Charmed, the ultimate Battle.
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Tête avec Tête [FÉLIX]

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MessageSujet: Tête avec Tête [FÉLIX] Tête avec Tête [FÉLIX] Icon_minitimeLun 15 Fév - 20:02

    Aujourd'hui était jour d'enseignement. Depuis la rentrée, cette année, Adam avait décidé de fermer son magasin tous les jeudis afin de consacrer cette journée à enseigner son savoir à l'école de magie. Non, il ne parlait pas de fleurs ou de végétaux, quoiqu'il pouvait le faire si l'on lançait le sujet. Mais il était chargé de donner les bases et les noms principaux d'ingrédients qui, une fois mélangés, pouvaient donner à une potion ou à un enchantement tel ou tel effet. L'ingrédient le plus utilisé en exemple était évidemment la mandragore. Le matin, il s'agissait de la théorie. Parler de certaines variétés dangereuses ou non, expliquer pourquoi l'on ne mélangeait pas certains ingrédients avec d'autres, pourquoi il pouvait y avoir des effets secondaires et surtout pourquoi il fallait bien connaître tous les effets des instruments que l'on mettait à bouillir/glacer/détruire... Enfin la totale. Et l'après midi était dédié à des travaux pratique. La hantise de Adam était qu'un élève n'ayant pas compris la leçon fasse exploser des fioles ou même son chaudron à cause d'un mauvais calcul ou d'un mélange interdit. Heureusement ça n'était pas encore arrivé, et l'homme veillait bien sur chacun des élèves pour que ça n'arrive pas.

    L'heure tournait, et le soir arrivait plus vite que d'ordinaire. Adam, bien qu'encore trop timide, finissait par prendre de plus en plus d'assurances. Cela rendait son cours plus autoritaire, plus écouté, et lui même se sentait plus à l'aise auprès des élèves qu'il finissait par connaître, à force. Mais il restait toujours difficile de rendre un cours comme le sien intéressant. Les jeunes préféraient de loin lorsqu'il y avait de l'action. Fabriquer des potions, c'est bien joli, mais ça ne vaut pas une bataille de crayons volants ou encore la fixation du temps pour copier sur le voisin. Et Adam devait avouer que son manque de talent dans le domaine de la puissance et du pouvoir plaisait aux élèves, qui lui jouaient parfois des tours... L'homme n'avait rien de bien impressionnant sur lui. Non, il ne pouvait pas geler une vitre, il ne pouvait pas lancer de boule de feu, ne pouvait pas donner des coups de jus, ne pouvais pas faire voler un pot ou encore lire dans les pensées d'un autre. Et il n'était pas encore assez sévère pour punir comme il le fallait un mauvais élève. Donc forcément, s'il y avait des cours qui se passaient à merveille, d'autres en revanche étaient des catastrophes où un surveillant devait prêter main forte au professeur pour rétablir l'ordre et le calme. Mais depuis quelques temps, Adam commençait à prendre la main, et ce genre de situation arrivait beaucoup plus rarement.

    La fin du dernier cours sonna, comme un gong qui annonçait le soulagement et enfin le repos. Il est clair que vendre des fleurs était bien moins fatiguant qu'enseigner de l'alchimie à une bande de sorciers prometteurs et gavés de ressources ! Adam rangea tous les chaudrons qui trainaient sur les tables. Il remit les ingrédients non utilisés ou non coupés dans une étagère fermé à clé, puis il prit ses affaires pour sortir de la salle, enfin. La soirée s'annonçait avec beaucoup de repos, comme toujours. Il était actuellement dix-huit heure, et l'homme hésitait entre rouvrir sa boutique pour deux petites heures ou rentrer directement chez lui. Il erra dans les couloirs en réfléchissant, veillant bien à ne pas se perdre. Parce qu'en début d'année scolaire, il avait le chic pour se perdre à chaque fois qu'il était dedans. Depuis quelques mois, il réussissait à se repérer et n'avait plus à demander à un élève, un surveillant ou bien à un autre professeur de lui indiquer le chemin. Parfois, il se disait qu'il était un professeur pitoyable. Le fleuriste tourna dans un couloir et tomba nez à nez avec une tête qui lui était familière. Sa première réaction, après avoir levé la tête pour le dévisager, fut de sourire à pleines dents et de tendre sa main libre pour saluer cet homme.

    « Salut Félix, bonne journée ? »

    Cet homme était probablement le meilleur ami d'Adam. Du moins, c'est ainsi que le considérait le botaniste. D'une intelligence, une mémoire et une spiritualité exceptionnelle, il était un modèle pour l'herboriste. Le fleuriste et lui avaient été à l'école ensemble, et se faisaient remarquer comme étant des têtes. Bien sûr, Félix était toujours le premier. En plus de cela, il avait des pouvoirs qui pouvaient imposer le respect et pouvait se défendre seul, contrairement au faible Adam. Les deux hommes se voyaient régulièrement. Ils concoctaient des potions ensemble, ils inventaient des effets, ils faisaient de l'alchimie comme personne n'osait en faire ! Il y avait autant d'échecs que de réussites, et ils pouvaient être fiers d'eux. Ils étaient comme deux associés avides de créer et d'utiliser. Adam adorait Félix pour sa dévotion, et lui aussi s'employait à faire le bien autour de lui, et à combattre le mal.

    « Tu enseignais ou bien tu te promène ? »
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MessageSujet: Re: Tête avec Tête [FÉLIX] Tête avec Tête [FÉLIX] Icon_minitimeMar 16 Fév - 17:25

    Aconcagua, où le plus haut sommet de la Cordillère des Andes, cette gigantesque chaîne de montagnes, résultante qui exprime parfaitement la puissance et l’intensité de la Ceinture de Feu du Pacifique. L’activité géologique particulièrement forte dans cette région du monde ne la rendait pas extraordinaire qu’aux yeux des géologues, mais semblait luire d’un même éclat pour les prunelles obscures de quelques démons aux noirs desseins. Ce soir-là, je m’étais aventuré bien au-delà de ce qu’un homme saint d’esprit aurait pensé faire, en moins de quelques heures. Mais comme on dit, Folie est Génie du Fou !

    Je me situais donc quelque part en Argentine, suivant les traces figées dans une neige craquante d’un groupuscule démoniaque que je filais depuis plusieurs semaines, ne sachant trop bien encore si la menace était d’envergure suffisante pour que je dusse prévenir fondateurs et autres grands représentants magiques. Une chose était certaine, je devais en avoir le cœur net, et je n’avais jamais été aussi proche de découvrir la vérité sur leurs sombres projets …

    Tout avait commencé le 6 Juin dernier, où les journaux avaient commencé à mentionner une disparition tous les neuf jours précisément. Ma mémoire surdéveloppée avait fait le rapprochement au bout du troisième journal, et je m’y étais penché plus attentivement. J’avais alors découvert que les rapts avaient tous lieu entre une heure et deux heures du matin, et que la victime, souvent une jeune personne, vivait seule. Ainsi, personne ne se préoccupait plus que nécessaire de leur disparition. Et il aurait été difficile pour les enquêteurs de relier des disparitions ayant lieu à des centaines de kilomètres d’éloignement … Toutefois, j’avais finis par découvrir des traces démoniaques en me rendant sur quelques lieux de disparitions : traces de brûlures, odeur de soufre, pas d’effraction, signes d’activité magique … Aussi avait-je relié le tout, et finis par dépoussiérer l’histoire d’un vieux groupe de démons dont l’objectif malsain était de trouver le moyen de changer des êtres humains en un de leur semblable. Voici qui m’avait mis la puce à l’oreille.

    Quand à ce qui m’avait poussé à me rendre ici cette nuit, ce n’était autre que le plus fidèle outil du sorcier : le pendule. Quoi qu’il en soit, j’étais désormais dans les ténèbres à tenter de vaincre le froid mordant en décontractant mes muscles au lieu de faire l’erreur commune qu’était de les contracter, ce qui avait pour effet de réquisitionner le sang au lieu de le laisser s’écouler et réchauffer le corps. Mais le combat contre mes reflexes humains était rude.

    Je vagabondais désormais, certain de voir une lumière vacillante à l’horizon, tandis qu’un tas de flocon caractéristiques des périodes de grands froids aux glaciers commençait à s’écouler du ciel. Je remerciais ce dernier d’avoir pensé à apporter une cape longue et la revêtis, m’offrant par la même occasion un manteau dissimulant dans le noir de la nuit. Et je m’approchais, certain désormais de la nature démoniaque du groupe d’individu que je suivais …

    Ils s’étaient arrêtés dans ce qui semblait être un ancien cimetière de la civilisation quechua. Des reliefs de tombes enneigées se mêlaient à une végétation rarissime, essentiellement moussue et morte pour la plupart des pousses. Là, dans l’obscurité, le groupuscule de cinq membres se positionna en étoile comme dans l’objectif d’un rite ténébreux. J’attendais, presque anxieux de savoir ce qui allait se passer, et réfléchissais.

    La situation géographique nous plaçait sur le résultat d’une puissance traction tectonique. La Force Tellurique, essentielle dans les sorts impliquant la vie était donc de mise. La proximité du ciel favorisait également l’usage d’une force mystique et aérienne et ils possédaient le feu … Quelle ne fut pas ma frayeur quand une main rugueuse se posa avec force sur mon épaule.

    « Intrus ! Paye le prix de ta curiosité ! »
    « On peut toujours discuter, non ? »

    Mais manifestement, le démon avait d’autres façons de communiquer. Un souffle de feu jaillit de sa bouche et j’eus à peine le temps de m’écarter pour ne pas finir rôtit. Mon bras gauche dégageait toutefois une odeur de tissu brûlé. Réprimant mon envie de manifester mon mal, j’envoyais le démon dégringoler la montagne mais ce dernier avait déjà ameuté ces confrère sataniques. La situation se corsait : j’avais maintenant tout un pentagone d’adversaires à gérer.

    Rapidement, il s’avéra qu’il allait me falloir bien plus que du talent magique pour en venir à bout. En moins de trois secondes, je me retrouvais plaqué au sol par des forces invincibles et un des adeptes me lacéra le dos d’un coup de griffes acérées. Cette fois-ci, je ne pus me retenir, et j’hurlais à fendre le flanc gelé de l’imposante montagne. Cette surexcitation de mes nerfs sensitifs fit exploser autour de moi une sorte d’ondes télékinétique réflexe. Trois de mes assaillants furent expédiés au loin tandis que je me relevais péniblement. Les deux démons restant brandirent leurs mains vers moins et deux rayons verdâtres se jetèrent dans ma direction. Mais alors que toute mon âme s’exclama « Non », les projectiles firent demi-tour et leurs propriétaires furent tout bonnement percés avant de s’effondrer sur le sol et d’illuminer la nuit de leur flammes blafardes.

    Haletant, mais vivement, je récupérais une étrange boite qui semblait ne pas s’ouvrir et décidais de m’éclipser avant le retour des trois comparses. Je sortis de ma poche une fiole dont le contenu semblait être de la fumée, pensais à l’école de magie, et la jetais sur le sol. Dans une brume dorée je quittais le froid avec un immense soulagement …

    Le temps, suspendu, eut pu causer ma perte. J’avais été prévenu par un des hommes auxquels je tenais le plus dans mon entourage des effets indésirables de notre prototype de potion de téléportation. Défier les règles naturelles de l’espace et du temps par une simple mixture pouvait avoir de fâcheuses conséquences à l’ignorant qui s’y lançait. Epuisé, harassé de fatigue, complètement endoloris de toutes parts, je pensais que ma fin s’approchait à bientôt m’emporter dans un tout autre monde …

    Mais je finis par réapparaitre, dans le hall de l’école de magie où il m’arrivait parfois de donner quelques cours. Mais présentement, j’avais d’autres soucis en tête que de m’assurer d’être à l’heure dans le programme. Il fallait que je trouve quelqu’un, que je sache le jour et l’heure où nous étions, et surtout, me remettre de ma douloureuse aventure nocturne …

    La sonnerie de la fin des cours me transperça les tympans et manqua de m’arracher une grimace de douleur, mais, fidèle à mon habitude de dissimuler mes sensations – je voyais mes émotions comme des faiblesses, car révélatrices et étant d’accord avec le fait que connaître son ennemi était la clé de la victoire … - je n’en montrais rien tandis qu’une horde d’étudiants quittaient les salles de classes avec, souvent, une évidente joie. J’avançais alors dans les couloirs, feignant d’être tout à fait normal, dissimulant sous ma cape trempée en lambeaux, mos dos déchirés et sanglant, et mon bras roussis, tout en portant – péniblement – mais l’air de rien, une boite étrange.

    « Salut Félix, bonne journée ? »

    Je relevais la tête avec une précipitation toute mesurée. Dans la fatigue, je n’avais pas encore identifié la voix qui venait de s’adresser à moi, mais une fois que les rouages se mirent en place, plus vite que le temps qu’il fallut à mon cerveau pour saisir l’image de l’homme qu’il voyait, je reconnu la fréquence de l’onde sonore, celle de la voix de mon meilleur ami, Adam Mayne.

    « Tu enseignais ou bien tu te promène ? »
    « Excuses-moi de manquer à la politesse Adam, mais j’ai vraiment besoin de ton aide. » Répondis-je d’une voix ferme, mais moins sonore que d’ordinaire.

    D’un de ses signes que seuls deux personnes qui ont l’habitude de se côtoyer, je l’invitais à me suivre, croisant par moment quelques étudiants dans les couloirs de l’école, jusqu’à mon bureau modeste et simple, tel qu’un professeur occasionnel pouvait en avoir besoin de temps à autre. Les mains pleines, où inaptes à faire quoi que ce soit, j’ouvris la porte par la force de ma pensée et je regrettais aussitôt mon geste : ce qui d’ordinaire ne me coutais rien venait de manquer de me faire m’écrouler sur le sol. Cela dit, j’entrais dans le petit espace et invitait d’un signe de tête mon ami à m’y suivre.

    « Si tu veux bien fermer la porte derrière toi … » Soufflai-je calmement.

    Je retirais alors ma cape, lui présentant indirectement mes blessures avant d’aller déposer la curieuse boite qui aurait pu me couter la vie sur la table de bois.


Dernière édition par Félix de la Rocheclaire le Mar 16 Fév - 19:56, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Tête avec Tête [FÉLIX] Tête avec Tête [FÉLIX] Icon_minitimeMar 16 Fév - 19:50

    Il y avait déjà le ton employé, qui aurait pu alarmer le fleuriste. Les paroles, aussi. Ce dernier fronça les sourcils, il n'avait absolument rien remarqué d'anormal lorsqu'il était tombé par pur hasard sur Félix. Mais maintenant qu'il l'observait... Disons que ce n'était pas courant un homme ayant de la neige dans les cheveux alors qu'il faisait un grand soleil dehors. Adam savait bien que dans le monde de la magie il fallait s'attendre à tout, mais là... Le botaniste ne répondit pas, sentant l'inquiétude l'envahir en même temps qu'il voyait la mine non joyeuse de son ami. Des questions se bousculaient dans sa tête, et lorsqu'il le suivit, il vit le professeur... de dos.

    « Bon sang mais..  » Adam s'interrompit.

    Si Félix n'avait pas hurlé, c'est qu'il voulait se cacher de quelque chose. Sans savoir de quoi il s'agissait, mais totalement affolé par l'état de ces habits et par ces traces de sang qu'il laissait derrière lui, l'herboriste le rattrapa par quelques enjambements. Ils allaient jusqu'au bureau de Félix, il reconnaissait le chemin. Il était dur de garder le silence et de faire semblant de rien devant ces étudiants. Félix était en piteux état, et c'était Adam qui semblait le plus nerveux. Il hésitait entre l'aider à marcher, ce qui aurait semblé louche devant les élèves ou se contenter de le suivre en espérant que son état ne soit pas si grave qu'il n'y paraît. Quoiqu'il en soit, le fleuriste s'occupait bien de marcher dans le dos de Félix pour dissimuler ces vilaines déchirures dans sa … c'était une cape à l'origine ? Un sentiment de colère et d'inquiétude se bagarraient dans l'esprit d'Adam. D'une, il était en pétard que son ami semble d'être fourré dans son pétrin. De deux, il espérait qu'il n'y ait pas de conséquences plus importantes que celles de maintenant. Parce qu'il est vrai que le professeur possédait un courage bien plus exemplaire que l'alchimiste. Il savait se défendre, il traquait des démons comme le faisait un véritable sorcier digne de ce nom. Et il était doué, très doué.

    Adam rentra dans le bureau de son meilleur ami et se tourna aussitôt vers lui pour poser la main sur son ventre. Surpris, il espérait que l'homme ne s'écroule pas, du moins pas avant qu'il ne soit guéri ! Était-il si mal en point pour que ouvrir une porte avec son talent de télékinésie lui pompe ce qu'il lui reste d'énergie ? Là encore, le fleuriste n'arrêtait pas de se demander ce qu'avait bien pu faire son ami, et surtout dans quel lieu ! Il finit par le lâcher lorsqu'il vit que le professeur pouvait tenir seul. Sur l'ordre de Félix, le botaniste ferma la porte en la claquant presque. L'odeur du sang pénétrait ses narines, et il n'aimait pas du tout ça. Il fallait être sorcier pour supporter les plaies, les blessures et cet infâme liquide rouge qui en sortait ! Si Adam n'avait pas eu le cœur d'un sorcier, il s'évanouirait. Le professeur retira sa cape, ou du moins ce qu'il en restait. Adam poussa une plainte, comme s'il ressentait la douleur à la place de son ami. Oui, quoi, ça avait l'air bien douloureux !

    « Bon. » fit-il en lâchant ses affaires à l'entrée, en lançant un bref regard au curieux objet que Félix venait de déposer, puis en se dirigeant vers le centre. Le fleuriste poussa tout ce qu'il y avait sur le bureau de quelques gestes assez rapides, posant les objets fragiles autre part et faisant tomber tout ce qui était crayon et paperasse. « Allonges-toi sur le ventre, que je regarde ça. » ajouta l'homme sur un ton nerveux.

    Il attendit que Félix soit en position pour s'approcher et soulever sa chemise. De toute manière, trouée comme elle était elle aussi, il n'y avait pas vraiment besoin de l'enlever. Adam grimaça devant les blessures. Aucun doute, soit il s'était retrouvée face à une meute de loups ou de tigres, soit il était allé titiller des démons. Le fleuriste lui demanda de ne pas bouger, puis il posa ses mains sur le dos ensanglanté de son ami. Voilà au moins un talent dont il pouvait être fier, le seul peut-être. Le seul aussi dont il savait correctement se servir, parce qu'il était sûr de ne pas s'attirer d'ennuis avec. Il ne pouvait pas se cogner contre son propre champ de force ni mal viser lorsqu'il faisait apparaître un objet. La guérison, c'était plus simple quoique plus pompeux en matière d'énergie, peut-être. Une lumière jaune vive, comme celle des êtres de lumières, jaillit des mains de l'herboriste. Il faisait des gestes doux. Si encore il pouvait soigner comme le faisait un être de lumière, ça aurait été plus facile. Mais lui devait effectuer quelques autres gestes en plus, puisqu'il n'en était pas un. Adam massait avec délicatesse l'épiderme qui se refermait sur les blessures de son ami.

    « Tu as beaucoup saigné. » murmura-t-il sur un ton inquiet.

    Cependant, il réussit à refermer facilement toutes les plaies et à apaiser la douleur. Adam enleva ensuite sa veste et la posa sur le dos de son ami pour éviter qu'il ne prenne froid. Malgré le grand soleil, nous sommes toujours en hiver et ce n'est pas avec des morceaux de vêtements que Félix allait se réchauffer. D'autant plus qu'il était trempé et recouvert de neige ! Le fleuriste se sentit soulagé en se disant que le sang qui restait n'était plus que des vestiges. Il se recula légèrement et fit un signe de tête à Félix pour lui indiquer qu'il avait terminé.

    « Bon sang, répéta-t-il en fronçant les sourcils, « aucune nouvelle de toi pendant des jours, et tu reviens en frôlant la mort ! »

    Il le regarda d'un air intrigué, Adam serait ravi d'entendre des explications. Il espérait que Félix ne soit pas maintenant poursuivi par les dangers qui lui avaient provoqué de telles blessures. Si c'était le cas, il comptait bien rester aux cotés de son meilleur ami, et ne pas le laisser seul face à eux. Certainement pas !
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MessageSujet: Re: Tête avec Tête [FÉLIX] Tête avec Tête [FÉLIX] Icon_minitimeMer 17 Fév - 15:21

    J’étais peut-être sorti de la réalité pendant un moment suffisamment long pour avoir oublié comment ressentir la douleur. Ou bien, je luttais tellement pour rester sur pieds, mobilisant toute forme d’énergie où qu’elle se trouva chez moi, que j’étais incapable de sentir quoi que ce soit. Ainsi, ce qui aurait fait gémir d’autres me donnait simplement l’impression qu’un glaçon glissait le long de mes plaies, frissons et froideur étant les seules résultantes. Plus pour longtemps …

    Il y avait chez Adam, ce côté sensible qui rendait une amitié avec lui si exceptionnelle. Cet aspect de sa personnalité où il était capable de saisir ce que ressentaient les autres avec exactitude, mais sans vouloir aller à l’encontre de leurs projets. C’était quelqu’un qui se voyait comme faible au niveau de la magie, mais qui, en réalité, était d’une force incomparable pour mille et une choses. La fidélité, la solidarité, l’ingéniosité aussi, et qui a dit que la sensibilité était une faiblesse ? Je trouvais que mes émotions étaient des cibles idéales pour les démons, mais j’appréciais celles d’Adam comme aucune autre. Qui plus est, le pouvoir de guérison d’Adam que je n’avais encore jamais eut le « loisir » d’expérimenter allait se révéler fort utile, même si je détestais l’impression d’être un profiteur que j’avais à cet instant.

    Mais dans mon état, un tout petit peu trop fatigué pour concourir aux jeux olympiques, je ne m’attardais pas sur mes scrupules. Ma légendaire pudeur passa également à la trappe et je me retrouvais, en moins de temps qu’il n’en fallu à Adam pour me le demander, allongé sur le ventre sur la table. Comme un patient avant une opération. Quelle ironie que d’être médecin et de se blesser dans le dos !

    Peu importait. Allongé, je me rendais compte que ma vision était légèrement trouble. Une rapide inspection de mon pouls m’informa d’un rythme cardiaque anormalement faible. J’avais l’impression, de temps à autre, que le monde tanguait, comme s’il eut été porté par un navire en mer agitée. Et la fatigue, traitresse, eut tôt fait de chercher à répandre sa domination sur mon être tout entier. Je luttais désormais pour garder les yeux ouverts et la conscience alerte.

    Mais il ne me fallut pas combattre bien longtemps. Rapidement, je sentis sur mon échine une horrible impression, comme si quelqu’un s’amusait à retirer des aiguilles de mes plaies, lentement, vivement, tremblant … Mais bien vite, la souffrance mua en soulagement, et le soulagement céda la place au confort.

    J’avais fermé les paupières, sans m’en être rendu compte, et du bout de ce qui me semblait être un autre univers, j’entendis la voix d’Adam me dire que j’avais beaucoup saigné. C’était donc ça. Le sursaut de logique, qui comme une pièce manquante venait de révéler la signification du puzzle, m’extirpa du royaume de la somnolence et me rendit ma libre conscience. Quand je repris la vue, je constatais avec apaisement que mon énergie revenait paisiblement. L’école de magie … oui, nul ne pouvait mourir entre ces murs.

    Une douce chaleur m’enveloppa tandis que je réalisais, l’esprit toutefois un peu brumeux encore, qu’Adam venait de m’offrir gracieusement la tiédeur de sa veste. Je secouais alors mes neurones qui, comme s’ils n’attendaient que mes ordres pour agir, me firent récupérer une grande partie de mon attention. Merci, Cortex Préfrontal !

    « Bon sang, aucune nouvelle de toi pendant des jours, et tu reviens en frôlant la mort ! »

    Je me redressais lentement, et plongeais mon regard dans les prunelles inquiètes du brillant alchimiste à qui je devais beaucoup. Le souvenir de mes premières années en temps qu’étudiant entre ses murs me frappa de plein fouet, m’emportant des années auparavant, alors que je peinais à articuler trois mots d’anglais, moi qui venait de France apprendre la magie dans le meilleur établissement qui soit. Le plus drôle, c’était qu’il m’avait suffi d’écouter quelques conversations pour apprendre les rudiments d’une langue que je perfectionnais sans difficulté. Et c’est ainsi que les professeurs de l’époque avaient identifié mon premier pouvoir. Et un des seuls que la jalousie que provoquait mon intelligence artificielle n’avait pas atteint, c’était Adam. Dès les premiers instants en ces murs, j’avais tissé avec lui, une amitié en fils d’or, d’acier et de diamant.

    « Ça va ? » Demandais-je, supposant que guérir mes blessures avait dû lui couter pas mal d’énergie.

    C’était d’autant plus ironique que moi, les lèvres bleuies par le froid, la neige dans les cheveux en bataille, un bras superficiellement brûlé, et un dos nouvellement guéris, je m’inquiétais de la santé de mon ami. Et pourtant, il n’y avait pas de franchise plus grande que celle que je venais de manifester à l’égard d’Adam. Il méritait des explications, certes, et elles viendraient.

    J’esquissais un mouvement pour me relever, mais je décidais de rester assis quand le sol manqua de se dérober sous mes jambes affaiblies. Je renvoyais mes yeux rencontrer ceux d’Adam, histoire de l’empêcher de s’inquiéter davantage à mon sujet. Quel jour étions-nous ? Combien de temps étais-je resté coincé dans un entre-deux artificiel ? Etais-je toujours moi-même ?

    « J’ai été contraint d’expérimenter le fluide de téléportation sur lequel nous travaillons … Je t’aurais bien passé un coup de fil, mais disons que je n’étais pas sûr d’être sous couverture téléphonique ! » Fis-je avec un humour qui se voulait dédramatisant malgré la faiblesse de ma voix. « Ceci pour échapper à quelques-uns de nos très chers amis démons, ceux dont je t’avais parlé il y a quelques temps, à propos des disparitions à intervalles trop réguliers pour qu’elles soient sans rapport … et j’ai récupéré … ça … »

    Je pointais du bois la curieuse boite qui ressemblait plutôt à une caisse en bois, du volume d’un ballon de football mais rectangulaire qui manifestement contenait quelque chose mais qui se devait être ensorcelée afin que n’importe qui ne puisse accéder à ce qu’elle comportait. Je voulais user de télékinésie, mais à peine la cible se fut-elle agitée d’un tremblement que mes pouvoirs se mirent en grève. D’autant plus que j’avais levé mon bras brûlé, comme le plus idiot des moins intelligents.

    « Bref passons … Je te remercie en tout cas, et je suis désolé d’empiéter sur ta soirée … »
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MessageSujet: Re: Tête avec Tête [FÉLIX] Tête avec Tête [FÉLIX] Icon_minitimeMer 17 Fév - 16:14

    C'était un pur soulagement que de voir la peau se refermer sans caprice. De voir les dons du jeune homme obéir à leur maître, comme s'ils sentaient que cette fois, c'était important. Pour une fois qu'il pouvait les utiliser sans se rendre ridicule, Adam se rendait compte que la magie était une personnalité entière, représentant la malice, le caprice et la puissance. Elle ne s'offrirait qu'aux plus méritants, et si des faibles osaient s'en emparer, elle ne leur rendrait pas la vie facile. Le fleuriste avait posé sa veste sur le dos de son compagnon avant de penser à le réprimander sur ce qu'il venait de passer. D'abord, aucune nouvelle pendant un long moment, ce qui était surprenant. D'autant plus qu'Adam savait que Félix était en vadrouille, donc il ne pouvait pas le contacter de lui même, à moins d'utiliser le pendule et d'aller le chercher. La prochaine fois, il le ferait, c'était certain. Le fleuriste se calma aussitôt, se rendant compte qu'il se mettait en colère pour avoir eu peur, et n'aimait pas céder à la panique aussi facilement. Mais il gardait les sourcils froncés en attendant une réaction. Toute réponse qu'il obtint pour le moment, c'était une question de la part du professeur, voulant savoir s'il allait bien. Félix était revenu en piteux état, et c'était à Adam que l'on posait la question ? Mais l'herboriste savait pourquoi il lui avait demandé, pour sa naturelle relation d'amour avec ses pouvoirs magiques. Eh bien oui, tout allait parfaitement bien, et l'adrénaline provoqué par l'ancienne inquiétude et la peur de ne pas pouvoir le soigner avait complètement effacé la fatigue. Mais ce n'était qu'une question de temps. L'alchimiste approuva d'un hochement de tête. Ce n'était pas à lui de se plaindre.

    « Tu es blessé autre part ? » demanda-t-il en observant son meilleur ami.

    Qui sait, peut-être les plaies qu'il avait trouvé dans son dos n'étaient pas seules ? Peut-être Félix s'était également blessé aux jambes, aux bras, peut-être qu'il était tombé dans un piège, qu'il avait été surpris, peut-être encore qu'il avait inhalé du poison ? Adam chassa ces pensées. Du poison, son proche serait-il assez stupide pour en boire ? Certainement pas. Le fleuriste laissa pendre ses mains ensanglantées dans le vide, il baissa légèrement le regard vers le sol pour ne pas dévisager trop sévèrement son ami. C'est que.. Même s'il s'est inquiété, il ne pouvait pas lui en vouloir. Lui agissait, au moins. Félix se redressa. Du moins, il essaya, Adam le vit tanguer mais alors qu'il s'avançait pour l'aider, il s'arrêta en voyant l'homme s'assoir tout simplement en le regardant. Le botaniste gardait quand même un œil sur lui, au cas où. Était-ce là l'effet de l'absence d'une grande quantité de sang qui pouvait lui donner le vertige, ou bien y avait-il encore une plaie cachée ?

    « J’ai été contraint d’expérimenter le fluide de téléportation sur lequel nous travaillons … Je t’aurais bien passé un coup de fil, mais disons que je n’étais pas sûr d’être sous couverture téléphonique ! »

    Ben voyons, il ne manquait plus que ça ! Le fleuriste leva une main pour se frotter un œil, mais se retint en voyant ses doigts rougis par le sang sec. Il rabaissa donc le bras et n'en fit rien, s'occupant plutôt de se reculer pour s'appuyer contre le mur.

    « On avait oublié l'Acanthe, pour les propriétés euphorisantes. Quel effet ça t'a fait ? » l'interrogea le botaniste. Car sur ce projet, ayant sa propre fiole lui aussi, il avait continué ses recherches sur ce qui pouvait bien manquer à cette potion, pour la faire fonctionner correctement. Il y avait toujours ces mélanges d'effets secondaires de la plupart des ingrédients, qui devaient être contrés par un autre ingrédient. Les bleuets permettaient de rassembler ces ingrédients ensemble, mais il y avait ce problème de contraction violente des muscles lorsque la potion faisait son effet. Ils l'avaient étudiés et déduits ensemble, c'est pourquoi Adam avait déniché une racine d'Acanthe dont les effets étaient soit le poison, soit l'euphorie. Mais une branche de mûrier blanc avait suffit pour stabiliser la partie euphorique et contre carrer l'effet du poison. Cet état n'était pas forcément le plus enviable, mais toujours utile pour empêcher le corps de se débattre et donc de laisser les autres effets suivre leur cours sans obstacle. Après, peut-être y avait-il eu un autre effet secondaire qu'ils n'avaient pas détectés au départ.

    « Ceci pour échapper à quelques-uns de nos très chers amis démons, ceux dont je t’avais parlé il y a quelques temps, à propos des disparitions à intervalles trop réguliers pour qu’elles soient sans rapport … et j’ai récupéré … ça … »

    Il n'y avait pas besoin de connaître beaucoup Félix pour savoir que s'il avait des problèmes, c'est avec des démons. Même si Adam s'en doutait, il ne put s'empêcher de pousser un soupir de résignation. Lui même était resté sceptique sur ces disparitions et voilà, il semblerait que Félix ait raison. Le fleuriste se demandait bien comment son ami avait pu leur faire du rentre dedans et s'enfuir ensuite avec pour seule alternative la folie d'essayer un produit comme un cobaye. Ils étaient innovants, ça oui, mais pas toujours couronnés de gloire ! L'herboriste tourna la tête vers l'objet pointé. Alors tout ce grabuge, et ceci en récompense. Il s'en approcha, mais s'arrêta aussitôt qu'il vit Félix lever le bras. Ah, oui, la manière dont il soulevait sa main, c'était pour de la télékinésie, et quoiqu'il arrive, l'alchimiste ne tenait pas tellement à rester à coté. On ne sait jamais. Mais rien n'y fit, si ce n'est que la boîte était toujours fermé et qu'elle avait à peine bougé. L'homme n'étant pas assez stupide pour tenter de l'ouvrir à mains nues, il se contenta d'y réfléchir jusqu'à ce que son meilleur ami ose s'excuser d'avoir « empiété » sur sa soirée. Empiété sur l'hésitation passionnante du fleuriste entre reprendre son travail ou bien faire une sieste chez lui.

    « Tu crois quand même pas que j'ai un rendez-vous galant. » plaisanta Adam en se retournant vers Félix, le sourire aux lèvres. De toute manière, si c'était le cas, il serait resté.

    Il était curieux et en même temps impatient de revoir cette boîte, et surtout de savoir ce qu'il y avait à l'intérieur. Si c'était un objet magique, alors Félix aura récupéré une relique fantastique ! Il espérait quand même que ce ne soit pas un morceau de squelette, un crane, une main, un œil... Soulagé et heureux de ne plus se sentir inquiet, l'herboriste garda son sourire d'enfant joyeux et riva ses deux grands yeux pétillants de curiosités sur Félix. Il allait lui demander de lui raconter plus de détails sur son aventure, lorsqu'il aperçut des traces rouges sur l'épiderme de ce dernier, au niveau de la main. Des traces rouges qui n'étaient pas du sang, et qui remontaient vers le bras. Comme si le professeur s'était amusé à colorier sa peau avec du feutre, sauf que c'était absolument pas son genre. Adam établis aussitôt un rapport avec le mouvement de rapatriement que Félix avait fait après avoir tenté d'ouvrir la boîte avec son talent de télékinésie.

    « Bon allez, donne moi ton bras. » murmura le guérisseur en tendant lui même sa main.
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MessageSujet: Re: Tête avec Tête [FÉLIX] Tête avec Tête [FÉLIX] Icon_minitimeVen 19 Fév - 21:09

    Il arrive parfois que les blessures de la chair laissent des cicatrices souvent indélébiles. Mais au final, la douleur éphémère s’en allait rejoindre les souvenirs, et y restait, bien souvent, floue et indécise. Alors qu’il existait mille et une plaies psychiques dont certains même ne s’en relevaient pas. C’est ainsi que je me disais, que d’une certaine façon, j’avais une chance inouïe de m’en être sortis pour le modeste prix d’un dos lacéré et d’un bras brûlé. C’eut pu être pire, et comment !

    Aussi – Par orgueil peut-être ? – je gardai secrète ma douleur au bras droit, malgré mon geste idiot qui avait été de le soulever pour user vainement d’une télékinésie gréviste et obstinée. Ce n’était pas un mensonge à proprement parlé, car même s’il avait voulu savoir si j’avais d’autres blessures, je n’avais pas ouvert directement et avait même fuit habilement son regard. Je savais l’énergie dépensée pour employer la magie, surtout en ce moment, par conséquent, je ne voulais pas qu’il s’écroule de fatigue pour un bras qui saurait guérir de lui-même de toute façon …

    « On avait oublié l'Acanthe, pour les propriétés euphorisantes. Quel effet ça t'a fait ? »

    Les rouages devaient se remettre en place, l’établissement des connexions entre mes neurones, bien que rapide, était, comme pour tout homme dans ma situation, légèrement vacillant. Aussi eus-je le temps de compter douze treizième de secondes avant de faire le lien entre l’Acanthe et la préparation du fluide. C’est alors que je compris ma situation « embrumée ». L’euphorie n’avait pas dû fonctionner comme prévu et n’avait fait que désintégrer la moindre sensation physique : je ne sentais ni fatigue autrement que lorsque j’atteignais mes limites physiques, ni la douleur que mon bras était sensée m’infliger, et mes émotions étaient comme atténuées.

    Mais il n’y avait pas que ce « petit désagrément » qui pouvait même passer dans la catégorie du détail tant ce qui l’accompagnait était important. Durant un temps que je ne saurais juger, j’avais été placé hors des limites du monde réel et du temps lui-même. J’avais flotté dans l’entre-deux mondes, entendant les voix des défunts … je prêtais cela à une hallucination due à la perte de sang, l’adrénaline et l’épuisement. Mais l’expérience fut troublante et déroutante.

    « Ce fut … pour le moins … particulier … ça m’amène à te poser la question suivante : quel jour sommes-nous ? J’ai été complètement … déconnecté du monde pendant un temps que j’ignore … Une chance que ça m’ait libéré au bout d’un moment … j’aurais pu y être encore, je pense … Enfin, il faudrait revoir les concentrations d’Acanthe et de Murier, il se pourrait qu’il y ait quelques effets hallucinogènes à hautes doses ou alors … ou alors ... heu ... »

    Réfléchir … réfléchir me donnait la nausée, le tournis, la migraine et un mélange des trois particulièrement insupportable. J’avais l’impression d’être une machine poussée à bout, comme un gros ordinateur poussiéreux, qui soufflait si fort qu’on aurait pu le comparer à un véritable hélicoptère tentant de décoller. Mais je ne voulais pas simplement me reposer. Oh non, je voulais faire abstraction de cette obligation humaine, m’épargner la perte du temps qu’était le sommeil aussi réparateur soit-il, et pouvoir user de mon cerveau à loisir, en illimité. Et je me frustrais moi-même d’être à ce point limité, à ce point affaiblis par mes propres initiatives. S’il y avait un revers que d’avoir du pouvoir, c’était précisément cette frustration terrible qui pouvait nous saisir quand on avait l’impression que notre pouvoir nous échappait …

    Je soufflais longtemps, pour apaiser mes nouveaux tourments. Je n’avais strictement pas besoin d’une nouvelle source de gaspillage de mon énergie déjà si limité. Alors, quelques inspirations me suffire pour retrouver un semblant de calme et de stabilité. Je montrais la boite que j’aurais voulu apporter sur le bureau sans plus d’effort qu’il n’aurait fallu à un télékinésiste digne de ce nom. Oui, j’étais dur avec moi-même, exigeant la perfection, repousser ses limites, toujours.

    « Tu crois quand même pas que j'ai un rendez-vous galant. »
    « Tu en mériterais mille par soir pourtant » Fis-je, en toute sincérité.

    C’est alors qu’il remarqua mon bras et me le demanda pour exercer à nouveau ses très appréciés talent de guérisseur. Mais c’était hors de question. Oh non, il n’y avait nul orgueil dans ma réaction qui pouvait peut-être paraître puérile. C’était plutôt une considération amicale : qui mieux que moi pouvait à cet instant comprendre à quel point la fatigue due à une pratique trop intensive de magie était accablante ? D’autant plus que ma brûlure superficielle, bien qu’étendue et impressionnante, se soignerait fort bien d’elle-même, avec la participation généreuse de quelques produits que nous avions concoctés.

    « Je ne remets pas en doute tes formidables compétences Adam ; seulement, gardes tes forces. J’ai besoin de toi pour mettre cette … chose en sureté le temps que je récupère … de plus, on sait bien qu’il ne faut pas abuser de la magie, et cette satanée blessure m’obligera à dormir » Finis-je en riant faiblement, bien que de bon cœur. « Enfin, tu sais où on a pu ranger une des lotions à cicatrisation rapide, spécialisée dans le cadre de blessures par boules de feu démoniaques de niveau supérieur ? »
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MessageSujet: Re: Tête avec Tête [FÉLIX] Tête avec Tête [FÉLIX] Icon_minitimeDim 21 Fév - 9:30

    Le problème qu'exposait Félix était bien plus grave que ce que pensait Adam. Non, les propriétés euphorisantes ne suffiraient pas, il y avait là un effet bien plus inquiétant encore. Mais l'homme se demandait également s'il ne valait pas mieux en parler plus tard, car cela semblait pénible pour son ami de se remémorer ses instants. Avait-il encore la tête un peu embrouillée ? Si c'était le fluide qui l'avait mis dans cet état là, il fallait sérieusement le revoir ! Il parla des concentrations des deux ingrédients auxquels pensait le fleuriste. Un peu trop d'Acanthe, ou un peu trop de Mûrier ? Mais ces deux plantes n'avaient pourtant rien à voir avec ce fractionnement dans le temps, cet arrêt temporel qui avait submergé Félix en utilisant le breuvage. Peut-être était-ce tout simplement un effet hallucinogène, comme il le supposa, ce qui deviendrait beaucoup moins inquiétant et plus facile à régler. Si c'était le cas, peut-être faudrait-il également ajouter une plus grande dose de menthe, dont les vertus étaient à la fois l'amélioration de la vue et la diminution des hallucinations. Sinon, il faudrait y réfléchir sérieusement et se concentrer plutôt sur l'effet secondaire qui provoque cette catastrophe pour le stopper.

    « Il vaut mieux espérer que ce soit une hallucination, c'est plus facile à contrer. » répondit Adam d'un air songeur, avant de reprendre : « Tu ne voudrais pas prendre un anti-poison, histoire d'être sûr que la fiole n'a pas d'autre effet secondaire qui va ou qui est en train de te tomber dessus ? »

    Qui sait, certaines potions mettent parfois du temps à faire leur effet. Comme beaucoup de médicaments humains, comme beaucoup de poisons magiques également. Alors il ne serait pas étonnant, quoique l'herboriste ne l'espère pas, que ce fluide recèle encore des mauvaises surprises.

    « On est le jeudi 18 Février. » finit-il par dire en se souvenant de la question de son ami. Il reprit avec le sourire, « T'as loupé la Saint Valentin. »

    Mais le sourire s'estompait toujours lorsqu'il reposait les yeux sur son ami. Il sentait bien que ce dernier respirait plus fort que d'accoutumé, qu'il avait le visage blême, le regard parfois fuyant, il tanguait quelque peu sur le bureau où il était assis... Aller voir un médecin ? Adam le lui aurait bien proposé, mais il connaissait la réponse de la tête de mule. Donc il allait se mettre à trouver quelque chose pour convaincre Félix de se soigner. La santé d'abord, c'était le plus important, car le botaniste n'avait aucune envie de faire comme si de rien n'était. Son meilleur ami avait beau être solide, plus fort, mais dans son état qui sait, il pourrait avoir un malaise, un vertige ou d'autres choses dont Adam ignorait les noms.

    « Tu en mériterais mille par soir pourtant »

    Avec une réplique comme celle là, les joues de l'alchimiste s'empourprèrent tellement qu'il se tourna aussitôt vers la boîte pour faire semblant de se concentrer dessus. Il n'y croyait pourtant pas, mais il fallait toujours que son visage trahisse tout de lui ! Il n'aimait pas beaucoup rougir, c'était si idiot, surtout devant son meilleur ami. Mais pensant que ce dernier n'avait rien vu, il toussota et répondit d'une voix qu'il voulait confiante.

    « Tu sais bien qu'elles préfèrent les fleurs. »

    Adam remarqua ensuite les traces rouges sur la peau de Félix et lui demanda de lui donner son bras. Mais le professeur semblait réticent à se faire soigner, sans pour autant laisser savoir au fleuriste si c'était par orgueil ou autre chose. Quoiqu'il en soit, il n'y avait qu'une seule chose qui trottait dans l'esprit de l'herboriste : soigner ce bras ! Ce n'était pas une petite lueur réparatrice de plus qui allait le mettre par terre... Enfin normalement non. Il l'utilisait bien couramment sur ses plantes malades, bien qu'elles ne demandent pas du tout la même dose d'énergie et que ça ne dure qu'une demi seconde.

    « Je ne remets pas en doute tes formidables compétences Adam ; seulement, gardes tes forces. J’ai besoin de toi pour mettre cette … chose en sureté le temps que je récupère … de plus, on sait bien qu’il ne faut pas abuser de la magie, et cette satanée blessure m’obligera à dormir »

    L'homme n'insista pas. D'accord, son courageux ami avait encore gagné. Mais si d'ici trois jours son état ne s'était pas amélioré, là, il passerait à la casserole et le fleuriste lui ferait une analyse entière de la tête aux pieds. Adam prit la boîte entre ses mains et la posa à coté de son ami. Il la regarda un petit instant et releva les yeux sur Félix pour l'écouter à nouveau.

    « Enfin, tu sais où on a pu ranger une des lotions à cicatrisation rapide, spécialisée dans le cadre de blessures par boules de feu démoniaques de niveau supérieur ? »

    Ils avaient déjà fabriqué beaucoup de variantes de potions curatrices. Il y avait les plus efficaces, à base de violette qui, bien qu'elles aient été mélangées avec une bonne dose de mûrier blanc, avaient toujours une chance de se transformer à la place en poison redoutable. Il y avait plusieurs breuvages tout aussi efficace, mais pour les brûlures c'était l'aloe vera la plante la plus redoutable. Mélangée à un ingrédient magique tel que la mandragore, et elle pouvait guérir les brûlures du Malin lui même !

    « J'espère quand même que cette 'chose' n'est pas un appât à démons... Je pense que j'en ai dans ma serre, exposé à la lumière. » affirma-t-il.

    Car l'aloe vera était une plante qui vivait et grandissait sous le soleil et la chaleur. On en trouvait d'ordinaire au Mexique, en Afrique, en Espagne... Le fleuriste avait beau mettre des engrais magiques afin de pouvoir élever tout type de fleur, lorsqu'il en faisait des lotions avec Félix, il fallait les préserver comme elles auraient du l'être de leur 'vivant' pour éviter que l'effet désiré ne disparaisse. C'était une des raisons pour laquelle ils n'en faisaient pas des tonnes... Félix devait en avoir aussi, s'il n'avait pas eu à les utiliser pour une raison quelconque. Chez lui, peut-être dans son bureau, ou bien autre part, qui sait. Adam reposa ses yeux sur l'étrange boîte. Si c'était réellement un appât à démons, Félix avait intérêt à la mettre en sécurité loin de lui. Elle pouvait-elle un trésor fabuleux comme un terrible danger. Ou les deux à la fois. Et si pour l'ouvrir, il y avait un mécanisme ou des symboles cachés ? Révéler l'invisible, ça, Adam et Félix en connaissaient le secret. Tout à base de nourriture, pratiquement. Adam connait la recette par cœur. À l'aide d'une potion coulée dans le jus de citrouille, où se désintègre de la mie de pain, quelques morceaux d'oignons et de la pelure d'orange. Parce que la nourriture, légumes et fruits, avaient très souvent des propriétés diverses. Peu efficaces, mais si l'on réunissait plusieurs variétés ayant le même effet, cela pouvait donner quelque chose de concret. Avec une branche de mûrier blanc pour stabiliser seulement l'effet de détection de l'invisibilité...

    « Il nous reste des potions qui détectent l'invisible ? Peut-être le secret pour ouvrir cette boîte est dessus. »
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MessageSujet: Re: Tête avec Tête [FÉLIX] Tête avec Tête [FÉLIX] Icon_minitimeDim 21 Fév - 10:49

    Hallucination … poison … tout était possible. L’inconvénient principal dans le test de nouvelles potions étaient bien les effets secondaires imprévus et parfois, le plus souvent même, indésirables. Mais ces deux-là en particulier touchaient principalement le système nerveux. Par conséquent, j’étais en mesure de confirmer leur présence, par l’intermédiaire de mes neurones baignée de magie. Il me suffit simplement de fermer les yeux quelques secondes et se percevoir les multiples signaux électriques qui, comme chez n’importe quel être vivant, étaient responsable du passage des informations dans les neurones. De toute évidence, sans compter une fatigue générale qui se traduisait par une légère baisse du débit électrique, il n’y avait rien qui puisse supposer l’action d’un poison ou d’hallucination : aucune molécule interférant dans les synapses. J’en déduis qu’il ne s’agissait que de l’expression d’une fatigue prononcée. Mais mes sens épuisés pouvaient tout à fait me tromper…

    « Tu ne voudrais pas prendre un anti-poison, histoire d'être sûr que la fiole n'a pas d'autre effet secondaire qui va ou qui est en train de te tomber dessus ? »
    « Je pense que le seul effet secondaire qui m’écrase, c’est la fatigue ... »

    Je lui accordais un autre sourire atténué. Un sourire qui se perdit dans le néant quand j’entendis la date à laquelle nous étions. Le 18 Février … J’étais parti chevaucher une montagne enneigée aux alentours du 12 du même mois. Par conséquent, je venais de perdre six jours d’existence … Comment une simple potion pouvait-être aussi puissante à tel point qu’elle m’avait mis hors du temps près d’une semaine ? Cet effet, était-il contrôlable ? Etait-ce là une esquisse d’une liqueur d’immortalité ? Il y avait tant de trésors dans l’alchimie, mais le rêve d’un fluide philosophale, d’une réaction de transformation en or, et milles autres puissances secrètes encore demeuraient souvent inaccessibles … à première vue.

    Et pendant que je m’étonnais du phénomène auquel j’avais survécu, je percevais du coin de l’œil la légère variation de teinte du visage de l’alchimiste. Conscient qu’il n’aimerait sans doute pas que je lui fasse remarquer, où même que je l’observe, je poursuivis mon questionnement quand à l’immortalité plus longtemps, histoire de lui laisser le temps de reprendre une couleur qu’il jugerait normale.

    La saint valentin … un jour ordinaire … non ? Du moins, pour ma part. Il y avait dans l’amour, une logique que je ne parvenais pas à saisir. Or, j’arrivais à comprendre tout ce que j’entreprenais, ainsi, me laisser aller à l’inconnu, l’incompréhensible était plus effrayant encore qu’affronter une horde de démons sanguinaires. Peur ? Oui, je pense qu’on pouvait affirmer que j’avais une peur bleue, blanche et pâle de l’amour.

    Adam toussota et finit par reprendre la parole. C’était le signe que la norme était atteinte.

    « Tu sais bien qu'elles préfèrent les fleurs. »
    « Freud dirait qu’il s’agit d’une sublimation : en réalité, elles aiment l’expert mais reportent cet amour sur les fleurs, car elles semblent plus accessible ! » Soufflais-je en toute légèreté.

    On en vint à discuter démon et soin, deux sujets qui se combinaient à merveille, en général, à l’issu d’un combat. Adam me parla d’une lotion dans sa serre, à la lumière du soleil. Mon cerveau fatigué fit toutefois le lien avec l’aloe vera, une plante particulièrement difficile à tenir en vie autrement que par magie dans notre situation géographique, mais qui se révélait sacrément efficace pour toute brûlure qu’on devait à ces chers démons. J’acquiesçais d’un hochement de tête.

    Quand à la boite, je devais avouer que le mystère était complet. Une ouverture secrète, invisible, dissimulée, rituelle aussi ? Je n’en savais rien, et je rajoutais au total des possibilités plusieurs unités à la secondes, si bien que mon cerveau protesta par l’apparition d’une légère migraine, signe qu’il valait mieux le laisser se remettre en paix. Une chose était sûre, la magie, noire et démoniaque, démultipliait les façons de procéder à l’ouverture de ce coffre étrange.

    « Il nous reste des potions qui détectent l'invisible ? Peut-être le secret pour ouvrir cette boîte est dessus. »
    « Pertinent … Je crois qu’il doit m’en rester une dans mon bureau … les démons s’étaient toutefois répartis en étoile comme pour le prélude d’un rituel … mais qui ne tente rien n’a rien. »

    Je descendais de la table où j’étais installé, vacillais un instant, puis une fois que mon équilibre fut stable, je me dirigeais vers l’unique tiroir de mon bureau. Je soulevais quelques dossiers strictement triés et découvrait un petit coffret noir. Je l’extirpais du fouillis logique du tiroir et le déposait sur mon bureau. Je passais une main sur l’ouverture d’argent et une demi-douzaine de fioles aux contenus colorés, parfaitement alignées, apparurent. J’en sortis une qui présentait une belle teinte orangé, soleil couchant, et la tendais à Adam. Je remarquais une liqueur bleu marine que je reconnu comme étant un autre prototype expérimental de potion d’énergie.

    Je restais perplexe un instant, m’assurais d’avoir dans les potions restantes des anti-poisons efficaces. La tentation était grande de goûter le liquide et espérer récupérer ces six jours de fatigue. Mais je venais de vivre une expérience qui me rappelait à quel point il était dangereux d’essayer … Ne sachant trancher, j’interrogeais Adam du regard …
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MessageSujet: Re: Tête avec Tête [FÉLIX] Tête avec Tête [FÉLIX] Icon_minitimeDim 21 Fév - 12:13

    Même si Adam faisait part de son inquiétude, il faisait confiance à Félix sur l'origine de son état. Il partit donc sur le principe que seul le repos rendrait la santé à son ami, et peut-être un petit morceau de guérison magique pour le bras de l'homme, si ce dernier ne refusait pas. Donc le fleuriste n'insista plus et préféra laisser son inquiétude de coté en attendant mieux. Il devait laisser le temps à son ami de se remettre de ses émotions. La dernière fois qu'il avait été en contact avec Félix, c'était le 11 février, quand le professeur lui avait annoncé qu'il allait partir, le lendemain, à la recherche d'une découverte fascinante. Fascinante était synonyme de dangereuse, mais l'on ne pouvait rien y faire, et puis le génie était prudent... Du moins assez pour ne pas se faire tuer. Avait-il disparu six jours, bloqué dans l'espace temporel, ou moins parce qu'il avait passé plusieurs jours là où il était avant d'utiliser la fiole ? Quoiqu'il en soit, ce n'était pas normal, et il n'était pas question de réutiliser le fluide avant d'avoir trouvé la solution. Imaginez un peu qu'en recommençant, cette fois, Félix se retrouve projeté des années plus tard ! Qui sait ce qu'il y aura dans le futur ? La paix et l'amour, surement. Le sourire du futé avait pour objet de rassurer le fleuriste, ce qui fonctionna très bien.

    Adam s'occupa lui même de se cacher comme un enfant qui se cache de sa timidité. Il détestait rougir, il ne contrôlait rien et se sentait trop fleur bleue. Haaa peut-être que le jour où il pourra s'affirmer plus en tant qu'homme qu'en tant qu'émotif, il serait plus confiant que cela !

    « Tu sais bien qu'elles préfèrent les fleurs. »
    « Freud dirait qu’il s’agit d’une sublimation : en réalité, elles aiment l’expert mais reportent cet amour sur les fleurs, car elles semblent plus accessible ! »

    Adam ouvrit la bouche pour répondre, mais rien ne sortit. Non, il ne savait plus quoi dire maintenant. Il voulait dire 'oui mais non', il voulait protester, comme toujours, mais il fallait toujours que Félix emploie des sources de vérité implacables. Et Freud en était une. Si Adam avait eu son intelligence, peut-être aurait-il pu entamer un débat là dessus, peut-être aurait-il eu à redire, mais c'est tout juste s'il était capable de dire de quel parti était ce Freud. Tout ce qu'il savait de lui, c'était que son prénom était Sigmund, ou quelque chose de ce genre, et qu'il était Autrichien. Il était incapable de donner l'époque et encore moins de ressortir des citations de ce brave homme.

    « Oui... peut-être.. bon... enfin... » marmonna Adam en regardant le bureau et en secouant légèrement la tête pour dire qu'il était à moitié d'accord.

    Son coté raisonnable approuvait, son coté 'tu m'embarrasse alors je te contredis' l'étais moins. Il valait donc mieux changer de sujet de conversation, c'était ce qu'il jugea plus sage. Heureusement le professeur se lança de lui même dans une autre conversation et demanda s'il leur restait des potions pour guérir son bras sans l'aide d'un médecin. Adam lui répondit que oui. De toute manière, Félix devait savoir que s'il venait à utiliser ses fioles, il en restait toujours au moins une ou deux dans la serre du fleuriste pour la bonne raison que ce dernier ne les utilisait que trop rarement. Un jour, lorsqu'il trouvera le courage de se lancer dans une quête, lui aussi, il sera assez équipé pour survivre. Le botaniste demanda ensuite s'il était possible que cette étrange boîte contienne elle même la solution pour être ouverte. Après tout, ils avaient assez de connaissance pour savoir comment fabriquer une potion de détection de l'invisibilité. Bien que là ce soit plus difficile puisque l'invisible n'était surement pas vivant. Peut-être en avaient-ils déjà fabriqué et conservé.

    « Pertinent … Je crois qu’il doit m’en rester une dans mon bureau … les démons s’étaient toutefois répartis en étoile comme pour le prélude d’un rituel … mais qui ne tente rien n’a rien. »

    Là, l'idée d'Adam tombait presque à l'eau. Ouvrir cet objet s'avérera donc beaucoup plus compliqué que prévu, c'était sûr. Mais à défaut de réussir à l'ouvrir, peut-être réussiront-ils à découvrir la méthode ? Adam regarda son ami se lever de son bureau. Il n'intervint pas lorsque ce dernier vacilla, mais il ne put s'empêcher de lever au moins un bras par réflexe. Des fois que... Mais Félix semblait pouvoir tenir sur ses jambes seul. Il fouilla dans ses affaires et dévoila dans un coffret luxueux différentes fioles magiques.

    « Mais tu n'es pas si gourmand que ça, finalement ! » ironisa Adam avec un grand sourire.

    Le fleuriste pensait que son ami aurait conservé moins de breuvages, qu'il en aurait utilisé plus. En même temps, cela le rassurait et lui prouvait clairement que Félix était bien un homme prudent. Ce qui était arrivé était une erreur, et non une faute. Adam était aussi responsable que lui. Le fleuriste prit délicatement la fiole que lui tendait son ami. Il avait du mal à bien reconnaître la liqueur, peut-être avait-elle changé d'apparence dans le noir du coffret, peut-être le temps l'avait transformé, peut-être l'effet magique s'était dissipé, accentué, muté... Il y avait tant de possibilité mais une seule réponse. Il sentit ensuite le regard de Félix et l'observa à son tour avant de baisser les yeux sur la fiole plus sombre. Celle là, il la reconnaissait parfaitement. Fabriquée avec des feuilles d'orge verte, du romarin infusé pour ingrédients principaux.

    « Qui ne tente rien, n'a rien. » lâcha l'herboriste en posant la fiole orangée sur le bureau et en s'assurant qu'elle ne roule pas, « je proposerais bien de la goûter avant, mais tu ne vas probablement pas accepter. » ajouta Adam avec un soupir.
    « Oh attends. »

    L'homme leva la main et fouilla dans la poche de sa chemise. Il avait toujours une fleur de lys séchée sur lui. Ce fameux objet qu'il ne quittait jamais et qui lui portait chance. Il la prit dans ses mains, il ne restait sur cette fleur que quatre pétales blanches alors qu'il y en avait normalement six. Trois en dessous et trois au dessus. Et alors qu'il devait y avoir le même nombre de tiges au milieu, il n'en restait que trois également. Adam arracha doucement une pétale. C'était là une fleur magique, évidemment, qu'il avait faite poussée sur un engrais aux propriétés magiques lui aussi. Les pétales détectaient les effets néfastes, tandis que les tiges étaient mangeables, et donnaient soi disant un peu de chance si l'on en croquait et avalait une. Ce dernier point, l'homme n'a pas encore réussi à le prouver. Et pourtant, il en fabrique une à chaque fois que l'autre ne possède plus de pétale ou de grain, et ce depuis l'âge de 18 ans. Sept ans donc qu'il se promène avec toujours une fleur de lys sur lui...
    La pétale en main, il la tendit à son ami tout en rangeant la fleur dans sa chemise. Félix savait de quoi il s'agissait, normalement. Si la potion qu'il comptait boire était devenu 'maléfique', la pétale deviendrait noire. Si elle n'a pas changé d'effet depuis qu'ils l'ont fabriqué, elle resterait normale. Après, c'était basique, et la pétale ne disait pas s'il y avait d'autres effets secondaires, elle ne captait que le principal...
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MessageSujet: Re: Tête avec Tête [FÉLIX] Tête avec Tête [FÉLIX] Icon_minitimeVen 26 Fév - 8:35

    J’attrapais le pétale, avec une délicatesse infinie. Je savais le lys être d’une fragilité extrême. Ce qui était devenu comme un rituel, à savoir de déterminer les effets d’une nouvelle potion à l’aide de ce petit test, était non seulement un premier gage de sécurité, mais jusqu’alors, le lys ne s’était jamais trompé au cours de nos diverses expériences. Autant dire que si le pétale s’assombrissait, je poserais la fiole sans protester.

    Blanc comme neige. J’ouvrais lentement le bouchon et une odeur de chlorophylle, de sucre de canne, et de sève brute envahit mes narines. A peine le liquide fut-il exposé à la lumière qu’une légère ébullition se réveilla et le secoua de petites bulles. Particulier, ce gaz n’était autre que du dioxygène, ce pourquoi, il fallait conserver la substance à l’abri des flammes, car quand bien même elle serait efficace pour rendre son énergie à un mourant épuisé, elle constituait aussi de par sa composition, un explosif terriblement puissant.

    Blanc et pur. Tout ce qui restait de ma forme se trouvait désormais dans ma concentration focalisée sur ce qui pouvait bien être une des dernières actions de ma vie. Mais le danger, l’adrénaline, ou tout ce qui aurait pu activer mon cortex préfrontal, responsable des réactions de vigilance, n’avait plus de prise sur moi. Je fonctionnais sur mes réserves, et mes réserves s’épuisaient. J’assurais la ténacité ultime du véhicule, mais les fonctions annexes étaient désactivées dans un principe d’économie. Je ne devais ma survie désormais qu’à la bonne fortune …

    Blanc immaculé. La précaution ? Le goût du risque ? Fallait-il en finir maintenant, engloutir ce petit flacon qui semblait me narguer, ou prendre des mesures, perdre du temps, et risquer même que la potion ne change d’effet, car plus suffisamment oxygénée ? Les questions fusaient dans mon esprit et se confondaient en un murmure insaisissable. J’exécutais des gestes comme une machine, sans esprit, sans conscience, me contentant de répondre aux ordres et de faire au mieux mon travail. Quels ordres ? Je n’en avais aucune idée. Mais je déposais doucement une goutte du produit sur une pétale de lys.

    J’attendais. J’attendais encore. Et davantage. Et mes forces vacillaient. Et je luttais, dans l’attente, l’impuissance me rongeant de l’intérieur comme un acide dissolvant une pierre. J’étais un morceau de calcaire creux, dans lequel on venait d’injecter par un des nombreux ports de faiblesse qu’avait ouvert la fatigue, de l’acide sulfurique concentré. Et je me désagrégeais fatalement tandis que pour toute action active, je regardais un pétale trempé d’une liqueur bleue. Et j’attendais.

    Non. Il sombrait. Le pétale s’assombrissait. Et mon monde s’écroulait, car cela signifiait qu’il me fallait succomber à ma fatigue. Si épuisé, les émotions que je refoulais d’ordinaire, elles qui étaient déjà si fortes par cette hyperémotivité qu’il m’était si dur de cacher, elles revenaient en force et prenaient des proportions considérables. Et là, c’était le monde qui sombrait dans un néant tumultueux, des ténèbres glacées, une force obscure et invincible … Non ! J’avais juste clos les paupières … je … je n’arrivais plus à les ouvrir.

    J’étais dans la tenaille de l’épuisement. J’étais à bout, harassé, terrassé. Et je ne savais pas : quelle couleur avait pris le lys ? Quels dangers courais-je à boire le contenu du cristal entre mes doigts ? Je n’avais que quelques instants, quelques ultimes instants pour prendre le risque. Dans mon esprit brumeux, vaporeux, dilué dans le monde d’un pré-sommeil troublé, le choix était résumé, clair et simple : vivre et boire ou dormir et mourir.

    Alors, j’usais de ma dernière volonté pour porter à mes lèvres un breuvage sucré et amer, que j’avalais lentement, le sentant comme un poison, se répandre dans mon corps. Avant que je m’effondre sur un sol dur et glacé que je ne sentis pas.
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MessageSujet: Re: Tête avec Tête [FÉLIX] Tête avec Tête [FÉLIX] Icon_minitimeVen 26 Fév - 22:47

    On dit que même la plus intelligente des créatures peut reccourir à la plus stupide des actions. On dit que l'esprit le plus brillant peut avoir les idées les plus saugrenues. On dit que le plus idiot des malins saurait donner la meilleure réponse à un problème. Et puis on dit tellement de choses incongrues sur l'homme, que la critique la plus importante finit par devenir anodine. La réflexion devient influence, et la pensée manipulation. L'on pouvait prédire les paroles ou les agissements d'un autre tout en le considérant comme imprévisible. Et les prévisibles pouvaient tout aussi bien nous surprendre. Si toute cette réflexion ne prenait pas en compte une once de magie dans ce monde, la magie, elle avait déjà réfléchi à cette philosophie. Elle restait aussi insésissable que soumise, aussi sauvage que maîtrisable et aussi dangereuse que curatrice. Elle était le lion et la souris, le ver et l'oiseau. Des centaines de questions se posaient sur la magie, aucune réponse ne s'accordait avec. Elle était tout simplement aussi inexplicable qu'enchanteresse. Elle modifiait des comportements, changeait des personnalités et basculait des vies.

    Adam restait là, immobile sur le plancher. Raide comme un bâton nerveux que l'on aurait planté pour résister au vent. Pas une rafale n'aurait pu le faire basculer, mais le stress l'empêchait de faire le moindre mouvement. Le respect aussi, peut-être. Il n'avait pas à donner son avis, et ne le voulait pas. À la place de son ami, il aurait fait la même chose, il aurait essayé de goûter à cette potion, il y aurait trempé la pétale. Et si elle devenait noire ? Et si l'obscurité menaçante qui n'aurait pu s'emparer de la blancheur inée, prenait possession des entrailles du buveur ? Et s'il n'aurait pas du lui donner son autorisation ? Un frisson réprobateur lui rappela qu'il n'avait que sa chemise blanche sur le dos, et ce n'était pas ce faible col en soie qui allait le réchauffer. Mais le fleuriste secoua ses bras, il s'en fichait. Son regard clair fixait dans un silence le plus complet cette fiole minuscule comparé aux dangers qu'elle pouvait représenter. Il retenait son souffle sans s'en rendre compte, afin d'obtempérer à la tranquilité dangereuse de cet instant. Une main se posa sur le bureau pour se tenir, le piquet qu'il était faiblissait sous les rafales, mais il n'allait pas fléchir, pas lui. La pétale s'humidifia de cette étrange liqueur aux couleurs peut-être fatales et prévoyantes. Un espoir muait dans l'esprit de l'homme. Elle ne semblait pas changer, c'était bon, très bon. Il leva les yeux sur ceux de son ami, un sourire se formait petit à petit, comme un enfant rassuré. Il allait presque en rire, mais sa fine esquisse de lèvre s'effaça devant un visage malade. La peau était blême et l'allure chancelante. Les iris criaient au secours; affolés, en se levant, s'abaissant, essayant de voir toujours plus loin malgré les mouvements incessants des paupières. Une lutte contre l'épuisement semblait s'engager sur cette figure blafarde dont la conscience s'estompait petit à petit, au grand effroi du botaniste.

    « Félix... »

    Il n'ajouta rien d'autre, mais il s'avança. Il se surprit même à espérer plus fort que son ami boive immédiatement la fiole. Félix leva le flacon, comme s'il s'agissait de sa dernière chance, de sa survie. Il posa le verre à ses lèvres, tout en ayant regardé, auparavant, ce fameux indicateur délicat et fragile, qu'il aurait du suivre à la lettre. La pétale n'était plus blanche. Alors que la potion se penchait en arrière, que le bouchon se retirait progressivement, le blanc immaculé du tissu végétal se parcourait de fibre noires et amères comme la peste. Elle en fondait presque sous le contact, c'était comme de voir se hisser un drapeau surmonté d'un crane et d'un insigne de pirate, alors que nous sommes perdu dans un océan sans secours.

    « Arrête.... Arrête !! »

    Mais il réagit trop tard, et sous ses yeux effarés, la boisson venait de disparaître à travers les lèvres de Félix, comme un monstre qui venait de s'engouffrer dans sa proie, armes empoisonnées sorties et prêt à tout pour la mort et la souffrance. Qui savait ce qui allait se passer ? Qui pouvait savoir ce qu'était l'effet de ce poison ? La pétale était noire, plutôt crever que de risquer ! Bien que la mort soit une solution au risque, peut-être. Adam leva un bras, il avait la sensation d'être pris d'une lenteur qu'il ne souhaitait pas, et qui pesait lourdement sur ses épaules. C'est comme s'il voyait la scène au ralenti alors qu'il se précipitait bras tendus sur son ami dont les paupières venaient de se refermer. Mais il ne fallait pas abandonner la lutte, il ne le fallait pas ! Félix toucha le sol, et tout ce que put rattraper Adam, ce fut sa tête afin qu'elle ne heurte pas le bureau. Le fleuriste gémissait comme un enfant voyant sa mère malade.

    « Félix ! Réveilles-toi ! Félix tu m'entends ?  »

    Il se laissa tomber à genou devant son ami, et entoura ce dernier à la taille pour le retourner. Le mettre à plat ventre, oui, c'était l'idée. Puis il enserra sa prise, les poings proches du nombril, le torse collé au dos de Félix. Dans le feu de l'action, Adam restait doux, alors qu'il recherchait la brutalité. Avec force, il souleva le ventre de son ami et exécuta une pression voulue sur son estomac.

    « Recrache ! » hurla-t-il en recommençant.

    Peu importe ce qui arrive, peu importe si le génie allait s'endormir d'épuisement, Adam préférait qu'il tombe de fatigue que sous un poison dont les effets lui étaient totalement inconnus. Ils étaient soi disant des savants dans ce domaine, mais la prudence n'était pas leur fierté. Le fleuriste recommença, il appuyait le plus fort possible sous des coups qu'il voulait brusque, espérant provoquer un haut le cœur chez son ami. Il fallait absolument qu'il vomisse...

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Tête avec Tête [FÉLIX] Tête avec Tête [FÉLIX] Icon_minitimeSam 6 Mar - 5:35

Spoiler:

    Rien n’était clair dans son esprit brumeux. Depuis des heures, il luttait contre une fatigue incommensurable, si puissante qu’elle avait toutefois fini par reprendre le dessus, comme la nature parvient toujours à récupérer ses droits. Les formes, les couleurs, les sons, les saveurs, les sens et les saveurs … tout n’était qu’un mélange uniforme, homogène, indissociable. Et pourtant, dans ce noir grisâtre, glacé comme la mort, j’étais bien.

    Il y avait tout un monde nouveau qui s’était ouvert à moi. Un endroit magique, sans jeu de mot. C’était comme un univers régit par une force cosmique qui, par ses incroyables effets, provoquait en moi une plénitude inégalée, diffusant dans mon corps des fourmillements aussi doux et agréables que ceux engendrés par un massage de professionnel. Moi qui ne m’abandonnais, pourtant, jamais au plaisir, je me surprenais à ne pouvoir que profiter de cet instant, où même ma plus suprême volonté était balayée par cet abandon à la détente.

    J’aurais voulu chercher à comprendre. Savoir comment j’étais arrivé là, pour quelle(s) raison(s), et surtout quel était cet endroit. J’aurais aimé connaître le « pourquoi du comment », comme on dit, en France. Il m’aurais plu de déterminer avec ma légendaire rigueur d’esprit d’où venait ces impressions paradisiaque d’un bonheur que je parvenais, avec peine, de savoir artificiel. Et pourtant, je ne pouvais que me laisser aller au confort, surpris que le mot « repos » puisse provoquer en moi une telle béatitude.

    La brume dans laquelle j’errais depuis un temps indéfinissable semblait jouer une étrange musique des plus envoutantes. Pourtant, à travers les sons, j’entendais comme des murmures, des fragments de discours qui semblaient provenir d’une radio mal réglée, particulièrement éloignée, si bien qu’il m’était presque impossible d’en saisir le moindre mot, même avec tout le potentiel de mon cerveau. Il me sembla entendre mon prénom, suivit de quelques cris, sans pour autant parvenir à en tirer le moindre sens.

    C’est alors que le doute naquit en lui. Le doute … l’art de la pensée humaine, la définition de soi par excellente. J’étais en train de récupérer mes facultés de penser. Ainsi, me remémorer du cogito me semblait infaisable à l’instant, mais désormais, je pouvais hurler « Je pense donc je suis » jusqu’à le crier dans la langue de Descartes même, à profusion. Seulement, je doutais. Mais je ne savais mettre de mots sur cette soudaine impression.

    C’est alors que je sentis comme une sorte de chatouillement sur mon ventre. Comme une sorte de pression. Etait-ce la crainte à qui prenait le besoin de se manifester ? Etait-ce ce doute qui, fier de me définir en temps qu’esprit voulait aussi me faire être en tant que corps ? Et si … cette vérité semblait faire s’effondrer mon petit monde parfait … mais était-il possible que tout ceci ne soit qu’un rêve ?

    C’est alors que, à la seconde où mon esprit bouillonnant d’une nouvelle vigueur émit cette hypothèse, il eut comme une déchirure dans l’espace où je demeurais en pourtant si bonne et heureuse paix. Et la lumière fut. J’étais allongé sur le sol, quelqu’un m’enserrait la taille en essayant de me faire vomir.

    Il me fallut quelques fractions de secondes pour remettre de l’ordre dans la situation et savoir que celui qui me chevauchait – noblement entendons-nous – n’était autre qu’Adam Mayne, ami et fleuriste, que nous étions à l’école de magie et que je venais d’avaler une potion inexpérimentée d’énergie. Et qu’enfin, un étudiant malchanceux qui ouvrirait la porte du bureau risquerait de se poser des questions. Remarque importante toutefois : j’avais récupéré une énergie qui se traduisait par une forme incroyable.

    Je toussais, sous la pression de mon ami et contractais alors les abdominaux pour lui faire comprendre que j’étais de retour dans le monde des êtres conscients.

    « Adam, tu es décidément l’alchimiste le plus talentueux que je connaisse ! »

    Comme un idiot peut être, je ris de la situation, du plaisir à retrouver la forme, de la joie d’entendre ma voix non plus diminuée par l’ancienne fatigue qui m’avais handicapé quelques instants auparavant …
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MessageSujet: Re: Tête avec Tête [FÉLIX] Tête avec Tête [FÉLIX] Icon_minitimeSam 6 Mar - 10:37

Spoiler:

    Il le perdait, c'était évident ! Tous les membres de son ami devenaient inertes, toute résistance était futile, il semblait sombrer dans un lourd sommeil dont Adam souhaitait le tirer au plus vite. Le fleuriste ne cessait de penser 'Reviens ! Reviens' ! Il l'aurait giflé, arrosé, cogné si cela était nécessaire mais il n'aurait pas laissé son ami partir dans ce monde chaotique, ça non ! Le coeur du botaniste s'emballait tellement qu'il ne le sentait plus. À vrai dire, sans même s'en rendre compte, il réagissait plus vite qu'il ne l'aurait fait auparavant. L'adrénaline provoquée par la peur au ventre lui donnait la force nécessaire pour émettre une pression brutale, puis une autre, puis une autre... et ce sans s'arrêter pour reprendre son souffle. Soudain, une pensée plus sombre pénétra dans la fureur bénéfique de l'herboriste : Et s'il arrivait quelque chose à Félix ? Non, il ne devait absolument pas y penser ! Il ne devait pas se dire que s'il se passait quelque chose, il ne le supporterait pas. À cheval sur le professeur, sans même regarder derrière pour voir si la porte était toujours bien fermée, il retira un bras pour frapper faiblement et à plusieurs reprises entre les omoplates. Voyant que ça ne servait pas à grand chose, il reprit ses pressions pour faire vomir son ami. À dire vrai, il n'avait aucune autre solution dans la tête si ce n'est chercher activement dans la pièce une autre lotion pouvant provoquer d'elle même des remous. Après, si c'était pour que le mélange de deux potions empire l'état de Félix, c'était un risque inconsidéré ! Il ne s'imaginait pas à quel point ses gestes et sa position pouvaient paraître douteux, il n'imaginait rien du tout en fait. Son esprit était buté sur une seule chose, une simple pensée qui se répétait encore et toujours : 'réveille-toi, réveille-toi'.

    Alors qu'il exécutait une nouvelle pression sur l'estomac de Félix, il sentit une opposition contre sa force. Cet obstacle, c'était les abdominaux de l'homme. Comprenant qu'il reprenait conscience, Adam s'écarta précipitamment de son ami pour le laisser respirer, tout en le regardant d'un air inquiet. Qui ne le serait pas après ce qu'il vient de se passer ? Il resta assit, le dos contre le bureau, effrayé à l'idée qu'une nouvelle chose plus grave arrive. Des pensées noires vagabondaient dans son esprit avant de se faire royalement chasser par la vue du visage de Félix. Il rouvrait les yeux, il toussait, c'était bon signe ! L'herboriste ne savait pas si c'était du à ses gestes ou si son ami avait repris conscience de lui même mais peu importe, il était vivant et c'était tout ce qui importait ! Il sentait son cœur encore emballé dans sa poitrine, la peur pesant sur son ventre en était la cause, et s'envolait petit à petit pour lui faire retrouver une sensation habituelle moins vive, la sienne. Son adrénaline retombait de moitié et il ferma les yeux un instant pour laisser sa joie rassurée éclater dans son esprit. Même si ça n'était peut-être pas fini, même si Félix ne serait pas au mieux de sa forme, il ne pouvait s'empêcher d'être heureux du simple fait de voir l'homme bouger et même parler.

    « Adam, tu es décidément l’alchimiste le plus talentueux que je connaisse ! »

    Un soupir de soulagement de la part du fleuriste qui secoua la tête. Il en aurait pleuré si l'adrénaline qui lui restait ne lui offrait pas plus de virilité qu'il n'en avait réellement. Il avait l'impression d'être revenu d'un long calvaire provoqué par la peur, comme s'il avait frôlé la catastrophe alors que ce n'était pas lui qui venait de s'étaler sur le sol empoisonné. Un début de sourire s'empara de ses lèvres. Un sourire nerveux, il voulait le retenir mais n'y parvenait pas. Il ne pouvait pas s'en empêcher, c'était le stress qu'il avait ressenti, l'émotion subite et tout cet épisode qui remontait s'étouffer dans la gorge de l'homme et sur son visage par une esquisse de lèvre crispée.

    « Tu m'as fichu la plus grande frayeur de ma vie ! » s'exclama-t-il en haussant le ton, mais le sourire plus grand à présent.

    Puis il aperçut son ami rire de la situation. Adam posa la paume de la main sur son propre front et ferma les yeux pour s'empêcher de craquer. Il leva ensuite la main et s'ébouriffa les cheveux en secouant la tête négativement. Mais un petit bruit jaillit de sa gorge, et il finit par rire lui aussi en se disant que Félix était parfois l'imprudence incarnée.

    « Et toi, t'es le génie le plus inconscient que j'ai jamais rencontré ! »

    Puis il laissa un fou rire le prendre alors qu'il repliait les genoux vers sa poitrine et qu'il levait la tête vers le plafond pour rire aux éclats. Il ne pouvait plus s'en empêcher, c'était plus fort que lui, il craquait. Il n'y avait que Félix pour le mettre dans des états pareils, et bien qu'Adam détestait cela sur le moment, il ne pouvait pas s'empêcher par la suite que son ami le changeait. Que son courage – ou son inconscience – influait beaucoup sur le caractère du fleuriste et que celui-ci se comportait parfois comme il ne l'avait jamais fait, comme un peu avant où il ne s'était jamais senti aussi rempli de courage, lorsqu'il avait essayé de ranimer son meilleur ami. Au fond, ces changements ne déplaisaient pas tant au fleuriste, qui se sentait vivre plus que jamais dans ce genre de situation. Lorsqu'il réussit à calmer son rire et à se contenir, sans même verser une seule larme, il regarda son ami les yeux brillants. Il reprit son souffle calmement en secouant à nouveau la tête négativement et en poussant quelques soupirs.

    « Comment tu te sens ? »

    Il sentait qu'il reprenait le contrôle de lui même, la séance 'craquage' était probablement terminée, il fallait s'assurer maintenant que son ami n'avait rien et qu'il ne risquait plus rien. Parce que si un nouvel événement de ce genre arrivait, Adam deviendrait complètement fou.
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MessageSujet: Re: Tête avec Tête [FÉLIX] Tête avec Tête [FÉLIX] Icon_minitimeJeu 15 Avr - 20:25

    Le soulagement a parfois des vertus qui nous dépassent. Une libération accrue d’hormones diverses et variés aux effets aussi pluriels et multiples que chaque molécules de ces substances se propageant dans l’intégralité de la formidable machine qu’est l’organisme humain. Si bien que, après avoir frôlé le pire dans une mare gigantesque d’adrénaline, les rires désormais s’emparaient de leurs corps dans un feu d’artifices d’endorphines et dopamines.

    Mon cerveau était en ébullition, cette douce situation m’emplissait d’une joie sans pareille : j’avais comme l’impression de renaître en récupérant mes facultés intellectuelles qui étaient devenus, depuis le temps que j’avais conscience de leur caractère mi-magique, une véritable parcelle de moi-même. Aussi, harassé de fatigue que j’eus été, ne plus être capable de faire appel à une partie de moi m’avait littéralement écroulé le moral. Désormais revigoré, j’avais presque envie de refaire le monde par la pensée.

    Tandis que je riais encore, en synchronie avec mon camarade qui s’était relevé, je me redressais à mon tour et tâchait de reprendre le contrôle de moi-même. L’hilarité cependant, restait comme une étiquette, scotchée à mon âme et je me doutais bien qu’elle y resterait un bon moment encore ce qui n’était pas pour me déplaire, bien au contraire. Mon âme connaissait enfin la douce saveur d’un fou rire, et du bonheur qui l’accompagne. Merci, Adam …

    Mais je ne tenais plus en place : cette potion, outre le fait qu’elle semblait être hautement toxique avait néanmoins un effet rudement efficace. Il me fallait bouger, faire un jogging, pulvériser quelques démons ou quelque activité physique afin de me défaire de cette impression de sur-trop d’énergie mais qui, cela dit, n’était pas désagréable non plus.

    Je déposais mes deux mains sur les épaules de mon meilleur ami et le regardai dans les yeux. Et là, j’eus un blocage. Mes mots, ordinairement très coulant, ne venaient pas. Alors je me contentais de le gratifier et de le remercier par un grand sourire, un grand regard et une franchise d’une intensité palpable. Le remercier de quoi ? Simplement d’être lui, et de m’accompagner dans toutes ces expériences complètement folles … mais si … géniales !

    « Ca va. Faut que j’file, cette potion m’a vraiment donné un bon coup de fouet, après m’avoir tué ! On se revoit très vite ! »

    Je fis ce que d’ordinaire je ne faisais jamais : je l’enlaçais amicalement. Je n’étais pas un féru des contacts physiques, me limitant au strict minimum qu’était la poignée de main. Autant dire que ce jour était exceptionnel. Peut-être déjà pour avoir frôlé la mort au moins deux fois en quelques heures … ou presque. Peu importais. Je devais y aller.

    Je sortais de mon bureau, envoyais un clin d’œil à Adam et filais vers de nouvelles aventures
.
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MessageSujet: Re: Tête avec Tête [FÉLIX] Tête avec Tête [FÉLIX] Icon_minitimeVen 16 Avr - 19:55

    Sa respiration se calmait, et un sentiment de sérénité s'emparait de l'homme. C'est comme s'il entendait les murmures rassurant de sa mère qui lui disaient lorsqu'il était enfant 'Tout va bien maintenant'. Il se prononçait lui même ces mots dans son esprit, et cela fonctionnait à merveille puisqu'il arrivait à s'en convaincre. Il se trouvait au sein de l'école de magie, remplie d'enseignants et de personnes capables de l'aider en cas de problème. De plus, son ami s'était relevé, peut-être pas aussi facilement que s'il sortait d'un simple sommeil, mais assez solidement pour donner l'impression qu'il ne risquait plus rien. Il fallait toujours être prudent, mais Adam laissa de coté la pointe d'inquiétude qui le prévenait toujours de s'attendre au pire, afin de s'abandonner à l'espoir rassurant que tout danger était écarté. Les démons qui avaient fait du mal à Félix ne pourraient pas le retrouver ici, l'objet ramené ne semblait pas être bien offensif et le breuvage ne paraissait plus agir de son effet néfaste. Le professeur était déjà debout, découvrant à nouveau la vie et croquant l'inconscience à pleins dents. Quelques rires s'échappèrent de la bouche des deux hommes accompagnés de compliments nerveux, puis un petit silence gêné car l'un d'eux venait de frôler la mort, infligeant effroi aux deux amis. Mais maintenant, tout était terminé et la tension présente lors des cas critiques n'existait plus. Le botaniste finit par calmer son propre rire par la fatigue et la fin de l'état de choc. Il reprenait lentement toute sa lucidité et cette étrange partie de sa personnalité qui l'avait impressionné pour sa vivacité de réaction, laissait à nouveau la place au calme naturel et aux émotions souriantes du fleuriste. Il n'oublierait pas tout ce qu'il venait de se passer, mais il savait qu'il allait vite finir par s'en rappeler avec sourire et non inquiétude. Comme tous les moments où son ami se mettait en danger, d'ailleurs.

    Adam regarda le génie le prendre par les épaules pour l'observer. L'herboriste était persuadé que son ami allait dire quelque chose, mais rien ne sortit de sa bouche. Au lieu de cela, ils se fixèrent tous deux dans le blanc des yeux sans un mot, essayant de se comprendre par des regards qu'ils avaient fini par connaître par cœur à force de se fréquenter depuis leur jeunesse. Adam afficha un petit sourire gentil au coin de ses lèvres. Félix n'avait pas besoin de parler de toute façon, car ce simple échange de regard suffisait à l'alchimiste pour attribuer cette situation à une communication discrète, amicale. Son ami le lâcha ensuite pour lui répondre, indiquant son départ par la même occasion. Adam eut une réticence à le laisser partir après tout ce qu'il venait de se passer. Et si le professeur avait encore un problème ? Si le breuvage n'avait pas terminé d'agir ? À peine remis d'un état de santé mortel, l'aventurier voulait repartir dans ses périls et ses recherches. Qu'est-ce que le fleuriste pouvait y faire, de toute façon ? Quoiqu'en dise Adam, il savait qu'il ne pourrait jamais éteindre la flamme qui anime l'esprit et le courage de son ami. Et pour cette raison, il préféra le laisser filer sans même émettre un seul geste de protestation.

    « Reposes-toi bien. » répondis volontairement l'homme en espérant que son ami prenne un peu de temps pour se rétablir complètement.

    Il arqua les sourcils en voyant Félix s'avancer et sentit les bras de son ami frôler les siens. Avant de comprendre que le génie venait de franchir un cap amical important et touchant, Adam fit de même et posa ses mains dans le dos de son meilleur ami. Il garda un sourire heureux et l'observa calmement avant de hocher la tête. L'homme aimait les contacts, bien qu'il n'avait pas l'habitude de ce genre de situation. Cependant il était touché par l'avancée de son ami, et resta sans voix en le regardant partir. Pourtant, Félix n'avait absolument pas changer, et c'est en voyant son clin d'œil que le fleuriste comprit qu'il resterait à jamais le même.

    « Oui, très vite ! » s'écria Adam en voyant le professeur tourner les talons et sortir du bureau. Il se tourna vers l'objet que Félix avait ramené, l'examinant du regard sans y toucher et en se posant quelques questions dessus. « Très vite. » murmura-t-il à nouveau en effleurant le cube avec ses doigts alors que son ami avait déjà disparu de son champ de vision. Le botaniste s'adossa un instant sur le bureau pour pousser un long soupir. Il ferma les yeux puis les rouvrit, avant de se baisser pour ramasser les objets tombés au sol lorsqu'il avait voulu poser son ami sur la table pour le guérir. Le fleuriste prit cinq minutes pour ramasser et remettre en ordre les papiers, bien qu'il y avait très peu de paperasse en surface, car Félix était un homme ordonné. Ensuite, Adam s'empara du cube ramené d'on ne sait où par son ami pour le déposer dans un tiroir du bureau. Il revêtit sa veste puis rangea le petit coffre qui contenait les fioles où son ami avait prit le liquide empoisonné. L'herboriste sortit à son tour du bureau et le ferma à clé. Il prit la direction des casiers et déposa la dite clé dans celui de son ami. Une fois les rangements faits, il décida de rentrer chez lui, enfin, pour se consacrer à cette vie si calme qu'il voudrait plus mouvementé sans en avoir le courage. Jardinage ou chasse aux démons ? Il a et sera toujours plus doué pour le premier travail bien qu'il songe à entamer le second avec tous les poisons qu'il a concocté.
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