Maïté je t'ai vu la culotteuuuh ! [PV Mike]

« Je… t’aime… »

Voilà un retour à la réalité plutôt effrayant. Trois mots. Trois mots avaient suffit à lui faire comprendre que c'était trop. Que ce n'était vraiment pas Jared. Depuis tout à l'heure il le savait, mais n'arrivait pas à se faire à cette idée. Mais il avait suffit de quelques paroles de Jared pour le lui faire comprendre, les fameux mots que tout le monde désirait un jour où l'autre entendre. Mike aussi après tout, mais pas de cette manière, pas les soutirer lors d'une soirée avec deux ivres morts, pas par un Jared qui ne cessait de céder à ses moindres caprices (même si ce n'était pas pour lui déplaire). Jamais il n'aurait entendu Jared lui avouer cela, ou rien que d'y penser, en étant sobre, en étant immature, en étant irresponsable, en étant insensible à tout sentiment. Il venait réellement d'en prendre conscience, mais il n'arrêtait pas de le regarder avec admiration, profitant de ce calme royal. Ce calme, cette situation, cette séduction...tout allait toucher à sa fin d'un instant à l'autre. Mike préférait profiter de ces derniers instants pour aventurer son regard dans celui de Jared, une dernière fois, du moins, avec une telle insistance, une telle admiration.

Il ne pouvait pas lutter contre le temps, c'était sûr, et il savait pertinemment qu'il allait se tourmenter l'esprit avec cette nuit pendant un bon bout de temps..Mais il aurait tout le temps de découvrir ses joies à son réveil et tenter de pas anticiper et de profiter. Juste profiter. Noyé dans le regard de Jared, Mike parcourra le corps de Jared en passant par sur son torse et s'arrêtant finalement sur sa joue. Son pouce entreprenait de légers mouvements afin de caresser cette joue ayant la texture de celle de l'homme mal rasé depuis quelques jours et qui séduisait apparemment autant les filles que les garçons? Les dernières caresses perdaient de plus en plus de vitesse et son pouce commençait à s'endolorir, sans doute dû à la fatigue. A la fatigue, aux caresses incessantes de Jared qui l'endormaient, au regard de Jared qui l'apaisait, à l'alcool qui le rendait de plus en plus faible, à ce bonheur parfait..mais tellement éphémère..

(...)

« ..jour à tous, il est 8h00, et The Caesars sauront vous réveillez davantage avec Jerk It Out. »

Autant, ce n'était pas le réveil en lui même qui venait de le réveiller. Non. C'était cette musique. Très connue, réputée, ce que vous voulez, mais elle résonnait, elle bourdonnait dans sa tête. Une lutte impitoyable entre sa migraine très matinale et cette musique plus gueulante tu meurs. Et oui, un réveil matinal n'offrant aucune surprise, qui restait dans l'ordinaire.

Gémissant, grommelant..bref, d'une humeur matinale exécrable, Mike fit un bond en direction de sa table de chevet. Seulement, en plein saut, il fit marche arrière, comme si quelque chose l'avait propulsé en arrière par la main. Poussant une sacrée injure, Mike sentait sa main endolorie et se retourna aussitôt.

« hé merde. » s'était fait entendre sous l'effet de surprise.

Un 'bien dormi Jared' aurait eu le même impact? Que foutait-il là lui encore? ...nu. Attaché main dans la main avec lui, avec des menotte qui plus est. Mike haussa précipitamment les sourcils, des menottes ? Voilà au moins pourquoi il n'avait pas réussi à atteindre sa table de chevet pour saisir la télécommande de la musique et son réveil. Mike retira doucement la couette afin de dégager un peu plus la tête de Jared. Un suçon.

« hé merde. » fit-il en se souvenant subitement de certains détails en gardant les yeux écarquillés et les sourcils peinés.

Vulgaire à ses heures perdues peut-être, mais très expressif quand il le fallait. Et là, il le fallait. Mike plaqua sa main brutalement sur son front..d'une part il commençait à se rappeler du cours de la soirée, d'autre part il commençait à avoir des maux de tête, des hauts de cœur. Sa main plaquée précédemment sur son front opta pour se plaquer sur sa bouche qui venait de laisser échapper un son exprimant tout son dégoût possible. D'une seconde à l'autre, il se retourna et se pencha, tout en restant sur le lit, et commença à vomir sur le sol. Son geste brutal et rapide avait dû réveiller Jared, si ceci n'était pas déjà fait par la musique, car en plus de cela, Mike avait du tiré très fortement avec sa main emprisonnée par les menottes, et donc en entrainant celle de Jared. Qu'il se plaigne tiens. C'est le moment.

« h...é.. merw..de.. », lâcha t-il une troisième fois avec beaucoup plus de difficulté tellement il était en une mauvaise posture; un bras tiré vers l'arrière lui offrant une certaine douleur, l'autre bras plaqué sur le lit s'enfonçant dans le matelas afin d'avoir un quelconque support, limite recroquevillé sur le lit, son regard perdu vers le sol et les restes de la soirée d'hier, sa tête qui allait exploser d'une minute à l'autre soit par les flashs de la fameuse nuit passée soit par le vacarme présent dans la pièce, ses yeux larmoyants par la douleur qu'il éprouvait physiquement, mais aussi intérieurement.

Oh-bon-Sang.

Où t’as mis les clés ? Où j’aimis lesclés ? Oùsontlesclés ?

Quel cauchemar.

C'était très drôle. Très. Il ne trouvait rien de mieux à dire que ça? 'Oh bon sang' ? Mike ne pouvait pas le regarder, tête rivée vers le sol, étant très mal en point. La posture dans laquelle il se trouvait n'était pas vraiment propice à un lendemain de soirée très arrosé, son ventre était plié, il se penchait vers l'avant, et il se sentait emprisonné. C'était une horreur, il avait besoin d'espace, de liberté, il se sentait suffoquer. Il s'énervait tout seul, il devait se calmer, mais comment voulez-vous qu'il se calme alors que Jared ne cessait de s'agiter et de s'énerver lui aussi? Mike recrachait tout ce qu'il pouvait comme repas de la veille – c'est à dire très peu – au même moment où Jared s'élança par terre et entrainant Mike avec lui par la même occasion. Lui adressant un juron, et pas des moindres, Mike essaya tant bien que de mal à se redresser convenablement et à poser les pieds au sol, en évitant...les rejets gastriques, disons le ainsi. Il soufflait peu à peu afin de se calmer, malgré son mal de tête intense, malgré la musique abominable, malgré la chaleur, malgré le fait qu'il soit en transpiration (et il ne préférait même pas se demander pourquoi il l'était), malgré les remarques de Jared...

« Où t’as mis les clés ? Où j’aimis lesclés ? Oùsontlesclés ? »

Ha. Où MIKE avait-il mis les clés ? Ou comment lui dire explicitement qu'il était entièrement responsable? Que c'était de sa faute pendant qu'on y est? Qu'il l'avait attaché de force et qu'il l'avait poussé à lui obéir? Heureusement qu'il s'était rattrapé, même si Mike savait très bien que Jared allait l'accuser de quoique ce soit tôt ou tard, parce que lui, il n'aurait jamais fait ça. Parce que lui a beaucoup trop d'estime envers lui même. Parce que lui, il est parfait. Parce que lui, il tient énormément à sa réputation. Parce que lui, il tient à son côté séducteur, à toutes ces filles qu'il allait faire passer dans son lit. Parce que Mike avait tout gâché ?

Sa main se sentait un peu plus libérée, subissant moins de pression. Mike tira un peu de son côté et il alla en déduire que Jared s'était libéré. Téléporté ou libéré, Mike ne pouvait pour le moment pas le savoir, mais il s'était dégagé, cela revenait au même. Et mieux valait pour lui qu'il se soit téléporté, car s'il s'était chargé de trouver la clé, et de s'être libéré uniquement lui...Néanmoins, il n'était pas parti bien loin, on l'entendait des toilettes régurgiter tous les restes d'hier. Avec une certaine élégance soit dit en passant. Entendre de tels gémissements au loin, de tels bruits écœurants..c'était fort plaisant pour Mike qui avait cessé de bouger depuis tout à l'heure et qui s'efforçait de se calmer, qui s'efforçait de ne pas vouloir vomir davantage. C'était hallucinant. Les hommes, pendant leur lendemain de cuite, éprouvait une telle douleur qu'ils avaient une légère tendance à assimiler à un accouchement. Comme s'ils allaient mourir, leur vie allait s'arrêter ici. HA, s'ils pouvaient savoir.

Revoilà notre Jared, qui semblait tituber comme jamais d'après les bruits de pas qu'il faisait. Mike ne le regardait toujours pas, mais lui ce n'était pas par honte, par frustration, il s'en fichait complètement. Il était seulement beaucoup trop mal en point pour faire quoique ce soit, pour ne faire ne serait-ce qu'un mouvement sans s'évanouir. Même s'il n'allait pas s'évanouir, c'était tout comme. Mike attendait qu'il vienne vers lui, qu'il l'aide, comme un ami l'aurait fait. Comme un quelconque ami, voire même une connaissance qui éprouverait un minimum de compassion à la vue d'une personne dans un tel état. C'était humain. Mais il ne l'entendait plus..où était-ce la musique qui cachait ses pas? Apparemment oui vu qu'il venait d'entendre un vase se briser en mille morceaux. Bien sûr ça ne pouvait être que Jared. (quelqu'un d'autre dans la chambre d'hôtel aurait été plutôt inquiétant, et il refusait de penser à ça), et puis Jared maladroit, ça ne serait pas la première fois. Et voilà encore de la casse...c'était lui qui allait rester ranger? HO, qu'il était adorable.

« Jared apporte moi...quelque chose s'il te plait.. » lâcha t-il entre deux quinte de toux.

Mike patientait tout en reprenant son calme, en apaisant son estomac et en soufflant de manière continue et répétitive. Il passa une main dans ses cheveux totalement trempés, afin de retirer quelques mèches de son visage, puis il alla la caler sur son estomac afin de lui accorder quelques caresses. C'est forcément plus psychologique qu'autre chose, mais ça semblait apaiser.

« Jared s'il te plait viens.. »

Venir, c'était trop demander? L'aider alors qu'il paraissait dans un piteux état, ce n'était rien. Et puis s'ils pouvaient reparler de la soirée d'hier, de leur nuit..juste en parler. Voir ce qu'ils avaient tous les deux à dire. Certes, Mike avait aussi très peur, il avait peur de la réaction de Jared, peur de l'avenir de leur relation, peur de le voir s'énerver, peur de l'avoir déçu, peur qu'il ne veuille plus jamais entendre parler de lui..Mike avait limite plus peur que Jared, du moins dans ce sens là. De la vraie peur, pas de la peur camouflée par ce dégoût d'avoir fricoté avec un homme, peur d'avoir peut-être commis l'irréparable avec Mike? Mais c'était Mike bordel. Il ne pouvait tout de même pas penser cela.

« Jared ! » s'exclama t-il, prenant peur peu à peu.

Que foutait-il? Mike n'osait même pas se retourner, il n'osait même pas perdre son regard dans toute la salle en s'efforçant de chercher quelqu'un qui ne voulait plus de lui, en cherchant quelqu'un qui était peut-être immobile dos contre le mur en le regardant avec dégoût. Mike renifla bruyamment, et se retourna brusquement, son regard scruta la salle de fond en comble, pour n'y trouver personne...Son souffle se coupa tandis que ses yeux s'humidifiaient de plus en plus. Un frisson venait à l'instant de le parcourir après s'être fait à l'idée qu'il était parti. Il était parti. Non, il n'y croyait pas, il ne pouvait pas lui faire ça. JARED ne pouvait PAS lui faire ça. C'était impossible.

« JARED BON SANG » haussa le ton, complètement perdu et refusant de croire qu'il n'était plus là.

Il déboitait sa mâchoire machinalement afin que ses dents ne tremblent pas. D'un coup, il alla saisir une lampe sur la table de chevet qu'il arracha de la prise électriquement brutalement et la balança sur les enceintes afin que ce bruit tambourinant ne cesse, il alla saisir tout ce qui lui était à porté de main pour le balancer au travers de la chambre, son réveil en faisait les frais, la porte des toilettes où venait d'aller précédemment Jared...de la casse, encore et toujours de la casse, mais c'était une manière comme une autre d'extérioriser ses sentiments, de la haine, de la rancœur, de la déception, tout y passait. Mike sa cala, une fois calmé et après s'être rendu compte que détruire tout son mobilier ne servirait à rien, au fond de son lit, immobile, en mordant la lèvre inférieure. Se mordre la lèvre..ce n'était pas comme hier, ce n'était pas pour avoir une allure sensuelle, charmante et pour séduire Jared...c'était pour les retenir de trembler, pour éviter toute larme de se profilait à l'horizon.