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Rendez-vous au tombeau...

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Rendez-vous au tombeau... Vide
MessageSujet: Rendez-vous au tombeau... Rendez-vous au tombeau... Icon_minitimeJeu 27 Oct - 23:37




« Rendez-vous au tombeau... »




Eden & Otthran






Bleu ? Noir ? Allongée sur son divan, tirant à intervalles réguliers sur son fume-cigarette. Le regard rivé sur la porte d’une penderie. Bleu ? Noir ? La fumée s’échappe des ses lèvres fines, le silence est pesant. Une atmosphère de choix décisif, comme au moment de donner l’ordre d’attaquer. Noir ? Bleu ? Les bouffées se succèdent et se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Immobile, une statue dont la peau pâle donne l’illusion du marbre. Bleu ? Noir ?

Ce choix paraît donner du fil à retordre à la Reine. Elle est toujours immobile quand Scipion entre dans ses appartements. Eden entends sa démarche lourde et pesante, déplaçant avec grâce sa masse musculaire. Scipion, son guerrier, son meilleur ami, son allié, son protecteur.

« Ma Reine, tout sera prêt d’ici une dizaine de minutes… Ma Reine ? »

Voyant Eden plongée dans une réflexion intense, Scipion se demanda si elle l’avait entendue. Il avait appris a ne pas la tirer de ses pensées quand elle établissait des stratégies, mais ce soir, il était bien placé pour savoir qu’elle n’était pas en réflexion sur la Guerre. La Reine avait demandé une soirée seule, cela signifiait qu’elle se rendait au cimetière. Si Scipion avait voulu savoir, il aurait su bien aisément, mais c’était sa force, il ne mettait pas son nez dans les affaires de sa Reine. Et avait gagné ainsi sa confiance absolue.

« Dis moi, Scipion, tu préfères les nuits avec ou sans lunes ? »

Eden n’aimait pas qu’on l’aide à faire ses choix. Cependant, sans y prendre gare, elle aimait prendre les signes là où ils étaient. Quitte à les provoquer. Eden accordait une part importante à son intuition. Quand celle-ci lui faisait défaut, elle utilisait celle des autres. Scipion ne le savait pas mais il avait une aptitude à faire le bon choix…

« Ma Reine, une nuit est une nuit, mais j’aime la clarté de la lune. »

Eden ne bougea pas. Une nouvelle bouffée de fumée. Elle a sa réponse. Un ciel de nuit sans lune est noir. Un ciel de nuit avec lune est bleu. Un sourire apparut doucement sur son visage. Maintenant, elle voyait toutes les bonnes raisons de ce choix. Trancher avec la couleur de ses cheveux, suggérer la nuit et enfin, l’élégance même de cette couleur qu’est le bleu nuit. Scipion, interdit, mais ne cherchant toujours pas à comprendre, s’inclina et prit le chemin de la sortie.

« Scipion, merci… Je serais prête… »

Il marqua une pause et repris sa marche en direction de la sortie. Il n’est pas du genre à poser des questions. Eden le veut pour sa protection, il la protège et fait en sorte que tout ce passe bien. En échange, il est la plus proche personne de la Reine. Avant même sa suivante. Mais il ne le sait pas.

Ayant la réponse à son choix, Eden se leva et traversa la pièce. Elle retira le peignoir de soie dévoilant un corps blanc. Plus que jamais, on aurait cru à une statue de marbre. Elle décroche la robe bleu nuit et l’enfile. Elle la noue derrière sa nuque et détache avec soin ses cheveux. Cette superficialité n’est pas courante chez Eden. Bien qu’une Reine doive savoir se tenir, la coquetterie est rare. Elle chasse cette idée de son esprit et applique un brin de rimmel sur ses cils. Pas de parfum. Là où elle va, seule son odeur à elle compte. Un sourire passe sur ses lèvres, ses paupières se ferment et elle s’imagine la soirée qui lui tend les bras.

« Ma Reine, votre voiture viens d’arriver, je vais vous conduire. »

Scipion se tenait dans l’entrée des appartements d’Eden, un manteau à la main. Il l’aida à passer son manteau, et elle posa une main sur son bras. Il se téléporta à quelques pas d’une berline sombre aux vitres teintées. Eden avait toujours trouvé cela légèrement excessif mais Scipion aimait cette voiture, alors elle lui laissait ce plaisir. Il lui ouvrit la portière arrière et elle s’y installa. Elle sortit de son sac, son miroir de poche et vérifia que son maquillage était intact. Scipion fit démarrer la voiture et le véhicule fila dans la nuit. Dieu merci, ils ne durent pas traverser San Francisco, juste contourné pendant quelques kilomètres la ville. Scipion prenait soin de brouiller les pistes. Il était son meilleur allié. Elle rangea le miroir à sa place et regarda par la vitre. On le voyait en contre bas. Le cimetière de San Francisco. Un lieu de recueillement et de pleurs. Un lieu intense et excitant pour Eden. Quelques secondes passèrent et Scipion arrêta la voiture devant la porte principale du cimetière. Eden posa une main sur l’épaule de Scipion, lui faisant savoir qu’elle pouvait ouvrir sa portière seule. Elle serra un peu son étreinte, cela signifiait un sincère « Merci pour tout ! ».

Elle fit pivoter la porte et sortit dans l’air frais. La brise souleva ses cheveux et la fraicheur lui fit monter le sang aux joues. Sans se retourner, elle passa les portes imposantes du cimetière et disparut dans la pénombre.

Elle parcourut une bonne distance dans le cimetière. Ondulant tel un fantôme autour des tombes et des mausolées. Ses pas connaissaient ce chemin par cœur. Pour l’avoir fait, la plupart du temps de nuit, elle avait appris les embuches et les endroits clés. Après avoir coupé à travers, elle se retrouva sur une allée secondaire qu’elle longea quelques temps. Enfin. Enfin, elle aperçut le caveau. Le caveau de l’aurore. Le caveau de Cerbère. Les portes de l’Enfer.

Un sourire apparut sur son visage. Maintenant son allure, elle parvint quelques secondes plus tard devant une porte en fer forgée très lourde, supposée résister aux épreuves du temps et n’être ouverte qu’à peu de reprises. Eden frappa avec une certaine force dans la porte pour que le bruit lui parvienne. Elle resserra son manteau autour d’elle. Pour une fois, c’était lui qui était à l’origine du rendez-vous. Lui.

Des pas derrière la porte. Puis le mouvement de pivot des gonds et enfin, son visage. Eden posa son regard sur ses traits. Cette harmonie qui irradiait de ce visage si blanc et si anguleux. Ce qui avait attiré la Reine, c’était son caractère fort qui force le respect et l’admiration. Elle lui accorda un sourire.

« Bonsoir Otthran… »
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MessageSujet: Re: Rendez-vous au tombeau... Rendez-vous au tombeau... Icon_minitimeVen 4 Nov - 21:12

Leçon du sorcier numéro sept. Pour envoyer un message avec la certitude que seule le destinataire choisi le recevra, choisissez la magie. Un portrait ou un bien appartenant à la personne doit être utilisé dans le sortilège. Pour les experts, il n’y avait rien de plus simple. Il rédigea sa lettre manuscrite avec soin, ne raturant point alors qu’il utilisait quelques plumes d’antan. Son papier enroulé, il y jeta un bref sort pour rendre le message aussi minuscule qu’un colis d’oiseau. Il appela à lui une créature décharnée qui jonchait quelques semaines plus tôt l’allée principale de son cimetière. Le squelette d’un corbeau vint se percher sur son bras le temps qu’il place son écrit dans son bec. Protégé par les os de la bête zombi, le contenu ne risquait rien. Il redonna à l’animal son corps de jeunesse, celui qu’il possédait avant de mourir. Un plumage noir et épais refit surface sur ses os, et le serviteur s’envola se délivrer de sa mission. C’est ainsi qu’en une fin d’après-midi, une tâche sombre s’engouffra sans hésitation dans le trou d’une cheminée allumée. Traversant l’épaisse fumée grise, il fondit vers les flammes en poussant un cri aigu, bouche fermée. Son arrivée provoqua un éclat de cendre dans cette cheminée. Il se brûla les ailes mais ne bougea pas d’un pouce des flammes qui rongeaient son corps. Son bec solidement fermé protégeait le message de son maître de toutes les péripéties du feu. Une fois son plumage incendié, le squelette du corbeau s’avança dans la pièce vers la silhouette féminine qui le regardait. Il l’observa un long moment de ses orbites vides, jusqu’à ce que son maître lui confirme intérieurement qu’elle était bien celle qu’il cherchait à contacter. Alors l’oiseau ouvrit le bec dans un ultime cri, pour lui donner le papier. Quelques secondes plus tard, il était retourné dans la cheminée où, cette fois-ci ses os s’enflammèrent, lui offrant une deuxième mort mais sans retour. Quant au message, le contact des mains de la personne désirée lui redonna sa taille normale, et Eden put le lire.

« Je vous salue, Reine de la Chance.
Mon antre vous sera grand ouvert,
Si vous me faîtes l’honneur de votre présence,
Lorsque les astres éclaireront le cimetière.

Bien à vous, précieuse reine.
»

Il ne donnait pas d’ordre, ni de date. Juste une période. La nuit, elle pouvait être n’importe laquelle. Otthran laissait la reine décider à quelle nuit elle lui rendra visite, si tant est qu’elle le faisait. Le nécromancien n’eut pas la fierté d’avoir travaillé comme il le voulait sur son message. Il avait rédigé d’une traite sans se relire. Pourquoi ? Parce que lorsque l’homme se focalisait sérieusement sur un travail fastidieux tel une lettre, il pouvait y passer des jours. Son cerveau n’était jamais satisfait alors il améliorait, encore et encore, se surpassait, et ne s’arrêtait plus. Sitôt l’invitation remise, il vaqua à ses occupations et attendit patiemment. La patience était la vertu des plus grands, pensait-il. Non qu’il ne fallait point être pressé dans la vie, mais savoir attendre était aussi important que de savoir garder son sang-froid. Sa patience finit d’ailleurs par porter ses fruits, comme toujours. Car lors d’une nuit, son invitée de marque entra dans ce cimetière. Elle bénit la terre morte de sa majesté, étant tout de suite reconnue par les serviteurs d’Orthros, frère de Cerbère.

« Elle est venue. »

Il n’avait pas un regard constant sur la psychologie et les actions de ses zombis. C’est pourquoi il se laissa surprendre par l’un d’eux qui l’avait rejoint dans une petite crypte bâtie en l’honneur de héros de guerres. Il hocha la tête puis le mort-vivant le laissa. Otthran sortit à son tour pour se diriger vers l’entrée de sa propre crypte. De son antre. Et il la vit, devant, sous la forme d’une veuve noire aussi éplorée que redoutable. Lui, possédait une garde-robe de vêtements non pas vieux au sens littéral du terme mais plutôt au sens historique. Quasiment neufs tant il en prenait soin, extrêmement nobles de par leur qualité et leur soie, mais datant bien de quelques siècles plus tôt. Dans la nuit, c’était beaucoup moins surprenant. Et cela correspondait bien à son caractère. Il ne mettait un costume dit « moderne » que lorsqu’il travaillait au poste de police. Arrivé à la hauteur de sa dame de pique, il se pencha en avant pour lui baiser la main. Il ne répondit pas au sourire de la femme. Non par impolitesse ou par inconscience, mais tout simplement parce que sourire n’était pas un automatisme chez un mort-vivant. Il ne s’agissait là que d’un étirement de ses lèvres qui visait à donner au visage un air plus sympathique. Or, lui, n’était pas sympathique. Inutile donc de sourire, ce serait hypocrite, et elle le savait très bien. En revanche, c’était son inclinaison envers cette reine qui prouvait le respect qu’il éprouvait envers elle. Les valeurs d’une tradition qu’ils n’avaient pourtant pas partagée. Il avait déjà salué des reines dans le passé, mais jamais elles n’égalaient celle qui se trouvait en face de lui. C’était plutôt hors du commun qu’il s’incline devant une personne, signe d’une totale reconnaissance de son autorité et d’une soumission. Quoiqu’avec Otthran, il était clair que sa soumission ne durerait que s’il continuait d’y trouver son intérêt.

« Bonsoir, Reine de la nuit. » lui répondit-il enfin en se redressant face à elle. Petit indice comme quoi il n’était pas tout à fait sous son autorité. Si ça avait été le cas, il l’aurait appelé « ma reine ». Or il la nommait toujours sans aucun possessif, de manière à lui garder son statut de majesté tout en précisant que lui, n’y était point affecté. En l’observant, il put se rendre aisément compte qu’elle s’était un peu blottie dans son manteau. Avait-elle froid ? Il en déduisit que lui, et il poussa la lourde grille qui menait jusqu’à son antre. Contrairement à ce que l’on pouvait croire, il ne faisait pas froid à l’intérieur. Il lui fallait conserver une certaine chaleur pour garder quelques ingrédients en bon état. Il l’invita à rentrer, comme il l’avait déjà fait plusieurs fois auparavant. Là encore, la décoration était trompeuse. Pour ceux qui s’attendaient à un tombeau rempli de toiles d’araignées, d’ossements et de cercueil, c’était raté. Car l’intérieur de cette crypte ressemblait en quelques sortes au palais d’un roi. À la demeure d’un noble ou d’un monarque. De la tapisserie chaude et rouge recouvrait les murs comme le sol. Des tableaux authentiques et uniques s’affichaient un peu partout. Ils représentaient différentes cultures sociales. Des époques que le nécromancien traversa. Des scènes de nudités grecques (car il était intimement lié avec sa nation d’origine), de guerre, de romantisme, des portraits – dont un de lui – des repas et des scènes plus banales. Les petites sculptures en revanche qui comblaient les meubles représentaient soit des héros grecs comme Héraclès – son assassin – Persée, Jason, Chiron… mais aussi les créatures mythiques et monstrueuses comme l’esprit retord, le Typhon – son père -, Cerbères – son frère – ou l’hydre de Lerne. La plus grande de ces œuvres d’art était sans aucun doute la sculpture de son dieu Hadès, représenté avec son célèbre casque et assis sur son trône, régnant sur les enfers. Sur le pied du marbre y était inscrit en lettres romaines « Pluton ».

Machinalement, il accrocha sa veste ainsi que le manteau d’Eden aux poignées sur le mur. Il invita sa compagne à prendre place sur un siège, puis sortit une bouteille d’un vieux vin sans étiquette. Des deux verres qu’il remplit de moitié, il en tendit un à son invitée en l’observant. Boire et manger ne lui faisaient pas grand-chose. Il le pouvait, bien que ça ne lui soit pas indispensable comme le sang.
« Je suis heureux de voir que vous ayez pu vous libérer aussi vite. Je ne voulais pourtant pas vous presser. » fit-il en buvant une gorgée de son verre puis en le posant à côté de lui. Sur le sofa de cuir où il avait invité Eden à s’assoir, il prit place à côté d’elle en jaugeant son allure sans bouger les yeux. « Vous êtes ravissante, ma dame. La lune ne pourrait rien vous envier. »
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MessageSujet: Re: Rendez-vous au tombeau... Rendez-vous au tombeau... Icon_minitimeSam 5 Nov - 2:01

« Bonsoir, Reine de la nuit. »

Eden était peut-être une reine intransigeante et froide. Cruelle, même. Mais elle n’était pas orgueilleuse ou égocentrique. Elle savait voir le bon ou le mauvais, et surtout, elle savait reconnaître quand quelqu’un la dominait. Certes, elle avait le précieux titre de monarque des Enfers, mais cela ne l’empêchait pas de savoir qu’elle était loin d’être la plus puissante. La plus stratège et la plus à même de lier les contrats, ça oui, mais la plus instruite, la plus sage et la plus intelligente, elle savait que non. Elle ne se considérait nulle sur ces domaines, mais elle avait trouvé plus fort qu’elle. Otthran. Si c’est sa prestance qui l’avait adoucit en premier, c’est bien son intelligence et son savoir qui l’avais mise à genou.

C’est pourquoi, avec lui, elle n’était plus la « Reine ». Elle était Eden et seule sa valeur humaine comptait. Bien sûr, Otthran lui offrait le compliment de continuer à l’appeler par son rang, mais au fond, il l’aurait appelé « Eden » qu’elle n’aurait rien dit. Car s’il est un de ses sujets dont la Reine ne veut pas être le maitre, c’est bien Otthran. Elle ne lui imposait jamais son rang, jamais d’ordre, jamais de directives, elle ne venait que pour profiter de sa compagnie.

Elle inclina la tête au compliment. Reine de la Nuit. Voila quelque chose qu’il plus poétique de gouverner que les Enfers. Lui ne sourit pas, mais lui baisa la main. Eden savait que ce n’était pas dans sa nature. Et cela ne la gênait pas, car ainsi, quand il souriait, le moment était encore plus exceptionnel. Il ouvrit la porte et la mena dans son antre. Ce caveau, Eden le trouvait bien à l’image de son propriétaire. Pâle, sans fioriture à l’extérieur mais d’une élégance et d’une richesse rare à l’intérieur. Eden adorait cet endroit. Elle se sentait revenir dans le temps, elle se sentait dans un château de l’Angleterre. La décoration était sûrement ce qu’Eden préférait. Des dizaines de tableaux ayant tous un sens et racontant un moment de la vie d’Otthran, elle aimait à deviner les histoires en se laissant porter par les couleurs des toiles.

Il la fit s’asseoir sur le canapé et elle y prit place sans rien dire. Elle continuait de contempler la pièce qui lui plaisait toujours autant. Quand il lui tendit un verre, Eden le pris et croisa son regard un instant. Quand il la regardait, elle avait l’impression d’être une personnalité antique, une entité mystique bien plus intéressante qu’une Reine des Enfers… Il prit place près d’elle et elle releva les yeux pour le regarder. Otthran était le seul qu’elle laissait approcher aussi près d’elle. D’ordinaire, elle respecte une distance de respect ou de sécurité selon la personne, avec lui, elle est sans filet, s’il avait l’envie de la tuer, là, maintenant, il le pourrait. Eden ne pourrait rivaliser avec sa puissance et son garde n’étant pas là, elle serait vite morte. C’est aussi cette puissance destructrice qu’Eden affectionne chez Otthran, ce sentiment de force titanesque qui sommeille en lui.

« Je suis heureux de voir que vous ayez pu vous libérer aussi vite. Je ne voulais pourtant pas vous presser. »

« Votre message est arrivé comme un rayon de Lune dans une nuit noire. Et je ne saurais faire attendre une de nos entrevues… »

Là, assis près d’elle, elle avait l’impression de parler à un héros grec, à un empereur romain. Ha quel César, il aurait fait. Elle avouait tenir à leurs rencontres et c’était on ne peut plus vraies. C’était de petites parenthèses du temps, un moment de calme et de sérénité dans la vie sans pitié de la Reine. Elle but une gorgée, le vin était très savoureux. Tout chez Otthran était œuvre d’art. De sa personne, à la décoration, jusqu’au vin. Eden était conquise de cette élégance.

« Vous êtes ravissante, ma dame. La lune ne pourrait rien vous envier. »

Elle baissa les yeux légèrement gênée. Un sourire léger apparut sur ses lèvres. Scipion savait vraiment faire le bon choix, surtout quand il n’avait aucune idée de ce choix. Eden nota de le remercier pour son aide. Elle releva les yeux avec son assurance retrouvée.

« Que la Lune me pardonne de lui voler vos compliments. Mais qu’elle n’espère pas que je les lui rende. »

Elle lui sourit légèrement avec un regard intense. Elle but une gorgée de son verre. Ce vin était vraiment exquis, sûrement un vin français (chauvine va !). Elle sentait la présence d’Otthran, près d’elle. La Reine n’avait jamais eu de besoin, ni même d’envie de plaire particulièrement. Mais Otthran, c’était différent. Ce n’était pas lui plaire pour le simple fait de lui plaire, c’était comme si cela impliquait d’être quelqu’un de grandiose. Elle avait plu et plaisait à bon nombres de gens, mais c’est un peu comme quand on est môme, on n’aime que la personne qui ne sais pas que vous existez, et bien, Eden voulait gagner le respect et l’admiration de l’être le moins impressionnable de cette Terre. Les défis étaient quelque chose qu’elle adorait relevé, mais elle aimait encore plus les récompenses qui s’en suivaient. Posant à son tour son verre, elle posa son coude sur le dossier du canapé et se tourna vers son hôte.

« D’ailleurs, parlant de notre si charmante Lune, j’ai retrouvée qui avais dit : « Un rêveur est celui qui ne trouve son chemin qu'au clair de lune et qui, comme punition, aperçoit l'aurore avant les autres hommes. », c’est Oscar Wilde. Mais il ne devait pas savoir que certaines aurores n’ont rien d’une punition. »

En effet, Eden n’approuvait pas complètement notre cher Oscar sur ce coup là, car il est des aurores qui sont de réels privilèges et que les voir en premier, n’a rien d’une punition et tout d’un honneur. Toujours accrochées à son visage, elle savourait sa compagnie. Leurs rencontres bien que fréquentes, restaient assez espacées et chaque entrevue avait un goût d’exceptionnel qui lui donnait toute sa saveur.

« J’ai l’impression que cela fais des mois que je ne suis pas venue ici… »



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MessageSujet: Re: Rendez-vous au tombeau... Rendez-vous au tombeau... Icon_minitimeDim 6 Nov - 20:04

« Que la Lune me pardonne de lui voler vos compliments. Mais qu’elle n’espère pas que je les lui rende. »
Beauté et finesse. Ce langage choisi et travaillé pour rivaliser avec les poèmes d’antan lui rappelait une époque où la noblesse était mise en valeur par l’état d’esprit des gens. Par ceux qui savaient s’exprimer ainsi, qui étaient capable de dire les pires vilenies du monde à travers des paroles qui semblaient si belles et si sages. À cette époque, notre grec ne parlait pas beaucoup. Il se contentait d’étudier, de découvrir, d’observer. Peut-être ces siècles étaient ceux qu’il aura le plus apprécié jusqu’ici. L’homme avait fait un bond si grand dans l’élégance, pour finalement retomber à l’état primaire du vingt et unième siècle. Les bonnes choses ne durent jamais, mais il eut la chance d’en profiter comme il le souhaitait.

« Oscar Wilde. » murmura-t-il tout bas en même temps que la dame. Non pas pour faire étalage de sa science, mais parce qu’il buvait ses paroles et qu’il la suivait du regard. « Je crois que la punition n’est point l’aurore, ma dame, mais l’idée de l’apercevoir avant les autres. Qui voudrait être le seul, même pendant un court instant, à apercevoir la vérité ? » Il n’attendait pas de réponse, c’était la redondance même que Wilde laissait entendre, selon lui. Otthran ne pouvait se vanter d’avoir connu de grands auteurs. Certes, il avait pu faire la connaissance de certains. D’ailleurs, dans toutes ses rencontres de grandes personnalités de l’époque, il n’était jamais question de tuerie. Le vampire étudiait et apprenait, il n’avait donc aucun intérêt à massacrer la grandeur des hommes. Eden et lui étaient de ceux qui contredisaient par leurs faits et gestes mais aussi par leurs pensées, le stéréotype idiot sur les mauvaises créatures. Loin d’être bêtes, loin d’être barbares. Le nécromancien n’était point brutal. Tant de gens le craignaient alors qu’il n’était pas capable de sortir de ses mains une boule de feu, un éclair ou bien de dériver les raz-de-marée. À cette proximité aussi réduite entre la reine et lui, et s’il n’avait pas préparé quelque chose au cas-où, il n’avait aucun moyen de se défendre. Certes, il était sur son territoire et avait tôt fait de mettre la main sur une arme quelle qu’elle soit. Pour un homme comme lui, son cerveau même était une arme redoutable. Mais dans l’instantané, il n’avait rien. Il savait ce qu’il faisait. Et s’il savait également qu’elle était capable de le nuire, il avait foi en leur respect mutuel et en sa propre capacité de savoir parler à la reine des enfers. Elle le fixait d’une intensité qui aurait troublé n’importe lequel de ses sbires. Lui n’avait pas cette capacité humaine à afficher ses émotions. Il n’était qu’un visage vide de zombi qui ne pouvait paraître normal que par sa capacité surdéveloppée à réfléchir à sa manière d’agir et à le faire. Capacité – réaction. Les morts-vivants n’avaient pas de réflexe. Il pouvait modifier cela grâce à un sort. Il l’avait déjà fait, mais s’approprier des réflexes apportait également quelques désagréments humains tels qu’une perte de contrôle lors du réflexe en question. Éviter un obstacle pour tomber dans un autre, inutile lorsqu’on était capable de réfléchir aux deux possibilités pour trouver une solution qui permettait de s’en sortir indemne. Dénué de tout automatisme, il n’était qu’une sorte d’ordinateur surpuissant dont le courant utilisé était de l’énergie magique. Une énergie divine, même, puisque c’était la puissance d’Hadès qui l’avait ramené parmi les vivants.

« J’ai l’impression que cela fais des mois que je ne suis pas venue ici… »

Était-ce là un indice permettant de traduire qu’elle n’était pas mécontente de se trouver dans cet antre ? Il ne l’avait jamais vu se plaindre de quoique ce soit. D’ordinaire, c’était même elle qui proposait l’invitation pour des raisons à la fois obscures et évidentes. Des raisons où, si cela avait été quelqu’un d’autre qu’Otthran, la précieuse reine ne se serait pas pris la peine de se déplacer. Il y trouvait son intérêt à lui apporter toute son intelligence. Elle savait quoi en faire, elle savait comment gérer tout ce qu’il lui disait. En tant que grande cheftaine, il la laissait gérer parce qu’elle faisait ça mieux que personne. Elle était née pour régner ! Il savait que tant qu’elle serait au pouvoir, les forces du mal allaient bientôt se réunir pour quelque chose d’à la fois grandiose et majestueux. Lorsque tous les clans ne feront plus qu’un, que les cadavres joncheront le sol tels une apothéose de fleurs dans le jardin d’Eden. Et le croquemort qui viendra cueillir les fleurs de ce magnifique jardin ne sera autre que le nécromancien, dont les recherches et les études avanceront à un rythme plus que considérable. S’il ne prenait pas directement parti dans ces affaires, il savait où il devait s’adresser pour parler aux plus grands leaders. Il y avait cette majestueuse reine tout près de lui. Cette famille venue du future dont il devait protéger le fils grâce à un pacte. Et ces complots de démons et de sorciers qui s’affrontaient aux enfers pour connaître le nom de la nouvelle source. Puisse la grande Eden nommer quelqu’un de compétent en tant que source mais ça, Otthran ne se faisait pas de soucis là-dessus. Quand bien même la nouvelle source serait pitoyable, elle ne survivrait pas longtemps. Il n’apportera son soutien à la source que si cette dernière lui prouve qu’elle le mérite.

« Précisément vingt-quatre jours, trois heures et cinquante-six minutes, ma dame. » répondit-il en buvant une nouvelle gorgée de son vin. Il venait de calculer ce chiffre à l’instant même et en l’espace de quelques dixièmes de seconde. Eden était bien la seule personne à se plaire dans ce genre d’endroit. Excepté le maître des lieux, bien entendu. « Lors de votre dernière visite, le dernier croissant de lune s’affichait dans le ciel et vous étiez vêtue d’une longue parure de soie marine dont les dorures reflétaient harmonieusement la divine Selené. » Il posa son verre sur la table et se leva pour se diriger d’un pas lent vers l’un des tableaux qu’il montra du doigt. « Vous m’aviez parlé de quelques mystères de la voie lactée, selon votre point de vue, et nous avions fini par en invoquer une afin de pouvoir la contempler. » chaque moment passé, il s’en souvenait avec les détails les plus insignifiants. Il regarda un court instant le tableau qui représentait l’un des enfants de Gaia qui mordait un peu fort l’un de ses seins. Otthran avait expliqué à Eden que c’était ainsi qu’était née la voie lactée selon la mythologie grecque, par une giclée de lait maternel dans l’espace. Eden lui avait alors donné sa version, toute aussi correcte mais d’une autre religion. Ils en avaient parlé et à l’aide d’un sortilège, avait dégagé le ciel pour observer le sujet de leur conversation. Il se retourna vers la reine.
« J’ai grand besoin de votre fluide, douce reine. Et je voudrais vous payer en contrepoison que j’ai créé à partir de votre sang, spécialement pour votre sang. C’est un maigre prix, mais un peu plus de votre breuvage me permettra d’avancer dans une nouvelle préparation plus conséquente. »
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MessageSujet: Re: Rendez-vous au tombeau... Rendez-vous au tombeau... Icon_minitimeLun 7 Nov - 17:52

Eden avait ajouté dans ses pensées que certaines aurores étaient loin d’être des punitions, cela signifiait pour elle qu’il existait une forme d’aurore qui n’était pas une punition. Aurore en grec, se dit Eos… Elle ne spécifia pas sa pensée, elle écouta Otthran lui donnait son interprétation de la phrase d’Oscar Wilde, elle appréciait par-dessus tout ses discours philosophiques, toujours sombres mais tellement captivants. Elle le regarda le temps de son explication et elle inclina en signe d’assentiment quand il lui demanda quel homme voudrait voir la vérité. Elle devait admettre que le monde n’était en rien, un conte de fée, et que les imbéciles étaient bénis. Elle était transportée par sa compagnie, elle se retrouvait dans les salons intellectuels du début du siècle, où seuls les gens de valeurs se retrouvaient pour échanger des idées. Elle retrouvait en Otthran toute la puissance des discussions sur le monde et l’histoire. Mais il valait tout les intellectuels, elle pouvait rester là à simplement l’écouter, elle lui répondait de temps en temps et ainsi, ils échangeaient leurs visions du monde. Parler philosophie avec quelqu’un, c’est apprendre à connaitre quelqu’un…

« Précisément vingt-quatre jours, trois heures et cinquante-six minutes, ma dame. »

Elle posa sur lui un regard étonnée, elle savait que cela était dû à son intelligence et que cela ne voulait pas forcément dire qu’il se souvenait de chaque secondes passées avec elle mais au moins, il se souvenait de l’heure exacte de son départ et cela suffisait à la Reine. Elle esquissa un léger sourire. Elle voulu lui répondre quand il reprit.

« Lors de votre dernière visite, le dernier croissant de lune s’affichait dans le ciel et vous étiez vêtue d’une longue parure de soie marine dont les dorures reflétaient harmonieusement la divine Selené. »

Les yeux de la Reine s’adoucirent. Il se souvenait aussi de ses vêtements. Cela la touchait d’autant plus qu’elle choisissait ses tenues avec soin quand elle venait voir son ami. Elle était touchée d’une façon particulière, que Scipion se souvienne du moindre détail, c’est son travail mais, Otthran, il n’en ai absolument pas obligé. Elle garda le silence savourant comme autant de marques d’attention. Elle était toujours surprise qu’Otthran réponde à son « affection ». Il était si froid, si imposant, on le croit si solitaire qu’Eden se sent privilégiée de passer des soirées à ces côtés. Elle l’est d’autant plus que même si elle n’avait pas été Reine, elle aurait sûrement quand même eu ce privilège. Otthran n’en avais que faire des titres, c’est ce qui enorgueillissait d’autant plus Eden. Elle ne parla pas car elle sentait qu’Otthran n’avait pas finit d’exposer sa pensée, et elle ne voulait surtout pas l’arrêter.

« Vous m’aviez parlé de quelques mystères de la voie lactée, selon votre point de vue, et nous avions fini par en invoquer une afin de pouvoir la contempler. »

Elle sourit faiblement se souvenant de leur discussion. Elle avait exposé cela du point de vue celte. Expliquant que cette « voie lactée » «était aussi connue sous le nom de Caer Gwydion, signifiant Château du dieu Gwydion, elle allait de paire avec la Couronne Boréale qui était la cour de sa sœur Aranhod (Llys Arhanrod) et Cassiopée pour la mère de Dôn (Llys Dôn). Ils avaient débattus quelques temps avant de sortir l’admirer. Ils étaient cependant d’accord. Elle sourit au fur et à mesure qu’Otthran se remémorait leur dernière rencontre. Quand il eu finit, Eden pris la parole.

« Je me souviens aussi que vous m’aviez appris l’histoire de bon nombres de constellations. Ma préférée était celle d’Andromède, la princesse qui fut enchainée au rocher, par ses parents Cassiopée et Céphée, en offrande aux nymphes des mers que Cassiopée avait offensée en disant moins belles que sa fille. Mais Persée était alors venue la délivrer, utilisant la tête de Méduse. »

Elle marqua une pause. Elle se souvenait de chacune de ses paroles, et même si elle donnait l’air parfois d’écouter à moitié, elle buvait les dires d’Otthran et ils restaient gravés dans son esprit comme dans la pierre. Elle avait le regard rivé sur lui tandis qu’elle se souvenait de leur dernière rencontre. Elle était fascinée par cet être qui avait une sagesse ancestrale et une connaissance du monde qui relevait de la magie.
Elle fut perdue quelques secondes dans ses pensées, se rappelant Otthran lui montrant les constellations et lui expliquant leur histoire mythologique. La Reine était ailleurs quelques instants, chacune de ces rencontres, étaient comme hors du temps.

« J’ai grand besoin de votre fluide, douce reine. Et je voudrais vous payer en contrepoison que j’ai créé à partir de votre sang, spécialement pour votre sang. C’est un maigre prix, mais un peu plus de votre breuvage me permettra d’avancer dans une nouvelle préparation plus conséquente. »

Eden revint à elle. Il avait besoin de son sang. Elle posa son regard adoucit de façon considérable par le souvenir de leur dernière rencontre, et attendit la fin de sa phrase. Un contre poison qui ne marchait qu’avec son sang. En voila, un avantage considérable, avec cela, elle serait à l’abri, et même si on lui dérobait le contrepoison, il serait inefficace. Eden se promis d’échafauder un plan mettant à l’œuvre ce magnifique présent qu’Otthran semblait trouvé bien peu. Eden quant à elle, trouvait que c’était une arme inattendue et par conséquent, très utile. Elle se leva et doucement, sa robe trainant au sol, elle s’approcha de lui en ne pouvant détourner les yeux de son visage.

« C’est un magnifique présent que vous me faites là ! J’y trouverais une utilité bien plus grande que ce que vous laissez entendre. »

Elle lui sourit doucement et fit un pas vers lui, elle était maintenant très proche de lui, elle ne le touchait pas encore. Doucement, elle écarta ses cheveux vers la droite, laissant la veine de son cou libre à Otthran. Attrapant sur la table un poignard d’exposition, elle porta doucement la lame à son cou puis, regardant Otthran dans les yeux, elle entailla la peau pâle et blanche de sa nuque.

« Mon bel ami, si je puis, par n’importe quel moyen vous être utile, vous savez que cela sera une joie pour moi de vous aider. Mais avant, offrez-moi un de ses voyages dans le temps dont vous seul avez la clé… »

Le sang dévalait à présent son épaule et s’épanchait sur le haut de sa poitrine, le liquide était chaud. Elle avait une fois dit à Otthran que lorsqu’il buvait son sang à même son cou, elle était transporté dans des époques qu’elle avait oubliées et revivait certains de ces souvenirs mêlés à ceux d’Otthran, cela donnait un moment extraordinaire hors du réel à la frontière des rêves. Eden ne craignait pas de mourir. Eden ne la laisserait pas mourir ainsi. Il était un maitre des potions et des sortilèges, elle avait toute confiance en lui, c’est pourquoi elle avait elle-même ouvert la veine de son cou. Preuve d’une confiance sans borne. Elle attendait maintenant le moment où il poserait ses lèvres dans son cou, ce qu’elle n’avait pas dit à son hôte, c’est qu’elle aimait tout autant l’émotion qui étreignait son esprit, que les mains d’Otthran qui maintenait son corps lorsqu’elle était au bord de la conscience ainsi que la caresse de ses lèvres dans son cou…
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MessageSujet: Re: Rendez-vous au tombeau... Rendez-vous au tombeau... Icon_minitimeLun 21 Nov - 19:22

[Toutes mes excuses pour ce retard mais je ne t’abandonnerais certainement pas !]

Otthran n’avait pas relevé le sens profond de l’allusion sur l’aurore. Dans son esprit, il n’y avait pas eu le déclic habituel dû à son intelligence. (Probablement parce que son crétin de joueur n’avait lui-même pas compris xD) Comme Eden le pensait si bien, parler philosophie avec une personne était la meilleure manière de connaître cette dernière. De pouvoir comprendre le fond de sa pensée. Pour peu que l’on soit ouvert d’esprit, et le monde s’offrait à nous. Cette reine était ouverte d’esprit. D’une religion totalement différente à celle du nécromancien, elle se plaisait pourtant à l’écouter et à le questionner sur ses croyances à lui. Et le vampire le lui rendait par une réciprocité plutôt visible. Il n’avait pas la science infuse et surtout lorsqu’il s’agissait de connaître l’opinion d’autrui ! L’avis de la dame lui était important, car elle apparaissait à ses yeux couverte d’un des plus beaux manteaux de la noblesse. Tous les faits et gestes de cette femme étaient observés, étudiés puis précieusement retenus dans la mémoire de l’alchimiste. Il savait que l’intérêt qu’il éprouvait pour elle n’était pas seulement professionnel. Que les détails qui l’attachaient à elle, grimpaient dans le domaine de l’émotif, élément qu’il côtoyait pourtant peu. Elle était la preuve vivante qu’il possédait ce que les chrétiens voient comme une âme, ce que la langue Sanskrit nomme le karma, ce que les déités japonaises appellent le bushido. Il doutait de son existence par ces quelques signes qu’il percevait chez lui. Il pouvait aisément les analyser et les contrôler, mais il ne pouvait pas les empêcher d’exister. Les dieux avaient donc décidé de ne pas en faire un zombi ou une machine, à moins que ce ne soit la fréquentation longue et continuelle de l’humanité qui, au fil de ces 3 000 ans et quelque de vie, ont fini par influencer ses mécanismes. Qu’importe ! Il n’en restait pas moins un être de chair – morte certes mais de chair quand même – dont les nerfs et le cerveau travaillaient le rythme de ses organes et de ses pensées pour faire croire à une émotivité active. Pour faire semblant d’avoir un « cœur ». En cela, il trouvait l’instinct organique stupéfiant.

Il voyait bien que sa capacité à retenir surtout ce qui émanait d’elle lui plaisait. Il ne cherchait pas spécialement à lui plaire – bien qu’il fasse tout pour ne pas lui déplaire – mais était intérieurement satisfait de pouvoir adoucir son visage de quelques paroles seulement. Il ne se sentait pas tout puissant comme n’importe qui le serait après un tel exploit sur la reine, il était simplement confiant. Ce n’était pas leur premier rendez-vous et ce ne sera sûrement pas leur dernier. Il lui suffisait d’être naturel pour que cette majesté apprécie sa compagnie. Il ne jouait de rôle avec personne mais généralement, les gens l’appréciaient peu pour ce qu’il était. Certains le voyaient comme un adversaire, quelques-uns le craignaient mais la plupart des personnes le plaçaient dans la catégorie de tous les synonymes de ‘rabat-joie’. Il s’en fichait éperdument. Il ignorait que la reine choisissait particulièrement les tenues qu’elle mettait pour venir le voir. C’est pourquoi il la pensait splendidement noble en toute circonstance. Non pas qu’elle était en réalité moins belle avec les autres ! Mais il s’imaginait que l’image qu’il voyait d’elle était la même que tous les êtres voyaient. Il se trompait.

Elle exposa le souvenir d’une anecdote qu’elle avait beaucoup apprécié. De la voie lactée, ils en étaient venus à l’un des nombreux mythes héroïque. Dans celui-ci, Persée fut mis en valeur. Otthran approuva, comme pour féliciter son invitée de se souvenir aussi bien de cette histoire. S’il connaissait presque toutes les légendes grecques, il n’avait sa place que dans l’une d’elle. Une place infime où il n’apparaissait qu’une seule fois durant un laps court de temps, avant de se faire transpercer par la lame d’Héraclès. Qu’importe sa place et son statut dans l’histoire. Lui avait eu la chance ou le destin de vivre encore. Le conte que lui remémora Eden mettait en scène une arme bien spéciale dans les mains de Persée. Persée, l’homme qui tua Meduse. Meduse, celle qui engendra celui connu aujourd’hui sous le nom d’Otthran. La famille de ce dernier était bien plus influente que lui dans l’histoire. Il laissa la reine dans son monde pour passer à la suite logique des évènements. Il avait une faveur à lui demander, chose qu’elle lui accorda sans une once d’hésitation.

« J’y trouverais une utilité bien plus grande que ce que vous laissez entendre.
Je vous fais confiance, ma dame. » lui répondit-il sans douter une seule seconde des capacités de cette cheftaine. Elle semblait née pour gouverner.

Elle s’entailla elle-même le cou. Le nécromancien l’aurait fait minutieusement, il lui aurait même anesthésié la peau pour qu’elle ne sente rien. Mais la dévotion d’Eden se chargea des « préliminaires » à sa place. Il savait qu’elle appréciait, étrangement, lorsqu’il lui aspirait le sang. Encore une chose qu’il ne parvenait pas bien à comprendre. Cela l’intriguait et il cherchait encore et toujours à savoir pourquoi, comment… En voyant ce liquide rougeâtre couler sur l’épaule de la noble dame, il darda son regard dessus dans l’idée de ne pas traîner. Il prit deux fioles vides sur son étalage ainsi qu’une sorte de tuyau pompeux qu’il colla avec un peu de salive sur le cou de cette femme. Le sang vint remplir les deux petites fioles et il les posa. Les réjouissances venaient ensuite. Il huma un court instant ce parfum de savoir, de noblesse et de puissance. Quelque chose qu’il adulait par-dessus tout. Il retira le tuyau, puis se pencha vers elle pour déposer ses lèvres à la place. Il entoura cette femme de ses bras pour la maintenir contre lui. Non pour la retenir, mais pour la conserver. Pour qu’au moment de défaillir, il la soutienne sans qu’elle n’ait à rejoindre le sol. Parce que ce serait le pire des sacrilège que de la laisser chuter. En aspirant son sang, c'est toute une série de sensations qui le pénétraient. Entre la passion, la colère, l'excitation, la force... Ce n'était pas n'importe quel fluide auquel il avait droit, celui-ci avait quelque chose de spécial qui avait le pouvoir de faire de lui une créature divine. C'est l'impression qu'il avait. Chaque gorgée chaude qui traversait sa gorge provoquait une dense chair de poule dans son dos. Ce sang était plus que nutritif, et il fut bien vite rassasié. C'est de lui-même qu'il se dégagea, commençant par retirer sa tête et par la serrer contre lui. Il pencha son visage vers elle, les lèvres et le menton ensanglanté. Il l'observa, afin de voir si elle allait bien.
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MessageSujet: Re: Rendez-vous au tombeau... Rendez-vous au tombeau... Icon_minitimeDim 18 Déc - 0:24

Toutes les drogues étreignent votre esprit. Elles vous font perdre le contrôle, perdre pied, et vous envoie au pays des merveilles. Mais vous êtes dégradé, réduit à un état de second qui n’est en rien reluisant. Pourtant, vous gagnez en lucidité, et vous avez l’impression de régner sur le monde. Et bien imaginez cette sensation, sans la perte de conscience. Restez en totale possession de ses moyens et être transporté à l’autre bout de l’univers.

Otthran venait de prélever quelques fioles de son sang et ses mains venaient juste de se poser sur sa taille. La soie, si fine, de sa robe, donnait à la reine l’impression que c’était leur peau qui se rencontrait. Elle était presque dans ses bras quand il approcha ses lèvres vers son cou. Jamais elle ne s’était imaginée alliée à un homme de la sorte. Jamais, elle ne s’était abandonnée de la sorte. Pourtant, elle avait partagé des étreintes plus charnelles, mais c’était entre les mains d’Otthran qu’elle était la plus mise à nue.

Puis soudain, ses lèvres embrassèrent son cou. La reine arqua sa nuque vers son partenaire pour lui laisser libre cours. Puis dans l’instant suivant, elle perdait conscience. Elle n’était pas, à proprement parlé, évanouie mais elle était dans un état second. Elle sentit les bras d’Otthran se resserrer autour d’elle, comme à chaque fois, elle ne lutta pas, elle se laissa doucement aller dans le monde des rêves, savourant la force et la tendresse de ses bras qui seraient son lit pour les quelques minutes à venir.

Elle venait de perdre pied. Elle revivait les batailles d’Otthran, cette antiquité qu’elle n’avait pas connue. Son cœur battait plus vite, elle sentait que la vie du propriétaire de ces souvenirs avait été grandiose. Elle n’avait jamais douté que cette grandeur d’âme soit le résultat d’une vie grandiose. Elle se laissa aller, revivant ses combats, et le monde des Dieux grecs. Elle aperçut l’Olympe et l’Enfer, le Styx, et Athène. Elle parcourait sans but ces lieux. Elle aimait y vagabonder, mais elle ne fouillait jamais les souvenirs d’Otthran. Question de respect. Elle préférait de loin qu’il les lui raconte. Les minutes passées dans ce monde lui semblaient des heures. Elle perdait la notion du temps et de l’espace. Soudain, elle sentit la gravité revenir. Quelque chose la traînait de force vers son corps. Elle reprenait son poids et elle avait de nouveau conscience de son corps. Quelques secondes plus tard, elle était de retour, les yeux toujours clos, elle s’offrait un instant de paix, soutenue par les bras les plus confortables de ce bas monde, de l’avis de la reine.

Elle ouvrit les yeux peu de temps après, ne voulant pas inquiéter Otthran. Il avait son visage au dessus du sien, et fixait ses yeux. Il s’assurait qu’elle était en forme. Elle était toujours touchée de l’attention qu’il lui portait. Son visage était maculé de sang et elle eu l’impression de ne pas avoir quitté le monde de l’antiquité. Elle voyait l’entité maléfique de la Grèce. Elle fut impressionnée une nouvelle de son aura. Elle passa une main sur sa joue, son esprit était encore un peu vaporeux. Leurs visages étaient si près l’un de l’autre, qu’elle n’avait qu’un mouvement à faire pour poser ses lèvres sur les siennes.

Elle resta immobile quelques secondes, puis doucement elle approcha son visage du sien et embrassa la comissure de ses lèvres, prétextant de vouloir gouter à ce sang qui s’étalait autour de sa bouche. Savourant le mélange du goût des lèvres d’Otthran et de la saveur du sang, elle aspira ce liquide qui était le sien pendant quelques instants et se recula.

Plongeant son regard dans celui d’Otthran, elle se rendit soudain compte, qu’elle était affaiblie. Un sourire passa légèrement sur ses lèvres et elle posa sa main sur le bras puissant qui la maintenait toujours.

« Je pense que je devrait m’allonger. L’antiquité est une époque particulièrement éprouvante, surtout dans les souvenirs d’une entité telle que vous… »

Elle maintint son regard avec une forme de douceur qu’elle n’avait qu’avec lui.
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MessageSujet: Re: Rendez-vous au tombeau... Rendez-vous au tombeau... Icon_minitimeSam 7 Jan - 21:31

Un fluide vital, chaud et envoûtant marquait ses papilles d’une saveur extrêmement douce. Il s’en dégageait une impression de passion probablement dû au caractère ardent de cette reine des enfers. Tous deux avaient tant de choses à faire, et surtout elle. Pourtant, ils prenaient encore le temps de s’offrir quelques entrevues. Un abandon mutuel sous quelques prétextes professionnels… mais pas tant que cela. Son corps était revigoré d’une énergie nouvelle, celle de la mi-déesse qu’il serrait dans ses bras pour ne pas la laisser chuter. Ce serait indigne du rang de cette femme que de toucher le sol, ne serait-ce qu’une seule fois dans sa vie. Et il était d’une âme bien assez noble pour respecter l’honneur d’autrui, lorsque la personne méritait ce respect. Eden, en l’occurrence, le méritait plus que quiconque. Du sang coulait sur les épaules de cette femme car aussi soigneux soit le vampire, il ne pouvait retenir toutes les gouttes qui échappaient à ses lèvres avides. En cet instant, il ne vivait que pour savourer le mélange de saveurs et de connaissances qui venaient brûler sa gorge glaciale. Il aimait profondément ça. Il déconnectait temporairement son cerveau pour se concentrer uniquement dessus, et il ne laissait le contrôle qu’à son instinct, qui réagira lorsqu’il sentira la dame faiblir dans ses bras. Elle ne craignait pas son sort, elle lui accordait une confiance sans faille que lui-même ne saurait accorder à quelqu’un. Cependant, il ne lui faisait et ne lui ferait jamais défaut. Éradiquer cette reine viendrait non seulement à signer l’arrêt de mort du nécromancien, mais aussi à le priver d’une compagnie qu’il chérit depuis sa rencontre avec elle. Les personnes aussi intéressantes, capable d’écouter comme de converser étaient rares de nos jours. Qui plus est, une personne ayant des souvenirs d’une époque identique à celle d’Otthran, capable de débattre avec lui d’une monarchie éteinte il y a quelques siècles et d’une mode de noblesse d’antan, était presque introuvable. Mais il avait trouvé, celle avec qui il aimait s’entretenir. Celle qui suscitait l’intérêt du démon supérieur, et dont le fort caractère d’autorité qu’elle dégageait suffisait à se faire respecter de son entourage.
Il savait qu’en partageant un tel moment avec elle, il s’offrait également. Cette relation dévoilait le passé d’Otthran à la reine de la nuit. Mais l’homme n’avait jamais cherché à lui cacher quoique ce soit, et s’était toujours appliqué à raconter chaque détail de ce qu’elle souhaitait savoir. Il était un de ces conteurs de la Rome à l’époque d’Octave. À la différence que ses récits tendaient vers la totale objectivité, et qu’il ne donnait son avis sur un élément que si elle le lui demandait. C’est lui-même qui mit fin à ce moment de plaisir, en retirant ses lèvres et en la soulevant pour s’assurer qu’elle n’ait rien. Continuer aurait été jouissif, mais ils étaient tous deux assez responsable pour savoir lorsqu’il fallait s’arrêter. Il la fixa longuement. Il sentait son cœur battre et sa respiration redevenir régulière. Par plusieurs signes évident tel par exemple un battement involontaire de ses paupières, il savait qu’elle était confiante. Il resta silencieux et immobile pour lui laisser le temps de revenir elle-même sur terre. Il lui accordait bien volontiers ces quelques instants de rêves bien qu’il allait lui falloir du repos maintenant. Du repos chez Otthran, cela va de soi. Il ne pouvait pas la laisser sortir dans cet état et allait s’occuper soigneusement d’elle pour qu’elle retrouve toute sa forme. Il accueillit cette délicate caresse de la reine, qui n’avait donc pas détesté le moment qu’ils venaient de passer tous les deux. Il continua de la regarder, immobile. Il n’était nullement gêné par leur proximité si rapprochée. Il avait la peau cadavérique et ensanglanté, la lueur malsaine du démon dans ses iris noirs d’encre. Mais l’air du visage totalement réfléchi et concentré sur l’état de sa compagne.
Leur rapprochement se coupa par un contact prolongé des lèvres d’Eden tout près de la bouche du nécromancien. L’homme ne bougeait plus. Il ferma les yeux, il la laissa faire comme bon lui semblait. Il n’aurait laissé personne d’autre agir ainsi, excepté l’une des épouses qu’il avait eues lors de ces lointaines époques. De nos jours, avoir une femme n’était plus considéré comme un rang de noblesse alors il avait cessé de vivre socialement pour étudier maintenant la magie un peu plus en profondeur. Les voilà tous les deux téléportés en l’an mille sept cent. En cette époque, l’épouse remerciait le galant corsaire par un baiser. Elle s’offrait à lui et ils vivaient heureux ou non. Eden se recula et le galant rouvrit les yeux pour soutenir son regard.
« Reposez-vous, ma dame. » lui répondit-il en soutenant cette reine jusqu’à sa chambre. Propre, ordonnée, il avait prévu d’y laisser la reine se reposer et avait nettoyé chaque tissu du grand lit face à l’immense statue de Pluton. Il ne la portait pas, parce qu’une reine digne de ce nom n’avait pas à être soulevée comme un vulgaire objet. Il la soutenait. À côté du lit, il l’allongea dessus et la lâcha. L’homme ouvrit un placard où il en sortit une couverture qu’il déploya et qu’il posa sur le corps allongé de la reine. Il s’empara ensuite d’un verre qu’il remplit d’eau, puis qu’il tendit à son invitée pour qu’elle se désaltère. Elle devait avoir la bouche bien sèche, contrairement à lui qui avait bien bu ! Il ouvrit ensuite la porte d’une petite étagère en hauteur, contenant diverses fioles de diverses couleurs. Elles étaient numérotées, et leurs numéros se trouvaient dans un des nombreux carnets rangés par ordre d’effets dans la bibliothèque d’Otthran. Il s’agissait d’une sorte de légende pour celui qui ignorerait l’effet de tel breuvage. Otthran se souvenait de chaque numéro et n’avait pas besoin de vérifier. Il prit la fiole douze qu’il amena jusqu’au verre d’eau. Il y déposa quelques gouttes de ce liquide translucide et faisant penser à de l’eau simple.
« Tenez douce reine, cela empêchera votre tête de tourner. »
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MessageSujet: Re: Rendez-vous au tombeau... Rendez-vous au tombeau... Icon_minitimeDim 19 Fév - 0:26

Sa façon de l'appeler "ma dame", ce rapprochement entre l’appellation banale "madame" et le rang de "dame" associé à un adjectif possessif, flattait Eden et la glorifiait. Elle se fichait de paraître une "dame", d'ailleurs, à cette époque, peu faisaient la différence entre "dame" et "femme". Mais dans la bouche d'Otthran, cette appellation devenait un titre, une médaille, un gage de son affection. La Reine ne s'était jamais contenter de son titre, elle ne le jugeait pas comme une fierté, par contre, ce qu'elle voyait dans les yeux d'Otthran, cela elle en était fière.

Elle l'embrassa presque, se laissant noyer dans ce moment hors du temps. Cette créature immortelle qui la soutenait été aux antipodes du temps tout en, en étant l'essence. Il était de ces êtres sur qui le temps n'a plus d'emprises. Un an , un jour, une seconde, pour lui c'est équivalent. Cela lui avait donné cette minutie et ce perfectionnisme légendaire. Il peut passer une éternité à peaufiner quelque chose car il le peux. Toujours fascinée par cet être, elle quitta pourtant ses lèvres. Elle ne voulait pas l'obliger, ni même abuser de sa compagnie et deson penchant pour elle. Elle s’efforçait de rendre ce « faible » le plus agréable pour lui, car elle ne voulait surtout pas qu'il disparaisse.

Il l'aida à marcher jusqu'au lit et elle s'y allongea. Cet état de faiblesse était la plus belle déclaration qu'Eden pouvait faire à Otthran. Elle, la Reine des Enfers, qui se laisse volontairement affaiblir à ce point, seul Otthran en a le loisir. Mais il est aussi le plus puissant des gardiens, pas par sa force, mais par son lien avec elle. Jamais, il ne la laisserais mourir dans cet état, car il aurait l'impression de l'avoir lui-même tué. Et cela, elle le savait, il ne le supporterait pas.

Elle se laissa aller dans les coussins et les draps soyeux. Il ne resta pas à son chevet et s'en alla chercher une couverture qu'il déploya sur elle. Ces attentions donnait à Eden l'impression d'avoir une relation normale avec quelqu'un. Que quelqu'un veillait sur elle. Elle avait des dizaines de gardes et des milliers de soldats, mais quelqu'un qui veillait sur elle, ça, elle n'avait pas. Sauf quand elle passait le seuil du tombeau de son si cher ami. Elle se laissa faire, elle était entre les meilleures mains. Il alla dans une armoire et en sortit des fioles, elle n'avait jamais forcé les secrets d'Otthran. Elle avait maintes fois était seule dans des pièces remplies de livres et de fioles mais elle n'avait jamais cherché à apprendre ses expériences, ni même par curiosité. Elle évitait soigneusement de se souvenir des cachettes et des emplacements, elle ne se serait jamais permise d'agir aussi bassement face à lui.

Il revint avec un verre, lui assurant que cela l'aiderait. Elle n’eus aucune hésitation et bu le verre en entier. Encore une fois, s'il avait contenu du poison, elle serait morte dans la seconde. Mais elle avait confiance. Et c'était ça qu'elle aimait chez lui, cette confiance. Dans les Enfers, la confiance est une marque de stupidité, elle mène souvent à la mort. Tout cela, car il n'y a quasiment que des traîtres. Otthran n'en était pas un, pire, il était un de ses alliés. Elle lui rendit le verre avec un sourire léger, tandis qu'elle retrouvait en effet ses forces. Elle respira doucement pendant quelques secondes car elle avait quelque chose d'important à annoncer à Otthran et elle devait avoir retrouver une partie de ses moyens pour l'exprimer.

Quand elle se sentit prête, elle tourna la tête vers lui et posa son regard dans le sien. Elle chercha sa main et la saisit avec douceur.

« Otthran, nous sommes face à menace inattendue. Les sélénites sont sur Terre, et ils en veulent aux forces magiques. Leur pouvoir est grand, plus grand que bon nombre de mes soldats. J'ai besoin de quelqu'un qui saura les démasquer et les piéger. Une personne de confiance. Votre talent et votre savoir serait de décisifs atouts dans cette guerre. Je vous propose de mener cette lutte. Ensembles, nous en viendront à bouts, j'en suis convaincue. »

En effet, les sélénites étaient à leur porte. Les chose empiraient de jours en jours. Leur puissance est considérable et Eden ne voyait aucune solution. Elle arrivait à les maintenir en dehors des Enfers mais elle ne cherchait pas seulement à les tenir à bonnes distances. Elle voulait les exterminer. Elle ne faisait pas de cadeaux dans ce types de cas. Elle avait essayé de négocier mais les choses avaient viré au vinaigre et elle avait dû se résoudre à les combattre. Elle était à présent à la recherche d'un leader dans cette guerre et naturellement, elle avait pensé à Otthran. Puissant, intelligent, terriblement savant, il était parfait pour ce travail. Sur un autre plan, Eden espérait le rapprocher d'elle. Elle se sentait en sécurité quand il était près d'elle et elle appréciait terriblement sa compagnie. Si elle n'avait pas été Reine, les choses auraient pu être plus simples mais elle était la monarque des Enfers et elle ne devait pas se déconcentrer de son but. Ses sentiments n'étaient que des dommages collatéraux, tel était sa malédiction. Pourtant, Otthran était son exception, son écart, son interdit, il incarnait ce dont elle avait toujours rêvait et ce qu'elle ne pouvait avoir. Pourtant, elle ne pouvait se détourner de lui et se donnait toutes les raisons morales de s'accorder sa compagnie. Comme ce poste de leader de la lutte contre les sélénites.

Elle resserra ses doigts autour de ceux d'Otthran et ajouta : « Par la même occasion, j'aimerais vous apporter mon soutien dans vos travaux en faisant de vous mon conseiller personnel. » Elle marqua une pause, le titre de conseiller était spécialement décerné aux concubins des Reines, ce n'était pas un titre ridicule, mais bien une forme d'honneur. Eden était connue pour ne pas avoir des conseillers, jamais elle ne s'était liée avec un homme assez pour en faire son conseiller, ou autant dire, son amant. Ce qu'elle proposait à Otthran n'était pas un vrai poste, mais une officialisation de leur relation. Par cela, elle lui offrait la reconnaissance et le respect, voir même le privilège d'être le seul conseiller de la Reine. Ce titre, sans être convoité, avait tout de même une certaine valeur. Surtout quand on est le seul à le porter. « Quelle que soit votre réponse, je vous aiderais par tout les moyens, mais ces rendez-vous me sont si agréables que j'apprécierais d'avoir plus régulièrement votre compagnie »

Quand enfin elle eu finit d'exprimer ce qu'elle avait à lui dire, elle se sentit comme tendue. Elle se rendit compte qu'elle redoutait qu'il refuse. Non pas pour ce qu'elle perdrait stratégiquement, mais pour ce qu'elle perdrait personnellement. Elle faisait objectivement un pas vers lui, dans un sens, elle cherchait à officialiser leur relation. Bien que tout les Enfers soit au courant de leur manège, l'officialiser restait quelque chose de particulier pour elle. Par la suite, elle ne pourrait plus le nier et elle devrait l'assumer. Parmi les Reines, on ne parle pas trop de sentiments, on parle de stratégies et de manipulation. Mais en choisissant de ne pas avoir des dizaines de conseillers, Eden avait dissocier la stratégie de son rapport avec les hommes. Ainsi, elle ne s'offrait pas pour obtenir quelque chose. Otthran était le seul à qui elle voulait vraiment offrir ce titre, et elle ne pensait pas l'offrir un jour à un autre. Dans un sens, Eden lui faisait presque une promesse de « fidélité ». Elle ne lui ferait jamais l'affront de nommer un autre conseiller par la suite, et cela était quasi-évident quand on connaissait la Reine.

Elle attendait patiemment sa réponse. Calme, raisonnée, maîtrisée, mais anxieuse. Elle venait de montrer sa faiblesse, Otthran ne les utilisait jamais, et prenait soin de les éviter, mais avait-elle été trop loin ? Otthran allait-il devoir refuser ? Elle ne prétendait pas posséder cet être unique, mais elle voulait avoir un lien avec lui, lui offrir ce qu'elle pouvait et recevoir ce qu'il avait à lui offrir. Mais Otthran le voulait-il seulement ?

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