait dans sa ceinture le couteau d’Anton, qu’il ne s’était pas résolu à laisser dans sa roulotte parce qu’il avait quand même besoin de quelque chose pour se défendre. Il débarqua devant la chambre de Niflheim et fut extrêmement soulagé de le voir, ENFIN ! Il le regarda quelques minutes à travers la vitre, comme s’il s’agissait d’une nouvelle drogue. Une fois satisfait et rassuré de le voir dormir paisiblement, il lutta contre son envie d’entrer dans la pièce et il se retourna, prêt à partir.

« Vous êtes venu voir votre ami ? Il va bien. »
« C’est pas mon ami et je m’en fiche. Au revoir. »

Il contourna la jeune femme en blouse blanche mais elle l’attrapa au bras. Elle lui demanda comment il allait, lui, et commença à l’enquiquiner sur son départ précipité au matin alors que la police était dans l’hôpital, et qu’ils auraient bien quelques questions à leur poser à tous les deux ! Sentant que les ennuis arriveraient s’il restait à papoter avec elle, il chercha un moyen de s’en débarrasser. Il mentit encore une fois sur la fusillade en accusant le défunt d’avoir essayé de les tuer. Il prétexta être en pleine forme et promit à l’infirmière de passer voir la police pour qu’elle le laisse tranquille. Alors qu’il allait mettre fin à leur conversation, il tourna la tête une dernière fois vers la chambre. Son regard se posa sur la lampe. Sur le sol, le plafond, le pied du lit, les draps blancs, puis une tête… redressée ? Leurs regards se croisèrent, à Niflheim et à lui. Merde, il est réveillé !

« Il se réveille, occupez-vous de lui ! » ordonna-t’il vivement en la poussant vers la chambre tandis qu’il reculait. Juste histoire qu'elle retienne le blessé et l'empêche de sortir de la chambre. Il savait pourtant très bien qu’il n’aurait pas dû revenir ici, et il allait amèrement le regretter ! Qu’allait penser Anton ? Vite, si seulement l’élémentaliste pouvait lui faire croire qu’il était revenu pour l’achever… Et si lui faire croire ça l’aurait drôlement bien arrangé, il était intérieurement heureux de voir que l’ex-brume était bien vivant et bien conscient. Sauvé ! Mais qu’importe ce qu’il en pensait. Nerό espérait que l’autre ne l’ait pas vu – ce qui était peu probable. Il tourna les talons et décida pour une fois de fuir, étant bien incapable d’expliquer à cet homme la raison de sa présence et ne voulant surtout pas lui parler après ce qu’il s’était passé… Après qu’Anton lui ait sauvé la vie dans cette chambre de motel. Alors il tourna les talons, et il traversa le couloir à vive allure. Courage… fuyons !
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MessageSujet: Re: J'aurais pas v'nu. [Anton] J'aurais pas v'nu. [Anton] Icon_minitimeLun 27 Juin - 10:26

Anton rêvait. Oui, il rêvait, mais certainement pas comme vous et moi. Ses rêves possédaient toute la logique absente des rêves normaux. Tout ce qu’il voyait se composait d'une suite d’évènements tout à fait plausibles, réels : des fragments du passé. Il y était d'ailleurs tout à fait habitué. Sa mémoire décuplée avait toujours occupé une place tellement importante dans son esprit qu’elle emplissait son sommeil de toutes sortes de souvenirs plus saisissants les uns que les autres par la richesse de leurs détails. Mais pas cette nuit là. Ses rêves différaient de d’habitude pour la simple raison qu’il ne s’agissait pas de ses souvenirs, bien qu'il s'agisse sans nul doute de réminiscences du passé, trop logiques et résonnant de véracité pour qu'il les prenne pour de inventions de son imagination . Il voyait une chambre d’hôpital, mais surtout un lit, toujours le même, occupé par des personnes chaque fois différentes : une petite fille opérée pour l’appendicite, un vieil homme souffrant d’un cancer des poumons, un homme avec un couteau dans l’estomac… Et toutes sortes de visions pas très agréables à vivre. Son esprit tentait vaguement de refaire surface, comme lorsque notre conscience s’éveille suffisamment pour que l’on comprenne que l’on rêve ou que l’on fait un cauchemar, et que l’instinct premier soit de se réveiller. Il se débattait pour rejoindre le monde réel, jusqu'à son corps même commença à s’agiter dans son lit, les sourcils froncés, la respiration un poil plus rapide. Finalement, ce fut une pointe de douleur provoquée par ses mouvements trop vifs qui l’arracha au passé de l’hôpital.

Il se redressa brusquement, pantelant, clignant vainement des yeux afin de contrecarrer la luminosité de la pièce où il se trouvait et de chasser les dernières réminiscences de ses rêves. Mais en était-ce réellement ? Un coup d’œil perdu autour de lui, et il reconnut immédiatement le décor de ses dernières visions. Il baissa les yeux vers ses mains et ses bras, et constata avec un soupir que sa peau nue effleurait les drapas mais aussi le matelas par endroits. Bon, mystère résolu. Son don de clairvoyance avait encore fait des siennes. Maintenant… Mais qu’est ce qu’il fichait à l’hôpital ? Des médecins avaient-ils touché sa peau nue alors qu’il n’avait nul contrôle sur ses pouvoirs ? Non, non. Il portait l’espèce d’habit des patients venant tout juste d’être opérés. S’il avait été soigné par des chirurgiens, ceux-ci portaient nécessairement des gants. Et puis il n’était pas attaché, et d’après ce que ses visions lui avaient révélé, ce lieu ne s’agissait aucunement d’un institut de recherche pour le paranormal ou quoi que ce soit qui s’en rapproche. Il se trouvait dans un véritable hôpital, et n’avait visiblement tué personne. Il tenta de se mettre dans une position assise tant bien que mal, mais la douleur dans son dos le rappela immédiatement à l’ordre, et avec un grognement peiné, il se laissa retomber avec douceur dans le lit.

Soupirant, il ferma de nouveau les yeux, non pas pour se rendormir, mais parce que la lumière du jour lui donnait mal à la tête, tout comme le simple fait de se concentrer pour remettre de l’ordre dans ses souvenirs. Il ouvrit prudemment un œil, confirmant qu’on l’avait bien mis sous perfusion. Voilà qui expliquait ses pensées un poil trop emmêlées pour qu’il ne mette ça que sur le compte de son réveil brutal. Au moins était-il suffisamment conscient pour parvenir à chasser les visions quémandant son attention. Bien. Que s’était-il passé la veille ? Immédiatement, une vague de souvenirs le submergea, fournie par sa mémoire toujours trop prompte à répondre à ses demandes. Il grimaça et à l’aide d’une grande respiration tenta d’analyser le tout. Il se souvenait s’être rendu chez le commanditaire d’un contrat de mort à son égard, pour le tuer. Vu son état, il ne savait pas trop s’il avait réussi ou non, mais chaque chose en son temps. Donc il avait pénétré dans sa chambre d’hôtel et… Il ouvrit de nouveau brusquement les yeux, tout à son ébahissement. Oh, il se rappelait maintenant. L’élémentaliste ! Anton lui avait sauvé la vie ! Puis ils s’étaient battus ensemble contre le démon, l’avaient tué ! Et après… C’était là que ça devenait plus hardi. Ses souvenirs étaient toujours là, bien sûr, mais tous se teintaient d’un voile de douleur, les rendant difficiles à appréhender. Toutefois, deux choses étaient sûres : il s’était fait tiré dessus, et l’assassin l’avait aidé à s’en sortir. Mais pourquoi avait-il agi de la sorte ? Il semblait plutôt convaincu de devoir l’éliminer pour ce qu’en savait Anton ! Il l’avait même menacé de son arme avant de se résoudre à s’allier à lui pour combattre le démon !

Une moue contrariée déforma ses traits. Il pouvait deviner ce qui s’était déroulé après, le fait qu’on l’ait emmené à l’hôpital et soigné, mais il ne parvenait tout simplement pas à comprendre pourquoi l'autre l'avait aidé. Il n'avait pas seulement appelé des secours, il avait tenté de stopper son hémorragie en lui appliquant son foulard dans le dos. Ses lèvres prirent un pli embarrassé lorsqu'il se souvint s'être laissé aller à la contemplation silencieuse de son visage. Bon euh... Il était juste dans les vapes, voilà tout ! Son regard était dans le vide, pas en train de mémoriser chaque ligne, du nez jusqu'à... Bref, les médicaments engourdissaient visiblement son esprit, il n'y avait pas d'autre explication ! Lui qui pensait que se souvenir mettrait un terme à la sensation d’être totalement perdu, il ne se sentait que plus mal à l’aise. Il se trouvait dans un lieu qu’il ne fréquentait d’ordinaire pas, un ennemi l’avait sauvé, et ses p***** de draps ne voulaient pas cesser de lui montrer des visions. Bon, il réfléchirait à tout ça plus tard. Pour l’instant, il allait récupérer ses habits, même s’ils étaient tâchés de sang, et couvrir chaque centimètre de sa peau qui dépassait. Une fois ceci fait, il tâcherait de se faire virer vite fait bien fait de l’hôpital, ce qui au vue de son caractère hum… particulier, ne devrait pas se montrer trop difficile. Et quand il serait sorti et à nouveau à peu près en forme pour une confrontation avec le dresseur, il irait quémander des réponses. Et il les obtiendrait de gré ou de force. Bien sûr, dit comme ça, cela paraissait tellement facile que de contraindre l’autre de lui parler, mais en croisant ses yeux toujours aussi bleus, sa résolution fondait déjà comme neige au soleil. La vue de ce visage alors que ses défense étaient encore érodés par les médicaments et la fatigue lui serra le ventre en une boule… De quoi ? Ravissement ? Colère ? Peur ? D’émotion, tout simplement, bien trop complexe pour qu’un simple mot puisse la décrire.

Puis le visage se détourna, et il cligna de nouveau des yeux, perplexe. Mais qu’est-ce que… Il se redressa violemment, lançant ses jambes de l’autre côté du lit sans même songer à ce qu’il faisait. Qu’est ce qu’il fabriquait ici l’assassin ? Mon Dieu, sa capacité de réflexion était totalement hs ! Et oui, c'était à cause des médicaments qu'il avait mis autant de temps à réagir, et pas du tout le regard de son ennemi, oui son ennemi, qui l'avait troublé. Est-ce que le dresseur avait l’attention de réparer l’erreur qu’il avait fait en le sauvant cette nuit, et de l’étouffer sur son lit d’hôpital ? Ah, mais hors de question ! Anton était réveillé, et il n’allait pas se laisser faire ! D’ailleurs, il allait le rattraper ce fuyard ! … Mouais, bon, la logique n’était pas son fort déjà naturellement, alors quand il venait de se réveiller… Bref, inutile de se justifier. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il devait le rattraper, genre maintenant. Il pouvait presque sentir ses émotions rugir de joie à cette idée. Il s’élança hors du lit, rassuré de constater que le maigre vêtement de l’hôpital le couvrait parfaitement, du moins jusqu’aux genoux, contrairement à ceux attachés uniquement avec une ficelle dans le dos. Il avait sa fierté, quand même, et il était hors de question qu’il se lance dans une course-poursuite fesses à l’air. Sa perfusion dans une main, il se mit à courir aussi vite que le lui permettait ses jambes flageolantes et le vertige qui le saisit dès qu’il fut debout.

Bon, premier obstacle sur sa route : l’infirmière, accourant à ses côtés dès qu’il fit mine de vouloir se lever. Il grogna, et la poussa malencontreusement de ses mains nues, la paralysant de par la petite dose de poison qu’elle reçut. Hum… Ce n’était pas exactement ce qu’il voulait faire, mais tant pis. Il lui adressa quand même un « Je reviens, deux minutes ! » enjoué, avant de s’élancer à la suite de son compagnon. Ses muscles protestèrent vigoureusement, mais il ne les écouta pas, esprit et émotions unis dans un seul but : avoir l’autre homme. Noon, pas de cette manière là… Bon, peu importait, il n’avait pas le temps de se préoccuper de ses raisons, surtout que l’autre prenait de l’avance. Et puis, mine de rien, ce n’était pas si facile de courir dans les couloirs d’un hôpital ! Il ne cessait de frôler des infirmiers, bousculer des médecins, cogner dans des meubles placés en plein milieu du chemin sans qu’il ne sache trop pourquoi. Un véritable jeu vidéo, en un peu moins drôle vu qu’il ressentait chaque impact sur sa peau. Soufflant bruyamment, il comprit rapidement qu’il ne se ferait que distancer s’il continuait ainsi, et tout ce qu’il aurait gagné constituerait en une collection de nouveaux bleus. Et bien sûr, le privilège infini de se faire traiter de fou par le personnel soignant.

Et bien aux grands maux, les grands remèdes. Il s’éclaircit la voix, puis se laissa théâtralement tomber au sol, dans le grand fracas de sa perfusion et d’une table voisine qu’il prit soin d’entraîner dans sa chute. Bon, cela manquait de grâce et ne se révélait pas particulièrement agréable, mais peu importait. L’autre n’y verrait-il pas une opportunité de le tuer de nouveau ? Ou du moins c’était la raison pour laquelle Anton se persuadait qu’il l’avait fait. Au fond, il ne pouvait s’empêcher de songer que le brun avait sauvé sa vie, lui était venu une aide une première fois, alors pourquoi pas une deuxième ? Il n’y avait nul personnel soignant en vue, bien qu’il ne doute point qu’ils arrivent d’ici quelques minutes une fois l’infirmière remise de son empoisonnement express, bref, personne d’autre que le dresseur pour « sauver » le pauvre Anton. Il n’osait même pas espérer que son stratagème fonctionnerait, mais c’était bien moins fatigant que de courir partout sans résultat probant. En une légère plainte de douleur, il laissa toute sa fatigue, sa souffrance (et peut-être un peu de jeu d’acteur) marquer ses traits, sa respiration déjà laborieuse par cette course si tôt après s’être réveillé. Il venait d’être opéré après tout. Il s’avachit un peu plus contre le mur, allant jusqu’à fermer pour les yeux, cette fois vraiment pour calmer le mal de tête qui menaçait de le submerger. Ne pas penser aux conséquences de ses actes, ne pas envisager l’hypothèse que l’autre ne revienne pas pour lui.
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MessageSujet: Re: J'aurais pas v'nu. [Anton] J'aurais pas v'nu. [Anton] Icon_minitimeLun 27 Juin - 12:35

C’est fou un simple regard de la part de cette créature pouvait affoler tous les sens de l’élémentaliste. Le tueur s’accorda quelques secondes de réflexion, juste assez pour juger qu’il avait passé trop de temps dans cet hôpital et qu’il était grand temps de s’en aller ! Et zou, il prit la fuite sans demander son reste. Mais quel con, se répétait-il sans cesse pour s’être fait prendre en flagrant délit de faiblesse par Anton. Il devait absolument lui faire croire qu’il était revenu pour le tuer, et non pour autre chose ! Pour sa fierté et ses principes, il devait laisser penser que ses intentions étaient mauvaises, comme toujours. Bien que lui-même n’avait aucune raison de tuer l’ex-brume, maintenant qu’il n’avait plus de contrat sur sa tête à exécuter. L’assassin s’engagea dans les couloirs à vive allure. En entendant un gros « boom » que fit l’infirmière en touchant le sol, il regarda derrière lui. « Il me suit ce con ! » pensa-t’il, surpris, et en accélérant l’allure. Il bouscula un brancard au passage, ne prit même pas la peine de s’excuser et continua. Quelle étrange scène, et quelle folle impression que de se faire poursuivre par le patient d’un hôpital blessé ! Jamais encore il n’avait vécu pareille situation. Et toutes ces nouveautés commençaient franchement à lui taper sur le système, ça ne lui ressemblait pas ! Pour rien au monde cependant, il n’aurait fait demi-tour. Coursé par un psychopathe en pyjama, il ne courait pas à toutes jambes parce qu’il savait que dans son état, Niflheim ne risquait pas de le rattraper. Bien au contraire, l’élémentaliste faisait durer la course pour le bon plaisir d’épuiser l’autre, et de le faire bien chier. Il en éprouvait une satisfaction tellement énorme que, finalement, il ne regrettait plus d’être venu ici. Stoicheìo s’engagea dans les escaliers en se disant qu’il était temps de semer son poursuivant. Il accéléra parce qu’il espérait qu’Anton le lâche avant de se vautrer sur les marches. À peine eut-il refermé la porte derrière lui qu’il entendit des bruits de verres cassés et de table renversée. Il s’immobilisa, écouta, réfléchit, puis hésita… Avant de rouvrir doucement la porte pour faire passer sa tête. D’ordinaire il n’était pas curieux mais de toute manière son caractère entier changeait lorsqu’il s’agissait d’Anton. D’ailleurs, il aperçut ce dernier par terre. Ah, il est beau l’auteur des mythes cruels, des légendes de tuerie, cette entité d’un millier d’année qui se tenait là, par terre, dans un pyjama extrêmement fin à rouler sur le sol contre le mur ! Si Nerό ne s’inquiétait pas pour la pauvre petite victime innocente qu’était la créature en face, il serait parti.

Il y avait un piège, c’était certain ! Niflheim ne bougeait plus, mais un type tel que lui ne pouvait pas s’avachir au moindre obstacle ! Il y avait un truc. Quelque chose clochait et l’élémentaliste en était certain. Et si toute sa tête lui hurlait de ne pas se faire avoir, son cœur en revanche le poussa en avant. Il referma la porte derrière lui et fit quelques pas devant le corps d’Anton. Ce dernier fermait les yeux. Il fallait qu’il voit comment l’homme allait, et qu’il appelle les infirmiers si besoin est ! Et si... ce n’était pas de la comédie ? Il commençait sérieusement à y croire, et il s’approcha davantage. Au diable la méfiance, il n’était pas venu prendre des nouvelles de la créature pour la voir crever ensuite ! Il remonta son foulard devant la bouche et retira son chapeau pour le poser au sol. Aussi méfiant soit cet homme, il laissa sa peur l’abaisser juste devant Anton, ne serait-ce que pour constater les dégâts. Il vérifia que son gant était bien placé, puis il approcha doucement sa main… avant de se faire attraper comme un bleu par ce comédien expérimenté. AH ! Il le savait ! Le saligaud !

« Espèce… Petit con va ! » s’exclama Stoicheìo en sursautant, constatant qu’il s’était inquiété pour rien et que l’autre avait joué avec sa peur. Il leva l’autre main pour le frapper mais se retint, étant bien incapable de lever la main sur cet homme blessé. Peut-être que si Anton avait été debout, il l’aurait cogné sans état d’âme. Mais là, l’ex-brume n’était pas dans sa meilleure forme et Nerό s’était assez inquiété comme ça. En tout cas, l’autre le tenait fermement et aussi faible soit-il dans sa situation, le tueur à gage ne pouvait pas se libérer de cette poigne ferme qui maintenait son poignet. Heureusement qu’il avait mis ses gants ! Il n’en revenait pas d’un piège aussi sournois. Mais il était encore plus sidéré de s’être fait avoir comme un enfant. Il avait presque foncé tête baissée alors qu’il s’était rendu compte que quelque chose ne tournait pas rond dans cette comédie ! Mais qu’est-ce qui lui prenait, en ce moment ? Nerό lança un regard furieux à Anton, tirant sur la prise pour tenter de se libérer. Il continua délibérément de l’insulter, ne serait-ce que pour que l’autre ne prenne pas la parole et n’ait pas le temps de lui demander ce qu’il faisait là.
« Des milliers d’années pour un coup aussi... aussi bas ! Non mais tu vas me lâcher sale poulpe ! Retourne à ta chambre j’ai à faire ! Ah ça c’est sournois, c’est bien digne d’un idiot comme toi ! »
Provocation, mais surtout râles. Il sortait tout ce qui lui passait par la tête, à mi-chemin entre la colère et l’indignation. Il râlait comme il savait si bien le fait et s’il n’était pas du genre aussi bavard d’habitude, il ne voulait pas entendre la question sur sa présence. Si Anton réussissait quand même à la poser, il l’ignorerait. Stoicheìo glissa sa main libre à sa ceinture en regardant la créature d’un air menaçant. Fini de jouer, se disait-il. Il souleva délicatement le bas de sa veste et en sortit le couteau d’Anton. C’était pour inciter ce dernier à le lâcher, pour le menacer, lui faire peur quoi ! Après, il ne pourra probablement pas le blesser avec. Non c’était même certain. L’élémentaliste espérait que ça suffise à le convaincre, afin qu’il n’ait pas à chercher une solution de secours. Mais alors qu’il brandissait la lame devant son visage, des bruits de pas et de voix se firent entendre. À peine aperçu-t’il des silhouettes tourner vers eux, qu’il rangea ce couteau dans sa ceinture pour le cacher. Il ne voulait pas qu’on l’accuse d’une tentative de meurtre ou de je ne sais quoi. Il décida de se venger et se laissa tomber sur les fesses, comme si Niflheim l’avait brutalisé. Ah il voulait jouer la comédie ? Stoicheio en était capable aussi !
« Faites quelque chose, il délire complètement ! » s’exclama-t’il d’une voix faussement paniquée à l’égard des médecins, « Il est barge, faut l’attacher ! »
Les infirmiers l’aidèrent aussitôt à se libérer. Il n’en fallut pas plus pour qu’ils prennent la décision de ramener Anton à sa chambre tout en amenant des sangles avec eux. L’élémentaliste ne savait pas si l’empoisonneur allait se défendre mais il comptait bien les suivre en tout cas. Plutôt que de partir, il songeait déjà à l’image d’un Niflheim attaché à son lit, et il jubilait à l’idée que ça se réalise vraiment ! La créature devait être trop épuisée pour se défendre ou bien il ne tenait pas à aggraver son cas. Quoiqu’il en soit, le soi-disant fou fut ramené à sa chambre et le tueur à gage qui n’avait pas hésité à envenimer la situation en le faisant passer pour un malade délirant, disparut dans les escaliers pour ne pas croiser les infirmiers à leur retour. Il attendit patiemment que tout se calmer puis revint vers la chambre du malade. Il poussa paisiblement la porte, il se sentait tout léger. Comme si foutre davantage la merde l’avait rendu extrêmement joyeux. La vision d’un Anton sanglé au lit par les mains et les pieds le réjouit, et un air mesquin s’afficha sur son visage alors qu’il fermait la porte derrière lui et tirait les rideaux.

« C’est bon t’es calmé ? Bon. »

Confiant et chieur, il s’assit sur le bord du lit en écrasant volontairement sous ses fesses la jambe d’Anton à travers les draps. Il fixa ce dernier d’un air dominateur et sadique, se disant que cette fois, c’était lui qui avait le dessus ! Qu’il pourrait agir comme bon lui semble. Comme bon lui semble… Nerό étira ses bras devant lui et ne dit plus rien. Il pouvait faire à Anton ce qu’il voulait, cool. Mais qu’est-ce qu’il voulait au juste ? Le narguer, bouger, le faire enrager comme jamais.

« J’ai dit aux infirmiers que c’était pas la première fois que ça t’arrivait, et que généralement tu frappais toutes les femmes que tu croisais.. Ils devraient pas te lâcher de sitôt. » lâcha-t’il le plus naturellement du monde en se levant pour aller regarder par la fenêtre. C’est lui où il faisait drôlement chaud ? Il était un peu mal à l’aise depuis qu’il s’était assis sur ce lit alors croyant qu’un peu de poison devait s’y être éparpillé, il préféra s’en éloigner.
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MessageSujet: Re: J'aurais pas v'nu. [Anton] J'aurais pas v'nu. [Anton] Icon_minitimeLun 27 Juin - 19:48

Peut-être était-ce le fait que l’élémentaliste disparaisse derrière une porte qui le poussa à jouer la comédie du grand blessé. Il s’en fichait un peu de ce qui le poussait à agir ainsi, tant que cela fonctionnait. Mais chaque seconde de solitude semblait durer une éternité, et plus elles s’égrenaient, l’une après l’autre, plus il devenait convaincu que cela n'aboutirait jamais. Les yeux fermés, il se maudissait intérieurement de sa stupidité. Pourquoi l’autre homme s’inquiéterait de savoir qu’il s’était écroulé par terre. ? Il en serait certainement ravi, et il profiterait de son apparente faiblesse pour venir l’achever le soir même. Anton se promit qu’il resterait éveillé toute la nuit s’il le fallait. A quelques pas de lui, il entendit une porte s’ouvrir, puis se fermer de nouveau. Sa mémoire lui apprit qu’il s’agissait probablement de la porte par laquelle l’autre créature s’était enfuie. Son cœur s’accéléra à l'idée du retour de son ennemi, avant qu’il ne se reprenne. Sans doute n’avait-il fait que jeter un coup d’œil pour vérifier que l’autre ne le suivait plus, puis était reparti. Cela pouvait aussi être une toute autre personne. L’idée fit grimacer intérieurement la créature de brume, qui se résolut par orgueil de ne pas ouvrir les yeux à moins qu’un geste menaçant ne soit exécuté à son égard.

Il jura intérieurement lorsque des pas se rapprochèrent de lui, et il força son visage à prendre une expression de douleur relâchée, comme s’il s’était évanoui à cause d’une souffrance trop intense. Finalement, la personne, quelle qu’elle soit, s’arrêta juste devant lui. Il se retint à grande peine de froncer les sourcils. S’il s’agissait de personnel soignant, pourquoi diable ne tentait-on pas de le réveiller, ou d’appeler d’autres personnes à sa rescousse ? Il n’aimait pas cela, mais alors pas du tout. Quelles drôles d’idées il avait parfois ! Se mettre ainsi à la merci de n’importe qui ! Lorsque l’inconnu(e) s’assit devant lu, il lui jeta un coup d’œil par-dessous ses paupières à demi-fermées, et sursauta en voyant une main s’avancer vers son visage. Sa propre main se leva immédiatement, emprisonnant l’offensant poignet. Il ouvrit alors complètement les yeux, prêt à sermonner quiconque voulait toucher un homme évanoui par terre, mais les mots l’abandonnèrent. Pourquoi il était revenu lui ? Okay, tout ça était une mise à scène pour justement le faire revenir mais… Qu’est-ce qu’il faisait là ? M’enfin qu’est-ce qui ne tournait pas rond dans sa tête pour qu’il s’approche en secret de son ennemi évanoui ? Avait-il eu l’intention de le tuer comme ça, au beau milieu d’un couloir ?Vraiment, ce n'était qu'une espèce de…

« Espèce… Petit con va ! » Hey ! C’était ce qu’il voulait dire d’abord ! Anton resserra sa prise sur le poignet de l’agaçant assassin… qui leva une main visiblement dans l’attention de le frapper. La créature écarquilla les yeux, pris au dépourvu. C’était quoi son problème exactement, il souffrait de la ménopause ? Il attendait un bébé ? Non mais franchement ses changements d’humeur perdaient totalement Anton. Déjà que son esprit ne tournait pas très vite avec les médicaments, alors là, une migraine commençait à pointer le bout de son nez. Il leva le menton, présentant sa joue en un geste de défi typique de lui. Après tout, l’autre était probablement venu profiter de ses faiblesse, et même s’il ne pouvait pas vraiment se défendre tant que ses doigts ne touchaient pas de peau nue, il pouvait toujours le provoquer, lui faire croire qu’il n’était pas aussi mal au point qu’il en avait l’air… Sauf que la lumière éclairait ses cernes et les quelques hématomes de sa mâchoire et de son cou, accentuant encore son air maladif. Il plongea son regard dans celui de son adversaire, bleu contre bleu, et attendit un coup... qui ne vint jamais, ce qui le plongea évidemment dans un nouvel état de perplexité accrue. Bon… Apparemment il ne voulait plus le tuer… Soit, pourquoi pas. En attendant Anton se sentait un peu bête de maintenir fermement sa prise sur le poignet de l’autre, mais il ne pouvait s’en empêcher. Peut-être était-ce la chaleur de la peau filtrant à travers le tissu des gants, ou bien la proximité forcée que cela créait… Comment le savoir ? Il sentait une langueur l’envahir, qu’il fut bien prompt à mettre sur le compte des médicaments. Décidément, ceux-ci avaient beaucoup d’effets sur lui !

Toutefois, l’élémentaliste ne souffrait visiblement pas des mêmes effets que lui, puisqu’il se débattait et l’insultait de tous les noms. « Des milliers d’années pour un coup aussi... aussi bas ! Non mais tu vas me lâcher sale poulpe ! Retourne à ta chambre j’ai à faire ! Ah ça c’est sournois, c’est bien digne d’un idiot comme toi ! » Mais qu’est ce qu’il lui prenait, exactement ? Anton sentit ses yeux se plisser pour ne plus être que des fentes emplies de colère et d’indignation. « Non mais c’est quoi ton problème là, t’as fumé avant de venir ou quoi ? Je t’ai jamais demandé de venir me voir à ce que je sache. Sournois ? Quoi, parce que je m’écroule par terre ? T’avais qu’à par revenir, pauvre cruche ! Pourquoi tu l’as fait, et pourquoi ça te gonfle tellement que je t’ai eu comme ça ? Tu voulais m’avoir pendant que j’étais trop faible pour me défendre ? Alors pourquoi t’as pas terminé ton coup ? Et... et...» Anton ne put pas continuer, la rage (et aussi la douleur, avouons-le) lui coupant le souffle, ses mots se chevauchant d'une manière presque comique. Il n’y comprenait rien. Mais alors, vraiment rien. Le plus logique, et pourtant le plus improbable était… Quoi, que le dresseur s’inquiète pour lui ? Et son inquiétude aurait viré à la colère dès qu’il aurait constaté qu’Anton allait bien ? Pff, et puis les dindons fumaient la pipe aussi. Peut-être l’homme se découvrait-il des élans insoupçonnés de vertu, et ne pouvait supporter de frapper un homme à terre ? Mouais… Il lui avait quand même balancé des fauves dessus…

Visiblement, son compagnon n’en avait pas fini avec ses changements d’humeur. Voilà qu’il sortait un couteau à présent. Il le prenait pour un imbécile ou quoi ? Visiblement oui d’après ses insultes précédentes, mais ce n’était pas le problème. Il n’arrivait même pas à le frapper ou à se libérer de son emprise, et il voulait lui faire croire qu’il allait le poignarder ? Pff, même pas peur ! … Bon okay, c’était quand même un peu intimidant, surtout que la lame était parfaitement aiguisée, comme son propre… Hey ! Son couteau ! Il lui avait volé son couteau préféré !Toute inquiétude momentanée fut immédiatement remplacée par de l’indignation, comme souvent lorsque Anton se trouvait en compagnie de cet homme. Il s'exclama bruyamment : « Hey ! Rends-moi ça ! » Mais alors même que sa main s’élançait pour récupérer son bien, le couteau disparu. De toute façon, son bras n’alla pas très loin, retenu par la perfusion qui, bien qu’étalée par terre, était toujours reliée à son bras par une aiguille fortement désagréable. Il s’apprêtait à lancer une nouvelle volée d’insultes au scélérat, lorsque celui-ci changea, encore, de comportement. Brusquement, il s’écroula à ses côtés, et se mit à proférer il ne savait quelles sottises, comme quoi il l’avait agressé, et qu’il était cinglé… Bon, le dernier point ne différait peut-être pas entièrement de la vérité, mais peu importait. Anton resta là à le contempler d’un air stupéfait, toute une flopée de jurons lui titillant le bout de la langue…

Et il n’eut jamais l’occasion de lui en faire part, une petite troupe de personnel médical décidant que son compagnon avait visiblement raison et qu’il fallait le ramener à sa chambre. Attaché. Il ne se débattit pas vraiment, ne voulant pas non plus empoisonner tous les médecins de la ville et, avouons-le, un poil trop fatigué pour ça, mais cela ne l’empêcha pas de repêcher tous les noms d’oiseaux de son vocabulaire et d’y comparer ses médecins. Une erreur, sans doute, et inutile avec ça, vu qu’il termina attaché à son lit comme un fou-furieux et un criminel. Il bouillait littéralement d'indignation et de rage lorsqu’ils partirent, le laissant seul dans sa chambre, sans l’avoir auparavant assommer de paroles calmes et compréhensives. Ah ! L’élémentaliste le lui paierait… En tout cas quand il pourrait sortir. Vu comment l’autre avait semblé pressé de se débarrasser de lui, cela ne l’étonnerait nullement qu’il soit parti chanter sa joie loin d’ici. Déjà Anton concoctait mille et une vengeances, toutes plus enfantines les unes que les autres, oubliant momentanément que tout ça n’était pas censé être un jeu mais la lutte entre deux créatures désirant tuer l’autre.

« C’est bon t’es calmé ? Bon. » Rah, mais qu’est ce qu’il lui voulait encore ? Et puis, pourquoi fermait-il la porte et les rideaux ? Son expression perdit sa rage puérile pour ne plus qu’être un masque de méfiance. Quoi, cela ne lui plaisait pas d’assassiner un homme blessé et écroulé dans un couloir, mais tuer quelqu’un de blessé et attaché à son lit ne le gênait pas ? Franchement, il avait de gros, gros problèmes psychiatriques. Et qu'est ce que ça disait de Anton qu’il ne puisse empêcher son regard de suivre les moindres faits et gestes cette personne pour des raisons toutes autres que la crainte ? Néanmoins, il avait beau possédé cette légère tendance à se perdre dans l’observation de ce visage mystérieux, cela ne voulait pas dire qu’il appréciait pour autant l’expression de supériorité mesquine qui recouvrait ledit visage. Il leva les yeux au ciel, ou en tout cas au plafond, lorsque l’autre s’assit sur sa jambe, mais grimaça en sentant les sutures des plaies infligées par le félin l'élança. Il réprima bien vite l’expression de son inconfort, et plia sa jambe autant que possible avec la sangle restreignant son pied, et le tout avec énergie, tentant de déloger l’intrus. Il n’était pas, mais alors pas du tout le bienvenu du tout sur son lit, surtout s’il avait l’intention de lui faire du mal. En d’autres circonstances, peut-être que… Anton refusa de finir cette pensée, frissonnant de rage continue à l'encontre ses sentiments ne lui obéissant même plus. Il détourna le regard, sa combattivité l’abandonnant momentanément. Puisqu’il ne pouvait supporter ce que réveillait en lui leur proximité, trouvant toujours quelque chose de fascinant à la moindre action, à chaque expression de cet homme, il allait l’ignorer, voilà tout. De toute façon, il n’avait pas l’air bien pressé de le tuer.

« J’ai dit aux infirmiers que c’était pas la première fois que ça t’arrivait, et que généralement tu frappais toutes les femmes que tu croisais.. Ils devraient pas te lâcher de sitôt. » … Ouais en fait il n’allait pas l’ignorer, c’était au-dessus de ses forces. Franchement, leur relation devenait de plus en plus frustrante. Anton éprouvait toujours ce besoin incontrôlable de voir, d’observer cet ennemi, de le sentir proche de lui, d’avoir son entière attention. Et parallèlement, quand cette situation se produisait, il n’avait qu’une envie : l’énerver, le provoquer, répliquer jusqu’à ce que la rage efface tous ces sentiments indésirables. Il observa l’autre se lever sans un mot, de nouveau dérouté par son changement brutal de position, des fourmis parcourant sa jambe libérée. Et bien puisque c’était comme ça…

« Bon, qu’est-ce que tu veux exactement ? Parce que franchement, tes sautes d’humeur me donnent le tournis. » Ca, c’était le côté gentil de ce qu’il voulait dire, sa frustration parlant momentanément à la place de son besoin de le provoquer. Et puis… Il voulait le comprendre. Dieu, comme il avait besoin de résoudre ce mystère vivant, de connaître chacune de ses facettes ! Mais plus tard, plus tard… Son visage prit de nouveau cette expression qui semblait tant agacer son ennemi : un sourire en coin, et un éclair de malice dans les yeux. « Mais je comprends tu sais, que tu sois teeellement inquiet que tu ne puisse t’empêcher de venir me voir, de t’assurer que je vais mieux. Vraiment, c’est mignon. Mais franchement, me faire attacher au lit juste pour être sûr que je reçois les traitements adéquats ? J’apprécie que tu tiennes à moi à ce point mais… » Ses lèvres se plissèrent en une moue faussement gênée, Anton allant jusqu’à détourner légèrement le regard, ses mains triturant les draps à leur portée. « … ça devient gênant tu sais, de voir des émotions si… Si pures me concernant. » Il renifla, comme si l’émotion le submergeait, mais l’irritant sourire au coin ne le quittait jamais vraiment. Bien sûr, il ne croyait pas un mot de ce qu’il disait, surtout sur les raisons pour lesquelles l’autre l’avait fait attacher. Mais bon, cela faisait tellement plaisir d’émettre ce genre de sous-entendus à propos d’un assassin certainement réputé pour son côté impitoyable. Vraiment, il aurait volontiers essuyé une larme imaginaire sur sa joue rien que pour l’énerver un peu plus.
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MessageSujet: Re: J'aurais pas v'nu. [Anton] J'aurais pas v'nu. [Anton] Icon_minitimeLun 27 Juin - 21:28

Une nouvelle dispute venait d’éclater entre les deux hommes. Et malgré l’indignation de l’élémentaliste, il sentait que ça lui faisait un bien fou d’entendre l’autre répliquer à ses insultes. Il l’énervait, magnifique ! Mais il n’avait pas le temps de s’attarder sur ce sentiment car la frustration reprit bien vite le dessus et il répliquait comme il le pouvait pour continuer leur série d’accusations et de jurons qu’ils faisaient si bien. Et toutes ces questions qu’Anton lui posaient et qui n’auront pas de réponse, non seulement parce que Nerό ne souhaitait pas apporter une réponse qui risquait de le mettre dans l’embarras, mais aussi parce que l’armée déboula dans ses habits blancs et chargée de ses seringues. Il ne risquait d’ailleurs pas de lui rendre son couteau. C’était comme un souvenir et maintenant qu’Anton savait que c’était lui qui l’avait, et que ça pouvait être un autre moyen de l’énerver, alors Stoicheìo ne s’en séparera pas ! À l’arrivée des infirmiers, l’aquatique les berna à l’aide d’un jeu de comédie qu’il ne maîtrisait pourtant pas très bien. Mais savoir que son compagnon était sidéré le rendait intérieurement heureux. « Prends-toi ça ! » se disait-il alors qu’il jetait un petit regard de sale gosse à Anton, quand ce dernier était relevé et maîtrisé par les médecins. Il partit se cacher quelques instants car il savait que son docteur de la veille devait surement être à sa recherche pour ses maudits examens. À la base, Stoicheìo aurait dû rester dans cet hôpital en tant que patient. Mais déjà qu’il détestait ce genre d’endroit, y être avec Niflheim lui disait encore moins ! Il préférait être fier, surtout qu’il n’avait rien eu contrairement à la blessure de l’ex-brume. Alors il visita les cages d’escalier du troisième étage où il se trouvait, passant devant une machine à café et prenant même le temps d’y insérer une pièce pour un chocolat chaud. Il ne le but qu’à moitié, dégoûté par la chaleur qui lui brûlait les lèvres et surtout parce qu’il était trop impatient de rejoindre la chambre où avait été replacé l’évadé de l’asile. Oups de l’hôpital, pardon. Il jeta son gobelet dans une poubelle, s’essuya les lèvres et – très important – remonta son foulard devant la bouche. (Je vais renommer cette action RFdB afin d’abréger tout ça.) Il s’engouffra dans la pièce pour contempler l’image de son ennemi immobilisé. Dieu que c’était bon… Dieu aussi comme il mourrait d’envie de massacrer à coup de gourdins ceux qui avaient osés poser leurs sales pattes sur Niflheim !

Il était passé du calme impassible, à la colère puis à la joie quasi hystérique. Le pire étant qu’il ne se rendait absolument pas compte de ses sautes d’humeur. Il était déjà à moitié lunatique à la base, mais avec un type comme Anton, il lui était impossible de faire preuve de stabilité dans ses émotions. Il n’avait pas l’habitude d’être mené par ces derniers, sachant toujours se tenir d’ordinaire. Alors il n’était qu’un petit inexpérimenté qui découvrait ce qu’était l’instinct pour la première fois. Forcément, ce n’était pas de tout repos et ses humeurs en prenaient un coup. Un coup il se sentait heureux, et la seconde d’après il déprimait, mourant d’envie de fuir loin de tout. Mais en cet instant, où il fermait bien les rideaux et la porte derrière lui, c’est le cœur léger et l’âme d’un enfant qu’il sautilla presque jusqu’au lit du barman si ses bleus ne l’avaient pas retenus un minimum. Il s’était assis un court instant sur le lit, juste assez de temps pour se déstabiliser lui-même. Mais Niflheim avait probablement laissé du poison sur les draps, et c’était la raison pour laquelle l’élémentalise était mal à l’aise en prenant place dessus. Il réfuta les preuves du contraire comme le fait que le poison n’entre pourtant pas en contact avec sa peau ainsi que le fait qu’il soit irrémédiablement attiré par le blessé. Ce n’était normalement pas un effet du poison… C’était encore cet autre type de poison qui effrayait tant Stoicheìo, tellement plus imposant et plus puissant ! Nerό se leva et partit vers la fenêtre. Il profitait de sa supériorité, alors qu’il savait pourtant que l’autre avait le pouvoir de le faire sortir de ses gonds en un rien de temps.

« Bon, qu’est-ce que tu veux exactement ? Parce que franchement, tes sautes d’humeur me donnent le tournis.
De quoi tu parles ? » demanda-t’il innocemment, ne comprenant effectivement pas pourquoi l’autre lui parlait de sautes d’humeur alors que l’élémentaliste se sentait parfaitement bien et parfaitement calme. C’est tout juste s’il n’allait pas sauter de joie, faire du trampoline sur le lit et affirmer qu’il n’était absolument pas joyeux. Il reposa son regard sur Anton et grimaça. Encore ce sourire ! Mais l’autre ne pouvait pas afficher cet air, il était attaché ! Il devrait se méfier, il devrait avoir peur, il devrait haïr Stocheìo ! Et tout ce que ce dernier voyait n’était qu’un sourire provoquant qui avait l’effet désiré. Ses yeux joyeux virèrent à un air plus sérieux. C’est comme si une balance subsistait entre eux. Lorsque la balance monte vers la joie pour l’un, elle penche vers la frustration pour l’autre. Ils ne pouvaient pas être heureux tous les deux en même temps, il y en avait forcément un qui prenait le dessus sur l’autre. Les paroles d’Anton le laissèrent d’abord de marbre alors qu’il avait ouvert la bouche pour l’interrompre. Il l’avait refermé. Ahaha il essayait de le provoquer le saligaud. Mais l’élémentaliste agissait avec sa tête, et non ses émotions. Il n’allait pas se faire avoir. Il allait gardait son calme et répondre ou non à cette accusation… Non il n’allait pas se jeter dessus comme un fauve, comme essayaient de faire comprendre ses yeux noirs de haine qui sondaient l’azur de Niflheim, comme s’il cherchait à le désintégrer du regard. Il allait rester calme. Par-fai-te-ment calme et irréprochable, comme son éducation le lui avait appris. Il avait reçu humiliations et coups sans répliquer, il était parfaitement capable de ne pas réagir stupidement à quelques paroles mal placées. Il RFdBa (*).

« J’suis pas inquiet, et t’es malade je tiens pas à TOI ! » s’exclama-t’il en passant de nouveau du calme total à la fureur. Il se précipita sur le lit et posa brutalement son genou sur le bassin d’Anton, en appuyant bien dessus et en le fixant d’un air espiègle qui disait « T’as mal hein ? T’as mal j’espère ! » Il se pencha en avant et agrippa le col du pyjama du blessé pour les serrer dans ses poings et maintenir les épaules d’Anton contre le matelas tandis que lui se penchait davantage au-dessus. Grossière erreur qu’il allait très vite regretter.
« Tu délires pauvre idiot je suis venu te t… » Une alarme dans sa tête l’interrompit. Oh non. Il s’était bien trop approché, il ne s’en était pas rendu compte. Leur visage était tellement proche qu’il n’arrivait même pas à finir sa phrase. Toute sa colère s’évanouit aussitôt pour laisser place à la stupeur. Il devint pâle à vue d’œil tandis que ses pupilles se dilataient au fur et à mesure qu’elles se noyaient totalement dans les iris de son interlocuteur. Il l’agrippait toujours et la pression de son genou s’apaisa involontairement. Il était tétanisé par ce flot d’émotions qui le submergeait, et son cœur qui palpitait aussi vite que lorsqu’il était pris d’une crise d’asthme.
« te t... » retenta-t'il en vain. Il ignorait combien de temps s’était écoulé à ce moment. Il lui semblait que cette notion même du temps s’était figée, et qu’il était totalement bloqué et emprisonné dans sa contemplation. Et ce sourire, qui ne lui semblait plus si agaçant… Non, il lui semblait que maintenant il ne pourrait plus vivre sans ce sourire devant lui. Il le fixa, il devait se le remémorer, il devait graver ces lèvres dans sa mémoire à tout jamais car même s’il n’en avait pas une décuplée comme celle d’Anton, il ne pourra jamais oublier ce qu’il admirait en cet instant. Il sentit avec effroi le poison de la créature l’envelopper dans une étreinte chaude et aimante. Ce poison le poussait vers le patient, et obéissait à cette force inconnue qui prenait un contrôle total sur son être. Il rapprochait son visage, les palpitations de son cœur s’accéléraient, et son souffle cessa d’exister un court instant…

« Je viens vérifier votre perf… Mais que faîtes-vous ?! »

Stoicheìo sursauta. Le temps ne s’était donc pas arrêté ! Il lâcha subitement Anton, retira son genou puis se redressa si vite et si brutalement qu’il entendit son bassin craquer de mécontentement. Le médecin le poussa pour vérifier que le blessé allait bien, tandis que l’élémentaliste fixait droit devant lui l’air perdu, et ne comprenant pas ce qu’il venait de se passer. Il reprit ses esprits suite à une petite douleur dans son dos, puis secoua la tête. Le médecin s’était tourné vers lui et avait appelé d’autres infirmiers à la rescousse. C’était probablement pour le mettre dehors. La peur au ventre – bien que ce ne soit pas les blouses blanches qui l’effraient – le tueur leva les bras et se dirigea vers la sortie en murmurant qu’il partait pour de bon. Il avait passé trop de temps ici, et il souhaitait fuir de nouveau pour oublier ce qu’il avait failli faire…
« Vous n’allez nul part ! Nous n’avons pas terminé vos examens hier, vous allez donc passer la journée ici !
Non non…
Sisi. »

En voyant plusieurs personnes l’entourer, il continua de bafouiller des refus sans pour autant opposer une grande résistance. Du moins jusqu’au lit. À peine ses fesses se posèrent dessus qu’il se rendit compte qu’il allait se faire attacher ici, et il paniqua. Ah c’était drôle quand ça arrivait à Anton, mais lorsque c’est lui qui prenait là ça l’était beaucoup moins. Il mordit l’un des médecins et commença à faire tout un caprice en se débattant comme un forcené, ce qui confirma les infirmiers dans le fait qu’il valait mieux le garder bien sanglé, comme son « pote ». Même une fois attaché, Nerό gigotait en leur ordonnant de le laisser partir. Il devenait tellement furieux que le rouge lui était monté aux jours, (à moins que ce ne soit l’embarras qui se réveille enfin). Les hommes étaient déjà repartis que l’assassin continuait de se débattre, faisant tomber la couverture et les draps tellement il bougeait. Il ne se calma que lorsqu’il fut épuisé, et il décida de faire la tête à Anton. Parce qu’il s’était passé quelque chose de vraiment bizarre entre eux, parce que l’ex-brume devait être bien satisfaite de sa vengeance et parce que de toute façon, tout était de sa faute. Nerό tourna la tête du côté opposé et cessa subitement de bouger pour bouder. À moins que la créature ne le pique encore au vif en le provoquant, il risquait de ne recevoir pour réponse que des grognements d’enfant pas content.
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MessageSujet: Re: J'aurais pas v'nu. [Anton] J'aurais pas v'nu. [Anton] Icon_minitimeMar 28 Juin - 13:08

Vraiment, comment quelqu’un pouvait se réjouir à ce point de la voir attaché ? Anton s’attendait presque à voir l’élémentaliste sautiller de joie à travers sa chambre. Et dire que quelques minutes auparavant il le menaçait de son couteau. Qu’est-ce qu’il lui voulait en fait ? Le tuer, l’aider, le faire chier ? Etrange au vu de leurs rencontres précédentes que ce soit la dernière option qu’il considéra le plus sérieusement. La raison : c’était ce qui motivait nombre de ses paroles en présence du dresseur, alors pourquoi ne serait-ce pas réciproque ? Bien sûr, il ne pensait pas que la myriade d’émotions provoquée par cet homme trouvait son écho chez le brun, mais il pouvait au moins se permettre de supposer que l’autre aimait le provoquer, même pour des raisons différentes. Il n’y avait donc rien d’étonnant à ce qu’Anton lui rende la pareille en l’apostrophant. Et qu’est-ce que l’autre lui répondit ? Qu’il ne savait pas de quoi il parlait. Anton aurait volontiers levé les bras au ciel s’ils n’étaient pas entravés… Par SA faute. « Tu ne vois pas ? Tu veux me tuer, ensuite tu me sauves, tu t’attaques à moi, et tu t’arrêtes au dernier moment ? Non, tu ne comprends toujours pas ? » Au fond, Anton n’attendait aucune réponse, pour la simple et bonne raison que l’autre semblait ne considérer que les paroles qui l’arrangeaient. Bah, tant pis, cela faisait au moins d’exprimer à voix haute le désarroi qui l’habitait. Ses prochaines paroles entrèrent néanmoins sur un terrain bien plus… Provocateur, de même que son sourire et l’expression de son visage. Et à en juger par la façon dont le regard du dresseur perdait de sa malice au profit d’un sérieux assez… Inquiétant, cela fonctionnait. Peut-être un peu trop.

Ohoh… Pas bon ça, pas bon du tout. Voyez-vous, quand un assassin vous fonce dessus avec un air meurtrier (sans mauvais jeu de mots), cela annonce rarement un avenir resplendissant pour vous. Quoi qu’il en soit, Anton en vint presque à regretter ses provocations en voyant l’autre lui foncer dessus telle une machine à tuer. Presque, parce qu’au fond, comment pourrait-il jamais regretter des paroles ayant pour conséquence des émotions d’une telle ampleur qu’elles le fascinaient ? Pourrait-il un jour se lasser de la compagnie de cet homme, si prompt à l’émerveiller de par sa complexité ? Rien n’était simple avec lui : ni les émotions de l’assassin, ni même celles de la créature de brume. Comment un être comme lui aurait-il pu résister à un être possédant tellement de facettes enfouies en lui que chacune d’entre elle aurait pu occuper pendant des heures si esprit si prompt à l’ennui ? Chaque fois qu’ils se trouvaient dans la même pièce, ses doigts mourraient d’envie d’effleurer chaque parcelle de peau daignant s’offrir à son regard, car l’observer ne serait jamais, jamais assez. Alors ce ne fut pas l’approche pleine de rage du tueur qui effraya Anton… Non, c’était le désir destructeur de l’avoir plus près de lui, la joie sauvage que ce soit lui, Anton, qui provoquait cette nouvelle réaction. Dieu comme cette obsession pour chaque pièce du puzzle que constituait cet homme le terrifiait, car il repoussait chaque seconde ce dont il était capable pour l’assouvir.

Bien sûr, ses poings se serrèrent. Evidemment que ses muscles se contractèrent en tentant désespérément d’échapper à leurs entraves lorsque l’homme attaqua. Et pourtant, même la douleur violente de son dos réveillée par la brusque pression sur son bassin ne valait pas son désappointement d’entendre l’autre confirmer qu’il ne tenait pas à lui. Et malgré tout, il ne savait même pas s’il luttait pour se libérer ou bien pour approcher cet être si plein de rage plus près de lui. Ses poings voulaient-ils frapper, déloger, violenter, ou bien apaiser, caresser, s’approprier ? Et ce doute le perdit dans des abimes de pitié pour lui-même, pour son désespoir à venir. Oh, pas parce qu’il avait honte, mais parce qu’il ne connaîtrait jamais la texture de cette peau, ne pourrait jamais tracer de ses doigts chaque trait de sa visage afin de le faire sien. Et ceci le déboussolait, comme un enfant refusant de croire que son rêve le plus cher ne se réaliserait jamais. Son obsession risquait de le dévorer de l’intérieur, car il se devait d’accepter cette certitude qui faisait jour dans son esprit : peu importe combien ses mains étaient affamées de contact, elles étaient restreintes aussi sûrement aux draps sous leurs doigts aussi certainement que cette créature ne lui appartiendrait jamais.

Puis le genou s’enfonça un peu plus, et deux mains vinrent appuyer ses épaules contre le matelas, et la souffrance le ramena à l’instant présent. L’expression de malice sur le visage de son ennemi lui arracha un rire sans joie. Bien sûr qu’il avait mal, mais la douleur de son obsession était encore bien trop présente dans son esprit pour qu’il attribue cela au simple genou du dresseur. Mais cela, jamais il ne lui révèlerait. Il ne pouvait lutter contre ses désirs ? C’était ce que l’on verrait. Il lui restait une barrière, une dernière défense : le déni. Son souffle court, les rides sur son front, la lueur dangereuse au fond de ses yeux ? Il les attribua à la douleur. En ces instants d’abandon à ses pulsions, rien ne lui semblait plus important que de revêtir son masque d’orgueil et de contrôle, celui d’une créature mythique née de la brume et de la magie. Cette créature ne ressentait qu’agacement et frustration, accompagnés d’une éventuelle douleur physique. Mais pour Anton, elle était bien plus cela. C’était elle qui dissimulait en son sein le véritable monstre, cette parodie grotesque des sentiments humains, tellement exacerbés qu’ils n’étaient plus que désirs incontrôlables. Cet Anton là ne devait jamais apparaître aux yeux du fruit de ses désirs actuels, sans quoi il perdrait le peu de maîtrise de soi qu’il lui restait. Il ne le permettrait pas.

Mais l’autre ne s’éloignait pas, refusait de laisser en paix cet être torturé par sa simple présence. Y avait-il torture plus exquise que cette proximité, douleur plus insupportable que celle provoquée par cette passivité forcée, par la conscience aigue que désirer n’y changerait rien. Et l’autre continuait sur sa lancée, inconscient du trouble qu’il semait chez sa victime. « Tu délires pauvre idiot je suis venu te t… » Le quoi ? Le tuer ? Quiconque les surprenant ainsi n’aurait certainement pas pensé ainsi. Les yeux d’Anton papillonnèrent, ne sachant où se poser, que regarder, qu’interpréter. Pourquoi ce visage palissait-il ? Et ces pupilles… Se dilataient-elles ? Un léger frisson parcourut son échine, tandis que ses propres iris si clairs s’assombrissaient, le noir de ses pupilles gagnant peu à peu du terrain. Toute pensée le quitta instantanément, ses perceptions se réduisant au sang battant à ses temps, à l’homme le tenant si fermement, trop proche de lui et pourtant pas assez. Ne comprenait-il pas ce qu’il faisait ? Il lui offrait la vision de ce qu’il ne pourrait jamais avoir. Le genou cessa toute pression douloureuse, et pourtant la respiration d’Anton ne reprenait pas son rythme normal. Il lui semblait au contraire que son souffle n’avait jamais été aussi saccadé, toute tentative de contrôle virée à coups de pied par l’instinct reprenant le dessus. Un nouveau frisson accompagné d’un bruit de gorge inaudible lui échappa lorsque le regard de l’assassin se posa sur ses lèvres. Ses propres yeux suivirent cet exemple, hypnotisés par cette bouche se rapprochant de la sienne. Ses poings se resserrèrent vainement, l’attente et l’idée même que cela soit réellement en train d’arriver le laissant totalement sans défense. Se serait-il battu s’il l’avait pu ? Comment aurait-il réussi lorsque ce simple souffle l’effleurant, ce regard sur lui, l’emprisonnaient bien plus efficacement que ses entraves ?

Il aurait gémi de frustration lorsqu’une voix brisa le sortilège les maintenant ensemble. Son esprit peinait à reprendre le contrôle sur son corps en feu, et il détourna le regard de l’autre homme, presque honteux de s’être laissé aussi aisément maîtrisé. Le médecin se précipita vers lui mais il n’y prêta aucune attention, son cerveau incapable de faire autre chose que de repasser en boucle l’image de ce visage tellement fascinant. Son manque de concentration et son air hébété semblèrent convaincre plus qu’autre chose le personnel que l’élémentaliste avait tenté de lui faire du mal, avait perdu le contrôle. Etait-ce vraiment le cas ? Chaque seconde passant, il avait de plus en plus de mal à se convaincre que tout ceci s’était réellement passé, que ce n’était pas une illusion créée par son obsession prenant de plus en plus le dessus sur sa raison. L’autre homme avait-il compris ce qu’Anton tentait si désespérément de dissimuler derrière son extérieur moqueur et voulut en jouer ? Cette pensée réveilla une douleur sourde en lui, qu’il ignora au profit de la colère que qui ce soit se serve de lui de cette manière. Pourtant, il n’avait pas rêvé la façon dont les pupilles de son compagnon s’étaient dilatées, il n’avait pas pu imaginer ce regard sur ses lèvres. Et pourtant quelle autre solution y avait-il qu’un jeu d’acteur développé et ses propres émotions lui faisant voir ce qu’il voulait ?

Il n’en revenait pas de s’être laissé prendre au jeu aussi aisément. Si le sujet revenait dans l’une de leurs discussions, il porterait le blâme sur son immobilité forcée et la douleur. Rien, rien ! ne lui ferait admettre le trouble qui l’habitait encore. Et pourtant… Si une autre situation comme celle-ci se présentait, serait-il capable de résister ? Chaque minute passée en sa compagnie rongeait sa détermination et son contrôle de soi. Ses émotions se rebellaient constamment, passant d’un extrême à l’autre sans qu’il n’y puisse quoi que ce soit. La seule solution, accéder au désir de provocation, d’avoir cette attention sur lui, en espérant que cela noierait ses autres pulsions… Innommables, impensables. Il respira profondément, n’osant même pas regarder le tueur se débattre contre les médecins de peur de croiser son regard et d’ordonner au personnel d’ôter leurs salles pattes de SON ennemi. Au moins cet intermède de violence lui laissait-il le temps de reprendre le contrôle de son corps qui lui était devenu étranger, de sa respiration affolée. Il en aurait besoin de cette maîtrise, surtout s’il devait passer la journée attachée aux côtés d’un homme piétinant toutes les limites qu’Anton s’était toujours imposé. Avec un sourire narquois pour lui-même, il songea qu’au moins aucun d’eux ne risquait de se jeter sur l’autre, ce qui pouvait s’avérer une malédiction comme une bénédiction. Au moins la créature ne ferait-elle rien qu’elle regretterait plus tard, mais en attendant il allait devoir faire avec l’absence d’un contact quel qu’il soit entre eux.

Enfin les médecins partirent, et Anton se sentait à peu près à affronter l’autre et ses moqueries probables. Au lieu de ça, il ne bougeait absolument, lui tournant la tête. Aussi facilement que ça, sa résolution de tenter de se maîtriser partit aux égouts, chassée par les besoin d’avoir cette attention sur lui, et lui seul. Il se justifia en se disant qu’une journée entière sans pouvoir rien faire serait horriblement ennuyeuse si l’autre n’acceptait pas de collaborer et de le distraire. En plus, les draps et les entraves ne cessaient de se manifester à son don, et cela lui donnait mal à la tête. « Tu vois, c’est exactement de ça que je parlais. Tu me sautes dessus alors même que tu semblais tout à fait calme et contrôlé ». Il laissa planer le doute sur le sens de « sauter » dessus sans même le vouloir, son inconscient prenant déjà le contrôle de ses paroles. Il espérait que cette phrase serait suffisante pour tourner ce visage vers lui, contrarié de ne pas pouvoir observer ces yeux qui le hantaient. Au cas où, il rajouta : « Une vraie adolescente prisonnière de ses hormones. » Quoi ? Mieux valait prévenir que guérir, et s’assurer qu’on lui accorderait enfin l’attention qu’il méritait.
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MessageSujet: Re: J'aurais pas v'nu. [Anton] J'aurais pas v'nu. [Anton] Icon_minitimeMar 28 Juin - 15:27

Il avait bien failli faire la pire bêtise de sa vie. Quelque chose qu’il n’avait encore jamais fait, de toute son existence. Du moins, pas sous l’influence de ce désir et encore moins à quelqu’un qu’il considérait comme un ennemi. Le tueur n’avait plus aucune emprise sur sa force. S’il maintenait toujours Anton, c’était pour s’assurer que ce dernier ne se déroberait pas à leur face à face de plus en plus rapproché. À la fin, il ressentait même le souffle chaud du blessé l’incitant davantage à se rapprocher et à faire enfin ce que son corps entier lui hurlait d’accomplir. C’était un sadisme hors pair que de résister vainement à cette pulsion, et de la ralentir le plus possible dans l’espoir muet que l’ensorcellement prenne fin avant de commettre l’irréparable. Plus il se rapprochait, plus son espoir grandissait mais changeait. Il n’espérait plus se libérer, il voulait juste qu’on les laisse seuls, tous les deux. Que personne ne vienne le déranger, afin qu’il puisse s’offrir à sa guise ces lèvres qui le narguaient à quelques centimètres seulement des siennes. Nul doute qu’il allait craquer, et ce malgré toute la volonté que lui imposait son cerveau. Une force incommensurable pesait sur son dos et l’empêchait de se redresser. C’était comme un poids géant qui s’affaissait sur lui, le poussant douloureusement vers son adversaire jusqu’à lui supprimer toute volonté en échange de sa coopération. Plus rien n’existait d’autre que la présence d’Anton, à ce moment. Plus rien, jusqu’à ce que le courant d’air de la porte et des ondes de voix balayent d’une facilité déconcertante cette masse invisible qui entravait le dos de l’élémentaliste. Dans cette transition encore non terminée entre le contrôle et la frénésie, sa première idée fut de sauter à la gorge du médecin pour le faire taire, le supprimer puis de refermer aussitôt la porte. Il se retint, car en se redressant subitement il se rendait compte de ce qu’il s’apprêtait à faire. C’eut l’effet d’un énorme coup de marteau sur son crâne, et il resta planté devant le lit, les bras pendants de chaque côté et s’interrogeant sur la réalité de cette pièce.

On crut qu’il avait tenté de faire du mal à Niflheim. Ça avait été le cas en quelques sortes puisqu’il s’était jeté dessus sans aucune retenue et en le menaçant de le tuer. Et pourtant le « combat » qui s’était échangé entre eux n’avait laissé aucune violence prendre le dessus. Ils étaient tous les deux sous le choc sans qu’aucun coup physique ne parte. En un rien de temps, Nerό était maîtrisé et se retrouva dans la même situation inconfortable que son rival. Dans un lit voisin d’une même chambre, ils étaient seuls tous les deux. Une symétrie se traçait entre eux. L’élémentaliste boudait comme un enfant puisqu’il n’avait plus aucun moyen d’exprimer sa colère. Il ne voulait pas se perdre en paroles parce qu’il était parfaitement conscient qu’il s’énerverait à cause de l’autre. Qu’il se mettra en colère, de plus en plus en colère et sans pouvoir s’en sortir. Être attaché le rendait nerveux et agressif, ajouté à la présence d’Anton qui avait le même effet. Il lui était déjà arrivé de nombreuses fois de se retrouver attaché par ses maîtres, surtout à ses débuts. Après, les cordes n’étaient plus des entraves mais des punitions à elles seules lorsqu’elles le maintenaient quelque part suspendu ou bien qu’elles l’obligeaient à rester enfermé dans un lieu étroit. Une cage, par exemple. Il faisait une fixation sur tout ce qui était chaînes, prisons, fils… Ce traumatisme n’était cependant pas au point de raviver chez lui une panique suprême qui le ferait supplier de le détacher. Il avait juste quelques mauvais souvenirs qui lui revenaient à l’esprit, comme s’il se rappelait quelques coups qu’on lui avait abattus dans cette position. Il se rappelait de ça d’une manière extrêmement distante. Parce que maintenant, il était de l’autre côté du champ. Maintenant c’est lui qui attachait l’élève et qui tenait le fouet pour punir. Il lui semblait qu’il était devenu une autre personne et comparait ce changement à la puberté humaine, lorsqu’un garçon devient un homme.

L’assassin laissa ses mains et ses jambes se reposer après ce débat fulgurant. Il tentait de faire du mur sa seule préoccupation mais dans sa colère sourde et muette, il ressentait encore l’envie de se tourner pour croiser le regard du perturbateur. Tout était de la faute d’Anton, et il lui en voulait. Il ne s’était jamais retrouvé dans une situation pareille, il aurait tant aimé le lui faire payer, mais chaque vengeance qui germait dans son esprit ne parvenait pas à la mort comme final. Certaines vengeances ne comportaient même pas la douleur. Il aurait aimé ramener ses jambes à lui car il ne dormait jamais tout à fait allongé, mais les sangles lui rappelèrent ce petit problème technique. Il pesta intérieurement et souffla, soulevant par la même occasion un petit pan de son foulard devant lui. L’écharpe qui était remonté d’elle-même devant sa bouche durant son échange de coups avec les infirmiers. La tête sur l’oreiller, il serra les dents. Il les serra encore plus lorsque l’autre prit la parole. C’était certain qu’Anton allait dire quelque chose mais Nerό espérait qu’il attende qu’il se soit un peu calme.

« Mais je SUIS calme. » grogna-t’il en fixant toujours le mur, tellement persuadé de ce qu’il disait. Il ne voulait pas céder, pas maintenant. Il ne pouvait pas se permettre de se mettre en colère parce que leurs disputes ne leur attiraient que des ennuis. S’ils se criaient dessus, les hommes en blanc allaient encore venir mais cette fois pour les séparer. Et maintenant qu’il était piégé ici, le dresseur ne voulait surtout pas être séparé du barman. Il fixa une armoire qui bordait le mur en essayant de se concentrer un maximum dessus. Il n’avait encore jamais tourné le dos à Niflheim mais vu son état et leur incapacité à faire le moindre mouvement, il s’accordait ce répit. De plus, il lui était bien difficile de le regarder en face depuis qu’il avait perdu le contrôle et failli… Non, il ne pouvait pas le regarder sans ressentir de l’embarras. Du moins c’est ce qu’il croyait, jusqu’à ce qu’Anton lâche encore une phrase de trop et que l’assassin tourne la tête vers lui pour lui lancer un regard noir – comme il en fait tant.
« Dixit le zombi qui me court après dans l’hôpital ! » s’écria-t’il avant de souffler comme un gosse. Il n’en revenait pas, l’autre le comparait maintenant à une adolescente ! Il regrettait tant d’être attaché, parce qu’il ne pouvait pas lui sauter à la gorge pour le faire taire. Se rendant compte cette fois – miracle ! – qu’il perdait son sang-froid, pour ne pas changer, il marmonna quelque chose d’à peine audible, surtout pour lui-même, puis il se tourna de nouveau vers le mur. Mais il ne tint pas quelques secondes qu’il regardait de nouveau Anton dans les yeux pour l’agresser à son tour.

« Mais qu’est-ce qui t’as pris de venir fourrer ton nez dans MES affaires ? » demanda-t’il en faisant référence au combat contre le démon. Il n’aimait déjà pas beaucoup avoir des rivaux sur ses contrats, mais si en plus il s’agissait d’Anton qui faisait ça pour une raison qui lui était encore trop obscure… Il laissait volontairement de côté le petit détail comme quoi Niflheim lui avait aussi sauvé la vie. Non, ça contredirait bien trop sa mauvaise foi. « Je m’en sortais très bien sans toi. »
Il poussait son mauvais caractère jusqu’à son comble. Il ne pouvait pas se dire un seul instant que sans l’intervention d’Anton il serait maintenant entre quatre planches et probablement déjà six pieds sous terre. Il avait voulu régler ça rapidement et s’était confronté à une puissance qu’il avait malheureusement sous-estimée. Et pourtant, il sentait une fierté découler en lui, une petite fierté qui s’était accentuée à la mort du démon : À deux, ils avaient réussi. Ils avaient agi en équipe et haut la main. Et ils avaient fait quelque chose que, seuls, ils n’auraient pas pu faire. C’était à la fois frustrant mais aussi encourageant, car Stoicheìo n’avait plus la sensation pesante que le destin voulait les voir s’affronter sans arrêt. Bon maintenant il était persuadé que ce même destin voulait juste jouer avec eux et les faire chier (saletés de créateurs sadiques !), mais c’était toujours mieux qu’avant. Il soupira de nouveau et aperçut à côté du lit du blessé un verre d’eau à moitié plein qui devait probablement lui avoir été servi pour la nuit. Nerό remua ses doigts et l’eau s’évada du verre pour monter au-dessus du visage d’Anton. Il maintint plusieurs bulles suspendues ainsi. Il ne fit rien, c’était juste au cas où Nifhleim lâche quelque chose qui lui déplaise et PLAASH, il se prendra de l’eau dans la figure hinhin. Nerό se sentait déjà un peu mieux.
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MessageSujet: Re: J'aurais pas v'nu. [Anton] J'aurais pas v'nu. [Anton] Icon_minitimeMer 29 Juin - 9:39

Soupir. Anton pouvait presque entendre chaque seconde passer, comme si une horloge cruelle lui faisait ressentir le passage, si lent, du temps. Autant dire que si l’horloge avait été à côté de lui, il l’aurait volontiers écrasée. Nulle besoin de pendule pour savoir que d’ici quelques minutes, il allait s’ennuyer comme un rat mort. Tenez, voilà une expression qu’il n’avait jamais compris. Déjà, il ne voyait pas comment un rat pouvait s’ennuyer (même sa vie n’entrait certes pas dans la définition du mot passionnant selon Anton), mais en plus mort… Peut-être cette expression avait-elle été inventée par un être magique connaissant le paradis des rats, et qu’il s’agissait en réalité d’un lieu où il n’y avait rien à faire ? … Argh ! Il détestait ne pas pouvoir occuper son esprit. Ses pensées se perdaient toujours dans des idées totalement inintéressantes sans qu’il ne puisse rien y changer, puisqu’il n’avait rien d’autre à faire. En fait, il aurait une activité si l’assassin daignait tourner sa fichue tête vers lui ! Enfin, au moins lui répondit-il. Il avait craint devoir passer la journée avec un tueur boudeur et ronflant. L’enfer quoi. Heureusement que le regarder intéressait suffisamment la créature de brume pour qu’il lui pardonne ces particularités… Ah, qui espérait-il berner, franchement ? Comme si chaque trait de caractère de l’élémentaliste ne l’amusait ou ne le fascinait pas en égale mesure. Encore une raison pour répliquer. Que voulez-vous, il n’avait vraiment pas le choix, il se devait de provoquer l’autre. « C’est ça. Et l’espèce de grognement qui te sert de voix transmet un calme sou-ve-rain. »

Au moins sa prochaine remarque, c'est-à-dire la comparaison (tout à fait innocente, évidemment) avec une adolescente, provoqua-t-elle une réaction un poil plus digne de ce nom. Et l’assassin se tourna même vers lui, si ce n’était pas magnifique ! Bon, il le regardait pour lui jeter un regard noir et le traiter de zombie, mais bon… Hey ! Qui était un zombie ?! Il lui jeta sa propre version du regard assassin, pas besoin d’être un tueur à gages pour cela. « C'est vrai qu'un fantôme entièrement habillé de blanc s’amusant à rendre visite aux patients pendant leur sommeil s'y connaît en zombie ! » Visite qu’il ne lui avait toujours pas expliquée, d’ailleurs. Il avait fait genre qu’il voulait l’assassiner, mais aux dernières nouvelles, Anton était toujours bien vivant, et il refusait de croire qu’une nuit entière plongé dans… hum… un sommeil réparateur, n’est pas présentée de nombreuses opportunités pour un tueur à gages. A moins qu’il soit aussi blessé par leur petite aventure de la veille. Oubliant momentanément qu’il était censé être en colère, ce qui se produisait hélas de plus en plus fréquemment, il laissa son regard parcourir le corps de son ennemi à la recherche d’une plaie quelconque (et seulement de ça). Il trouva bien une ou deux ecchymoses, mais rien d’autre. Pourtant, le médecin avait bien parlé d’examens à faire non ? Raison pour laquelle il s’était fait attaché, dans SA chambre, plutôt que de se faire virer de l’hôpital. Anton refusa d’exprimer à voix haute le soudain doute, et surtout l’inquiétude, qui l’envahirent, son cœur se serrant brutalement à l’idée de SON assassin blessé ou malade. Le poing dissimulé du regard de l’objet de ses inquiétudes se serra vainement, tandis que sa mémoire retraçait encore chaque évènement de la veille afin de dénicher le moindre signe d’un mal-être qu’il n’aurait pas détecté auparavant.

Ses réflexions furent rudement interrompues par son voisin de chambrée, et toute crainte concernant la santé de celui-ci s’évapora en quelques secondes. Ses mâchoires se serrèrent et il concocta le regard le plus mauvais, mais aussi le plus supérieur qu’il put afin de le lancer à son… Son quoi ? Ex-ennemi, nouveau cauchemar ? « TES affaires ? Tuer un démon qui veut ma mort me concerne bien plus personnellement que toi ! Qu’est-ce que tu fichais là de toute façon ? T’as pris un contrat pour tuer ton ancien commanditaire ? Bravo pour le respect des accords passés… » C’était bien ce qu’il lui avait dit non ? « Les contrats changent » ou un truc du genre. Voilà qui lui confirmait qu’il ne fallait jamais, jamais embauché les services d’un assassin. Mieux valait faire le sale boulot soi-même de toute façon, au moins vous étiez sûr qu’il était accompli. Bon, évidemment, quand vous faisiez 1m50 et que votre seul pouvoir consistait à transformer l’arme de votre adversaire en bouquet de fleurs, voilà qui compliquait un peu votre tâche. Cela transmettait plus un message de « Peace and Love » plutôt qu’une menace de mort. Mais ce démon ? Il aurait probablement mis la pâtée à Anton s’il l’avait attaqué alors qu’il se trouvait seul. Il ne voyait donc absolument pas où se trouvait la nécessité d’embaucher l’élémentaliste. Et l’autre qui pensait pouvoir s’en sortir tout seul !

« Aaahh ! Bien sûr ! Je n’avais pas compris qu’en fait tu ne voulais pas le tuer, mais te suicider ! Effectivement, tu t’en sortais très bien ! Une seconde de plus et PAF ! Plus de dresseur pour le cirque… » Dieu, cette seule pensée le faisait frissonner d’effroi. Dire que s’il s’était un peu moins pressé pour préparer ses affaires, s’il avait souhaité mené sa mission un peu plus tard… Mais cela ne s’était pas produit, Il prit une grande respiration, ses yeux se focalisant sur le visage en face de lui, se noyant dans le soulagement brut de le voir toujours en vie. Aussi peiné qu’il soit de l’admettre, il ne savait pas ce qu’il aurait fait si au lieu de trouver une cible toute bête à tuer, il avait retrouvé le corps de cet homme. La seule idée lui soulevait l’estomac. Rien que le souvenir du dresseur au bout de sa propre arme lui soulevait l’estomac, et lui donnait envie d’écrabouiller encore et encore le corps de son agresseur. Mais celui-ci était mort, eux deux étaient saufs. Ensemble ils s’en étaient sortis. Toute pensée positive concernant leur partenariat fut tuée dans l’œuf par l’eau se déplaçant dangereusement au-dessus de sa tête. Quoi, il voulait le noyer s’il le provoquait trop ? Mais voyons, il s’ennuierait sinon. Sa moue vira à l’offense pure et simple, détestant l’idée qu’on veuille le faire taire. Et puis quoi encore ? Ses doigts commencèrent à frotter sa paume, amassant peu à peu du poison du côté de cet offensant personnage. « Tu fais ça et je te balance suffisamment de poison pour que l’observation du plafond soit ta seule occupation pour le reste de la journée ». Bon, il espérait qu’il n’aurait pas à mettre en œuvre sa menace, sans quoi sa journée promettait d’être longue et ennuyeuse. Quand à envoyer plus de poison… Impensable ! Déjà qu’il s’était donné tant de mal pour qu’ils n’aient plus à se tuer mutuellement… Hey ! Une minute ! Ses sourcils se froncèrent, encore, et ses lèvres prirent un pli songeur. Son regard accrocha de nouveau celui-ci si bleu de son compagnon, refusant néanmoins que cela le détourne de ses conclusions… Enfin, pas plus de quelques secondes en tout cas.

« Mais si le commanditaire est mort, tu n’as plus de contrat pour me tuer pas vrai ? Alors qu’est-ce que tu fiches ici ? » Il espérait juste que ce ne soit pas qu’il désirait le voir mort à tout prix, parce que cela rendrait toute sa petite expédition « tuer l’expéditeur pour que l’envoyé et moi n’ayons plus à nous affronter » totalement inutile. De toute façon, s’il avait voulu sa fin à ce point, il aurait suffi qu’il s’en aille la veille. Anton avait beau tenter de se convaincre du contraire, il ne se faisait pas beaucoup d’illusion sur comment il aurait fini la veille sans l’intervention… généreuse (Beurk ! Ce simple mot associé à cet homme…) de l’assassin. Franchement, quelle prise de tête ! Il ne pouvait même s’imaginer à la place de l’élémentaliste, pour la bonne raison qu’il n’avait aucune idée de ce à quoi il pouvait bien penser. Et vraiment, c’était bien là tout le problème et la raison de sa propre fascination. Franchement, il devait avoir des instincts masochistes ou de mort profondément enfouis en lui pour s’être pris d’une fascination d’un homme comme ça. Il n’avait plus qu’à prier pour qu’un côté gentil et doux fasse son apparition chez l’assassin, lui prouvant qu’en réalité il avait raison de se soucier à ce point de lui ! Quoique… En fait non… Cela serait probablement bien plus dérangeant. Rien que de l’imaginer chantonnant dans des prés avec des petites fleurs à la main… Oui, bon, inutile de marquer à vie son esprit par des images qui n’avaient rien de concrètes !

Il secoua la tête, se forçant à penser à autre chose, ou même à se vider l’esprit. Grossière erreur, au vu de la quantité de sa peau toujours en contact avec de multiples objets dont il n’avait pas encore tout vu. Il ferma les yeux, les rides sur son front s’accentuant, cherchant désespérément d’y échapper. Parce que bon, les visions de malade ça allait un temps, mais il n’avait aucune envie d’assister au séjour de tous les spécimens qui avaient dû être attachés par ses entraves. Ses doigts attrapèrent la sonnette placée avec convenance près de sa main maintenue immobile, et la pressèrent. Quelques minutes plus tard, un infirmier arriva. Si ce que disait l’assassin était vrai, on n’allait certainement pas lui envoyer de femme de si tôt. L’homme, bien que méfiant, s’enquit poliment de ce que Anton voulait. « Est-ce que vous pourriez me détacher le temps que je mette un pantalon, s’il vous plaît ? » Argh, demander aussi poliment lui brûlait la langue. Heureusement, se défendre contre des visions de plus en plus envahissantes avait accentué sa pâleur et les rides de douleur marquant son visage, et il se doutait qu’il avait l’air à peu près inoffensif. L’infirmier prit néanmoins la précaution d’appeler le médecin responsable, qui après quelques arguments du genre « Je me sens mal à l’aise avec ceci comme seul vêtement » et « Je n’arrive pas à me reposer en étant stressé » accéda à sa requête. Ah, les humains. On lui passa son sac, et les deux hommes l’escortèrent dans la petite salle de bain. (Après ce qui s’était passé toute à l’heure, hors de question de se changer devant l’autre homme). Il ne put pas enfiler de veste malgré tout, le personnel ayant besoin d’accéder régulièrement à la plaie de son dos. Enfin, ce n’était déjà pas si mal. Ce à quoi il ne s’attendait pas, c’était se faire assaillir par une vision en fouillant dans son propre sac. Bouillant de colère mal contenue, il se força à rester calme, à enfiler sous-vêtement et pantalon rapidement, de même que ses gants (tant pis pour les regards interrogateurs des hommes l’accompagnant), avant de se faire de nouveau attaché et laissé tranquille.

Il soupira de soulagement au fait que seule la peau de ses bras touchant encore ces objets étrangers, avant de se retourner brusquement vers l’assassin, le regard accusateur. « Toi, pourquoi t’as volé mon bonnet ? Ils n’en font pas au cirque ? » Franchement, imaginez sa surprise lorsqu’en récupérant ses habits, il avait eu une vision du tueur fouillant son propre sac pour en dérober son couteau (ça il le savait déjà) et son bonnet. Vraiment, la lame, il pouvait comprendre ! Après tout c’était une assez bonne arme. Mais le bonnet ?
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MessageSujet: Re: J'aurais pas v'nu. [Anton] J'aurais pas v'nu. [Anton] Icon_minitimeMer 29 Juin - 13:23

« Je ne grogne pas » failli lui répondre l’élémentaliste, et tout en grognant. C’est pourquoi il se retint et se contenta de laisser échapper un petit « MMhgrmbl » agacé qui se mariait à merveille avec son air bougon du moment. Anton se trompe, car l’assassin était parfaitement calme, sous un self contrôle d’ailleurs très surprenant. Il essayait de se convaincre qu’il se contrôlait aussi bien que d’ordinaire, et ce malgré la présence de ce perturbateur dans la même chambre que lui. Si Nerό visionnait plus tard une vidéo de surveillance mettant en scène ses sautes d’humeur, il protestera en disant que cet homme n’est pas lui. D’ailleurs il en sera persuadé puisqu’il ne se reconnaîtra lui-même pas. S’énerver comme ça, pour un rien, puis paraître aussi joyeux la seconde d’après pour enfin retomber dans la colère, ça n’était pas lui. Cela dit, revenir sans cesse dans un lieu qu’il ne fréquente d’ordinaire pas, pour voir quelqu’un qu’il prétend détester, c’était fortement louche aussi. Lui-même ne savait pas ce qu’il voulait. Il devait le tuer ! Mais maintenant que le commanditaire du contrat était mort il n’en avait plus la raison. Du coup, cela voulait dire qu’il n’avait plus aucune excuse et qu’il ne devait plus revoir Niflheim ? Impossible. Impossible car il ne sera jamais en paix s’il lui disait adieu. Il songeait bien à l’épier, l’observer à son insu mais il suffisait que l’autre adresse la parole à quelqu’un pour que le tueur devienne agressif. Non, il voulait que l’ex-brume le voie, point.

S’il s’était promis de ne plus réagir aux provocations et de rester zen quoiqu’il arrive, il ne tint pas encore une fois sa promesse. Aux premières paroles il ne fit que râler mais réussit à ne pas le regarder. Aux secondes, en revanche, il sentait de nouveau la colère le gagner. Il était frustré, indigné que l’autre se permette de le comparer à une adolescente en proie à ses hormones. Le mieux aurait été de ne pas relever cette phrase pour montrer à son voisin de lit combien il le dédaignait, mais il n’y parvint pas. Probablement parce qu’il ne le dédaignait pas autant qu’il le croyait… voire pas du tout. Contrairement à Anton, l’ennui ne dérangeait pas Stoicheìo. Au contraire, il était généralement d’une nature ennuyeuse car il ne parlait pas beaucoup. Il y avait pire, mais il y avait mieux aussi. Cet être était patient et rester plusieurs heures allongé dans un lit sans parler ni bouger ne le dérangeait pas le moins du monde. Le fait que ce soir à côté de Niflheim, en revanche, le perturbait un peu plus. Mais comme ce dernier était également attaché, il se sentait mieux. Dire qu’il y a quelques minutes, même pas, il était assis sur le lit de son compagnon de chambre pour le dominer de toute sa liberté de mouvement. Qu’il le narguait, et qu’il se sentait si bien en cet instant. Jusqu’à ce qu’il dérape, qu’il l’empoigne d’un peu trop près et qu’il passe à deux doigts de commettre la pire erreur de sa vie, après celle d’être revenu à l’hôpital bien entendu. Lorsqu’ils étaient si près l’un de l’autre, que l’assassin pouvait sentir le souffle chaud de son ancienne cible, ils s’étaient regardés dans le noir des yeux. Un petit indice inquiétant dans leur regard à tous les deux, Anton ne lui avait jamais paru aussi attirant. Le souffle de ce dernier s’était accéléré et le tueur l’avait bien senti. Était-ce là de la peur ? Mais de quoi avait-il peur, de se faire tuer ou bien de la proximité entre eux ? L’élémentaliste ne souhaitait plus y repenser, mais il crevait d’envie de savoir ce qu’avait bien pu penser Niflheim à ce moment. Qu’est-ce qu’il avait ressenti, lui ? Est-ce que le poison qui agissait sur Nerό avait aussi son effet sur l’entité ? Il ne devait pas y penser. Il ne devait pas se torturer, et arrêter de ressentir un pincement au cœur à chaque fois qu’il se disait qu’Anton n’avait dû éprouver qu’une certaine monté d’adrénaline QUE parce qu’il craignait de se faire passer à tabac.

Ils se lançaient de magnifiques regards meurtriers qui, pourtant, ne faisaient pas peur à l’autre. Comme deux coqs qui essayent de s’impressionner sans grand succès. Cela dit, les coqs ne se compliquent pas autant la vie avec des émotions comme le font nos deux énergumènes. Les insultes fusaient, menant sur tous les thèmes que trouvaient les participants. C’était plus sur les premières choses qui les venaient à l’esprit car pour chacun d’eux, on ne pouvait pas dire que les répliques étaient extrêmement recherchées. La discussion s’entama sur une adolescente, passa sur le zombi puis en vint aux fantômes. Et plutôt que de chercher un autre outil de comparaison bien méprisant qu’il pourrait balancer au blessé, mit fin à la métaphore en restant sur le sujet du fantôme. Être comparé à un mort vivant, c’est quand même dix fois mieux qu’à une adolescente pré pubère ! De plus, il préférait être jugé sur sa tenue et ce à quoi il pouvait bien ressembler, plutôt qu’à son comportement. Il était habillé de blanc, oui, mais c’était uniquement pour passer plus inaperçu dans l’hôpital. Parce qu’un homme en noir parmi les blouses écarlates, ça le fait pas trop. Il faillit rétorquer que s’il était un fantôme, il le hanterait. Mais il s’interrompit parce qu’en attendant, c’est plutôt Anton qui le hantait en ce moment.
« Tu sais ce qu’il te dit le fantôme ? » lâcha finalement Grognon. Il sentit le regard du barman parcourir son corps, et il frissonna. Qu’est-ce qu’il fichait bon sang de bonsoir ? Nerό regrettait maintenant d’avoir fichu sa couette et ses draps par terre en gigotant comme un idiot. Surtout qu’il était ordinairement un frileux – d’où l’écharpe qu’il porte toujours autour du cou. Sans même qu’il ne s’en soit rendu compte, son ventre s’était contracté, ses abdominaux avaient durci ainsi que ses cuisses, et il agrippait le matelas dans ses mains comme si l’on était en train de lui enfoncer un couteau dans la poitrine. Fierté masculine qui se déclenchait chez les humains lorsqu’une jolie dame observait les pectoraux d’un homme. À la différence que l’homme en question, ici, était habillé. L’élémentaliste cessa toute contraction lorsqu’il le remarqua mais il ne se détendit pas pour autant. Il aurait voulu se venger en fixant le corps d’Anton, lui aussi, rien que pour le mettre mal à l’aise, mais c’était sans compter que ce dernier avait encore le dessus du lit sur lui. Il se rabattit sur autre chose en reprochant à Anton de s’être mêlé de cette affaire alors qu’il était déjà dessus. Il put ainsi admirer secrètement le regard lourd de sens que son ennemi lui lança, y répondant par un rictus involontaire mais aussi par une fixation sur ces yeux fascinants qui faisaient frémir le bas de son dos. (Après j’ai pas compris si ce qu’il dit c’est à haute voix ou si c’est ce qu’il pense alors j’vais pencher pour la seconde solution.) L’élémentaliste partait du principe qu’il s’agissait de SON contrat et que c’était à lui de régler ça tout seul. Il n’acceptait déjà pas d’aide en temps normal mais alors celle de Niflheim encore moins ! L’homme pour qui il avait détourné ses propres principes, et plutôt que de se réconcilier avec il se disputait encore et toujours. S’il n’avait plus aucune raison de le tuer maintenant – et qu’il n’en avait de toute manière pas la force – alors pourquoi ne pouvait-il pas s’empêcher de le menacer et de lui faire croire qu’il n’aurait aucune pitié à lui ôter la vie ? Pour pas que Niflheim découvre cette faiblesse chez lui à son égard, bien qu’après l’avoir emmené à l’hôpital et être revenu au matin auprès de lui, il puisse avoir quelques doutes bien fondés.

« Aaahh ! Bien sûr ! Je n’avais pas compris qu’en fait tu ne voulais pas le tuer, mais te suicider ! Effectivement, tu t’en sortais très bien ! Une seconde de plus et PAF ! Plus de dresseur pour le cirque… »

Il se renfrogna et leva les yeux au plafond, plaçant ainsi sa tête droite et se disant qu’il ne dira plus rien puisque c’est comme ça. Il ne savait pas quoi répondre, car il savait pertinemment qu’Anton avait raison. Qu’il n’aurait jamais survécu sans l’intervention de justesse de ce dernier. Mais une seconde… Si la créature savait déjà à l’avance qu’en agissant à temps il sauverait l’élémentaliste, pourquoi l’avait-il fait ? Ce ne pouvait pas être pour vaincre l’ennemi puisqu’il ignorait les pouvoirs et la puissance de ce dernier à ce moment. Donc c’était volontairement, qu’il avait protégé Nerό en bombardant les deux démons en un de balles furieuses ? Le tueur regarda de nouveau Niflheim, mais cette fois d’un air suspicieux. Il allait lui demander pourquoi il l’avait sauvé dans ce cas, tout en élevant le contenu d’un verre, mais l’autre le menaça aussitôt. Il ne pouvait pas le noyer, il n’y avait pas assez d’eau de toute manière. Mais lui éclabousser le visage, ça oui. Et c’était drôlement tentant ! Il ne put s’empêcher d’afficher un sourire espiègle sous la menace, ne pouvant jamais s’empêcher de rire des menaces qu’on lui faisait, comme s’il adorait ça.
« Qu’est-ce que t’attends ? Comme ça j’aurais plus à te supporter. » le provoqua-t’il. En réalité, il craignait quand même un peu ce poison. Le même qui avait manqué de le tuer des milliers d’années plus tôt. Sans compter que s’il faisait une crise d’asthme alors qu’il était paralysé, il s’asphyxierait. Il garda son eau en hauteur, se disant que si l’autre osait lui balancer son poison, il pourra toujours tenter de faire barrage avec son liquide. Dusse-t’il se pisser dessus pour agrandir le mur, le poison ne l’atteindra pas ! Se disait-il. Il se reconcentra sur son adversaire et pu voir ce dernier en pleine réflexion. Aie, c’était mauvais signe. Et Nerό eut raison de craindre le pire puisqu’il eut droit à une nouvelle question à laquelle il ne voulait pas répondre. Il aurait bien fait la méthode habituelle du « j’écoute pas c’que tu dis », mais il était attaché avec Anton dans une même pièce, et ce pour une durée indéterminée mais longue. L’ex brume ne se gênera donc pas pour insister afin de recevoir une réponse, car l’élémentaliste ne pouvait pas fuir.
« Le docteur voulait me voir. » mentit l’aquatique en essayant d’être le plus sérieux et le plus crédible aussi. Il en avait pas mal des excuses, dans la catégorie des « j’ai oublié mes affaires ici » ou encore « des papiers à signer. » Mais c’est celle du docteur qui lui semblait la plus convenable. Il s’aperçut que le barman appelait quelqu’un. C’était quoi, un piège ? Nerό rangea aussitôt la bulle d’eau flottante dans le verre et attendit que quelqu’un vienne. Il restait silencieux et extrêmement méfiant, connaissant assez bien l’oiseau pour que ce dernier essaye de se libérer. Au lieu de ça, il demanda simplement à l’infirmier s’il pouvait s’habiller, et ce dernier accéda à sa requête. Stiocheìo ne comprenait pas, mais il se retrouvait tout seul dans cette chambre durant un petit moment. Un sourire mauvais sur le visage parce qu’une idée toute aussi mauvaise y avait pris place, il refit flotter un quart de l’eau du verre pour le verser dans le lit, au niveau à peu près des fesses d’Anton quand ce dernier était allongé dedans. Puis il attendit patiemment en espérant que la créature ne s’évade pas entre temps. Heureusement pour lui, ils revinrent. Il ré-adopta un air sérieux et sombre comme il en avait l’habitude puis suivit la petite troupe du regard.
« Eh bah j’espère qu’avec ça au moins, il ne se pissera plus dessus. » lâcha-t’il sur un ton narquois et en montrant d’un signe de tête la trace mouillée dans le lit. Il adressa un petit sourire discret au coin des lèvres, fixant Anton d’un air provocateur qui montrait bien qu’il fera tout pour le faire chier, et ce jusqu’au bout. Les infirmiers changèrent les draps avant d’y réattacher l’empoisonneur. Nerό était rassuré qu’Anton soit revenu et n’ait pas fait de folie. En plus de ça, le médecin avait même pris le soin de remettre la couverture sur lui et il commençait à avoir chaud. Il ne garda pas son petit air malin très longtemps, car l’accusation que lui lança Niflheim le mit sur le cul. Il lui lança un regard interloqué, se demandant comment ce dernier pouvait le savoir à propos du bonnet ? Personne ne l’avait vu faire ! Stoicheìo jeta un coup d’œil dans la pièce en se demandant s’il n’y avait pas des caméras de surveillance ici.

« De quoi, quel b… » ça ne servait à rien, et il le voyait bien. L’autre était au courant de ce petit larcin et Stocheìo aurait bien aimé savoir comment ! Il ignorait le talent de clairvoyance ainsi que toutes les visions qui assaillaient son adversaire. Peut-être que ce dernier avait placé un émetteur dans son bonnet et qu’il avait pu connaître son emplacement en fouillant son sac ! ite, il faut absolument changer de sujet, c’est une question de vie ou de mort.
« Si tu savais que le démon allait me buter, pourquoi tu m’as sauvé ? » renchérit aussitôt Nerό sur un ton sérieux et lourd de reproche. Il le fixait maintenant en se concentrant sur sa question, et comme s’il cherchait à le sonder en se disant qu’il ne le lâchera pas avant d’avoir eu sa réponse !
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MessageSujet: Re: J'aurais pas v'nu. [Anton] J'aurais pas v'nu. [Anton] Icon_minitimeVen 1 Juil - 14:33

Alors que son regard attentif parcourait le corps de son compagnon de chambrée dans le vain espoir de se rassurer quand à son état de santé, il ne put s’empêcher de remarquer que l’autre s’agrippait de toutes ses forces au matelas. Non mais ça va oui ? Le fait que Anton le regarde n’était tout de même pas une torture ! Ce n’était pas comme si il cherchait des faiblesses à exploiter après tout, au contraire, il voulait trouver les dites faiblesses pour toutes les soigner… Ou en tout cas les faire soigner. La médecine, ça n’avait jamais été son truc. Il s'y était essayé à l'époque où cela ne demandait pas autant d'années d'étude, et avait laissé tomber. Trop d'altruisme, pas assez de reconnaissance. Alors aujourd'hui... Sa mémoire lui permettrait de faire en un an le cursus habituel des médecins, alors se taper des années ennuyeuses supplémentaires à rabâcher ce qu'il savait déjà ne le tentaient absolument. Quoi qu'il en soit, malgré la réaction étrange du brun, la discussion reprit. Ou plutôt les disputes, encore et toujours. Est-ce que cela dérangeait Anton de ne pas avoir de bavardages posés ? Et puis quoi encore ? Vous n’avez toujours pas remarqué que la créature de brume déclenchait la moitié des disputes en question ? Franchement, il ne se voyait tout simplement pas siroter un thé avec l’élémentaliste et discuter du beau temps et de sa journée. Déjà, il n’aimait pas le thé, et ensuite, il était quasiment sûr qu’ils ne pouvaient simplement pas passer plus d’une minute en présence de l’autre sans se chamailler, se provoquer, se battre… Bref, ce genre de choses quoi. Au moins ils ne s’ennuyaient pas. Vous imaginez le cauchemar ? Être obsédé par quelqu’un de totalement inintéressant. Plutôt mourir.

Comme d’habitude leur dispute se termina sur l’un des deux s’enfonçant dans un silence boudeur. Le fait que ce soit le dresseur arracha un sourire joyeux à Anton, ravi de lui avoir cloué le bec pour une fois… Enfin, seulement s’il ne se taisait pas trop longtemps. Après il allait encore être obligé de trouver autre chose pour le provoquer et réengager la conversation. Heureusement qu’il n’était pas près d’arriver à cours d’insultes. Oh, il en avait une quantité phénoménale en réserve. C’était fou ce que la présence de l’autre faisait travailler son imagination, dans tous les sens possibles du terme. Ses yeux fixant intensément le visage de son compagnon, il concoctait déjà mille et une possibilités pour que l’attention de cet homme soit accordée à qui de droit, à savoir Anton. Celui-ci avait l’affreuse impression que s’ils continuaient à se fréquenter ainsi, et vu l’évolution exponentielle de son obsession il ne voyait pas comment l’inverse serait possible, il allait de moins en moins apprécier de ne plus être au centre des pensées du dresseur. Autant dire qu’il allait virer paranoïaque, vu qu’il n’avait aucune manière de savoir ce qui pouvait traverser l’esprit du brun. L’idée de devenir une espèce d'ennemi (ou quoi que ce soit d'autre qui pouvait définir leur relation) jaloux et surprotecteur le faisait déjà grimacer de dégoût et de dépréciation. Voilà qui lui promettait un avenir réjouissant. Il allait en perdre ses cheveux, et finirait interner pour paranoïa aigue, obsession et harcèlement. Magnifique. Voilà une rencontre qui bouleversait littéralement sa vie.

Soupirant, il se prépara à interpeler de nouveau sa seule occupation du moment pour une raison X ou Y, mais fut stoppé dans son élan par le regard étrangement suspicieux que l’autre posa brusquement sur lui… Quoi ? Il avait fait quelque chose d’étrange, parlé à voix haute ? Ses souvenirs ne lui indiquaient rien de tel, mais il détestait une telle lueur dans le regard de son ennemi. Autant dire que l’eau se plaçant au-dessus de son visage et le menaçant arriva à pic. Rien de tel qu’une bonne menace d’empoisonnement pour dévier toute pensée suspecte à son égard de l'esprit du dresseur. Cela sembla d’ailleurs fonctionner à merveille, puisque nulle question dérangeante ne lui fut adressée. Enfin, presque. Qu’attendait-il en fait pour l’empoisonner, et couper court à toute discussion entre eux ? Sa libération, tout simplement. Tant que rien d’autre que sa « charmante » obsession ne lui permettrait de s’occuper l’esprit, il était hors de question de paralyser sa seule source d’amusement, colère, inquiétude… Et mieux valait s’arrêter là dans la liste des émotions que l’autre réveillait en lui. Bien sûr, il n’allait pas répondre à ça. Au lieu de quoi il décida de détromper immédiatement l’élémentaliste en ce qui concernait sa possible tranquillité s’il se retrouvait paralysé. Après tout, ce sourire espiègle bien trop charmant ne pouvait rester sans réponse. « Oh, voyons, la seule chose que t’ôtera la paralysie est ta capacité à répliquer, pas la nécessité de me supporter pendant encore… Hum… Probablement toute la journée en fait. » Cette remarque s’accompagna de son propre sourire en coin, tandis qu’il réprimait le besoin juvénile de tirer la langue.

Néanmoins il n’eut pas l’occasion de savourer l’effet de sa menace puisque déjà une autre question pointait le bout de son nez dans son esprit. Comme il aurait souhaité que l’élémentaliste se soit réellement inquiété pour son état, et se soit senti obligé de lui rendre visite pour calmer son angoisse. En fait, c’était probablement ce qu’Anton aurait ressenti. Quel mal y avait-il à ne pas vouloir être le seul d’entre eux à souffrir de la contradiction de ses sentiments, des multiples aspects de leur relation ? Une petite voix narquoise lui chuchotait que s’il voulait trouver l’écho de ses sentiments chez l’autre, ce n’était pas seulement pour l’entraîner avec lui dans sa chute, mais il secoua doucement la tête, refusant de l’écouter et de se vouer à une douleur plus importante que celle déjà promise par ses émotions rebelles. Mais il ne put empêcher son cœur de se serrer un peu, rien qu’un peu, à la réponse de l’élémentaliste. Évidemment qu’il avait d’autres raisons que celles dénouées de toute logique de la créature de brume. Pourquoi un être comme l’assassin serait-il soumis à la tyrannie de sentiments incontrôlables ? Anton ne répondit rien, se contentant de tourner son visage vers le mur, dissimulant son trouble solitaire par un haussement d’épaules dédaigneux.

Mais sa distraction laissa hélas le temps à ses visions de l’assaillir de nouveau, le poussant sans demander son reste à quémander au médecin de le laisser se changer. Au moins cela força-t-il l’élémentaliste à ranger sa petite quantité d’eau. Anton ne savait pas trop comment le personnel médical aurait réagi en voyant le liquide flotter au-dessus de son visage. Si quiconque avait vu et rapporté le petit tour de magie du dresseur, nul doute qu’il aurait fini attacher, comme eux. S’ils restaient trop longtemps dans cet hôpital, ils allaient rendre tout le personnel fou. Déjà qu’on le prenait pour un énergumène aux tendances sociopathes… Il doutait pouvoir rendre visite à Emily sur son lieu de travail, et ce pendant quelques mois. Enfin, il n’allait pas se vexer. Après tout son côté sociopathe n’était pas si éloigné de la réalité que ça. Ses quelques victimes pouvaient en témoigner, hélas pour elles. Et oui, sa réputation n’était pas entièrement fondée sur du vent, même s’il n’était pas doté de tous ces défauts que les légendes lui appropriaient.

Bien que ravi de pouvoir enfin se changer, ce qui le rendrait moins ridicule mais aussi plus apte à repousser les visions, deux mauvaises surprises l’attendaient. La première : l’insolent petit assassin était aussi un infâme voleur, et lui avait dérobé SON bonnet. Non mais et puis quoi encore ? Comment il allait faire pour dissimuler la blondeur de ses cheveux la prochaine fois qu’il devrait accomplir des actions malhonnêtes ? Et puis… Quel intérêt ? Avait-il besoin de son odeur pour le faire suivre à la trace par un chien ? Son rêve d’enfant était-il d’avoir un bonnet exactement comme celui d’Anton ? Était-ce une coutume que d’offrir un bonnet à un élémentaliste lorsqu’il vient de vous sauver la vie ? Et en plus, le dresseur était finalement passé à l’attaque ! Il avait accompli une action odieuse, sournoise et fourbe : il avait arrosé son lit ! Déjà qu’Anton n’était pas spécialement ravi de se retrouver avec un vêtement en moins, le seul non tâché par le sang du démon, alors autant dire que l’air provocateur et narquois du dresseur le fit grincer des dents. Il ne put s’empêcher de marmonner dans sa barbe : « Et de l’urine qui ne sent pas, voyez-vous ça… ». Le médecin lui jeta un coup d’œil interrogateur, mais il se contenta de lui rendre un sourire innocent, insultant intérieurement le tueur qui se sentait si malin. Tandis que le personnel refaisait son lit (au moins n’aurait-il pas les fesses mouillées), il se rapprocha de l’arrogant personnage dont la satisfaction suintait par les tous les pores de sa peau, et laissa tomber plusieurs gouttes de poison sur le côté de son oreiller, et une pas vraiment par hasard sur le côté de sa bouche, coulant lentement sur le côté. Cela ne le paralyserait certainement pas, vu que ce poison là était très dilué, mais lui procurerait une sensation désagréable de picotement et de fourmillement. Il lui tira la langue, et son expression courroucée se transforma en un sourire en coin ravi. « Oh, non, tu as encore bavé sur ton oreiller. A quoi tu pensais ? »

Le médecin se retourna surpris, et Anton transforma juste à temps l’expression de son visage en une moue réprobatrice, comme une mère à la fois courroucée et déçue des frasques de son enfant. Avec un soupir l’infirmier se chargea de changer aussi la tête d’oreiller de l’élémentaliste, tandis que Anton était reconduit à son lit enfin sec. Ah ! Les rumeurs qui allaient circuler sur leur chambre ! Enfin, cela valait le coup. Satisfait de sa vengeance plus que puérile, il se laissa attacher, heureux de constater que ses gants et son pantalon le protégeait du contact des entraves. Cela constituait déjà des visions en moins. Il refusa néanmoins de laisser le soulagement le distraire de sa découverte précédente : le mystère du bonnet volé. Une fois le personnel ayant quitté la chambre, son regard se fit de nouveau noir, inquisiteur, mais aussi curieux. Quelle idée de voler un bonnet. Peut-être qu’en fait, ils étaient très mal payés au cirque et que ce genre d’accessoire constituait un luxe lui manquant cruellement en hiver ? Et bah tant pis pour lui. Il n’avait qu’à utiliser son foulard préféré pour se protéger les oreilles. Il attendit patiemment la réponse de l’autre, ses sourcils se fronçant lorsqu’il fit mine de jouer les innocents. Les visions d’Anton ne se trompaient jamais. Bien sûr, il pouvait lui arriver de mal les interpréter, mais ce qu’elles montraient s’était réellement produit.

Évidemment, l’autre ne pouvait se contenter de lui répondre comme un gentil petit assassin ! Non ! Il lui fallait poser LA question qui mettait mal à l’aise la créature de brume. Il détourna le regard, se mordillant machinalement la lèvre tandis qu’il cherchait à toute vitesse une réponse. « [color=darkblue]J’ai pas réfléchi, c’était un réflexe. J’ai vu l’homme que je voulais tuer sur le point d’assassiner quelqu’un, et j’ai tiré, c’est tout.[:color] » Bon, on faisait mieux comme excuse, mais tant pis. La fureur d'avoir découvert celui qui le hantait au bout d'une arme ne s'était toujours pas dissipée, et se laisser envahir par cette rage ne présageait rien de bon. Anton ne contrôlait plus vraiment ce qu'il disait ou faisait lorsque la colère le dominait, et si l'autre poussait trop le sujet il allait le mettre tellement en colère qui lui sortirait toute la vérité... Et c'était inenvisagable. Mieux valait revenir au sujet qui l’intéressait, et en remettre une couche au passage. « Et toi alors, pourquoi t’as appelé les pompiers ? Et pourquoi est-ce que t’as volé ce satané bonnet ? » Têtu, lui ? Exactement. Et puis, si lui pouvait prétexter n’avoir pas immédiatement reconnu le dresseur au moment où il l’avait sauvé, celui-ci ne pouvait pas vraiment utiliser cet argument, ni celui de l’instinct. Et il fallait avouer que cette question taraudait Anton depuis le moment où il s’était réveillé sain et sauf à l’hôpital. Quelle étrange relation ils avaient. Censés tuer l’autre depuis des millénaires, ils s’étaient mutuellement sauvés la vie et avaient même œuvré ensemble à la destruction d’un démon. Au moins s’ils se retrouvaient tous les deux au chômage, ils pourraient ouvrir une agence de super-héros. Quoi que cela risquait d’être un peu... compliqué, vu leur propension à se battre entre eux plutôt qu’avec les autres. Et puis, mieux valait avoir quelqu’un en qui il avait confiance pour assurer ses arrières. Il reconnaissait à présent que si une personne menaçait la vie de l’élémentaliste, il l’éliminerait sans arrière-pensée. Après tout, il était bien forcé de l’admettre depuis qu’il avait vidé toutes les balles de son chargeur dans la tête du démon pour avoir osé s’en prendre à lui. Mais il n’avait aucune raison de croire que l’autre lui rendrait la pareille. Certes, il lui avait sauvé la vie (et ça, Anton ne l’admettait que bon gré mal gré), mais qui connaissait ses motivations ? Anton était persuadé que si quiconque engageait de nouveau l’assassin pour le tuer, il n’hésiterait plus. Jusque là, la créature de brume avait eu de la chance dans ses altercations avec le dresseur, mais la chance ne resterait pas toujours de son côté.
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MessageSujet: Re: J'aurais pas v'nu. [Anton] J'aurais pas v'nu. [Anton] Icon_minitimeVen 1 Juil - 16:20

Rester paralysé dans son lit, condamné à écouter les provocations de l’autre toute la journée sans pouvoir y réagir… Voilà qui faisait légèrement peur à l’élémentaliste. Et c’est pourquoi ce dernier ne céda pas à sa pulsion d’éclaboussement qu’il voulait pratiquer sur le visage de l’empoisonneur. Il paraissait colère parce qu’il voulait absolument avoir un avantage que l’autre ne possédait pas. Quelque chose dont il pouvait se servir pour dominer la créature comme il en avait tant envie. Il avait cependant réussit à le faire taire à son tour, admirant le coup d’épaule et le regard fuyant qui faisait bien plaisir à l’assassin. Chacun son tour, non mais ! Il aurait bien aimé accompagner le tout d’une petite taquinerie mêlant des gouttelettes sur le nez de Niflheim. Au lieu de cela, il se retrouva à reposer bien gentiment l’eau dans son verre lorsque l’autre andouille fit appel à des médecins pour aller se changer. En passant, il ne put s’empêcher de regarder Anton partir en se disant vaguement qu’il était encore trop vêtu… Euh, qu’il n’était pas assez vêtu voyons ! Le tueur à gage dut attendre plusieurs minutes en angoissant à l’idée que la créature profite de ce répit pour s’échapper. Il ne pouvait pas le supporter, et il était déjà en train de fermer les yeux. Il avait son plan. Si l’autre s’évadait l’élémentaliste tentera de faire de même. S’il ne trouvait pas d’autres solutions, il jouera probablement la comédie pour faire croire à une intense douleur afin qu’on lui donne de la morphine. La morphine avait dans ses effets de nombreux points communs avec la drogue, puisqu’elle en était elle-même une. Il pourra alors facilement se concentrer, et pratiquer intérieurement son petit rituel moral pour changer d’élément. Ensuite, ce n’était pas des petites sangles qui l’empêcheraient de s’échapper, quitte à mettre le feu au lit. Les médecins seront alors plus à craindre car l’élémentaliste perdait de sa patience habituelle lorsqu’il devenait igné.

Mais heureusement – ou pas – Anton revint. Nerό avait largement eut le temps de préparer son petit coup en mouillant le lit de son compagnon. Quand bien même sa blague ne fonctionnait pas, l’autre risquait de dormir dans des draps mouillés. Mais la farce eut son effet. En voyant la créature s’approcher discrètement de lui, l’aquatique se crispa et tenta de reculer au maximum sa tête, lui lançant un regard fougueux qui montrait bien qu’il n’avait pas peur de lui. Car non, là, Stoicheìo n’avait absolument pas peur du barman. Étrange mais en compagnie de ces médecins, il ne le craignait pas. Il évita comme la peste ces petites gouttes étranges qui infestèrent son oreiller mais s’en prit quand même sur le coin de la bouche. Son premier réflexe fut alors de chasser la surface de ce liquide avec son talent pour l’envoyer sur le sol. Mais le mal était fait, il n’avait pas réagi à temps et le voilà en train de frotter son visage contre son épaule pour se gratter. Hmmmm désagréable ! Salaud ! avait-il envie de crier. Il était d’ailleurs bien étonné que ce poison n’ait que cet effet-là. Et il promettait à son compagnon de chambre une vengeance bien froide lorsque les hommes en blanc seront partis. Ce qui ne tarda pas, une fois que son oreiller fut changé et l’autre ré-attaché. Il était un peu vexé que la créature ait pu agir aussi facilement, et il avait terriblement hâte de se libérer pour lui sauter dessus.
« Pouvez m’amener un graaand verre d’eau ? » demanda-t’il avec un graaand sourire, « Avec une graande paille. »
Sa voix toute mielleuse passa merveilleusement bien auprès de l’infirmier qui sortait, et qui accepta ce deal. Il perdit nettement de sa contenance lorsque le sujet dériva sur le bonnet volé. Mais comment l’autre pouvait-il le savoir ? C’était impensable, il dormait lorsque le dompteur a fouillé son sac ! Le dresseur préféra dévier le sujet sur quelque chose de plus embarrassant afin de lui faire oublier l’histoire de ce vêtement, et ça ne fonctionna qu’à moitié. Un réflexe. Bien sûr. L’élémentaliste le regardait suspicieusement, ne le croyant pas une seule seconde. Pour la simple et bonne raison qu’avant qu’Anton ne tire sur ces démons, ils s’étaient regardés dans le blanc des yeux. Et puis quand bien même, c’était un peu étrange comme réflexe que de vider toutes les balles de son arme sans réfléchir sur deux types au hasard. Il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond dans cette histoire, autant pour l’un que pour l’autre. Le dresseur se retrouva moins perturbé lorsque le barman lui retourna la question. Il s’y attendait, et il avait eu toute la nuit pour réfléchir à cette réponse afin de trouver une excuse presque plausible. Il regarda l’interne revenir entre temps pour lui apporter son verre, fit semblant de boire une gorgée avec la paille pour que l’autre soit content puis reposa de nouveau son regard sur Anton.
« Parce que j’suis pas si ingrat. »

Je te sauve parce que tu m’as sauvé. Je te sauve pour effacer ma dette envers toi. C’est ce qu’il tentait de faire croire à Niflheim et c’est ce qui lui semblait le mieux. Il passait ainsi pour quelqu’un de pas trop méchant mais surtout de ne pas trop affecté, et c’est ce qu’il souhaitait d’ailleurs. Cette phrase pouvait même laisser la place à une suite qui lui conviendrait parfaitement : « Maintenant que j’ai rempli ma dette, je peux te tuer. » mais c’était là quelque chose qu’il ne parviendrait jamais à faire. Du moins, pas sur Anton. Alors il se retint de la dire parce que ça ne lui aurait strictement servi à rien. Encore une fois, il ignora le sujet sur ce fameux bonnet. Non non et non, il n’y répondra pas ! Il voulait oublier ce satané bonnet, il voulait rentrer chez lui, le ramener et le lui jeter à la face ! Qu’est-ce qui lui avait pris au juste, ce matin ? Il n’aurait dû s’emparer que du couteau dans l’unique but qu’Anton ne s’en serve pas. Mais il avait aussi pris ce bonnet… Sans qu’il ne sache pourquoi. Il savait cependant que son voisin ne lui ficherait pas la paix tant qu’il n’aurait pas eu de réponse là-dessus. Alors l’élémentaliste creusa, avant de trouver une excuse presque bien qui pouvait le sortir de son embarras.

« Pour que mes bêtes reconnaissent ton odeur. » répondit-il sur un ton sérieux, sans sourire ni ironie. Bien sûr. Et demain il lâchera un tigre pour que ce dernier renifle les rues et l’amène jusqu’à l’ex-brume comme ça ! Et tous les soirs il va faire sentir le bonnet aux animaux sauvages et leur apprendre à devenir agressif envers cette odeur ! Il y avait une différence colossale entre ce que l’élémentaliste disait à cette créature, et ce qu’il faisait vraiment. Il ne voulait plus voir l’un de ses fauves mourir de la main d’Anton, il ne voulait plus voir de crocs se planter dans la chair de la créature. Non maintenant Niflheim lui appartenait, à lui et à lui seul. Si quelqu’un avait un problème avec, alors qu’il fasse rudement attention à lui. La discussion tournait de plus en plus au ridicule. À force de trouver des fausses excuses, il allait finir par se trahir. Alors il ne voulait plus de questions, il voulait de nouveau fuir toutes les provocations bien qu’il n’y parvenait pas. Là, il n’était plus en colère. Un peu mal à l’aise, mais bien enfoui dans sa couette. Il continuait d’observer les yeux azur de son compagnon. Il tourna la tête, regarda le plafond puis s’enfonça un peu dans le lit en clignant des yeux.
« Bon maintenant ça va. T’as peut-être dormi toute la nuit mais moi j’ai pas fermé l’œil. » mentit l’homme en faisant mine de fermer les yeux. « J’ai pas besoin de bouger pour t’envoyer de l’eau donc si t’essaye de m’empoisonner pendant que je dors, je te noie. »
Il pouvait maîtriser l’eau sans bouger les mains, mais c’était là beaucoup moins précis. Cependant ce n’était pas du tout ça qui l’inquiétait. C’était surtout le fait qu’il ait fermé les yeux et qu’il cherche absolument à faire semblant de dormir pour ne plus avoir à discuter avec Anton. Il savait bien que si ce dernier lui adressait la parole alors il ne pourra plus s’empêcher de répliquer et de s’énerver, comme toujours. Cependant il se promettait de ne pas répondre aux questions douteuses et embarrassantes qui n’auraient pour effet que de le mettre davantage mal à l’aise. Stoicheìo préférait faire semblant de dormir et attendre, plutôt que de devoir avouer quoique ce soit à propos de ce qu’il ressent vis-à-vis de cette créature ! Et puis quoi encore.
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J'aurais pas v'nu. [Anton] Vide
MessageSujet: Re: J'aurais pas v'nu. [Anton] J'aurais pas v'nu. [Anton] Icon_minitimeSam 2 Juil - 20:20

Un grand verre d’eau ? Et une paille ? Etrangement, Anton sentait que la paille ne jouerait pas un rôle très important dans l’utilisation que l’élémentaliste souhaitait faire de l’eau. Bah, il avait toujours su que la politique « un œil pour un œil, une dent pour une dent » ne faisait qu’entraîner une litanie sans fin de revanches, et cela ne l’avait jamais empêché de l’appliquer. Puisque ceux qui s’attaquaient à lui n’avaient visiblement pas peur des conséquences que pourraient entraîner leurs actes, il ne voyait pas pourquoi lui les craindraient. Modestie et prudence n’avaient jamais brillé chez lui que par leur absence. Au moins son côté tête-brûlée rendait-il sa longue vie plus intéressante. Il ne pouvait même imaginer des millénaires passés sans prendre le moindre risque. Un véritable cauchemar. Et puis, rien ne pourrait l’amener à regretter une vengeance faisant souffrir son cher ennemi de démangeaisons. S’ils restaient dans cette chambre beaucoup plus longtemps, peut-être chercherait-il dans les tréfonds de sa mémoire un sort quelconque pouvant être utilisé afin d’imprégner les draps du dresseur de poivre à gratter, qui sait. Ne jamais le sous-estimer lorsqu’il était en proie à l’ennui, surtout si la seule personne pouvant le divertir était un homme le fascinant autant que le brun. Que voulez-vous, parfois il songeait qu’il compensait l’absence totale d’enfance par un comportement totalement infantile, mais il préférait ne pas s’attarder trop longtemps sur ce genre de pensées. Elles conduisaient en effet à d’autres révélations personnelles assez désagréables, comme le fait que sa manière de provoquer l’autre afin d’attirer son attention rappelait un peu trop un enfant avec un coup de cœur pour une fille qu’il ne cessait par conséquent d’embêter. Quel couple il formait : le gamin immature et l’adolescente en proie aux hormones… Et dire qu’ils étaient tous les deux âgés de plusieurs milliers d’années…

La discussion se déplaça ensuite vers des sujets tout aussi désagréables, et ce pour eux deux. Le bonnet, puis la raison ayant amené Anton a sauvé la vie de son ennemi la veille. Chacun d’eux évita leur question respective de manière remarquablement peu efficace. Lui-même évita le regard suspicieux de son vis-à-vis pour se concentrer sur… Tiens, le plafond ! Joli plafond, très… Blanc. D’ailleurs tout ce blanc le rendait un poil trop ennuyeux, en tout cas bien moins intéressant que son voisin de chambre, ce qu’il n’aurait évidemment avoué pour rien au monde. De toute façon, s’il s’écoutait, rien ne serait plus fascinant que le dresseur, et la manière dont son regard brillait si férocement, ne s’avouant jamais vaincu… Bien, autant pour la contemplation silencieuse du plafond. Il refusa néanmoins de détourner le regard, son entêtement faisait toujours son apparition dans les moments les moins appropriés. Il plongea ses yeux dans ceux céruléens de son adversaire quand bien même ne pas s’y perdre et se contenter de les affronter se révélait une tâche extrêmement ardue. Cela ne l’empêcha pas pour autant de poser ses propres questions, toujours têtu, à jamais curieux, surtout en ce qui concernait les motivations mystérieuses de cet homme.

Il haussa un sourcil à la réponse qu’il obtint. Ainsi l’assassin connaissait des sentiments tels que la reconnaissance, des valeurs comme la dette d’une vie sauvée ? Pire, il les suivait ? Finalement peut-être allait-il trouver des qualités insoupçonnées et pleines de vertus chez lui… Mieux ne valait pas y penser. Manquerait plus qu’il se soit pris de fascination pour un héros s’ignorant… Mais quelle drôle de façon de le remercier de lui avoir laissé la vie sauve des millénaires auparavant qu’en lui lâchant des fauves énervés dessus ! En même temps, Anton n’avait pas vraiment fait exprès de l’épargner, mais quand même ! Au moins cela gâchait-il un peu la théorie du justicier incompris, et ce pour sa plus grande satisfaction. En tout cas, il n’avait jamais entendu d’histoire de héros tueur à gage s’attaquant à leurs cibles par l’intermédiaire de félins féroces, mais peut-être l’élémentaliste était-il le précurseur d’une nouvelle génération de héros. Si c’était le cas, Anton se mettrait peut-être à apprécier les héros… Pas qu’il apprécie le dresseur, évidemment… Bref, mieux valait chasser ses pensées perturbantes de son esprit. Toujours sceptique, il ne put retenir le « Vraiment ? » qui lui échappa, suivi rapidement d’une autre question. « Alors si l’une de tes cibles te sauve la vie, tu ne vas pas au bout du contrat ? » En des millénaires d’expérience, ce genre de situation avait bien dû se produire au moins une fois, même par hasard, ce qui aurait sans nul doute dû tâché sa réputation de tueur à gage impitoyable. Peut-être était-il parvenu à effacer ses traces ? Au moins, la prochaine qu’Anton aurait un contrat sur la tête, il saurait quoi faire. Plutôt que d’aller se compliquer la vie en tuant le commanditaire, il lui « suffirait » de s’arranger pour sauver de nouveau la vie de l’élémentaliste. Voilà qui lui convenait parfaitement, vu qu’il semblait avoir développé une légère tendance protectrice vis-à-vis de l’assassin.

Puis le dresseur répondit enfin à la question concernant le bonnet, et Anton ne put empêcher un léger sourire narquois de se dessiner sur ses lèvres à cette réponse. Sérieusement ? Il pensait vraiment qu’il allait le croire ? La créature de brume restait perplexe sur beaucoup de points concernant cet homme, mais il y avait une chose qu’il savait : il n’était pas stupide, sans quoi il ne l’intéresserait même pas. Il avait bien vu comment s’était soldée sa dernière tentative pour qu’il finisse dévorer par des fauves, alors Anton doutait qu’il recommence de sitôt. Et quand bien même il disait la vérité, qu’est ce qu’il comptait faire ? A moins qu’il ne possède des pouvoirs insoupçonnés, le barman voyait mal comment il pourrait introduire des félins en douce dans son appartement, ou bien à son lieu de travail. Et puisqu’il le lui révélait, il s’ôtait tout espoir que la créature se jette lui-même dans la gueule du loup en se rendant au cirque. Ses yeux se plissèrent, comme souvent lorsque la colère ou la suspicion prenait le pas sur ses autres émotions. Qu’est ce qu’il tentait de lui dissimuler ? Avait-il trouvé un sort pouvant tuer quelqu’un à l’aide… D’un bonnet ? Ou bien était-ce pour récupérer des cheveux ? Mais dans ce cas pourquoi ne pas en profiter tant qu’il était encore inconscient, ou bien simplement les prélever avant de remettre le bonnet à sa place ? Cela ne pouvait être un sort nécessitant un bien lui appartenant vu que l’élémentaliste avait aussi volé sa dague. Bon, lorsqu’il sortirait d’ici (ou dans les jours à venir vu que ceux-ci promettaient d’être longs et ennuyeux), il fouillerait chaque recoin de sa mémoire afin de chercher l’utilisation que l’on pouvait faire d’un tel accessoire.

Mais Anton n’avait plus vraiment la force de continuer à le questionner, toute colère semblant l’avoir déserter. Aussi se contenta-t-il d’un faible « Sans blague » avant de retourner à la contemplation sans fin des yeux de son compagnon. Hélas celui-ci décida qu’il était temps de couper court à toute forme d’interaction entre eux, détournant ses yeux de lui avant de faire mine de vouloir dormir. Un léger rire fatigué lui échappa à la dernière remarque de l’élémentaliste, et il ne put s’empêcher de répliquer. « Si j’avais voulu t’empoisonner, je n’aurai pas utiliser du poison dilué toute à l’heure. » Pourquoi avouait-il cela ? Il n’en avait aucune idée, sans doute la fatigue embrumant son esprit parlait-elle à sa place. Maintenant que son vis-à-vis mentionnait l’idée de dormir, le corps encore affaibli d’Anton se rappelait à lui, et le besoin de se reposer se faisait plus pressant que jamais. Il ferma les yeux, poussant un léger soupir lorsqu’en s’enfonçant un peu plus dans on matelas sa plaie le tirailla. Pour la première fois depuis qu’il s’était réveillé, il remercia les médicaments qui le soulageaient du plus gros de la douleur. Il n’avait pas spécialement envie de dormir, sachant pertinemment que de nouveaux rêves et cauchemars issus de son don de Clairvoyance viendraient troubler son sommeil, et n’aimant pas l’idée de se réveiller en sursaut d’un mauvais rêve en étant attaché. Enfin, tant pis. Il avait besoin de tout le sommeil possible, et se disputer avec son adversaire s’avérait rapidement épuisant émotionnellement. Trop de sentiments, trop de changements d’humeur… il murmura malgré tout quelques mots, « Essaye au moins de ne pas ronfler », avant de glisser avec douceur dans les bras de Morphée.
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